Plusieurs grandes entreprises marocaines et PME parmi les plus innovantes sont ou ont été dirigées par des concitoyens ayant résidé à l’étranger. Ces Marocains du monde n’ont pas tous vécu un retour facile au bercail. Quand ce n’est pas le rythme du travail ou les lenteurs administratives qui les rebutent, c’est l’attitude condescendante, parfois agressive, de leurs compatriotes qui les choque.
Cette catégorie de MRE de haut vol est constituée essentiellement de jeunes bardés de diplômes, ayant poursuivi leurs études supérieures à l’étranger. Mais au lieu de rentrer à la fin de leur cursu, ils s’accordent une immersion professionnelle dans le pays d’accueil. Plusieurs années peuvent s’écouler avant qu’ils ne décident de retourner au bercail. Mais la plupart du temps, cette décision ne relève pas uniquement de l’attachement affectif. Cette catégorie de MRE formée et expérimentée opte pour un retour au Maroc le plus souvent pour occuper un poste de responsabilité dans le secteur privé, mais aussi parfois dans la fonction publique. Ou alors pour réaliser un projet ambitieux. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à se lancer dans la création de leur PME. C’est ainsi qu’ils introduisent au Maroc de nouveaux concepts ou des produits novateurs. Tous ceux qu’actuel a rencontrés sont convaincus de leur choix et de la réussite de leur projet. Leur confiance en soi n’est pas due au hasard. Avant de franchir le pas, ils ont pris le temps de consolider leur savoir-faire, d’étudier le marché et d’identifier les potentiels de croissance. A travers une expérience professionnelle réussie à l’étranger, ils ont eu l’opportunité de tisser un réseau de relations qui peut s’avérer utile par la suite. Expertise et carnet d’adresses peuvent donner naissance à des joint-ventures efficaces. Une formule particulièrement prisée par ces MRE new look. Ces partenariats leur permettent de bénéficier à la fois d’un soutien logistique, d’une formation complémentaire et d’une force de frappe commerciale.
Reste que sur le plan de l’intégration, le retour peut s’avérer plus difficile que le départ. Les premières déceptions commencent avec la découverte de la lenteur et la complexité des démarches administratives. La non-disponibilité de l’information reste le principal grief invoqué par ces entrepreneurs avertis. Même si certains d’entre eux tempèrent en affirmant qu’il y a au Maroc suffisamment d’outils, d’associations et de mécanismes d’aide à la création d’entreprises. « Il suffit juste de bien chercher. »
Si nos MRE diplômés préparent bien leurs projets, en revanche, ils oublient souvent de se préparer eux-mêmes au choc du changement d’environnement et des mentalités. Ce manque de préparation psychologique peut se traduire par une forte déception qui risque d’influer sur la réussite du projet. L’irresponsabilité, qui impacte négativement le rythme même du travail, est la première chose qui choque ceux qui ont bien voulu témoigner. « En rentrant au Maroc, on ne peut s’empêcher de faire des comparaisons avec le pays d’accueil. » Un exercice contre lequel met en garde Réda Oulamine, avocat d’affaires à Casablanca. « Pour réussir son intégration, il ne faut pas tomber dans le piège de la comparaison. Il faut tout simplement repartir à zéro », conseille-t-il. Plus facile à dire qu’à faire. Cela peut devenir une obsession, au point que certains ont fini par baisser les bras. « A plusieurs reprises, j’ai pensé à retourner définitivement dans mon pays d’accueil », s’accordent à dire tous ceux qui ont été questionnés par actuel. Heureusement, rares sont ceux qui se laissent gagner par le découragement. Le rêve marocain a encore de beaux jours devant lui.
Confectionneur pour les grandes marques
La famille Ratibe s’installe à Lille en 1971, alors que Abdelmoula n’a que 15 ans. A sa majorité, il achète sa première usine de textile prêt-à-porter qui emploie à l’époque une vingtaine de personnes. Un pari risqué puisqu’à l’époque, Ratibe n’avait aucune expérience dans ce domaine. Durant les deux premières années, Abdelmoula apprendra les ficelles du métier, mais fera aussi profiter son associé de ses talents de commercial.
En 1991, alors qu’il a déjà comme clients La Redoute et les 3 Suisses, il signe son premier contrat à l’année avec la chaîne de magasins Rive-Droite. Les affaires vont bien. Pourtant, son entourage lui conseille vivement de s’installer au Maroc pour pouvoir faire face à la concurrence. En 1992, il décide d’ouvrir sa première usine au Maroc. Son groupe se développe à une vitesse fulgurante. Aujourd’hui, ses 18 sociétés dont une dizaine d’unités de textile, emploient 3 800 employés. La production est destinée uniquement à l’export, dont 70% vers l’Europe et 30% aux Etats-Unis.
