Le nombre de touristes dans le monde a franchi, pour la première fois, en 2012, la barre du milliard, en dépit d’un contexte généralisé « d’instabilité économique ». L’Algérie a-t-elle réellement les capacités de transformer son potentiel touristique en produit de qualité à même de la hisser à la place qui devrait être la sienne dans ce secteur qui de plus en plus est considéré comme le moteur du développement durable par ses effets d’entraînement des autres secteurs : agriculture, artisanat, culture, transport, services, BTPH, industrie...
2,5 millions de touristes et une participation à hauteur de 5% au PNB, est-ce réaliste ?
S’il suffisait de quelques ambitions et de beaux paysages pour arriver à faire de l’Algérie, ce pays touristique à la hauteur de son potentiel, on serait comblé. Or, force est de constater qu’on en est encore loin. C’est pourtant l’ambition que veut afficher le ministère de tutelle. Ainsi, dans deux ans, le gouvernement espère faire de l’Algérie un pays touristique. C’est du moins l’objectif que s’est tracé le ministère du Tourisme et de l’Artisanat à l’horizon 2015. « L’objectif est d’attirer près de 2,5 millions de touristes afin que le secteur participe à hauteur de 5% du PNB à l’horizon 2015», avait déclaré le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Benmeradi, lors de son discours d’ouverture des 2es assises du tourisme. L’outil : le schéma directeur d’aménagement touristique (Sdat). Un outil qui affiche sa principale force à travers les milliards qu’il compte mettre sur la table. « Pour atteindre cet objectif, nous allons créer 75 000 lits de haute qualité d’ici 2015», affirme le ministre. Pourtant, à y regarder de près, on est encore loin du compte. En effet, selon les divers rapports se rapportant au sujet, il ressort que 85% des projets en cours de réalisation ont été faits hors des zones d’expansion touristiques (ZET). Pis, 98% du foncier touristique de ces ZET est encore non utilisé. Un autre obstacle et pas des moindres se dresse sur la route de cette ambition : la formation, mais aussi et surtout le rôle, loin d’être assumé, des premiers acteurs du secteur : les agences de voyage. Ces dernières ne sont, ni plus ni moins, que la base de la promotion touristique nationale. Il n’échappe à personne que ces dernières se plaisent plus à exporter les touristes qu’à les faire venir. Spécialisées pour la plupart dans le « hadj et la omra », ces dernières sont loin d’avoir une vision plus large, ni même responsable, que la rentabilité rapide. Il est vrai qu’il est plus facile de réserver des billets d’avions et de s’occuper d’accompagner les futurs hadjis, quand elles le font, que d’assumer leur rôle dans le développement de l’activité du tourisme réceptif et domestique. D’autant que ce diagnostic largement évoqué par le ministre du Tourisme lors de ces assises, ajouté aux lourdeurs de financement et les problèmes bureaucratiques auxquels font face les investisseurs dans le secteur, ne font qu’ajouter du lest à un fardeau déjà bien lourd. Et l’échéance de deux ans pour faire face à ce titanesque « chantier » laisse perplexe. Devant toutes ces entraves, le secteur a fort à faire et le chemin semble encore long avant de voir la destination Algérie faire rêver.
Tourisme saharien : la carte gagnante
«La locomotive de l’ensemble du secteur touristique en Algérie est le Sahara. Un endroit qu’aucun autre pays au monde ne peut se vanter de posséder et qui dispose d’un fort potentiel de croissance.»
