Il y a bien des années, lors de la conquête du Far-West, quand un étranger dérangeait la vie paisible d'une bourgade de Californie, on le jetait dans le goudron, puis on le roulait dans un tas de plumes, avant de l'accompagner gentiment à la porte de la ville, assis sur un rail de chemin de fer, en lui expliquant calmement qu'il n'avait pas besoin de revenir et que dorénavant, on se passerait de lui à Cactus Junction... Enfin, c'est en tous les cas comme ça que je l'ai appris en lisant mes classiques. Lucky Luke en particulier. Mais pourquoi je vous parle de ça me direz-vous ? Eh bien parce qu'en lisant les journaux ce matin, c'est la première chose qui m'est venu à l'esprit en voyant la nouvelle nouvelle neuve en provenance de chez Moody's...
Je me suis brièvement surpris à rêver de tous les rouler dans le goudron et les plumes pour ensuite les amener à la sortie de Manhattan, côté Brooklyn Bridge, et de les balancer à la flotte, sans le rail de chemin de fer, sinon ça ferait un peu mafia New Yorkaise, sauf que eux, c'est le béton. Bref, peu importe vous aurez compris l'image. Depuis quelques jours cette équipe de bras cassés de chez Moody's sont décidément à la pointe de l'actualité. D'abord le Portugal, puis l'Irlande et depuis hier soir, ils ont trouvé une nouvelle porte ouverte à enfoncé : le triple A américain qui serait rentré sur leur liste de surveillance pour un éventuel downgrade. Chose dont on parle depuis des semaines puisque la hausse du plafond de la dette en dépend ou vice versa...
Après la panique de ce début de semaine sur les marchés, européens en particulier, on n'avait pas franchement besoin de ce type de commentaires qui ne font pas vraiment avancer les choses, mis à part augmenter inutilement le niveau de stress du marché, niveau qui n'est déjà pas simple à gérer. Vous vous direz sans doute que j'exagère et que j'ai une dent contre ces gars de chez Moody's ou de chez S&P, même pas. C'est juste que j'ai de la peine à comprendre le « crédit » qu'on leur donne quand on voit Ô combien ils sont mauvais dans leurs downgrades et dans leurs déclarations, ne serait-ce qu'en terme de timing. Pour une fois je rejoins le monde de la politique et pense honnêtement qu'ils font plus de mal que de bien, d'où la stratégie du goudron et des plumes.
La nouvelle est donc que Moody's s'autorise éventuellement peut-être à penser, mais c'est pas sûr parce que pour penser il faut un cerveau, à mettre les USA sur la liste de surveillance pour anticiper une éventuelle non-hausse du plafond de la dette et downgrader le triple A... Ce qui est tout de même un joke puisque tout le monde s'accorde à dire, quand on voit la taille et l'état de la dette US que le triple A devrait être relégué depuis bien longtemps au musée, juste à côté de la déclaration d'Indépendance. Mais Moody's semble être en campagne électorale et avoir un besoin désespéré de faire parler d'eux et ils pensent que le risque de défaut des USA augmente dangereusement.
http://www.usdebtclock.org/
La nouvelle a été publiée hier soir après la clôture, ça n'a donc pas influencé la cession, mais du coup, la cession en question à bien moins d'importance, les sujets abordés étant soudainement passé au second rang, mais pourtant il faut tout de même retenir qu'il s'en est passé des choses durant cette journée. Tout d'abord, alors que nous étions au bord de la falaise lundi et mardi, que l'Italie était en train d'être reléguée à l'état de République Bananière, soudainement hier durant la séance le ton a changé, tout le monde a commencé à défendre le pays et même les types de chez Moody's ont temporisé sur l'avenir de l'Italie. La situation est grave mais pas désespérée. On ressortait donc le « spumante » pour fêter ça et l'Europe retrouvait des couleurs et un semblant d'optimisme, la hausse était donc de mise et comme c'est la saison à Pampelune, c'est les Bulls qui menaient la charge.
Puis, avec l'arrivée des américains au bureau on a commencé à s'échauffer pour l'interrogatoire mensuel de Bernanke devant le Congrès. Et il y avait de quoi, puisque la grande nouvelle (juste après l'éventuel possible peut-être downgrade du triple A US), c'est que Bernanke s'est autorisé a envisager que SI l'économie devrait s'affaiblir considérablement et que SI la la déflation réapparaissait, la FED pourrait peut-être intervenir à nouveau... le tout au conditionnel, avec des guillemets et des parenthèses un peu partout. PEU IMPORTE... Parce qu'en langage de trader, tout ça veut dire : BUY... et pourquoi ça veut dire BUY ???? EH ben parce que quand tu écoute entre les lignes du discours de Bernanke et je vous jure que ce n'est pas simple d'ECOUTER ENTRE LES LIGNES, et bien ça veut dire que le QE3, le retour de la vengeance de l'Oncle Sam, version remasterisée en trois dimension est pour bientôt... Enfin, on espère... dans le camp des taureaux. Parce que si on compte sur l'économie toute seule pour emmener le Dow Jones à 20'000, ou le S&P500 à 1500, c'est pas gagné d'avance.
