«Je veux 50 milliards de dollars des 186 que l’Algérie met dans la cagnotte de son programme quinquennal,» aurait exigé le président français de Jean-Pierre Raffarin lorsqu’il l’a désigné «Monsieur Algérie».
08 Juin 2011, Le Quotidien d'Oran
Enveloppés d’un léger conditionnel, les propos collent pourtant bien à Nicolas Sarkozy qui n’aurait certainement pas froid aux yeux pour exprimer ce genre d’exigence et à haute voix. De surcroît quand il s’agit d’un pays auquel, il n’a pas l’air d’avoir des égards. Le forum algéro-français organisé du 30 mai au 1er juin dernier a montré qu’il est décidé à faire plier les autorités algériennes pour les faire adhérer à sa vision du business.
L’on avance par exemple, sans crainte d’être contredit, que l’Algérie va revenir sur la règle des 51/49% qu’elle a fait votée il y plus de deux ans, au titre des dispositions réglementant le partenariat avec les pays étrangers. Cela même si le Premier ministre n’a pas hésité lors de sa dernière conférence, à en élaguer l’éventualité. Il avait en effet, soutenu qu’avant l’adoption de la règle en question, les étrangers ne sont pas venus non plus.
«Alors, il ne faut pas en déduire aujourd’hui que c’est à cause des 51/49% qu’ils ne viennent pas,» a-t-il lâché. L’on s’interroge alors si ces étrangers ne sont venus ni avant ni après, qu’elle en est l’utilité pour l’économie nationale ? La révision de la disposition ou même son abrogation ne serait pas une faute si elle s’avère être un blocage de plus pour les investisseurs étrangers. Paroles d’hommes d’affaires algériens privés.
En, plus, tout le monde sait aujourd’hui que le Premier ministre a fait pire que reculer sur une loi lorsqu’il a accepté de déjeuner avec Jean-Pierre Raffarin à l’ambassade de France à Alger, après l’ouverture du forum algéro-français. Interrogé en marge des travaux du comité central du FLN tenus ces trois derniers jours à Zeralda, des caciques du parti de Belkhadem affirment être persuadés qu’Ahmed Ouyahia n’a pas été instruit par le président de la République pour le faire.
«Il a été de son propre chef, il en est d’ailleurs capable,» soutiennentils. Pourtant, des responsables dans la haute administration pensent carrément le contraire. «C’est Bouteflika qui lui a demandé de le faire pour partager un déjeuner avec un responsable de son rang, Raffarin, qui a bien été lui aussi Premier ministre,» nous dit l’un d’eux. La polémique enfle en l’absence d’une communication officielle expliquant le choix du geste.
«C’est pour montrer aux Français la grande disponibilité de l’Algérie à prendre en charge les doléances des Français en matière d’échanges économiques et commerciaux,» justifient les tenants de l’instruction présidentielle. Nos interlocuteurs de la haute administration sautent le pas pour opposer (allier ?) «concessions algériennes contre soutien politique de l’Elysée en ces temps de troubles dans le monde arabe.»
«BOUTEFLIKA N’A PAS BESOIN D’UN SOUTIEN DE LA FRANCE»
Les caciques du pouvoir ne l’entendent pas de cette oreille. «Faux ! Le président Bouteflika n’a pas besoin d’un quelconque soutien de la France. Il sait que ce sont eux qui ont besoin des potentialités de l’Algérie et non le contraire,» affirment- ils.
Un léger retour en arrière les amènent à rappeler que «si les Américains ont donné à l’Algérie la feuille de route qui consiste en la mise en oeuvre de réformes démocratiques dans de brefs délais, ils n’ont jamais exigé de Bouteflika de céder sa place, ils ont trop besoin de lui notamment par rapport à ce qui se passe aux frontières sud du pays, le Sahel et la Libye.»
A leurs yeux, il y a mieux encore, «les Américains ont toutes les largesses algériennes en matière d’exploration du pétrole, de son exploitation et de sa commercialisation, c’est ce qu’ils reinterlocuteurs parmi les hauts responsables montent au créneau pour réaffirmer que «le Premier ministre ne peut se permettre de prendre la décision de déjeuner dans une ambassade de surcroît de France sauf s’il y est instruit par les plus hautes autorités du pays.
Alors si ce n’est pas le Président, c’est quelqu’un d’autre en haut lieu du pouvoir…» Ils estiment que «c’est faire trop d’honneur à un pays qui prend les Algériens de haut et qui ne se gênerait pas de le montrer.» Ils en veulent pour preuve «l’attitude hautaine de l’ambassadeur de France à Alger… A-ton besoin de montrer que les esprits revanchards restent très vifs ?»
