Aéroports, autoroutes, centres commerciaux, les sociétés chinoises sont omniprésentes en Algérie. Avec parfois des difficultés de compréhension.
«Comment m'avez-vous trouvé ? » Gilbert Lombardo feint la surprise. Jean et chemise blanche, il est, à 60 ans, ingénieur conseil pour Gemo. Sa mission : arrondir les angles entre les Chinois qui finissent de construire le nouvel aéroport d'Alger, Aéroports de Paris, maître d'oeuvre du projet et futur gestionnaire de la plate-forme, et EGSA, la société algérienne qui chapeaute l'ensemble.
La China State Construction and Engineering Corporation (Cscec) est un géant dans son pays. Mais en Algérie, où elle a employé jusqu'à 200 personnes sur l'aéroport, le courant passe mal. Les travaux n'avancent pas. D'où l'idée de faire appel à un intermédiaire. Quand il débarque, en décembre 2004, Gilbert Lombardo, découvre une « main-d'oeuvre efficace et compétente », mais les différents corps de métier du chantier ne communiquent pas. Algériens, Européens et Chinois ne se comprennent pas. Ces derniers « ont des conditions de vie très précaire. Ils travaillent, dorment, mangent sur place et ne sortent pas ». Ils touchent 120 euros par mois quand un Algérien en gagne 100. Le patron de Cscec vient les voir de Shanghaï quatre ou cinq fois par an.
720 millions de dollars de contratsFin 2004, date à laquelle ont été arrêtées les dernières statistiques officielles, dix-huit groupes chinois avaient raflé pour 720 millions de dollars de travaux en Algérie. A voir fleurir les chantiers un peu partout, ce chiffre est à n'en pas douter largement dépassé. Depuis le début de cette année, les Chinois ont décroché avec des Japonais le gigantesque marché de l'autoroute Tlemcen-Annaba (1 216 kilomètres). Ils seraient aujourd'hui entre 15 000 et 20 000 à travailler dans le bâtiment et les travaux publics algériens. Au grand dam des autochtones qui font face à un taux de chômage supérieur à 30%. «Le paradoxe est que le pays a besoin de 500 000 maçons et qu'elle ne les trouve pas sur place », résume un Occidental.
A Ouled Fayet, dans la banlieue d'Alger, les Chinois mettent la dernière main à une immense cité qui n'est pas encore habitée. A côté, ils construisent un centre commercial coiffé d'une coupole marron. « Ce sera le plus grand en Afrique », assure un chauffeur de taxi. Rue Hassiba-Benbouali, près de la place du 1er mai, la SARL Bei Guo Zhi Chun Import-Export propose des T-shirts, des chaussures, des nappes et des couvre-lits à bas prix. La presse commence à parler d'« invasion ».
«Pour les logements HLM, les Chinois n'ont aucun besoin de nous. Ce n'est pas la même chose s'il s'agit de haute technologie », souligne Gilbert Lombardo. Jusqu'au chantier de l'aéroport d'Alger, il n'avait jamais travaillé avec eux. Il n'est jamais allé en Chine non plus. Pourtant, « sans que je leur fasse perdre la face », ils ont rattrapé le retard. La nouvelle aérogare est pratiquement terminée. Et la China State Construction and Engineering Corporation a proposé à l'ingénieur conseil de Gemo de venir travailler pour elle en Chine !
Par Le Figaro
«Comment m'avez-vous trouvé ? » Gilbert Lombardo feint la surprise. Jean et chemise blanche, il est, à 60 ans, ingénieur conseil pour Gemo. Sa mission : arrondir les angles entre les Chinois qui finissent de construire le nouvel aéroport d'Alger, Aéroports de Paris, maître d'oeuvre du projet et futur gestionnaire de la plate-forme, et EGSA, la société algérienne qui chapeaute l'ensemble.
La China State Construction and Engineering Corporation (Cscec) est un géant dans son pays. Mais en Algérie, où elle a employé jusqu'à 200 personnes sur l'aéroport, le courant passe mal. Les travaux n'avancent pas. D'où l'idée de faire appel à un intermédiaire. Quand il débarque, en décembre 2004, Gilbert Lombardo, découvre une « main-d'oeuvre efficace et compétente », mais les différents corps de métier du chantier ne communiquent pas. Algériens, Européens et Chinois ne se comprennent pas. Ces derniers « ont des conditions de vie très précaire. Ils travaillent, dorment, mangent sur place et ne sortent pas ». Ils touchent 120 euros par mois quand un Algérien en gagne 100. Le patron de Cscec vient les voir de Shanghaï quatre ou cinq fois par an.
720 millions de dollars de contratsFin 2004, date à laquelle ont été arrêtées les dernières statistiques officielles, dix-huit groupes chinois avaient raflé pour 720 millions de dollars de travaux en Algérie. A voir fleurir les chantiers un peu partout, ce chiffre est à n'en pas douter largement dépassé. Depuis le début de cette année, les Chinois ont décroché avec des Japonais le gigantesque marché de l'autoroute Tlemcen-Annaba (1 216 kilomètres). Ils seraient aujourd'hui entre 15 000 et 20 000 à travailler dans le bâtiment et les travaux publics algériens. Au grand dam des autochtones qui font face à un taux de chômage supérieur à 30%. «Le paradoxe est que le pays a besoin de 500 000 maçons et qu'elle ne les trouve pas sur place », résume un Occidental.
A Ouled Fayet, dans la banlieue d'Alger, les Chinois mettent la dernière main à une immense cité qui n'est pas encore habitée. A côté, ils construisent un centre commercial coiffé d'une coupole marron. « Ce sera le plus grand en Afrique », assure un chauffeur de taxi. Rue Hassiba-Benbouali, près de la place du 1er mai, la SARL Bei Guo Zhi Chun Import-Export propose des T-shirts, des chaussures, des nappes et des couvre-lits à bas prix. La presse commence à parler d'« invasion ».
«Pour les logements HLM, les Chinois n'ont aucun besoin de nous. Ce n'est pas la même chose s'il s'agit de haute technologie », souligne Gilbert Lombardo. Jusqu'au chantier de l'aéroport d'Alger, il n'avait jamais travaillé avec eux. Il n'est jamais allé en Chine non plus. Pourtant, « sans que je leur fasse perdre la face », ils ont rattrapé le retard. La nouvelle aérogare est pratiquement terminée. Et la China State Construction and Engineering Corporation a proposé à l'ingénieur conseil de Gemo de venir travailler pour elle en Chine !
Par Le Figaro

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