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Maroc : L’ETAT VIT TOUJOURS AU-DESSUS DE SES MOYENS

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  • Maroc : L’ETAT VIT TOUJOURS AU-DESSUS DE SES MOYENS

    L’ETAT VIT TOUJOURS AU-DESSUS DE SES MOYENS

    PEU D’EXPERTS CROIENT AU DÉFICIT DE 3,5%
    COMPENSATION: D’OÙ VIENDRA L’ARGENT DE LA RALLONGE?
    DIPLÔMÉS CHÔMEURS: LA BOMBE BUDGÉTAIRE



    Même si elles ne le disent pas ouvertement, les autorités monétaires n’ont pas du tout digéré la décision prise par le gouvernement d’intégrer les diplômés chômeurs dans l’administration. Certes, la mesure ne concerne officiellement qu’un peu plus de 4.300 personnes, mais c’est sa symbolique qui semble le plus gêné Bank Al-Maghrib dont le gouverneur multiplie des mises en garde sur la nécessité de ne pas relâcher la discipline budgétaire (voir aussi article ci-dessus).

    Plus de fonctionnaires signifie plus de dépenses structurelles, notamment la masse salariale qui est, proportionnellement au PIB, à des niveaux de moins en moins soutenables. Chaque année, le Maroc consacre en effet 12% de la richesse qu’il produit aux salaires des agents de l’Etat. Alors qu’elles prêchent une maîtrise des dépenses à caractère rigide, les autorités monétaires redoutent que l’annonce de l’embauche du premier contingent des diplômes ne crée un appel d’air qu’il sera difficile de contenir. Ces craintes sont d’autant plus que justifiées car dès le lendemain de la décision du gouvernement, des milliers de jeunes s’étaient précipités aux guichets des préfectures pour s’inscrire sur des listes. L’intégration de tout ce monde serait le pire scénario pour BAM. Elle ferait voler en éclats les prévisions de la loi de finances et annihilerait les efforts d’assainissement des finances publiques. Un scénario probable d’autant plus que la marge de manœuvre budgétaire est aussi étroite que le passage du fil d’une aiguille.

    Les hypothèses ayant présidé à l’élaboration de la loi de Finances fixent le déficit à 3,5% du PIB. Mais très peu d’experts font crédit à cette prévision au vu de la récente révision spectaculaire des dépenses de compensation et du ralentissement de la croissance des rentrées de l’impôt. Le déficit d’aujourd’hui, c’est la dette de demain et peut-être, de nouveaux impôts. L’effet d’éviction qu’entraînerait un recours massif à l’endettement du Trésor pour financer le déficit gripperait la croissance. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib l’a rappelé à sa manière (voir article ci-dessus). Les crédits affectés au soutien de prix des produits de base sont passés à 32 milliards de dirhams contre 15 milliards prévus initialement. D’où viendra cet argent? Pour l’instant, rien n’est précis. Les recettes fiscales (relevant de la DGI, soit l’IS, l’IR, la TVA intérieure et les droits d’enregistrement) progresseraient en 2011 de 5%, bien loin de la croissance à deux chiffres de 2008, un exercice il est vrai, exceptionnel. Seules les recettes douanières gardent la forme (74 milliards en 2010), entraînées par la revalorisation de l’assiette de l’import due à la hausse des cours mondiaux du pétrole et des matières premières.

    Pour contenir la pression sur le budget, le gouvernement a promis (pour de vrai cette fois-ci semble-t-il) de serrer la ceinture aux administrations. En gros, que l’Etat ne vivrait pas au-dessus de ses moyens. Le ministère des Finances a annoncé un objectif de 3 milliards de dirhams d’économies qui seront pris de la réaffectation dans les différentes rubriques et dans l’élagage dans quelques dépenses jugées non indispensables. Les administrations ont d’ores et déjà reçu l’ordre de ne plus recourir à la location longue durée des voitures.

    Abashi SHAMAMBA

    l'économiste
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