C’est une des nombreuses affirmations qu’a faites le ministre du Tourisme au titre de son ambition de relancer le secteur. Dès lors, l’Algérie veut miser sur cette région pour mettre en place une véritable industrie touristique afin de stimuler cette tragédie qu’est cette économie qui repose encore principalement sur les hydrocarbures. Dans cet ordre d’idées, ce sont près de 2 000 kilomètres de routes qui devraient voir le jour, traversant une centaine de fortifications construites pendant la période coloniale et s’étendant d’El Goléa à Fort-Lami, au Tchad. Ce pari n’a d’ailleurs pas manqué d’être évoqué lors de ces 2es assises du tourisme, à l’issue desquelles le directeur régional de l’Office national algérien du tourisme pour le Grand Sud, Kamel Lassoui, avait tenu à indiquer que « ces 2e assises du tourisme diffèrent un peu de la précédente édition, parce qu’à ce moment, les pouvoirs publics s’orientaient principalement vers le développement du tourisme interne ». Or, selon lui, ce type de tourisme « peut être le produit d’appel pour le tourisme international ». Dès lors, même s’il est admis que l’état du tourisme national demeure, à son corps défendant, à l’état embryonnaire, la destination Algérie ne saurait un jour sortir de son marasme sans une réelle relance du tourisme local et notamment saharien. D’autant que s’il y a un potentiel dont l’Algérie peut s’enorgueillir et qui dépasse aussi bien les pays voisins que d’autres pays à fort potentiel touristique, c’est bien le produit saharien. Le désert n’est-il pas à lui seul un produit d’appel ? Et le défi premier consiste, dans un premier temps, à le faire découvrir à nos compatriotes. C’est d’ailleurs dans ce sens que les participants à une journée d’étude sur le tourisme, organisée au courant du mois à l’Université de Boumerdès, se sont accordés sur la nécessité de la mise en place d’une « stratégie nationale active » en vue de développer et de promouvoir le tourisme local. « Cette stratégie doit faire la promotion d’un tourisme national local destiné particulièrement aux Algériens résidant à l’étranger, d’autant plus qu’il est impossible de rattraper, à court terme, les insuffisances accusées par le secteur », ont-ils estimé. Et le mot qui fâche n’avait pas tardé à faire surface lors de cette réunion, durant laquelle l’un des participants avait souligné que, malgré les efforts consentis, ces dernières années, par l’Etat pour la relance du secteur, les résultats sont encore loin d’être satisfaisants. Une affirmation qui aura du mal à être démentie, quand on sait que plus d’un million d’Algériens résidant à l’étranger ont visité l’Algérie en 2009, soit plus de 70% de touristes ayant choisi notre pays comme destination, cette année-là, contre plus d’un million d’Algériens qui ont opté pour la seule Tunisie.
2,5 millions de touristes et une participation à hauteur de 5% au PNB, est-ce réaliste ?
S’il suffisait de quelques ambitions et de beaux paysages pour arriver à faire de l’Algérie, ce pays touristique à la hauteur de son potentiel, on serait comblé. Or, force est de constater qu’on en est encore loin. C’est pourtant l’ambition que veut afficher le ministère de tutelle. Ainsi, dans deux ans, le gouvernement espère faire de l’Algérie un pays touristique. C’est du moins l’objectif que s’est tracé le ministère du Tourisme et de l’Artisanat à l’horizon 2015. « L’objectif est d’attirer près de 2,5 millions de touristes afin que le secteur participe à hauteur de 5% du PNB à l’horizon 2015», avait déclaré le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Benmeradi, lors de son discours d’ouverture des 2es assises du tourisme. L’outil : le schéma directeur d’aménagement touristique (Sdat). Un outil qui affiche sa principale force à travers les milliards qu’il compte mettre sur la table. « Pour atteindre cet objectif, nous allons créer 75 000 lits de haute qualité d’ici 2015», affirme le ministre. Pourtant, à y regarder de près, on est encore loin du compte. En effet, selon les divers rapports se rapportant au sujet, il ressort que 85% des projets en cours de réalisation ont été faits hors des zones d’expansion touristiques (ZET). Pis, 98% du foncier touristique de ces ZET est encore non utilisé. Un autre obstacle et pas des moindres se dresse sur la route de cette ambition : la formation, mais aussi et surtout le rôle, loin d’être assumé, des premiers acteurs du secteur : les agences de voyage. Ces dernières ne sont, ni plus ni moins, que la base de la promotion touristique nationale. Il n’échappe à personne que ces dernières se plaisent plus à exporter les touristes qu’à les faire venir. Spécialisées pour la plupart dans le « hadj et la omra », ces dernières sont loin d’avoir une vision plus large, ni même responsable, que la rentabilité rapide. Il est vrai qu’il est plus facile de réserver des billets d’avions et de s’occuper d’accompagner les futurs hadjis, quand elles le font, que d’assumer leur rôle dans le développement de l’activité du tourisme réceptif et domestique. D’autant que ce diagnostic largement évoqué par le ministre du Tourisme lors de ces assises, ajouté aux lourdeurs de financement et les problèmes bureaucratiques auxquels font face les investisseurs dans le secteur, ne font qu’ajouter du lest à un fardeau déjà bien lourd. Et l’échéance de deux ans pour faire face à ce titanesque « chantier » laisse perplexe. Devant toutes ces entraves, le secteur a fort à faire et le chemin semble encore long avant de voir la destination Algérie faire rêver.
