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Le brut dégringole

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  • #16
    La loi de finance prévoit un baril à 19$, mais elle dépense à 43$ le baril en ce moment en engageant un deficit. Comme le baril est superieur à 43$, le deficit est comblé par les rentrées dans le FRR, et il y en a meme en plus.

    Cela etant dit, vu le niveau des reserves en dinars dans le FRR, meme si le baril chute à 25$ et y reste jusqu'en 2009 le gouvernement ne devrait pas manquer d'argent pour concretiser ses promesses.

    Au plaisir,
    66

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    • #17
      en complement de ce qui se dit sur ce topic :

      [QUOTE]A propos de la politique pétrolièreA propos de la politique pétrolière

      Par A. B. : Ingénieur Des Pétroles



      Je voudrais réagir concernant les articles parus récemment dans la presse nationale et relatifs à la stratégie économique de notre pays. Il s’agit des articles parus dans El Watan par un ancien Premier ministre et dans Le Quotidien d’Oran par un ancien ministre des Finances.

      Je m’exprime en tant que simple citoyen et je n’ai jamais occupé un poste important dans l’Etat. Je n’ai donc pas la prétention de discuter sur un même plan sur ces problèmes économiques avec des responsables politiques aussi éminents que ceux que je viens de citer. Toutefois une expérience professionnelle dans le domaine de l’énergie ainsi que mon habitude de m’intéresser aux problèmes économiques du pays, notamment, m’amènent à émettre un avis en tant que citoyen. De plus, je pense que quand un problème est porté à débat dans la presse nationale, tout un chacun devrait être libre de s’exprimer. C’est le fondement de la culture démocratique. Et la contribution de deux anciens responsables politiques, même si elle obéit à des motivations qui ne sont pas uniquement le seul désir d’informer les citoyens, participe à cet enracinement démocratique.

      Je pense que l’exposé développé par l’ancien Premier ministre concernant la stratégie d’échanges économiques qui est suivie actuellement par notre pays comporte des arguments pertinents. Par contre, concernant l’apurement de la dette, son contradicteur est plus convaincant, me semble-t-il.

      Je résume l’idée de notre ancien Premier ministre ainsi: notre pays exporte des ressources non renouvelables et importe des devises qui s’accumulent sans forcément servir au développement. A longue échéance, si cela est vrai, il est clair qu’il y aura perte et appauvrissement.

      Tout le monde sait que les réserves pétrolières connues actuellement en Algérie ont une durée de vie, au rythme actuel de l’extraction, d’une vingtaine d’années si je ne m’abuse. Pour le gaz, les réserves sont plus importantes et permettent d’espérer une plus longue période de production. Y a-t-il espoir que ces réserves soient renouvelées dans l’avenir ou que même elles soient augmentées malgré le rythme actuel de l’exploitation ? La politique adoptée sur cette question, si l’on s’en tient aux déclarations de notre ministre de l’Energie, est que la superficie du territoire explorée sur le plan hydrocarbures est encore relativement faible et que, statistiquement, il y a espoir d’augmenter considérablement les découvertes en renforçant l’exploration. On cite souvent les résultats de l’ouverture du champ à l’exploration pétrolière dans la loi minière des années 90 comme une réussite remarquable qui a permis de reconstituer toutes les réserves exploitées depuis 1962 en quelques années d’exploration ! C’est en effet un argument qui a de quoi séduire le profane et qui sert à continuer dans la voie actuelle du partenariat tous azimuts avec les sociétés étrangères. Il y a cependant un «mais...». En effet, ce résultat «fantastique» a été atteint, pour ¾ des réserves découvertes, par la mise à jour dans les années 90 d’un gisement «géant» dans le Bassin de Berkine... par la société Anadarko ! «En association avec Sonatrach», vous diront les défenseurs de ce type de politique. Oui mais, si Sonatrach était associée avec Anadarko pour la découverte de ce gisement, pourquoi n’a-t-elle pas préféré le découvrir toute seule ? Elle en avait les moyens. Le parc de géophysique et de forage de cette société est un des plus importants au monde. Où est l’association là-dedans ? En exploration pétrolière un gisement de grande taille ne passe pas inaperçu par les études géophysiques qui permettent de mettre en évidence des structures géologiques de grande taille susceptibles de renfermer des gisements. Or ces études géophysiques existaient depuis longtemps. Puisque Sonatrach est en mesure d’effectuer seule l’exploration pétrolière et même de viser des contrats de recherche à l’étranger, pourquoi a-t-elle préféré donner un contrat d’exploration dans une région où elle savait qu’il y avait une structure de grande taille et donc potentiellement aussi prometteuse ? Le résultat est que aujourd’hui un quart des exportations pétrolières algériennes le sont par les associés étrangers. On ne peut que s’interroger sur cette politique qui a conduit à donner des permis d’exploration pétrolières n’importe où, en dépit du bon sens qui voudrait que la compagnie nationale se réserve les zones les plus prometteuses et donne plutôt des contrats dans les autres régions. J’ai lu un avis exprimé dans un courrier dans un forum de discussion où un Européen évoquait les pays arabes. Il disait «ces pays ne sont même pas capables d’extraire le pétrole de leur pays...». On a eu cru que notre pays, par l’expérience capitalisée dans ce domaine, aurait pu échapper à cette sentence...