Jamal Belahrach
DG Manpower Afrique
Belahrach est né au Maroc le 10 octobre 1962 à Casablanca. Il n’a que 7 ans lorsque son père quitte le Maroc et l’emmène avec lui en France. Là-bas, sa carrière est assurée. De 1987 à 1997, il est directeur marketing et développement d’une compagnie allemande. Il est membre de la Chambre de commerce et d’industrie de Dreux, président de la Jeune chambre économique du pays drouais et sénateur de cette même organisation (membre à vie). Il est également président délégué (par le député-maire de la ville de Dreux) du bassin d’emploi et membres de diverses associations locales. Pourtant, après 28 ans de vie en France, Belahrach décide de revenir au Maroc. Et c’est pour y implanter Manpower, une entreprise spécialisée dans le recrutement. Son sérieux et sa témérité plaisent à ses employeurs à tel point qu’ils le chargent, en 2000, du lancement de Manpower Tunisie. Aujourd’hui, Belahrach est un haut cadre confirmé du groupe. Il a pour mission de développer toutes les filiales du recruteur dans 12 pays. « Cela m’amène à voyager beaucoup mais c’est un challenge pour moi et une reconnaissance du travail qui a été fait, et des résultats obtenus au Maroc », partage-t-il. Pour aider ses semblables, Belahrach fonde le Centre des jeunes dirigeants avec quelques-uns de ses amis. Il est également membre actif de la CGEM. Il milite principalement en faveur d’une loi pour la grève et un code du travail temporaire.
Sghir Bougrine
Propriétaire de Venezia Ice
Né en 1962, Sghir Boughrine est un enfant du quartier populaire de Derb Soltane, à Casablanca. En 1985, il est sélectionné pour faire une classe de Maths Sup à Paris. Seulement, ses ressources financières de l’époque ne lui permettent pas d’aller jusqu’au bout. Il revient alors au Maroc. L’année suivante, Bougrine retente sa chance, cette fois-ci à Amsterdam. Il commence par faire des études en informatique. Il s’attaque ensuite à l’agroalimentaire où il démarre au bas de l’échelle. Sghir est tout d’abord recruté par une entreprise d’environ 150 employés. En plus de son travail pendant la journée, il poursuit des cours du soir pour devenir manager. Ses études lui permettent de gravir les échelons rapidement. Le projet de Bougrine prend forme et il choisit alors de se spécialiser dans les glaces. Pourtant, il décide subitement de revenir au bercail. En 1997, il crée une société d’import et de distribution de produits liés à la pâtisserie et aux glaces (Stargel), puis s’associe avec sa sœur pour monter son premier café glacier sur le boulevard Moulay Youssef : Le Beverly. Malgré la réussite de ce projet, les ambitions de Bougrine ne sont pas encore atteintes. En 1999, il demande un prêt de 5 millions de dirhams à Bank Al Amal auxquels il rajoute 4 autres millions en fonds propres. Venezia Ice voit le jour. Très vite, plusieurs points de vente fleurissent dans d’autres villes. Il décide alors d’ouvrir une unité de production à Nouaceur. L’investissement de base est de l’ordre de 20 millions de dirhams. Aujourd’hui, la franchise Venezia Ice est mature et dispose d’un capital sympathie remarquable.
Réda Oulamine
Avocat d’affaires à Casablanca
En 1991, Réda se rend en France pour poursuivre des études de droit. Il décide six ans plus tard de les compléter par un cursus aux Etats-Unis. Depuis son départ, l’idée de revenir au Maroc ne l’a pas quitté. Il fera une première tentative en 1999. Durant deux années, il essayera de s’intégrer et de réussir son challenge au Maroc. « A cette époque j’étais révolté et très malheureux », se rappelle encore Oulamine. Révolté, il l’était contre tout ce qui lui paraît aujourd’hui normal : comportements irresponsables, lenteur des administrations, etc. S’il y a aujourd’hui un conseil que Réda Oulamine souhaite donner aux MRE désireux de revenir au bercail, c’est bien celui de ne pas comparer le Maroc à leur pays d’accueil. La différence est énorme et le choc est souvent violent. Dégoûté, il retourne aux Etats-Unis, histoire de mieux préparer son come-back. Son retour en 2004 lui semble plus facile, car il sait à quoi s’attendre. Inscrit aux barreaux de New York et de Paris, Réda Oulamine est cependant plus que jamais décidé à ouvrir son cabinet au Maroc. Pour y arriver, il sollicite l’aide de son employeur au Maroc. « C’est mon ancien patron, un Américain, qui m’a autorisé à ouvrir mon cabinet au Maroc alors que j’étais encore salarié. C’est la seule personne qui m’ait vraiment aidé. Sans cela, je n’aurais peut-être jamais réussi », affirme Oulamine. Aujourd’hui, il lui arrive encore de sombrer dans le désespoir et de songer à un retour définitif au pays de l’oncle Sam. Pour chasser à jamais cette idée, il vient de créer l’Association « Pour un Maroc plus juste ».
