- Finances publiques: Un séisme à 9,2% La loi de Finances table sur un déficit budgétaire de plus de 75 milliards de DH
- A fin mai, il a été multiplié par 4 à 16,1 milliards de DH
- Le Trésor compte lever jusqu’à 59 milliards de DH sur le marché domestique
Les projections de la loi de Finances sont plus inquiétantes. Le déficit dépasserait 75 milliards de DH soit plus de 9% du PIB. C’est 25 milliards de plus que le niveau de 2011 qui était déjà un record
LA situation des finances publiques ne risque pas de s’améliorer en 2012. Selon les dernières statistiques, le déficit du Trésor a été quasiment multiplié par 4 sur un an. A fin mai, il s’est aggravé à 16,1 milliards de DH. Les projections de la loi de Finances sont plus
inquiétantes. Le déficit dépasserait à fin 2012 75 milliards de DH soit plus de 9% du PIB. C’est 25 milliards de plus que le niveau de 2011 qui était déjà un record. La pilule a du mal à passer surtout que la hausse des prix des carburants opérée dernièrement est supposée atténuer la charge de compensation et par ricochet la situation des comptes publics. Les économies attendues grâce à cette mesure sont estimées à près de 5 milliards de DH.
Le montant est certes important, mais il n’impacte que légèrement le poids de la compensation. Au terme des cinq premiers mois de l’année, la subvention des produits de base a atteint 21,3 milliards de DH en hausse de 61,4% sur un an. Les dépenses de personnel ont, elles, progressé de 16,7% à 40 milliards de DH. Les deux postes ont pesé plus de 71% des dépenses ordinaires du Trésor à fin mai. De plus, ils réduisent fortement l’effort d’investissements. Lesquels ont baissé de près de 19% à fin mai à 15,6 milliards de DH. Les dépenses ordinaires ont totalisé 85,8 milliards de DH en augmentation de 21,7%.
La cadence est tout autre au niveau des recettes. Elles ont stagné d’une année à l’autre à 79 milliards de DH. Si la collecte a augmenté de 8,5 au niveau des recettes fiscales, elle a en revanche chuté de 49% en ce qui concerne les recettes non fiscales. Plusieurs experts se sont alarmés de la situation des finances publiques ces derniers mois. «Les conditions sont réunies pour basculer dans une crise économique, financière et sociale», a prévenu le CMC (cf. leconomiste du 8 juin).
La difficulté du Trésor à équilibrer ses comptes se traduit par une forte intervention sur le marché financier. Il a déjà levé 25,6 milliards de DH sur les cinq premiers mois de l’année contre seulement 9 milliards de DH à la même période en 2011. Ses interventions sur le marché domestique porteront sur un montant global de 59 milliards de DH. Les montants budgétisés au titre du financement extérieur ressortent, eux, à 16,4 milliards de DH (Voir aussi page 14). Est-ce que cette nouvelle donne n’impliquerait pas de nouveaux arbitrages monétaires lors du conseil de BAM du mardi 19 juin.
F. Fa
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