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      • #18
        suite

        de l'article du quotidien d 'oran

        Concernant l’argument que la superficie explorée est faible et que «mathématiquement» il y aura d’autres découvertes importantes à l’avenir, c’est un argument qui est bien simple. Le maillage géophysique des études faites depuis que l’exploration pétrolière existe en Algérie (et ça remonte aux années 50) est tel qu’il y a très peu d’espoir de trouver des gisements importants (de grande taille) dans l’avenir. Ainsi, au mieux, il y a plutôt de fortes probabilités de ne trouver que des gisements de moyenne dimension voire très petits à l’avenir. Il faudrait en trouver des centaines pour avoir l’équivalent d’un gisement important. Ainsi donc, on ne peut juger d’une politique d’exploration pétrolière simplement au nombre de forages réalisés au km² comme l’énonce le ministre de l’Energie. D’autres paramètres interviennent qui font que malgré la faible densité des forages d’exploration faits en Algérie, la densité de la couverture sismique est remarquable et qu’elle permet d’exclure d’ores et déjà de grandes superficies de l’exploration et qu’elle restreint la possibilité de découvertes importantes à l’avenir. Sonatrach s’est usée durant de longues années (entre sa création et les années 1990) à faire des forages sans résultat. Puis il y a eu Berkine. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps et on risque de s’apercevoir dans les années qui viennent que cette fièvre de découvertes miraculeuses était une illusion. De plus, de grandes superficies du territoire, y compris du Sahara algérien, sont condamnées sur le plan des ressources pétrolières, par exemple par le fait que certains bassins sont enfouis trop profondément et donc que les hydrocarbures ont dû subir un «craquage» faisant qu’au mieux on ne peut espérer y découvrir que du gaz (c’est le cas par exemple de la province ouest-saharienne).
        En résumé, la stratégie d’exportation «maximaliste» mise en oeuvre actuellement hypothèque sérieusement l’avenir de prochaines générations. Peut-on s’imaginer que dans 20 ans l’Algérie importera du pétrole, si le volume de découvertes à l’avenir n’est pas conséquent ? Ce qui est, sur un plan technique, l’éventualité la plus probable à laquelle il faut s’attendre, sachant que les autorités parlent d’augmenter la production à 2 milliards de barils.

        Quant à l’éventualité d’une chute des cours du pétrole ou de son remplacement par une autre forme d’énergie à l’avenir évoquée par l’ex-ministre des Finances, elle est semble-t-il contredite par tous les prévisionnistes actuels. Quand bien même on trouverait une nouvelle source d’énergie pouvant remplacer le gaz (dans le domaine des réacteurs nucléaires de nouvelle génération par exemple) le pétrole resterait irremplaçable, au moins sur le plan des coûts, pour l’industrie de la chimie ou l’essence. Pour les carburants, la seule alternative sérieuse qui se profile actuellement serait de cultiver des superficies immenses en canne à sucre (ou un autre végétal riche en sucre) comme le fait actuellement le Brésil qui tire de l’alcool de cette ressource pouvant servir en tant que carburant. Mais pour cela il faut aussi des conditions climatiques particulières ! On voit mal dans les années 2026 l’Algérie cultiver de la canne à sucre dans les hauts plateaux pour fournir l’essence aux véhicules !

        Quand cet ex-ministre des Finances dit que c’est la stratégie pétrolière adoptée dans les années 80 qui a conduit le pays à la catastrophe, on ne peut vraiment partager son point de vue. Ce qui a plus probablement conduit le pays à l’endettement, ce n’est pas la politique pétrolière (avoir plus ou moins d’argent le plus rapidement possible) mais la mauvaise gestion des ressources du pays conséquente à l’économie de type administré et au système politique opaque qui a conduit à une corruption généralisée (rappelons-nous l’affaire du trou des 26 milliards). Pour ce qui est de la politique pétrolière pratiquée dans les année 80, c’est davantage un problème de mise à niveau ou de recrutement de cadres compétents qui a provoqué l’inefficacité de l’exploration à l’époque. C’est un problème de matière grise dont nous étions déficitaires et qui reste encore en grande partie valable aujourd’hui. Quand bien même le pays disposerait de 2 fois moins de rentrées en devises actuellement il pourrait se développer si une politique saine était mise en oeuvre. Une telle politique s’appuierait sur les compétences et la performance et non pas sur la vente de l’or noir. Développer une formation de qualité en est la pierre angulaire. Encourager la classe moyenne en lui permettant de vivre dignement et de constituer un modèle pour la jeunesse. Attirer par une politique incitative les cadres techniques nationaux disséminés aux quatre coins du monde. Faciliter le retour et l’insertion de ces cadres en leur offrant d’ouvrir des entreprises et en les dotant de facilités d’acquisition de locaux. Permettre à l’élite d’arriver aux commandes du pays. Voyons l’exemple de l’Inde et la Chine et leur niveau de développement actuel qui s’est réalisé ainsi. Ils ont non seulement récupéré une partie de leurs cadres qui étaient exilés mais de plus leur niveau de développement est arrivé à un degré tel qu’ils commencent à être demandeurs de main-d’oeuvre qualifiée étrangère !