08 Juin 2011, Le Quotidien d'Oran
Enveloppés d’un léger conditionnel, les propos collent pourtant bien à Nicolas Sarkozy qui n’aurait certainement pas froid aux yeux pour exprimer ce genre d’exigence et à haute voix. De surcroît quand il s’agit d’un pays auquel, il n’a pas l’air d’avoir des égards. Le forum algéro-français organisé du 30 mai au 1er juin dernier a montré qu’il est décidé à faire plier les autorités algériennes pour les faire adhérer à sa vision du business.
L’on avance par exemple, sans crainte d’être contredit, que l’Algérie va revenir sur la règle des 51/49% qu’elle a fait votée il y plus de deux ans, au titre des dispositions réglementant le partenariat avec les pays étrangers. Cela même si le Premier ministre n’a pas hésité lors de sa dernière conférence, à en élaguer l’éventualité. Il avait en effet, soutenu qu’avant l’adoption de la règle en question, les étrangers ne sont pas venus non plus.
«Alors, il ne faut pas en déduire aujourd’hui que c’est à cause des 51/49% qu’ils ne viennent pas,» a-t-il lâché. L’on s’interroge alors si ces étrangers ne sont venus ni avant ni après, qu’elle en est l’utilité pour l’économie nationale ? La révision de la disposition ou même son abrogation ne serait pas une faute si elle s’avère être un blocage de plus pour les investisseurs étrangers. Paroles d’hommes d’affaires algériens privés.
En, plus, tout le monde sait aujourd’hui que le Premier ministre a fait pire que reculer sur une loi lorsqu’il a accepté de déjeuner avec Jean-Pierre Raffarin à l’ambassade de France à Alger, après l’ouverture du forum algéro-français. Interrogé en marge des travaux du comité central du FLN tenus ces trois derniers jours à Zeralda, des caciques du parti de Belkhadem affirment être persuadés qu’Ahmed Ouyahia n’a pas été instruit par le président de la République pour le faire.
«Il a été de son propre chef, il en est d’ailleurs capable,» soutiennentils. Pourtant, des responsables dans la haute administration pensent carrément le contraire. «C’est Bouteflika qui lui a demandé de le faire pour partager un déjeuner avec un responsable de son rang, Raffarin, qui a bien été lui aussi Premier ministre,» nous dit l’un d’eux. La polémique enfle en l’absence d’une communication officielle expliquant le choix du geste.
«C’est pour montrer aux Français la grande disponibilité de l’Algérie à prendre en charge les doléances des Français en matière d’échanges économiques et commerciaux,» justifient les tenants de l’instruction présidentielle. Nos interlocuteurs de la haute administration sautent le pas pour opposer (allier ?) «concessions algériennes contre soutien politique de l’Elysée en ces temps de troubles dans le monde arabe.»
«BOUTEFLIKA N’A PAS BESOIN D’UN SOUTIEN DE LA FRANCE»
Les caciques du pouvoir ne l’entendent pas de cette oreille. «Faux ! Le président Bouteflika n’a pas besoin d’un quelconque soutien de la France. Il sait que ce sont eux qui ont besoin des potentialités de l’Algérie et non le contraire,» affirment- ils.
Un léger retour en arrière les amènent à rappeler que «si les Américains ont donné à l’Algérie la feuille de route qui consiste en la mise en oeuvre de réformes démocratiques dans de brefs délais, ils n’ont jamais exigé de Bouteflika de céder sa place, ils ont trop besoin de lui notamment par rapport à ce qui se passe aux frontières sud du pays, le Sahel et la Libye.»
A leurs yeux, il y a mieux encore, «les Américains ont toutes les largesses algériennes en matière d’exploration du pétrole, de son exploitation et de sa commercialisation, c’est ce qu’ils reinterlocuteurs parmi les hauts responsables montent au créneau pour réaffirmer que «le Premier ministre ne peut se permettre de prendre la décision de déjeuner dans une ambassade de surcroît de France sauf s’il y est instruit par les plus hautes autorités du pays.
Alors si ce n’est pas le Président, c’est quelqu’un d’autre en haut lieu du pouvoir…» Ils estiment que «c’est faire trop d’honneur à un pays qui prend les Algériens de haut et qui ne se gênerait pas de le montrer.» Ils en veulent pour preuve «l’attitude hautaine de l’ambassadeur de France à Alger… A-ton besoin de montrer que les esprits revanchards restent très vifs ?»
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