La visite de David Cameron sera sans doute marquée par les répercussions de l’attaque perpétrée contre le complexe gazier de Tiguentourine, où la British Petroleum (BP) agit en opérateur pour le compte de l’association avec Sonatrach et Statoil.
Depuis quelques jours, BP et ses sociétés de conseil en sécurité ne cessent de rencontrer les autres compagnies pétrolières afin de les convaincre d’adopter une démarche commune visant à exercer le maximum de pressions sur l’Algérie et permettre ainsi de renégocier les termes du partenariat avec la Sonatrach. Pourtant, pour BP, l’activité en Algérie ne se limite pas au problème de Tiguentourine. La compagnie britannique est tenue d’abord de solder tous les comptes résultant de la société mixte avec la Sonatrach, la Sonarco et préparer le terrain pour signer dans les meilleures conditions, ce qui va être le contrat du siècle. Car, à quelques kilomètres seulement de Tiguentourine, BP compte exploiter les gaz non conventionnels sur le périmètre de Bourarhat. Ce gisement renferme le même volume que les réserves actuelles de Hassi R’mel.
Solder les comptes
L’histoire de BP avec l’Algérie a été toujours marquée par des tensions avec les responsables algériens. L’association entre la Sonatrach et BP est née le 15 février 1996 par la création de la Sonarco, qui devait exploiter pendant 25 ans le gisement pétrolier de Rhourd El Baguel, un périmètre situé à 100 km au sud-est de Hassi Messaoud. Sonarco devait investir 1,3 milliard de dollars pour l’amélioration du taux de récupération des réserves de pétrole, et l’installation d’une usine de GPL. Mais, 15 ans après la signature de ce contrat, rien – ou presque — n’a été concrétisé. Les deux associés de Sonarco ont même eu recours à l’arbitrage international pour le règlement de litiges qui auraient pu trouver des solutions meilleures autour d’une table de réunion. Avec BP, l’Algérie a fini par perdre beaucoup d’argent. Car, l’association devait rapporter 2,5 millions de dollars par jour. En date du 31 décembre 2011, BP a cessé son activité sur Rhourd El Baguel contre une indemnité insignifiante pour la Sonatrach.
L’eldorado d’In Salah Gas
L’association entre BP, Statoil et la Sonatrach est un véritable eldorado. Elle exploite deux gisements gaziers à In Salah et In Aménas. Sur le premier gisement, l’association active sur le développement des champs de In Salah, Gour Mahmoud, Hassi Moumene et Garet El-Befinat, en vue de maintenir le plateau de production de gaz naturel à hauteur de 9 milliards de mètres cubes par an. Le 11 avril 2011, l’association a signé un contrat avec Petrofac pour la réalisation en EPC de nouvelles installations pour le montant de 1,19 milliard de dollars. Avec l’entrée en service de ces installations en avril 2015, In Salah Gas deviendra l’un des pôles les plus importants de production de gaz en Algérie. Idem pour la région d’In Salah, l’association Sonatrach-BP-Statoil a lancé la construction d’un centre de compression des gisements de gaz pour maintenir le plateau de production contractuel à 9 milliards de m3 /an jusqu’à 2018 et également de faire produire trois autres gisements satellites de la région d’In Aménas, à savoir Hassi Farida, O. Abecheu et Ouan Taredet. L’investissement, confié aux Japonais de JGC, aura coûté la somme de 213 millions de dollars et devra être réceptionné le 5 septembre 2013. En somme, sur les deux gisements d’In Salah et d’In Aménas, le plateau de production de gaz est de l’ordre de 18 milliards de mètres cubes, représentant 40 % de ce qui est exporté vers l’Italie et deux fois le volume expédié vers l’Espagne via Medgaz. Conscients de tous ces enjeux, les responsables de BP ont exploité l’affaire de Tiguentourine pour arracher plus de concessions en Algérie. Cette tragédie est devenue un cheval de Troie pour affaiblir davantage l’Algérie face à ses partenaires étrangers.
Les enjeux des gaz de schiste
Réconfortée sur ses investissements dans le cadre de l’association In Salah Gas, BP se prépare depuis des années à l’exploitation des gaz non conventionnels. Le 23 avril 2005, BP et la Sonatrach ont signé un contrat pour l’exploitation du gaz dans le périmètre de Bourarhat Sud (blocs 230 et 231), une zone située non loin de Tiguentourine. A Bourarhat, BP a effectué des tests sur les gaz non conventionnels et obtenu des résultats inimaginables. Le gisement de gaz non conventionnels est estimé à 52 Tcf, soit le même volume des réserves actuelles de Hassi R’mel. Les tests de fracturation hydrique sur les puits TZN-1 ont montré que le «tight» de la région est très perméable et représente un investissement très juteux. BP a gardé secrète cette information. Car ses responsables veulent arracher le maximum de concessions de la part des autorités algériennes, au lendemain de la signature des amendements de la loi sur les hydrocarbures.
Mokhtar Benzaki
BP nomme un nouveau responsable de la sécurité de ses opérations
Le groupe pétrolier britannique BP, dont un site vient de faire l'objet d'une sanglante prise d'otages en Algérie, a annoncé hier mardi la nomination d'un nouveau responsable chargé de la sécurité de ses opérations. Bob Fryar a été nommé directeur de la sécurité et du risque opérationnel, a annoncé la compagnie dans un communiqué. Il était auparavant chargé de la production dans l'activité en amont du groupe. Mark Bly, qui était en charge de la sécurité depuis mars 2008, a décidé de quitter l'entreprise cet été, explique BP, sans donner d'autre détail. BP a dit lundi hésiter à mettre en œuvre son programme de forages prévu en Libye cette année, alors qu'il évalue toujours les conditions de sécurité en Afrique du Nord.