A.M.
Cette catégorie de MRE de haut vol est constituée essentiellement de jeunes bardés de diplômes, ayant poursuivi leurs études supérieures à l’étranger. Mais au lieu de rentrer à la fin de leur cursu, ils s’accordent une immersion professionnelle dans le pays d’accueil. Plusieurs années peuvent s’écouler avant qu’ils ne décident de retourner au bercail. Mais la plupart du temps, cette décision ne relève pas uniquement de l’attachement affectif. Cette catégorie de MRE formée et expérimentée opte pour un retour au Maroc le plus souvent pour occuper un poste de responsabilité dans le secteur privé, mais aussi parfois dans la fonction publique. Ou alors pour réaliser un projet ambitieux. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à se lancer dans la création de leur PME. C’est ainsi qu’ils introduisent au Maroc de nouveaux concepts ou des produits novateurs. Tous ceux qu’actuel a rencontrés sont convaincus de leur choix et de la réussite de leur projet. Leur confiance en soi n’est pas due au hasard. Avant de franchir le pas, ils ont pris le temps de consolider leur savoir-faire, d’étudier le marché et d’identifier les potentiels de croissance. A travers une expérience professionnelle réussie à l’étranger, ils ont eu l’opportunité de tisser un réseau de relations qui peut s’avérer utile par la suite. Expertise et carnet d’adresses peuvent donner naissance à des joint-ventures efficaces. Une formule particulièrement prisée par ces MRE new look. Ces partenariats leur permettent de bénéficier à la fois d’un soutien logistique, d’une formation complémentaire et d’une force de frappe commerciale.
Reste que sur le plan de l’intégration, le retour peut s’avérer plus difficile que le départ. Les premières déceptions commencent avec la découverte de la lenteur et la complexité des démarches administratives. La non-disponibilité de l’information reste le principal grief invoqué par ces entrepreneurs avertis. Même si certains d’entre eux tempèrent en affirmant qu’il y a au Maroc suffisamment d’outils, d’associations et de mécanismes d’aide à la création d’entreprises. « Il suffit juste de bien chercher. »
Si nos MRE diplômés préparent bien leurs projets, en revanche, ils oublient souvent de se préparer eux-mêmes au choc du changement d’environnement et des mentalités. Ce manque de préparation psychologique peut se traduire par une forte déception qui risque d’influer sur la réussite du projet. L’irresponsabilité, qui impacte négativement le rythme même du travail, est la première chose qui choque ceux qui ont bien voulu témoigner. « En rentrant au Maroc, on ne peut s’empêcher de faire des comparaisons avec le pays d’accueil. » Un exercice contre lequel met en garde Réda Oulamine, avocat d’affaires à Casablanca. « Pour réussir son intégration, il ne faut pas tomber dans le piège de la comparaison. Il faut tout simplement repartir à zéro », conseille-t-il. Plus facile à dire qu’à faire. Cela peut devenir une obsession, au point que certains ont fini par baisser les bras. « A plusieurs reprises, j’ai pensé à retourner définitivement dans mon pays d’accueil », s’accordent à dire tous ceux qui ont été questionnés par actuel. Heureusement, rares sont ceux qui se laissent gagner par le découragement. Le rêve marocain a encore de beaux jours devant lui.
Abdelhafid Marzak
Abdelmoula RatibeConfectionneur pour les grandes marques
La famille Ratibe s’installe à Lille en 1971, alors que Abdelmoula n’a que 15 ans. A sa majorité, il achète sa première usine de textile prêt-à-porter qui emploie à l’époque une vingtaine de personnes. Un pari risqué puisqu’à l’époque, Ratibe n’avait aucune expérience dans ce domaine. Durant les deux premières années, Abdelmoula apprendra les ficelles du métier, mais fera aussi profiter son associé de ses talents de commercial.
En 1991, alors qu’il a déjà comme clients La Redoute et les 3 Suisses, il signe son premier contrat à l’année avec la chaîne de magasins Rive-Droite. Les affaires vont bien. Pourtant, son entourage lui conseille vivement de s’installer au Maroc pour pouvoir faire face à la concurrence. En 1992, il décide d’ouvrir sa première usine au Maroc. Son groupe se développe à une vitesse fulgurante. Aujourd’hui, ses 18 sociétés dont une dizaine d’unités de textile, emploient 3 800 employés. La production est destinée uniquement à l’export, dont 70% vers l’Europe et 30% aux Etats-Unis.
