De plus en plus d'Algériens souffrent de la dégradation continuelle de leur pouvoir d'achat et réclament une stabilité des prix sur le marché pour stopper l'inflation.
A voir tous ces scandales et toutes ces grèves dont l'Algérie est devenue, hélas, coutumière, on a l'impression que le pays est assis sur une poudrière et qu'il va au-devant d'un grave danger. Or, tout le monde sait que les Algériens se désintéressent totalement de ces affaires de corruption et de ces procès, surtout lorsqu'ils se tiennent sans les principaux accusés, à l'image du procès d'El Khalifa Banque qui s'est ouvert à Blida, mardi, en l'absence de Abdelmoumen Khalifa que les autorités anglaises refusent d'extrader, au motif que l'Algérie applique la peine de mort...
De même qu'ils se démarquent de ces mouvements de protestations et de ces grèves sauvages, même si ceux qui les déclenchent soutiennent mordicus que c'est l'unique façon de faire aboutir leurs revendications et de se faire entendre.
Ce qui les préoccupe, en revanche, c'est leur pouvoir d'achat qui ne cesse de s'éroder en raison de l'inflation galopante et de l'instabilité des prix sur le marché. Malgré les engagements qu'ils ont pris, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural et son collègue du Commerce ne sont pas parvenus à freiner la hausse vertigineuse des prix des fruits et légumes et des produits de première nécessité vendus sur le marché. On a beaucoup spéculé sur le prix de la viande, sachant depuis longtemps que les Algériens en achètent de moins en moins, et sur la sardine qui, malgré son abondance, est boudée par beaucoup d'entre eux, à cause notamment de son coût jugé exorbitant, mais la réalité, aujourd'hui, est que des millions d'Algériens vivent en-dessous du seuil de la pauvreté.
Les bas salaires souffrent de la cherté de la vie et ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois. Tout comme les millions de fonctionnaires qui réclament de nouvelles augmentations de salaires parce que celles qui leur avaient été accordées ont, selon eux, été absorbées par l'inflation et la hausse incessante des prix des fruits et légumes sur le marché. Certes, les viandes blanches ont connu une petite baisse, à l'instar du poulet qui est descendu ces derniers jours en-dessous de 250 DA le kg, mais pour le reste, il y a tout lieu de s'inquiéter. La pomme de terre se stabilise autour de 65 DA le kg, la tomate culmine à 120 DA et la laitue se fait désirer, en se vendant entre 80 et 120 DA le kg. Des prix qui donnent le tournis aux ménagères qui retournent souvent bredouilles chez elles parce qu'elles n'ont pas les moyens pour payer tous les produits qu'elles avaient prévu d'acheter.
Le Ramadhan frappe déjà, à nos portes. Malgré une hausse de la production, les prix des fruits et légumes flambent toujours et risquent d'atteindre des seuils record durant cette période. Chaque année, on nous promet de passer un mois de Ramadhan tranquille, mais dès le premier jour, on s'aperçoit que les prix des produits sensibles ont doublé, voire parfois triplé. Les pouvoirs publics ont intérêt à bien le préparer pour éviter tout mouvement de protestation, surtout qu'il compte beaucoup pour les Algériens.
Par Kaci AGGAD- - l'Expression
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