Un projet intégralement réalisé par la SGTM
Il a mobilisé 900 salariés de l’entreprise
Plusieurs technologies innovantes ont été utilisées
De tous les projets structurants qu’il a construits, le pont Hassan II, reliant Rabat et Salé, constitue une source de fierté pour Ahmed Kabbaj, président de la Société générale des travaux du Maroc (SGTM). «C’est un ouvrage d’art qu’on ne peut cataloguer. Il est unique au monde!», s’enorgueillit Kabbaj.
Décidément, le pont qui a été découvert par les habitants de Rabat-Salé lors de l’inauguration du tramway, mercredi 18 mai, collectionne les adjectifs. Il a été conçu par Marc Mimram, grand architecte ingénieur français, qui passe pour être «le fossoyeur des entreprises de BTP, tellement il est exigeant». Le pont devait être en parfaite harmonie avec le paysage environnant et ne devait en aucun cas obstruer la vue de la Tour Hassan qui domine la vallée du Bouregreg. C’est ce qui justifie le rejet du projet du concurrent français, qui avait proposé un pont à haubans.
«Sur le plan technique, le pont se distingue par sa conception, sa construction et la technologie innovante qui a été utilisée pour la première fois au Maroc», argue le PDG. C’est d’abord un pont entièrement construit en précontrainte en béton haute performance. Il est mis en tension par des câbles intérieurs et extérieurs. En fait, le pont est composé de trois ponts parallèles, reposant chacun sur un seul appui, dont la stabilité a été assurée par un système d’échafaudage complexe. Il s’agit d’un système fixe en un point et flexible ailleurs. L’objectif est de permettre au pont d’être à l’épreuve d’un volume de trafic élevé. En effet, le pont doit supporter la double ligne du tramway, 2x3 voies pour la circulation quotidienne d’environ 100.000 véhicules, un passage pour piétons en balcon ainsi qu’une voie cyclable. S’étendant sur 1.200 m linéaires, le pont a été conçu pour une durée de vie de 100 ans.
Au total, la construction d’un ouvrage d’art tel que le pont Hassan II est toujours assortie de difficultés. Une complexité qui a valu au président de la SGTM «bien des nuits blanches». Ainsi, étant donné que le pont est constitué en réalité de trois ponts liés, on ne pouvait l’échafauder et tirer les câbles de tension qu’une fois entièrement terminé. «C’est la raison pour laquelle nous avons dû inventer une machine qui tire trois vérins avec une seule pompe et qui mettait la tension sur les trois ouvrages en même temps pour que la réduction de la longueur soit la même de façon simultanée», signale Kabbaj.
Par ailleurs, et pour éviter le phénomène de l’affouillement (creusement causé par le courant de l’eau d’un fleuve), les semelles du pont Hassan II ont dû être enfouies à 14 m en dessous du niveau de l’eau. A priori, cela peut sembler couler de source, mais le fond du fleuve n’est pas homogène. «Le lit du fleuve Bouregreg est chargé d’histoire. Imaginez qu’au moment de creuser, il nous arrivait de tomber sur toutes sortes d’obstacles tels qu’une vieille épave de voiture, par exemple», explique Kabbaj. Les constructeurs n’étaient pas au bout de leurs surprises. Ils ont également découvert une vieille ligne de chemin de fer le long de la rivière, côté Salé, avec ses rails, ses traverses et son ballast! Des vestiges qui doivent remonter aux premières années du protectorat.
La construction du pont a coûté 900 millions de DH. Elle a mobilisé pas moins de 850 salariés de la SGTM, 10 ingénieurs et 34 cadres. L’ouvrage a nécessité l’utilisation de 60.000 m3 de béton (dont 40.000 m3 de ciment prise mer), 34.000 m de pieux et 10.000 tonnes d’acier.
En termes de deadline, les experts estiment à 50 mois le délai de réalisation d’un projet tel que le pont Hassan II. «Malgré les difficultés rencontrées, nous avons tout de même pu achever le projet en 36 mois. Ce qui est une prouesse», signale le président de la SGTM.
Carnet de commandes
Première entreprise de BTP au Maroc, la SGTM emploie 10.000 salariés. Ce qui représente une masse salariale de 460 millions de DH. En 2010, son chiffre d’affaires s’est élevé à 3 milliards de DH. Sur les 500 premières entreprises du Royaume, la SGTM est classée 3e en termes d’effectifs, 18e au niveau du revenu et 1re du secteur du BTP. Le top management de la société table sur la même tendance pour 2011. La SGTM est une entreprise polyvalente et embrasse tous les métiers BTP. Connue surtout pour avoir construit les tours du Twin Center de Casablanca, elle est actuellement engagée sur plusieurs projets structurants tels que les barrages Zerrar (région Essaouira), Tiouine (région d’Ouarzazate), Dar Khroufa (région de Larache), My Bouchta (région de Tétouan). Le carnet de commandes de la SGTM comprend également le nouveau terminal à conteneurs du port de Casablanca, le Sofitel de Casablanca, le Morocco Mall ainsi que le nouveau siège de Maroc Telecom. La SGTM doit également réaliser la nouvelle centrale thermique de Kénitra, l’extension de la centrale Jlec à Jorf Lasfar , le nouvel aéroport de Marrakech ainsi que de nombreux projets pour le compte de l’OCP.
