Les consommateurs pourraient voir certains de leurs droits rognés et leur facture télécom légèrement gonfler afin de favoriser et relocaliser l'emploi en France, selon des pistes avancées mercredi par le ministre du Redressement productif et le PDG d'Orange.
Rapatrier en France 10.000 emplois dédiés à l'assistance technique (hotline) des opérateurs "coûterait en moyenne 20 centimes par forfait et par mois" aux abonnés, a affirmé Arnaud Montebourg.
"Donc est-ce que les consommateurs sont prêts à accepter une légère hausse de prix en contrepartie de la relocalisation d'emplois qui sont en train d'être détruits?", s'est interrogé le ministre.
Le rapatriement d'une partie des centres d'appels implantés au Maroc, Tunisie ou Sénégal pour des raisons de coûts, a été au centre des discussions mardi entre les opérateurs Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, et les ministres Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin (Economie numérique).
Le gouvernement voulait également faire le point sur les annonces début juillet de plans de départs volontaires chez SFR et Bouygues Telecom pour "sauvegarder leur compétitivité" face à Free et ses tarifs agressifs.
"Nous souhaitons que les opérateurs reviennent sur leurs mesures de destruction d'emplois. Et ils ont fait des propositions en contrepartie desquelles ils seraient prêts à les éviter", a affirmé mercredi M. Montebourg.
Mais avant toute chose, le PDG de l'opérateur historique, Stéphane Richard, veut que le gouvernement commence par mener un "état des lieux objectif de la situation".
Lors d'une audience devant les sénateurs, il a tenu à rappeler que ces délocalisations se font pour des "raisons économiques et de disponibilité horaire": les salariés à l'étranger sont prêts à "travailler 24H/24 et 7 jours sur 7, une disponibilité strictement impossible à organiser avec les salariés du groupe en France", selon lui.
"déshabiller le consommateur"
Interrogés par l'AFP, les opérateurs sont peu bavards sur leurs effectifs directs et indirects à l'étranger pour répondre à leurs hotlines.
Orange compte 25.000 conseillers clientèle en France, dont 14.000 salariés du groupe et 11.000 employés par des prestataires, mais ne communique aucun chiffre pour l'étranger.
Chez SFR, "deux tiers de l'assistance technique fixe et mobile est localisée en France", et Bouygues Telecom fait état de 1.000 conseillers à l'étranger dans des centres d'appel externalisés.
A fin décembre, soit avant le lancement de ses services mobiles, Free comptait près de 5.300 personnes dédiées à la "relation abonnés".
Mais si "Arnaud Montebourg a cette idée fixe de faire revenir les centres d'appel, les opérateurs ne le veulent pas et ils rajoutent donc dans la négociation plein d'autres choses qui vont déshabiller le consommateur de ses droits", dénonce Edouard Barreiro pour l'UFC Que Choisir.
Stéphane Richard a en effet nettement insisté devant les sénateurs sur le fait que "depuis des années, tout a été fait pour augmenter les droits des consommateurs, y compris jusqu'à l'absurde".
"La loi Chatel en a remis une louche en donnant la possibilité aux clients de réduire les durées d'engagement" de leurs forfaits, a-t-il déploré, soulignant aussi qu'en rendant les "hotlines gratuites, il ne faut pas s'étonner que les opérateurs délocalisent".
La loi Chatel prévoit la gratuité du temps d'attente avant la mise en relation téléphonique avec l'assistance technique, ainsi que la possibilité pour un abonné engagé pour 24 mois de se désengager au bout d'un an et de partir en ne payant que 25% du montant encore dû.
"Le mode de raisonnement économique, de la part de M. Montebourg notamment, nous surprend", a commenté à l'AFP Jacques Pomonti, président de l'Association française des utilisateurs de télécommunications, qui dénonce des "déclarations surprenantes" et le "donnant-donnant" qui s'esquisse entre les opérateurs et le gouvernement.
Boursorama
Rapatrier en France 10.000 emplois dédiés à l'assistance technique (hotline) des opérateurs "coûterait en moyenne 20 centimes par forfait et par mois" aux abonnés, a affirmé Arnaud Montebourg.
"Donc est-ce que les consommateurs sont prêts à accepter une légère hausse de prix en contrepartie de la relocalisation d'emplois qui sont en train d'être détruits?", s'est interrogé le ministre.
Le rapatriement d'une partie des centres d'appels implantés au Maroc, Tunisie ou Sénégal pour des raisons de coûts, a été au centre des discussions mardi entre les opérateurs Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, et les ministres Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin (Economie numérique).
Le gouvernement voulait également faire le point sur les annonces début juillet de plans de départs volontaires chez SFR et Bouygues Telecom pour "sauvegarder leur compétitivité" face à Free et ses tarifs agressifs.
"Nous souhaitons que les opérateurs reviennent sur leurs mesures de destruction d'emplois. Et ils ont fait des propositions en contrepartie desquelles ils seraient prêts à les éviter", a affirmé mercredi M. Montebourg.
Mais avant toute chose, le PDG de l'opérateur historique, Stéphane Richard, veut que le gouvernement commence par mener un "état des lieux objectif de la situation".
Lors d'une audience devant les sénateurs, il a tenu à rappeler que ces délocalisations se font pour des "raisons économiques et de disponibilité horaire": les salariés à l'étranger sont prêts à "travailler 24H/24 et 7 jours sur 7, une disponibilité strictement impossible à organiser avec les salariés du groupe en France", selon lui.
"déshabiller le consommateur"
Interrogés par l'AFP, les opérateurs sont peu bavards sur leurs effectifs directs et indirects à l'étranger pour répondre à leurs hotlines.
Orange compte 25.000 conseillers clientèle en France, dont 14.000 salariés du groupe et 11.000 employés par des prestataires, mais ne communique aucun chiffre pour l'étranger.
Chez SFR, "deux tiers de l'assistance technique fixe et mobile est localisée en France", et Bouygues Telecom fait état de 1.000 conseillers à l'étranger dans des centres d'appel externalisés.
A fin décembre, soit avant le lancement de ses services mobiles, Free comptait près de 5.300 personnes dédiées à la "relation abonnés".
Mais si "Arnaud Montebourg a cette idée fixe de faire revenir les centres d'appel, les opérateurs ne le veulent pas et ils rajoutent donc dans la négociation plein d'autres choses qui vont déshabiller le consommateur de ses droits", dénonce Edouard Barreiro pour l'UFC Que Choisir.
Stéphane Richard a en effet nettement insisté devant les sénateurs sur le fait que "depuis des années, tout a été fait pour augmenter les droits des consommateurs, y compris jusqu'à l'absurde".
"La loi Chatel en a remis une louche en donnant la possibilité aux clients de réduire les durées d'engagement" de leurs forfaits, a-t-il déploré, soulignant aussi qu'en rendant les "hotlines gratuites, il ne faut pas s'étonner que les opérateurs délocalisent".
La loi Chatel prévoit la gratuité du temps d'attente avant la mise en relation téléphonique avec l'assistance technique, ainsi que la possibilité pour un abonné engagé pour 24 mois de se désengager au bout d'un an et de partir en ne payant que 25% du montant encore dû.
"Le mode de raisonnement économique, de la part de M. Montebourg notamment, nous surprend", a commenté à l'AFP Jacques Pomonti, président de l'Association française des utilisateurs de télécommunications, qui dénonce des "déclarations surprenantes" et le "donnant-donnant" qui s'esquisse entre les opérateurs et le gouvernement.
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