        L’embellie financière actuelle est due, ne l’oublions pas, à une envolée des prix, conséquence directe d’une modification profonde dans l’offre et la demande mondiale du pétrole. A l’avenir, la demande est appelée à augmenter beaucoup plus vite que l’offre. A moins que les puissances émergentes, qui comme par hasard ne disposent pas de gisements d’hydrocarbures ou très peu, tels la Chine et l’Inde, ne renoncent à leur niveau de croissance à 2 chiffres, ce qui est une pure illusion. Mieux, au rythme actuel des découvertes de pétrole elles couvriront de moins en moins les quantités prélevées actuellement dans les gisements mondiaux. Conséquence prévisible de cette raréfaction des hydrocarbures ? Le monde des 20 prochaines années connaîtra des tensions de plus en plus aiguës dans le domaine de la fourniture de l’énergie et le prix de celle-ci deviendra de plus en plus élevé, même si l’on s’achemine vers le développement d’énergies de substitution qui reviennent dans tous les cas plus cher. Ceci permet de comprendre la nouvelle stratégie russe dans ce domaine. Il s’agirait ni plus ni moins que d’obtenir de l’Europe une compensation pour le gaz qui lui est livré en provenance de Sibérie (sans compter la prise de participation dans EADS). La Russie voudrait entrer dans la distribution des produits dérivés des hydrocarbures dans le marché européen car les marges bénéficiaires y sont juteuses et qu’elle est consciente qu’elle a un levier stratégique majeur avec ses ressources en gaz. Voyons le cas de l’Algérie. Nous importons d’Europe des biens d’équipement et de consommation. Produits qui coûtent à l’Europe des investissements en containers. Produits que l’on peut trouver dans d’autres pays, parfois à moindre coût. En échange, nous vendons à grands frais de pipe-line, de stations de compression, voire de stations de liquéfaction et de méthaniers, du gaz et du pétrole pour accumuler de l’argent en excédent qui risque de ne servir en partie qu’à stimuler la corruption. Gaz et pétrole que ne possède qu’un club fermé de pays et qui iront en s’épuisant avec le temps. Qu’obtenons-nous en échange ? On espère un assouplissement de la politique des visas !!! Où est la stratégie nationale là-dedans ? Au moins pourrions-nous obtenir un transfert de technologie dans le domaine industriel. Réclamer que des usines de production de véhicules, de machines, de médicaments puissent être installées. Surtout que le problème de financement ne se pose plus, l’Etat ayant les ressources pour investir dans ce domaine. Notre production d’acier est autour de 1,5 million de tonnes (c’est un des seuls legs positifs de la politique socialiste des années 70). L’Afrique du Sud en produit 10 millions. Récemment une délégation du ministère de l’Energie s’est rendue en Chine. Objectifs ? Notamment, lancer l’exploitation avec les Chinois du grand gisement de fer de Gara Djebilet (d’après les comptes rendus de presse). Encore une fois on vise à exporter des matières premières brutes. Y a-t-il un plan pour développer les capacités de production dans ce domaine ? Apparemment aucun. L’Etat encore une fois pourrait viser un partenariat avec un grand sidérurgiste pour développer cette industrie et les activités dérivées et ne plus continuer à importer du rond à béton au moins. Tout se passe comme si la politique des «industries industrialisantes» des années 70 avait été un échec si retentissant qu’aucune action d’investissement de l’Etat dans l’industrie lourde ne soit plus désormais envisagée. Loin de moi l’idée de dire qu’on doit revenir à cette politique, mais n’y a-t-il pas des actions d’investissement de l’Etat dans les secteurs stratégiques industriels à entreprendre ? Tout le tissu industriel qui avait été bâti dans les années 70 à 80 doit-il être abandonné ? Et pourtant El Hadjar est un investissement de l’Etat et il sert aujourd’hui considérablement l’économie nationale. Compte tenu des préoccupations dans le domaine de l’investissement de nos «capitaines d’industrie» dans le secteur privé (à quelques exceptions près) on voit mal qui pourrait se charger d’édifier une véritable industrie. Les seules manifestations sérieuses dans le domaine des IDE actuelles ciblent les hôtels de luxe et le tourisme. C’est bien, mais ce n’est pas ça qui va nous développer. Ni la simple politique d’investissement dans les infrastructures que pratique actuellement l’Etat (routes, rail, logements, etc.). Une stratégie de développement reste encore à faire ! Nous ne sommes pas encore très loin de la case départ dans ce domaine !

        je crains que ce pessimisme ne soit que l'attitude raisonnée a avoir au vu des maigres resultats économiques.
        Dernière modification par job-trotter, 25 septembre 2006, 23h00.

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