Vous l'aurez compris, on était tout guillerets que Bernanke ait laissé la porte ouverte à toutes les fenêtres. Tout espoir était donc permis, même les plus fous. Ensuite l'euphorie du moment a laissé place à un gros coup de blues quand un des membres de la FED, Monsieur Fisher a clairement déclaré qu'il ne soutiendrait pas un nouveau stimulus, puis ensuite quand Obama a quitté la table des négociations pour le plafond de la dette en claquant la porte et en disant (de manière politiquement correcte) qu'ils aillent tous se faire voir... Donnant du coup peut-être encore plus de force aux déclarations de Moody's d'après clôture...
Pour résumé la séance d'hier, on a retrouvé un semblant de confiance en Europe, tout le monde s'accorde à dire que l'Italie n'est pas la Grèce ? ne serait-ce qu'au niveau gastronomique, sans parler du reste ? ensuite la Chine semble être en train de manager son économie d'une main de maître et à l'air d'être parfaitement au point pour un « soft landing », Bernanke n'exclu pas une nouvelle injection de QE, Obama est fâché avec les Républicains et les Démocrates sont fâchés avec les Républicains et les Républicains sont fâchés avec les Démocrates et avec Obama. Ce qui n'est pas nouveau, mais qui n'arrange pas la couleur du plafond de la dette. Ensuite le triple A des USA ne tient qu'à un fil et du coup le dollar de sa fait à nouveau démonter et à ce rythme-là, ça sera bientôt moins cher pour nous (les suisses) d'aller faire nos courses du samedi chez Zabar à New York. Ces dernières heures le $/Chf a payé 0.8077. Et il y a toujours des magasins et des vendeurs de voitures à Genève qui nous font croire que le dollar est à 2 contre franc suisse.
Du côté de l'or, c'est toujours une promenade de santé, puisque la valeur refuge qui montait à cause du fait que l'Italie était au bord du gouffre, a oublié de redescendre depuis qu'on pense que le gouffre n'est pas si proche que ça à la fin et que l'on ira quand même à Venise cet automne pour payer 47 Euros la pizza. Peu importe l'or est une valeur refuge et dans le monde dans lequel on vit, il y a toujours une bonne raison de trouver refuge et de se faire rassurer en buvant un chocolat chaud. Du coup l'or ne fait que monter et approche dangereusement de la zone des 1600$, battant entre deux son record historique. Le record en question se situe donc dorénavant à 1590$. Ce matin, le « coup sur » de la finance (t'achètes ça monte et si ça baisse t'attends et ça finit quand même par monter ), se traite à 1585$, dans une correction « MASSIVE » de 5$...
Je me suis brièvement surpris à rêver de tous les rouler dans le goudron et les plumes pour ensuite les amener à la sortie de Manhattan, côté Brooklyn Bridge, et de les balancer à la flotte, sans le rail de chemin de fer, sinon ça ferait un peu mafia New Yorkaise, sauf que eux, c'est le béton. Bref, peu importe vous aurez compris l'image. Depuis quelques jours cette équipe de bras cassés de chez Moody's sont décidément à la pointe de l'actualité. D'abord le Portugal, puis l'Irlande et depuis hier soir, ils ont trouvé une nouvelle porte ouverte à enfoncé : le triple A américain qui serait rentré sur leur liste de surveillance pour un éventuel downgrade. Chose dont on parle depuis des semaines puisque la hausse du plafond de la dette en dépend ou vice versa...
Après la panique de ce début de semaine sur les marchés, européens en particulier, on n'avait pas franchement besoin de ce type de commentaires qui ne font pas vraiment avancer les choses, mis à part augmenter inutilement le niveau de stress du marché, niveau qui n'est déjà pas simple à gérer. Vous vous direz sans doute que j'exagère et que j'ai une dent contre ces gars de chez Moody's ou de chez S&P, même pas. C'est juste que j'ai de la peine à comprendre le « crédit » qu'on leur donne quand on voit Ô combien ils sont mauvais dans leurs downgrades et dans leurs déclarations, ne serait-ce qu'en terme de timing. Pour une fois je rejoins le monde de la politique et pense honnêtement qu'ils font plus de mal que de bien, d'où la stratégie du goudron et des plumes.