LESOIRDALGERIE
Depuis quelques jours, BP et ses sociétés de conseil en sécurité ne cessent de rencontrer les autres compagnies pétrolières afin de les convaincre d’adopter une démarche commune visant à exercer le maximum de pressions sur l’Algérie et permettre ainsi de renégocier les termes du partenariat avec la Sonatrach. Pourtant, pour BP, l’activité en Algérie ne se limite pas au problème de Tiguentourine. La compagnie britannique est tenue d’abord de solder tous les comptes résultant de la société mixte avec la Sonatrach, la Sonarco et préparer le terrain pour signer dans les meilleures conditions, ce qui va être le contrat du siècle. Car, à quelques kilomètres seulement de Tiguentourine, BP compte exploiter les gaz non conventionnels sur le périmètre de Bourarhat. Ce gisement renferme le même volume que les réserves actuelles de Hassi R’mel.
Solder les comptes
L’histoire de BP avec l’Algérie a été toujours marquée par des tensions avec les responsables algériens. L’association entre la Sonatrach et BP est née le 15 février 1996 par la création de la Sonarco, qui devait exploiter pendant 25 ans le gisement pétrolier de Rhourd El Baguel, un périmètre situé à 100 km au sud-est de Hassi Messaoud. Sonarco devait investir 1,3 milliard de dollars pour l’amélioration du taux de récupération des réserves de pétrole, et l’installation d’une usine de GPL. Mais, 15 ans après la signature de ce contrat, rien – ou presque — n’a été concrétisé. Les deux associés de Sonarco ont même eu recours à l’arbitrage international pour le règlement de litiges qui auraient pu trouver des solutions meilleures autour d’une table de réunion. Avec BP, l’Algérie a fini par perdre beaucoup d’argent. Car, l’association devait rapporter 2,5 millions de dollars par jour. En date du 31 décembre 2011, BP a cessé son activité sur Rhourd El Baguel contre une indemnité insignifiante pour la Sonatrach.
L’eldorado d’In Salah Gas
L’association entre BP, Statoil et la Sonatrach est un véritable eldorado. Elle exploite deux gisements gaziers à In Salah et In Aménas. Sur le premier gisement, l’association active sur le développement des champs de In Salah, Gour Mahmoud, Hassi Moumene et Garet El-Befinat, en vue de maintenir le plateau de production de gaz naturel à hauteur de 9 milliards de mètres cubes par an. Le 11 avril 2011, l’association a signé un contrat avec Petrofac pour la réalisation en EPC de nouvelles installations pour le montant de 1,19 milliard de dollars. Avec l’entrée en service de ces installations en avril 2015, In Salah Gas deviendra l’un des pôles les plus importants de production de gaz en Algérie. Idem pour la région d’In Salah, l’association Sonatrach-BP-Statoil a lancé la construction d’un centre de compression des gisements de gaz pour maintenir le plateau de production contractuel à 9 milliards de m3 /an jusqu’à 2018 et également de faire produire trois autres gisements satellites de la région d’In Aménas, à savoir Hassi Farida, O. Abecheu et Ouan Taredet. L’investissement, confié aux Japonais de JGC, aura coûté la somme de 213 millions de dollars et devra être réceptionné le 5 septembre 2013. En somme, sur les deux gisements d’In Salah et d’In Aménas, le plateau de production de gaz est de l’ordre de 18 milliards de mètres cubes, représentant 40 % de ce qui est exporté vers l’Italie et deux fois le volume expédié vers l’Espagne via Medgaz. Conscients de tous ces enjeux, les responsables de BP ont exploité l’affaire de Tiguentourine pour arracher plus de concessions en Algérie. Cette tragédie est devenue un cheval de Troie pour affaiblir davantage l’Algérie face à ses partenaires étrangers.
Les enjeux des gaz de schiste
Réconfortée sur ses investissements dans le cadre de l’association In Salah Gas, BP se prépare depuis des années à l’exploitation des gaz non conventionnels. Le 23 avril 2005, BP et la Sonatrach ont signé un contrat pour l’exploitation du gaz dans le périmètre de Bourarhat Sud (blocs 230 et 231), une zone située non loin de Tiguentourine. A Bourarhat, BP a effectué des tests sur les gaz non conventionnels et obtenu des résultats inimaginables. Le gisement de gaz non conventionnels est estimé à 52 Tcf, soit le même volume des réserves actuelles de Hassi R’mel. Les tests de fracturation hydrique sur les puits TZN-1 ont montré que le «tight» de la région est très perméable et représente un investissement très juteux. BP a gardé secrète cette information. Car ses responsables veulent arracher le maximum de concessions de la part des autorités algériennes, au lendemain de la signature des amendements de la loi sur les hydrocarbures.
Mokhtar Benzaki
BP nomme un nouveau responsable de la sécurité de ses opérations
Le groupe pétrolier britannique BP, dont un site vient de faire l'objet d'une sanglante prise d'otages en Algérie, a annoncé hier mardi la nomination d'un nouveau responsable chargé de la sécurité de ses opérations. Bob Fryar a été nommé directeur de la sécurité et du risque opérationnel, a annoncé la compagnie dans un communiqué. Il était auparavant chargé de la production dans l'activité en amont du groupe. Mark Bly, qui était en charge de la sécurité depuis mars 2008, a décidé de quitter l'entreprise cet été, explique BP, sans donner d'autre détail. BP a dit lundi hésiter à mettre en œuvre son programme de forages prévu en Libye cette année, alors qu'il évalue toujours les conditions de sécurité en Afrique du Nord.
LESOIRDALGERIE
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