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La BAD plaide pour une croissance inclusive en Afrique du Nord

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  • La BAD plaide pour une croissance inclusive en Afrique du Nord

    Créer des emplois de qualité. C’est un défi capital pour les pays nord-africains s’ils veulent assurer une croissance véritablement inclusive. Tel est le message clé d’une nouvelle étude économique publiée par la Banque africaine de développement (BAD). Dans cette étude, la BAD montre comment la connexion qui est faite depuis longtemps entre croissance et répartition des richesses a été revue ces dernières années. Désormais, l’accent est mis sur la notion de croissance inclusive, seule capable de profiter à des pans beaucoup plus larges de la société. Mais un effort énorme reste à fournir pour améliorer les indicateurs de cette inclusion, notamment au niveau de l’emploi, de l’éducation et de la santé. Les experts de la BAD indiquent qu’ils ont mené cette réflexion suite aux développements récents observés en Afrique et en Asie. Ainsi, la «Renaissance africaine» de la dernière décennie, avec un taux de croissance moyen de 6% par an entre 2001 et 2008, ne s’est pas accompagnée d’une réduction significative de la pauvreté, les inégalités se creusant à la fois entre les pays et au sein des pays. En revanche, la croissance rapide et soutenue qu’a connue l’Asie montre que l’on peut véritablement réduire la pauvreté et les inégalités sociales et économiques. Ce constat a conduit à mieux différencier les politiques axées sur la lutte contre la pauvreté et celles qui visent à améliorer l’égalité et, plus généralement, à associer dans une croissance plus inclusive les groupes socio-économiques les plus larges possible. Pour les pays de la région MENA, particulièrement de l’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Égypte), l’évolution récente a soulevé des questions concernant la nature et le type de croissance observés ces dernières années. Le «Printemps arabe» a montré qu’une orientation trop étroitement axée sur la croissance, et une incapacité à tenir compte de certains phénomènes annexes (chômage par exemple) pouvaient avoir de lourdes conséquences. Pour la période 2000-2010, par exemple, la croissance du PIB réel de la région se situe en moyenne autour de 4 à 5% notamment pour la Tunisie, la Libye, le Yémen et l’Égypte où il y a eu des révolutions contre les régimes. En fait, constatent les experts de la BAD, malgré une croissance soutenue, la région a continué à souffrir de disparités sociales et économiques, avec la persistance d’un chômage élevé, en particulier chez les jeunes. «Le mécanisme de percolation des bienfaits de la croissance a fait défaut ou n’a pas suffi à endiguer l’agitation sociale et politique. La grande leçon économique de la décennie, avant les soulèvements populaires, est donc que l’élément important n’est pas la croissance en soi, mais par contre le type et le modèle de croissance», soulignent-ils. Selon la BAD le grand défi à relever par les pays de l’Afrique du Nord sera de pouvoir combiner une accélération de la croissance et une réduction marquée des inégalités et de la pauvreté. La création d’emplois de qualité (et non d’emplois vulnérables) est le défi prioritaire. Car, sur les autres facteurs, des signes encourageants sont constatés : l’espérance de vie a augmenté, les indicateurs en matière d’éducation et de santé se sont améliorés, le nombre et la proportion d’habitants des bidonvilles ont diminué, et une plus grande part de la population a désormais accès à des services collectifs (eau potable, assainissement...). Ce sur quoi l’Afrique du Nord est sensiblement en décalage par rapport au reste du monde est la démographie. «Son essor démographique oblige à nuancer certains des résultats économiques positifs de la dernière décennie. Or il éclaire notamment la croissance modeste du PIB par habitant. La pression démographique va sans doute persister pendant des années, renforçant l’afflux de nouveaux entrants sur le marché du travail ; du coup, la mise en place d’une croissance inclusive en Afrique du Nord en sera plus difficile», expliquent les auteurs de l’étude. À souligner enfin que la croissance inclusive est désormais considérée comme l’un des principaux piliers des priorités stratégiques de la Banque africaine de développement (stratégie 2013-2022) -

    le matin
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