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Maroc/Turquie : Ankara veut renégocier l’accord de libre-échange

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  • Maroc/Turquie : Ankara veut renégocier l’accord de libre-échange

    Ankara veut renégocier l’accord de libre-échangeLa balance bilatérale est déficitaire à 4,2 milliards de DH
    Des pistes de partenariats explorées pour les textiles




    APRÈS un périple de deux jours de négociations, la 9e commission économique maroco-turque a clôturé jeudi dernier ses travaux à Rabat.

    Réunie pour la première fois depuis la signature en 2004 de l’accord de libre-échange (entré en vigueur en 2006), la rencontre était tant attendue de part et d’autre.

    Pour la partie marocaine, l’occasion permet, certes, de dresser le bilan des relations économiques et commerciales, mais surtout d’identifier les pistes pour rééquilibrer les échanges. De l’autre côté, le même souci de gain de parts de marché était manifestement présent. Même si la balance commerciale fait ressortir un déficit grandissant au détriment du Maroc, le chef de la délégation turque, le ministre d’Etat Hayati Yazici, n’a pas hésité à réclamer plus de concessions. Allant jusqu’à poser sur la table des négociations la révision de l’accord pour améliorer l’accès aux produits agricoles turcs. Dans le même ordre d’idée, le ministre d’Etat a demandé plus de facilités aux entreprises turques «pour qu’elles soient davantage présentes dans les grands chantiers ouverts au Maroc». Ce n’est pas donc le domaine des investissements directs qui est recherché mais bien évidemment l’implication plus grande encore des entreprises turques dans les marchés publics. D’ailleurs, leur présence dans le pays est quasiment limitée à ce domaine. Qu’il s’agisse du BTP, des chemins de fer ou encore dans les grands projets lancés récemment par le groupe OCP, comme le pipeline phosphatier et la construction des unités d’engrais. «Présence dont se félicité le Maroc», dira Mâzouz. Mais le flux des investissements reste très modeste, puisque la Turquie occupe le 17e rang parmi les investisseurs étrangers avec à peine 0,5% des IDE reçus par le Royaume.

    Au chapitre des échanges commerciaux, l’accord de libre-échange a certes enclenché une dynamique dans la mesure où la valeur globale est passée de 748 millions de dollars en 2006 à 1 milliard en 2010, enregistrant ainsi une croissance annuelle de 10%. Néanmoins, ce dynamisme a beaucoup profité aux importations dont la valeur a atteint 6,4 milliards de DH contre 2,2 pour les exportations. A tel point que le partenaire turc s’érige désormais en tant que 10e fournisseur du Maroc.

    Cependant, la Turquie n’a représenté en 2010 que 1,92% du commerce extérieur global du Maroc, plaçant ce pays au 14e rang de nos clients. Avec à la clé un déficit de 4,2 milliards de DH.

    Quelles voies alors pour redresser la barre? De sources proches du dossier, le Maroc a identifié de nombreux secteurs présentant d’importantes potentialités de partenariats. Tourisme, mines, textiles, industrie automobile et énergies renouvelables sont cités dans ce cadre. Pour le cas typique des textiles où la Turquie est leader en termes de production d’intrants, des propositions ont été émises. Elles ciblent soit l’installation au Maroc d’unités industrielles, soit la constitution d’entrepôts pour fournir les industriels locaux en vue de la réexportation des produits finis. Il en est de même pour ce qui est des secteurs de l’automobile et de l’électricité, domaines où les deux pays ont développé une expertise notable.

    Selon la même source, les propositions marocaines ont trouvé un écho favorable. Reste toutefois à mettre au point les mécanismes à même de canaliser les synergies. C’est dans cette optique que les partenaires envisagent d’institutionnaliser les relations entre les organismes de promotion des investissements dans les deux pays. «Un accord entre l’Agence marocaine de développement des investissements et son homologue turque sera signé prochainement», précise notre source. D’autres conventions sont aussi dans le pipe. Elles concernent notamment la normalisation et la sécurité sociale. Il est aussi question de redynamiser le partenariat entre Maroc Export et son homologue en Turquie.

    En attendant, des assurances ont été obtenues pour augmenter les exportations des phosphates et dérivés. Celles-ci ayant amorcé une baisse tendancielle sur les 3 dernières années. D’une valeur de 1 milliard de DH en 2008, les exportations de l’acide phosphorique sont passées à 505 millions de DH en 2009 et à 435 millions en 2010. Quant aux ventes des phosphates qui se sont élevées à 486 millions de DH, en 2008, elles ont chuté à 166 millions l’année écoulée.

    A. G.
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