Hassan EL ARIF
L'economiste
Il a mobilisé 900 salariés de l’entreprise
Plusieurs technologies innovantes ont été utilisées

De tous les projets structurants qu’il a construits, le pont Hassan II, reliant Rabat et Salé, constitue une source de fierté pour Ahmed Kabbaj, président de la Société générale des travaux du Maroc (SGTM). «C’est un ouvrage d’art qu’on ne peut cataloguer. Il est unique au monde!», s’enorgueillit Kabbaj.
Décidément, le pont qui a été découvert par les habitants de Rabat-Salé lors de l’inauguration du tramway, mercredi 18 mai, collectionne les adjectifs. Il a été conçu par Marc Mimram, grand architecte ingénieur français, qui passe pour être «le fossoyeur des entreprises de BTP, tellement il est exigeant». Le pont devait être en parfaite harmonie avec le paysage environnant et ne devait en aucun cas obstruer la vue de la Tour Hassan qui domine la vallée du Bouregreg. C’est ce qui justifie le rejet du projet du concurrent français, qui avait proposé un pont à haubans.
«Sur le plan technique, le pont se distingue par sa conception, sa construction et la technologie innovante qui a été utilisée pour la première fois au Maroc», argue le PDG. C’est d’abord un pont entièrement construit en précontrainte en béton haute performance. Il est mis en tension par des câbles intérieurs et extérieurs. En fait, le pont est composé de trois ponts parallèles, reposant chacun sur un seul appui, dont la stabilité a été assurée par un système d’échafaudage complexe. Il s’agit d’un système fixe en un point et flexible ailleurs. L’objectif est de permettre au pont d’être à l’épreuve d’un volume de trafic élevé. En effet, le pont doit supporter la double ligne du tramway, 2x3 voies pour la circulation quotidienne d’environ 100.000 véhicules, un passage pour piétons en balcon ainsi qu’une voie cyclable. S’étendant sur 1.200 m linéaires, le pont a été conçu pour une durée de vie de 100 ans.
Au total, la construction d’un ouvrage d’art tel que le pont Hassan II est toujours assortie de difficultés. Une complexité qui a valu au président de la SGTM «bien des nuits blanches». Ainsi, étant donné que le pont est constitué en réalité de trois ponts liés, on ne pouvait l’échafauder et tirer les câbles de tension qu’une fois entièrement terminé. «C’est la raison pour laquelle nous avons dû inventer une machine qui tire trois vérins avec une seule pompe et qui mettait la tension sur les trois ouvrages en même temps pour que la réduction de la longueur soit la même de façon simultanée», signale Kabbaj.
Par ailleurs, et pour éviter le phénomène de l’affouillement (creusement causé par le courant de l’eau d’un fleuve), les semelles du pont Hassan II ont dû être enfouies à 14 m en dessous du niveau de l’eau. A priori, cela peut sembler couler de source, mais le fond du fleuve n’est pas homogène. «Le lit du fleuve Bouregreg est chargé d’histoire. Imaginez qu’au moment de creuser, il nous arrivait de tomber sur toutes sortes d’obstacles tels qu’une vieille épave de voiture, par exemple», explique Kabbaj. Les constructeurs n’étaient pas au bout de leurs surprises. Ils ont également découvert une vieille ligne de chemin de fer le long de la rivière, côté Salé, avec ses rails, ses traverses et son ballast! Des vestiges qui doivent remonter aux premières années du protectorat.
La construction du pont a coûté 900 millions de DH. Elle a mobilisé pas moins de 850 salariés de la SGTM, 10 ingénieurs et 34 cadres. L’ouvrage a nécessité l’utilisation de 60.000 m3 de béton (dont 40.000 m3 de ciment prise mer), 34.000 m de pieux et 10.000 tonnes d’acier.
En termes de deadline, les experts estiment à 50 mois le délai de réalisation d’un projet tel que le pont Hassan II. «Malgré les difficultés rencontrées, nous avons tout de même pu achever le projet en 36 mois. Ce qui est une prouesse», signale le président de la SGTM.
Carnet de commandes
Première entreprise de BTP au Maroc, la SGTM emploie 10.000 salariés. Ce qui représente une masse salariale de 460 millions de DH. En 2010, son chiffre d’affaires s’est élevé à 3 milliards de DH. Sur les 500 premières entreprises du Royaume, la SGTM est classée 3e en termes d’effectifs, 18e au niveau du revenu et 1re du secteur du BTP. Le top management de la société table sur la même tendance pour 2011. La SGTM est une entreprise polyvalente et embrasse tous les métiers BTP. Connue surtout pour avoir construit les tours du Twin Center de Casablanca, elle est actuellement engagée sur plusieurs projets structurants tels que les barrages Zerrar (région Essaouira), Tiouine (région d’Ouarzazate), Dar Khroufa (région de Larache), My Bouchta (région de Tétouan). Le carnet de commandes de la SGTM comprend également le nouveau terminal à conteneurs du port de Casablanca, le Sofitel de Casablanca, le Morocco Mall ainsi que le nouveau siège de Maroc Telecom. La SGTM doit également réaliser la nouvelle centrale thermique de Kénitra, l’extension de la centrale Jlec à Jorf Lasfar , le nouvel aéroport de Marrakech ainsi que de nombreux projets pour le compte de l’OCP.
L'economiste
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