Jamal Belahrach
DG Manpower Afrique
Belahrach est né au Maroc le 10 octobre 1962 à Casablanca. Il n’a que 7 ans lorsque son père quitte le Maroc et l’emmène avec lui en France. Là-bas, sa carrière est assurée. De 1987 à 1997, il est directeur marketing et développement d’une compagnie allemande. Il est membre de la Chambre de commerce et d’industrie de Dreux, président de la Jeune chambre économique du pays drouais et sénateur de cette même organisation (membre à vie). Il est également président délégué (par le député-maire de la ville de Dreux) du bassin d’emploi et membres de diverses associations locales. Pourtant, après 28 ans de vie en France, Belahrach décide de revenir au Maroc. Et c’est pour y implanter Manpower, une entreprise spécialisée dans le recrutement. Son sérieux et sa témérité plaisent à ses employeurs à tel point qu’ils le chargent, en 2000, du lancement de Manpower Tunisie. Aujourd’hui, Belahrach est un haut cadre confirmé du groupe. Il a pour mission de développer toutes les filiales du recruteur dans 12 pays. « Cela m’amène à voyager beaucoup mais c’est un challenge pour moi et une reconnaissance du travail qui a été fait, et des résultats obtenus au Maroc », partage-t-il. Pour aider ses semblables, Belahrach fonde le Centre des jeunes dirigeants avec quelques-uns de ses amis. Il est également membre actif de la CGEM. Il milite principalement en faveur d’une loi pour la grève et un code du travail temporaire.
Sghir Bougrine
Propriétaire de Venezia Ice
Né en 1962, Sghir Boughrine est un enfant du quartier populaire de Derb Soltane, à Casablanca. En 1985, il est sélectionné pour faire une classe de Maths Sup à Paris. Seulement, ses ressources financières de l’époque ne lui permettent pas d’aller jusqu’au bout. Il revient alors au Maroc. L’année suivante, Bougrine retente sa chance, cette fois-ci à Amsterdam. Il commence par faire des études en informatique. Il s’attaque ensuite à l’agroalimentaire où il démarre au bas de l’échelle. Sghir est tout d’abord recruté par une entreprise d’environ 150 employés. En plus de son travail pendant la journée, il poursuit des cours du soir pour devenir manager. Ses études lui permettent de gravir les échelons rapidement. Le projet de Bougrine prend forme et il choisit alors de se spécialiser dans les glaces. Pourtant, il décide subitement de revenir au bercail. En 1997, il crée une société d’import et de distribution de produits liés à la pâtisserie et aux glaces (Stargel), puis s’associe avec sa sœur pour monter son premier café glacier sur le boulevard Moulay Youssef : Le Beverly. Malgré la réussite de ce projet, les ambitions de Bougrine ne sont pas encore atteintes. En 1999, il demande un prêt de 5 millions de dirhams à Bank Al Amal auxquels il rajoute 4 autres millions en fonds propres. Venezia Ice voit le jour. Très vite, plusieurs points de vente fleurissent dans d’autres villes. Il décide alors d’ouvrir une unité de production à Nouaceur. L’investissement de base est de l’ordre de 20 millions de dirhams. Aujourd’hui, la franchise Venezia Ice est mature et dispose d’un capital sympathie remarquable.
Réda Oulamine
Avocat d’affaires à Casablanca
En 1991, Réda se rend en France pour poursuivre des études de droit. Il décide six ans plus tard de les compléter par un cursus aux Etats-Unis. Depuis son départ, l’idée de revenir au Maroc ne l’a pas quitté. Il fera une première tentative en 1999. Durant deux années, il essayera de s’intégrer et de réussir son challenge au Maroc. « A cette époque j’étais révolté et très malheureux », se rappelle encore Oulamine. Révolté, il l’était contre tout ce qui lui paraît aujourd’hui normal : comportements irresponsables, lenteur des administrations, etc. S’il y a aujourd’hui un conseil que Réda Oulamine souhaite donner aux MRE désireux de revenir au bercail, c’est bien celui de ne pas comparer le Maroc à leur pays d’accueil. La différence est énorme et le choc est souvent violent. Dégoûté, il retourne aux Etats-Unis, histoire de mieux préparer son come-back. Son retour en 2004 lui semble plus facile, car il sait à quoi s’attendre. Inscrit aux barreaux de New York et de Paris, Réda Oulamine est cependant plus que jamais décidé à ouvrir son cabinet au Maroc. Pour y arriver, il sollicite l’aide de son employeur au Maroc. « C’est mon ancien patron, un Américain, qui m’a autorisé à ouvrir mon cabinet au Maroc alors que j’étais encore salarié. C’est la seule personne qui m’ait vraiment aidé. Sans cela, je n’aurais peut-être jamais réussi », affirme Oulamine. Aujourd’hui, il lui arrive encore de sombrer dans le désespoir et de songer à un retour définitif au pays de l’oncle Sam. Pour chasser à jamais cette idée, il vient de créer l’Association « Pour un Maroc plus juste ».
A.M.
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