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Mali: Mali, Burkina, Niger : La guerre civile ivoirienne booste leur croissance

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    Mali: Mali, Burkina, Niger : Comment la guerre a boosté leur croissance

    Fraternité Matin (Abidjan)

    ANALYSE
    21 Juillet 2006
    Publié sur le web le 24 Juillet 2006

    Mamadou Koulibaly
    Abidjan

    La Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) a publié en février 2006 un rapport conçu pour être " un instrument d'analyse prospective de la trajectoire des éléments clés de l'environnement international et formule des recommandations de politiques économiques ".

    Ce rapport fait le bilan de l'activité économique dans les pays membres de l'Uemoa. Dans le contexte de crise de la Côte d'ivoire, il est fort intéressant de parcourir ce rapport. On y découvre une permanence du rôle de leader de la Côte d'Ivoire dans l'Union. Cependant ce pays est malmené par ses partenaires.

    La Côte d'Ivoire et le poids de son leadership

    Selon les agrégats macroéconomiques si nous mesurons le niveau de l'activité d'un pays par le Produit Intérieur Brut (PIB) réel il se révèle clairement que, depuis toujours dans l'Union, l'évolution du taux de croissance des pays et celle de l'ensemble s'est alignée sur celle de la Côte d'Ivoire. Dans l'ensemble des pays de la zone ce taux varie entre -5% et 9% et le lissage est plus net et colle plus à l'évolution de l'activité en Côte d'Ivoire qui a une tendance quasi similaire à celle de l'Union. Ce constat peut justifier la thèse de la Côte d'Ivoire leader de l'Union.

    A partir d'un tel constat, il se pose des questions. Quels sont les mécanismes de transmission des effets de la croissance globale ? Peut-on attribuer les performances des pays de l'Uemoa uniquement au fait qu'ils appartiennent au même espace commun ? De quelle manière la croissance globale enregistrée dans l'Union influence-t-elle précisément la performance des Etats pris individuellement ? Et vice versa. Une bonne analyse des mécanismes de transmission des effets de la croissance nous aurait aidé à comprendre comment les pays profitent les uns des autres et comment certains profitent plus que d'autres ? Malheureusement ces questions ne sont pas traitées par le rapport de la Bceao dont le titre est pourtant " perspective Economique des Etats de l'Uemoa en 2006 ". Comment accélérer les progrès économiques et sociaux si les mécanismes par lesquels les pays de l'Union s'influencent les uns les autres ne sont pas explicitement pris en compte?

    Le libre échange fait bouger le monde

    Le commerce est l'un des moyens privilégiés par lesquels la croissance est susceptible de se diffuser entre les pays. Et selon les données de l'organisation mondiale du commerce (OMC) le monde bouge et la crise économique est oubliée dans plusieurs pays du monde. Le commerce mondial est en croissance constante depuis quelques années. En 2005 il s'est accru de 6% pour se situer à plus de 12.400 milliards de dollars dont 10.000 pour les biens et 2.400 pour les services.

    Cette évolution du commerce international est le résultat de la mondialisation dont les effets bénéfiques stimulent les exportations et importations entre les économies qui y participent. En terme réel, c'est-à-dire hors inflation, la croissance du commerce mondial reste soutenue. Cette croissance des échanges est beaucoup plus forte que la croissance économique. L'explication de ceci est que chaque pays vend et achète au reste du monde une part croissante de son produit intérieur brut. Avec la mondialisation les économies s'influencent plus que d'ordinaire et cela dépend du degré de liberté que chaque économie se donne. C'est l'accélération du commerce libre, la réduction des barrières protectionnistes, et la liberté économique qui expliquent cette poussée du commerce des biens et des services. En 2006 l'OMC prévoit de nouvelles hausses de 7%. Le monde bouge, et dans cette dynamique l'Allemagne et les Etats Unies sont en tête avant la Chine et le Japon. La France arrive en c inquième position avec 4,4%. Alors que l'Allemagne est à 9, 3% du commerce mondial et les Etats Unies à 8,7% les pays de l'Uemoa subissent le diktat protectionniste de la France qui déteste le libre échange.

    En Asie l'acceptation des règles du libre échange est fortement corrélée au développement du commerce international des pays du Sud-Est asiatique. Les économistes qui ont étudié la question du " miracle " des dragons montrent que le principal moteur de la croissance de ces pays est l'accumulation du capital humain par l'éducation, la connaissance. Ils démontrent que le rôle du capital physique reste subsidiaire comparé à celui du capital humain. La connaissance de son environnement, celle du monde, la liberté de penser et de pensée, de s'exprimer, de contracter sont les ferments de ce capital humain.

    En 2006, le taux de croissance du PIB sera dans la région asiatique de près de 10% et sera tiré par la Chine (9,5%) et l'Inde (7,6%). Selon l'OMC, les pays protectionnistes d'Afrique connaissent et maintiendront une croissance économique moindre. Sans la liberté des échanges jamais les pays d'Asie n'auraient connu un développement aussi spectaculaire. L'Uemoa quant à elle étouffe la croissance du commerce et des affaires. Le rapport de la Bceao ne permet pas de conclure le contraire puisqu'il n'analyse pas les mécanismes essentiels de transmission.
    Ne croyez pas avoir etouffe la Casbah, Ne croyez pas batir sur nos depouilles votre nouveau monde.(Kateb Yacine)
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