L'Algérie doit reconsidérer sa politique alimentaire pour favoriser le développement durable et la croissance économique, expliquent analystes et responsables politiques.
Les mesures de subvention aux produits alimentaires adoptées en janvier dans le but d'apaiser les agitations sociales largement répandues, sont inefficaces et ne favorisent pas la croissance à long terme, selon les participants à une récente table ronde organisée par le mensuel Algeria Invest.
"Nous ne devons pas continuer sur cette voie complètement suicidaire pour le pays", a mis en garde l'économiste Salah Mouhoubi lors de cette réunion organisée le 18 juillet.
Il a appelé à "investir dans les secteurs productifs au lieu d'accorder des subventions sans contrepartie".
"Si l'embellie financière dont bénéficie le pays permet cette politique actuellement, il est clair que dans un contexte différent, où cette embellie n'existe plus, cela causera de graves problèmes pour le pays", a-t-il ajouté.
Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) Reda Hamiani a également critiqué les méthodes gouvernementales de protection du pouvoir d'achat des couches les plus pauvres de la société. "Nous sommes contre cette subvention telle qu'elle est appliquée actuellement", a déclaré Hamiani lors d'une autre table ronde, organisée par Algeria Invest lundi 25 juillet.
Cette subvention "n'est pas ciblée en faveur des plus démunis", explique-t-il. "C'est une subvention générale qui profite aux riches comme aux pauvres et aux pays riverains à travers les réseaux de contrebande."
Selon lui, "ce soutien doit être accordé à la source, c'est à dire aux producteurs afin de les aider à augmenter l'offre qui est le seul moyen pour faire baisser les prix".
Le gouvernement tente d'apaiser le mécontentement social en "agissant en pompier pour faire baisser les prix pour qu'ils soient à la portée de tout le monde", selon Hamiani.
Le ministre du Commerce Mustapha Benbada avait déclaré il y a quelques semaines sur une station de radio nationale que "l’Etat algérien pourrait ne pas avoir les moyens prochainement pour subventionner les produits de première nécessité".
"Les subventions des produits de première nécessité coûtent annuellement à l’Etat 300 milliards de dinars par an", a-t-il ajouté. "Nous devons préparer des alternatives pour réduire cette facture."
Ces mesures ont été adoptées pour apaiser les agitations sociales de janvier, qui ont éclaté dans 24 des 48 wilayas du pays et ont causé la mort de cinq personnes. Ces agitations, provoquées par les augmentations des prix de l'huile et du sucre sur le marché intérieur, avaient incité le gouvernement à faire baisser les prix.
Le gouvernement algérien avait accepté de baisser les droits de douane et les taxes sur le sucre et d'autres produits alimentaires de 41 pour cent à titre de mesure temporaire pour agir sur les prix. Le plafonnement des prix de ces deux produits devait prendre fin le 31 août prochain, mais il a été reconduit pour une longue période en raison de la persistance des tensions sociales.
La suppression des taxes sur les matières premières importées en vue de la production d'huile végétale coûtera au Trésor 27 milliards de dinars, a expliqué Benbada.
Outre ces subventions, l'Algérie dépend fortement des importations. Au cours des six premiers mois de 2011, le gouvernement a dépensé près de 5 milliards de dollars pour l'importation de produits alimentaires, contre 3 milliards pour la même période de 2010, selon le Centre national de l'informatique et de la statistique (CNIS).
La facture des importations céréalières a doublé, pour atteindre 2 milliards de dollars au premier semestre 2011, selon cette même source. Les importations massives de blé dur pour faire face aux tensions sur la semoule apparues au début de l’année semblent être liées au phénomène de la contrebande alimentaire, qui s’est développée à la frontière avec la Tunisie et la Libye depuis que ces deux pays ont connus de graves troubles sociaux.
Source: Magharebia
Les mesures de subvention aux produits alimentaires adoptées en janvier dans le but d'apaiser les agitations sociales largement répandues, sont inefficaces et ne favorisent pas la croissance à long terme, selon les participants à une récente table ronde organisée par le mensuel Algeria Invest.
"Nous ne devons pas continuer sur cette voie complètement suicidaire pour le pays", a mis en garde l'économiste Salah Mouhoubi lors de cette réunion organisée le 18 juillet.
Il a appelé à "investir dans les secteurs productifs au lieu d'accorder des subventions sans contrepartie".
"Si l'embellie financière dont bénéficie le pays permet cette politique actuellement, il est clair que dans un contexte différent, où cette embellie n'existe plus, cela causera de graves problèmes pour le pays", a-t-il ajouté.
Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) Reda Hamiani a également critiqué les méthodes gouvernementales de protection du pouvoir d'achat des couches les plus pauvres de la société. "Nous sommes contre cette subvention telle qu'elle est appliquée actuellement", a déclaré Hamiani lors d'une autre table ronde, organisée par Algeria Invest lundi 25 juillet.
Cette subvention "n'est pas ciblée en faveur des plus démunis", explique-t-il. "C'est une subvention générale qui profite aux riches comme aux pauvres et aux pays riverains à travers les réseaux de contrebande."
Selon lui, "ce soutien doit être accordé à la source, c'est à dire aux producteurs afin de les aider à augmenter l'offre qui est le seul moyen pour faire baisser les prix".
Le gouvernement tente d'apaiser le mécontentement social en "agissant en pompier pour faire baisser les prix pour qu'ils soient à la portée de tout le monde", selon Hamiani.
Le ministre du Commerce Mustapha Benbada avait déclaré il y a quelques semaines sur une station de radio nationale que "l’Etat algérien pourrait ne pas avoir les moyens prochainement pour subventionner les produits de première nécessité".
"Les subventions des produits de première nécessité coûtent annuellement à l’Etat 300 milliards de dinars par an", a-t-il ajouté. "Nous devons préparer des alternatives pour réduire cette facture."
Ces mesures ont été adoptées pour apaiser les agitations sociales de janvier, qui ont éclaté dans 24 des 48 wilayas du pays et ont causé la mort de cinq personnes. Ces agitations, provoquées par les augmentations des prix de l'huile et du sucre sur le marché intérieur, avaient incité le gouvernement à faire baisser les prix.
Le gouvernement algérien avait accepté de baisser les droits de douane et les taxes sur le sucre et d'autres produits alimentaires de 41 pour cent à titre de mesure temporaire pour agir sur les prix. Le plafonnement des prix de ces deux produits devait prendre fin le 31 août prochain, mais il a été reconduit pour une longue période en raison de la persistance des tensions sociales.
La suppression des taxes sur les matières premières importées en vue de la production d'huile végétale coûtera au Trésor 27 milliards de dinars, a expliqué Benbada.
Outre ces subventions, l'Algérie dépend fortement des importations. Au cours des six premiers mois de 2011, le gouvernement a dépensé près de 5 milliards de dollars pour l'importation de produits alimentaires, contre 3 milliards pour la même période de 2010, selon le Centre national de l'informatique et de la statistique (CNIS).
La facture des importations céréalières a doublé, pour atteindre 2 milliards de dollars au premier semestre 2011, selon cette même source. Les importations massives de blé dur pour faire face aux tensions sur la semoule apparues au début de l’année semblent être liées au phénomène de la contrebande alimentaire, qui s’est développée à la frontière avec la Tunisie et la Libye depuis que ces deux pays ont connus de graves troubles sociaux.
Source: Magharebia
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