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Economie africaine : Ce qu'il faut retenir de 2013

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  • Economie africaine : Ce qu'il faut retenir de 2013

    Jeune Afrique revient sur les grands événements économiques qui ont rythmé l'actualité du continent en 2013.

    Confiance et réciprocité ont été les maîtres-mots de l'économie africaine en 2013. L'année écoulée a vu la confirmation de la bonne santé économique actuelle de l’Afrique subsaharienne et l'entame d'une réorganisation des relations économiques à travers le continent, mais aussi vis-à-vis de ses partenaires économiques.

    Première manifestation de cette confiance, en 2013, les pays africains ont levé près de 10 milliards de dollars en obligations souveraines sur les marchés internationaux. Autre signe immanquable et plus structurel de cette santé économique : le taux de croissance toujours soutenu. Selon la Banque mondiale, l'Afrique subsaharienne devrait croître de 4,9% en 2013 et de 5,3% en 2014. Le retour de la stabilité et de la croissance en Côte d'Ivoire a dopé les perspectives économiques de l'Afrique de l'Ouest. La croissance dans l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est passée de 0,9% en 2011 à 6,5% en 2012, elle devrait atteindre 6,4% en 2013. Par ailleurs, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) a adopté un tarif douanier extérieur commun qui doit permettre la création d’un marché régional et renforcer l’intégration au sein de la zone. La décision sera mise en œuvre en janvier 2015.

    En Afrique centrale, malgré la vigueur nouvelle du secteur pétrolier, portée notamment par les investissements dans l'exploration offshore, la croissance semble en léger ralentissement. Après avoir crû de 5,2% en 2012, la Communauté économique et monétaire d'Afrique Centrale (Cemac) devrait enregistrer une croissance en nette baisse d'environ 2,6% en 2013.

    L'Afrique de l'Est a entamé une accélération de son processus d'intégration régionale et une relance des projets d'infrastructures transnationales. La zone devrait connaître une croissance de 6,1% en 2013. En outre, les cinq pays de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est (East African Community) ont fixé les règles nécessaires au lancement de l'Union monétaire de l'Afrique de l'Est (UMAE) et d'une monnaie unique. Dans le même temps, le Rwanda, l'Ouganda et le Kenya se sont accordés sur l'instauration d'une union douanière entre les trois pays et la mise en place d'un visa touristique commun.

    En 2014, le FMI prévoit une croissance de 6% en moyenne à travers le continent africain.
    En Afrique australe, la locomotive sud-africaine tourne à sous-régime. Des secteurs-clés de l'économie tels que l'exploitation minière et l'industrie manufacturière ont été fortement perturbés par ces conflits sociaux. Le taux de croissance du pays devrait difficilement atteindre 2% en 2013, un niveau insuffisant pour avoir une incidence sur le chomage.

    Afrique du Nord

    L'instabilité sociale et politique a continué de peser sur la conjoncture économique en Afrique du Nord.

    La crise politique et sécuritaire en Tunisie a accentué la dégradation de la situation macroéconomique du pays au point où l'agence de notation Fitch Ratings a baissé de deux crans les notes de défaut émetteur du pays, invoquant notamment le creusement du déficit public et de la balance commercial ainsi que les blocages politiques. Fin décembre, le pays a demandé à Standard & Poor's de cesser de le noter.

    Et si le secteur touristique a été moins sévèrement touché que prévu, symbole des incertitudes que traverse le pays, le Club Med a fermé l'un de ses villages, en raison d'une baisse des réservations et du contexte sécuritaire fragile. Si 2013 a confirmé la percée subsaharienne des entreprises du Maroc (dans le secteur immobilier notamment), le royaume chérifien subit néanmoins une pression des bailleurs de fonds pour qu'il accélère ses réformes en ce qui concerne les subventions à l'énergie et aux biens alimentaires, le contrôle de la masse salariale publique ainsi que les prestations de retraite publique, afin de réduire le déficit budgétaire.
    Le pays conserve malgré cela la confiance des institutions internationales. En effet, le Maroc a obtenu quatre milliards de dollars de prêts auprès de la Banque mondiale d'ici à 2017 pour des projets de développement, notamment dans les domaines de l'énergie et des infrastructures.

    En Algérie, la France a perdu son statut de premier fournisseur au profit de la Chine, avec 4,7 milliards de dollars d'exportation contre 4,95 milliards pour l'Empire du Milieu.

    Réciprocité. La Chine, la France et les États-Unis ont ébauché, à leur façon, les contours d'une relation économique renouvelé avec le continent.

    Dans son livre blanc 2013 sur la coopération sino-africaine, Pékin insiste sur le caractère fortement bilatéral de ses échanges. De fait, la balance commerciale entre les deux régions penche en faveur de l'Afrique : sur les 198,49 milliards de dollars d'échanges commerciaux réalisés en 2012, 85,319 milliards étaient constitués d'exportations de la Chine vers l'Afrique contre 113,17 milliards d'exportations africaines.

    Le plan "Power Africa" (voir plus bas) visant à doubler l'accès à l'électricité en Afrique, annoncé par Barack Obama cette année, fait la part belle aux entreprises américaines dans l'attribution des marchés financés par les 7 milliards de dollars consentis par l'aministration américaine.

    La question de la réciprocité des échanges commerciaux entre les États-Unis et l'Afrique a été également au coeur du 12e forum Agoa, organisé à Addis-Abeba en août. Cette loi américaine réserve un accès préférentiel aux exportations des pays d’Afrique subsaharienne ; elle arrive à expiration en 2015 et la question des parts de marchés gagnées par l'Amérique sera certainement soulevée devant le congrès américain.

    La France a, elle aussi, amorcé une "reconquête" des pays africains où la part de marché de l'Hexagone a reculé au cours de la dernière decennie. Ce nouvel effort, porté par une diplomatie économique française plus volontariste et ré-orientée notamment en faveur des pays anglophones, a reçu l'aval de deux rapports retentissants publiés cette année. Le premier, rédigé par le sénat français, tout comme le second, réalisé par un groupe d'experts sous la conduite du diplomate Hubert Védrine, appellent à la mise en oeuvre d'une véritable stratégie économique en Afrique.

    Jeune afrique
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