Tourisme saharien : la carte gagnante
«La locomotive de l’ensemble du secteur touristique en Algérie est le Sahara. Un endroit qu’aucun autre pays au monde ne peut se vanter de posséder et qui dispose d’un fort potentiel de croissance.»
C’est une des nombreuses affirmations qu’a faites le ministre du Tourisme au titre de son ambition de relancer le secteur. Dès lors, l’Algérie veut miser sur cette région pour mettre en place une véritable industrie touristique afin de stimuler cette tragédie qu’est cette économie qui repose encore principalement sur les hydrocarbures. Dans cet ordre d’idées, ce sont près de 2 000 kilomètres de routes qui devraient voir le jour, traversant une centaine de fortifications construites pendant la période coloniale et s’étendant d’El Goléa à Fort-Lami, au Tchad. Ce pari n’a d’ailleurs pas manqué d’être évoqué lors de ces 2es assises du tourisme, à l’issue desquelles le directeur régional de l’Office national algérien du tourisme pour le Grand Sud, Kamel Lassoui, avait tenu à indiquer que « ces 2e assises du tourisme diffèrent un peu de la précédente édition, parce qu’à ce moment, les pouvoirs publics s’orientaient principalement vers le développement du tourisme interne ». Or, selon lui, ce type de tourisme « peut être le produit d’appel pour le tourisme international ». Dès lors, même s’il est admis que l’état du tourisme national demeure, à son corps défendant, à l’état embryonnaire, la destination Algérie ne saurait un jour sortir de son marasme sans une réelle relance du tourisme local et notamment saharien. D’autant que s’il y a un potentiel dont l’Algérie peut s’enorgueillir et qui dépasse aussi bien les pays voisins que d’autres pays à fort potentiel touristique, c’est bien le produit saharien. Le désert n’est-il pas à lui seul un produit d’appel ? Et le défi premier consiste, dans un premier temps, à le faire découvrir à nos compatriotes. C’est d’ailleurs dans ce sens que les participants à une journée d’étude sur le tourisme, organisée au courant du mois à l’Université de Boumerdès, se sont accordés sur la nécessité de la mise en place d’une « stratégie nationale active » en vue de développer et de promouvoir le tourisme local. « Cette stratégie doit faire la promotion d’un tourisme national local destiné particulièrement aux Algériens résidant à l’étranger, d’autant plus qu’il est impossible de rattraper, à court terme, les insuffisances accusées par le secteur », ont-ils estimé. Et le mot qui fâche n’avait pas tardé à faire surface lors de cette réunion, durant laquelle l’un des participants avait souligné que, malgré les efforts consentis, ces dernières années, par l’Etat pour la relance du secteur, les résultats sont encore loin d’être satisfaisants. Une affirmation qui aura du mal à être démentie, quand on sait que plus d’un million d’Algériens résidant à l’étranger ont visité l’Algérie en 2009, soit plus de 70% de touristes ayant choisi notre pays comme destination, cette année-là, contre plus d’un million d’Algériens qui ont opté pour la seule Tunisie.

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