Annonce

Réduire
Aucune annonce.

états et entreprises en quête de stratégie de riposte face à la crise

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • états et entreprises en quête de stratégie de riposte face à la crise

    Le FMI s’inquiétait il y a à peine trois mois de la dégradation de la situation de l’économie mondiale en raison d’une crise qui n’épargne aucun continent et dont l’une des conséquences sera une croissance mondiale de moins de 3,5% en 2012.


    Pourtant, beaucoup d’argent a déjà été injecté par les Etats et les institutions financières pour contenir les effets de la crise. On parle de plus de 1000 milliards d’euros injectés par la BCE dans le système bancaire européen au cours des six derniers mois. L’impact de cette situation s’en ressent à plus d’un niveau à travers, notamment, le retour au protectionnisme pour protéger les économies nationales. Le nombre de mesures protectionnistes dans le monde est passé de 220 en 2010 à 340 en 2011, particulièrement dans les pays émergents, selon la commission européenne. Des entreprises sont contraintes de fermer des usines et licencier leurs travailleurs, en attendant des jours meilleurs. Selon le site de L’Express, à la fin de l’année dernière, 900 usines avaient été fermées en France depuis le début de la crise en 2008.
    L’impact de la crise se traduit également dans les activités des entreprises à l’étranger. Ainsi, le constructeur automobile américain Ford a fermé trois usines en Europe (Belgique et Royaume-Uni) ce moi-ci. Selon le dernier bilan de l’observatoire euro-méditerranéen de l’investissement, les investissements directs étrangers dans cette région, de même que les partenariats étrangers d’entreprises ont baissé de 30% en 2011.
    Mourad Goumiri, économiste, prédit qu’«à moyen terme la dynamique va perdurer et s’accélérer, nécessitant des stratégies d’entreprises (micro-économique) qui tiennent compte de ce mouvement.» En revanche, sur le niveau «macro-économique, les Etats, individuellement ou collectivement, à travers les institutions économiques internationales (OMC, BIRD, FMI, CNUCED, FAO, OPEP, AIE...), sont obligés de tenir compte des opinions publiques respectives et de tenter, avec plus ou moins de succès, de réduire les aspects les plus désastreux, de cette évolution, sur l’emploi et donc sur les populations». Toutefois, soutient notre interlocuteur, «le peu de mesures directes» face à cette situation suggère qu’il y aurait «un consensus sur les bienfaits de la tendance pour l’économie mondiale». Selon lui, seules des mesures «d’assouplissement, de protection voire d’atténuation sont mises en place pour venir en aide aux populations les plus vulnérables» dans le cadre de calculs politiques.
    Les délocalisations, une panacée ?
    Face à cette situation, des stratégies sont mises en place pour limiter les dégâts. Les entreprises occidentales parlent ainsi de plus en plus de délocalisations. Air France, par exemple, a annoncé récemment avoir l’intention de délocaliser une partie des activités de son centre de maintenance vers le Maroc. Une solution de choix aux lourdes conséquences, puisque pas moins de 220 emplois seraient menacés au siège de Toulouse.
    En Grèce où la crise fait rage, de plus en plus d’entreprises songent à délocaliser leur siège à l’étranger, alors qu’elles n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour partir. M. Goumiri lie cette pratique qui touche tous les pays et tous les secteurs d’activité de contrôle à «la mondialisation» et au fait du contrôle «des marchés financiers et boursiers de la sphère productive mondiale», entraînant l’émergence de nouveaux concepts tels «la délocalisation boursière». Ceci entre dans le cadre d’une «recherche exclusive de la maximisation des profits» dans laquelle l’emploi devient la variable d’ajustement structurel unique, sans que la «facture sociale» en général, laissée à l’Etat, ne soit prise en compte.
    L’existence de «niches de productivité optimale dans un des espaces de l’économie mondialisée» pousse ainsi «les marchés financiers et boursiers à orienter vers ces derniers les ressources financières qu’ils ont réussi à mobiliser, en s’y installant provisoirement, en attendant de meilleures opportunités (d’où la notion de volatilité des capitaux). Les délocalisations, dit-il, sont des «stratégies durables et se généralisent dans tous les pays sans exclusive et à tous les secteurs à ce stade d’évolution du capitalisme financier». Une étude publiée en 2009 par le cabinet AT Kearny a révélé que «la Grande-Bretagne, qui poursuit une politique d’austérité drastique et les Etats-Unis qui n’arrivent pas à opter entre augmentation des impôts pour diminuer la dette ou maintien des stimuli de croissance» sont les deux pays qui délocalisent le plus. Selon l’OCDE, pour les entreprises qui sortiront de la crise, «une recherche de compétitivité qui les conduira à poursuivre les délocalisations, même si les opinions publiques y sont de plus en plus hostiles».
    Quelles solutions ?
    Face au constat d’une économie mondiale en difficulté, quelles solutions préconiser. L’économiste Mourad Goumiri part du principe que «tout système dogmatique rigide est voué, par définition, à l’échec à terme». En d’autres termes, il «faut introduire, dans toute démarche, de la flexibilité et de la souplesse, en recherchant toujours à trouver des consensus temporaires». Dans ce cadre, il plaide pour «une convergence d’objectifs entre les intérêts stratégiques micro et macro-économiques et une vision commune acceptée à moyen et long termes, tant au niveau national qu’international». Par ailleurs, ajoute-t-il, «la production optimale de richesses, qui est à rechercher au niveau micro-économique, ne peut être séparée du système de répartition consensuelle de cette dernière par des instruments efficaces et légaux, que devraient détenir les pouvoirs publics pour assurer une certaine justice sociale à déterminer». En attendant de trouver un consensus entre tous les acteurs économiques
    eEL WATAN
Chargement...
X