La nouvelle est donc que Moody's s'autorise éventuellement peut-être à penser, mais c'est pas sûr parce que pour penser il faut un cerveau, à mettre les USA sur la liste de surveillance pour anticiper une éventuelle non-hausse du plafond de la dette et downgrader le triple A... Ce qui est tout de même un joke puisque tout le monde s'accorde à dire, quand on voit la taille et l'état de la dette US que le triple A devrait être relégué depuis bien longtemps au musée, juste à côté de la déclaration d'Indépendance. Mais Moody's semble être en campagne électorale et avoir un besoin désespéré de faire parler d'eux et ils pensent que le risque de défaut des USA augmente dangereusement.
http://www.usdebtclock.org/
La nouvelle a été publiée hier soir après la clôture, ça n'a donc pas influencé la cession, mais du coup, la cession en question à bien moins d'importance, les sujets abordés étant soudainement passé au second rang, mais pourtant il faut tout de même retenir qu'il s'en est passé des choses durant cette journée. Tout d'abord, alors que nous étions au bord de la falaise lundi et mardi, que l'Italie était en train d'être reléguée à l'état de République Bananière, soudainement hier durant la séance le ton a changé, tout le monde a commencé à défendre le pays et même les types de chez Moody's ont temporisé sur l'avenir de l'Italie. La situation est grave mais pas désespérée. On ressortait donc le « spumante » pour fêter ça et l'Europe retrouvait des couleurs et un semblant d'optimisme, la hausse était donc de mise et comme c'est la saison à Pampelune, c'est les Bulls qui menaient la charge.
Puis, avec l'arrivée des américains au bureau on a commencé à s'échauffer pour l'interrogatoire mensuel de Bernanke devant le Congrès. Et il y avait de quoi, puisque la grande nouvelle (juste après l'éventuel possible peut-être downgrade du triple A US), c'est que Bernanke s'est autorisé a envisager que SI l'économie devrait s'affaiblir considérablement et que SI la la déflation réapparaissait, la FED pourrait peut-être intervenir à nouveau... le tout au conditionnel, avec des guillemets et des parenthèses un peu partout. PEU IMPORTE... Parce qu'en langage de trader, tout ça veut dire : BUY... et pourquoi ça veut dire BUY ???? EH ben parce que quand tu écoute entre les lignes du discours de Bernanke et je vous jure que ce n'est pas simple d'ECOUTER ENTRE LES LIGNES, et bien ça veut dire que le QE3, le retour de la vengeance de l'Oncle Sam, version remasterisée en trois dimension est pour bientôt... Enfin, on espère... dans le camp des taureaux. Parce que si on compte sur l'économie toute seule pour emmener le Dow Jones à 20'000, ou le S&P500 à 1500, c'est pas gagné d'avance.
Vous l'aurez compris, on était tout guillerets que Bernanke ait laissé la porte ouverte à toutes les fenêtres. Tout espoir était donc permis, même les plus fous. Ensuite l'euphorie du moment a laissé place à un gros coup de blues quand un des membres de la FED, Monsieur Fisher a clairement déclaré qu'il ne soutiendrait pas un nouveau stimulus, puis ensuite quand Obama a quitté la table des négociations pour le plafond de la dette en claquant la porte et en disant (de manière politiquement correcte) qu'ils aillent tous se faire voir... Donnant du coup peut-être encore plus de force aux déclarations de Moody's d'après clôture...
Pour résumé la séance d'hier, on a retrouvé un semblant de confiance en Europe, tout le monde s'accorde à dire que l'Italie n'est pas la Grèce ? ne serait-ce qu'au niveau gastronomique, sans parler du reste ? ensuite la Chine semble être en train de manager son économie d'une main de maître et à l'air d'être parfaitement au point pour un « soft landing », Bernanke n'exclu pas une nouvelle injection de QE, Obama est fâché avec les Républicains et les Démocrates sont fâchés avec les Républicains et les Républicains sont fâchés avec les Démocrates et avec Obama. Ce qui n'est pas nouveau, mais qui n'arrange pas la couleur du plafond de la dette. Ensuite le triple A des USA ne tient qu'à un fil et du coup le dollar de sa fait à nouveau démonter et à ce rythme-là, ça sera bientôt moins cher pour nous (les suisses) d'aller faire nos courses du samedi chez Zabar à New York. Ces dernières heures le $/Chf a payé 0.8077. Et il y a toujours des magasins et des vendeurs de voitures à Genève qui nous font croire que le dollar est à 2 contre franc suisse.
Du côté de l'or, c'est toujours une promenade de santé, puisque la valeur refuge qui montait à cause du fait que l'Italie était au bord du gouffre, a oublié de redescendre depuis qu'on pense que le gouffre n'est pas si proche que ça à la fin et que l'on ira quand même à Venise cet automne pour payer 47 Euros la pizza. Peu importe l'or est une valeur refuge et dans le monde dans lequel on vit, il y a toujours une bonne raison de trouver refuge et de se faire rassurer en buvant un chocolat chaud. Du coup l'or ne fait que monter et approche dangereusement de la zone des 1600$, battant entre deux son record historique. Le record en question se situe donc dorénavant à 1590$. Ce matin, le « coup sur » de la finance (t'achètes ça monte et si ça baisse t'attends et ça finit quand même par monter ), se traite à 1585$, dans une correction « MASSIVE » de 5$...
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