- 21 conventions signées entre les deux pays
- Agriculture, pêche, mines, tourisme… les domaines concernés
- L’expertise marocaine sollicitée pour la formation des cadres
La Guinée ambitionne de devenir le premier partenaire du Maroc au sud du Sahara. Le président guinéen, Alpha Condé, a été on ne peut plus clair sur les attentes de son pays vis-à-vis du Maroc. Et Rabat a répondu présent, à travers la signature de 21 conventions dans différents domaines. «Un record», selon Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères. Auparavant, les deux pays étaient liés par une trentaine de conventions. Aujourd’hui, ces nouveaux accords «correspondent aux priorités fixées par le gouvernement guinéen, que ce soit en matière de pêche, de transformation des produits de la mer, de l’électricité ou du logement…», a souligné Mezouar. En effet, les accords signés sous la présidence des deux chefs d’Etat répondent aux besoins exprimés par ce pays, qui vient de clore une phase de transition, et qui ambitionne de relancer la dynamique de son développement. Cela devra passer par le renforcement des échanges commerciaux, mais aussi des investissements.
D’où l’importance de la convention de non-double imposition et de prévention contre l’évasion fiscale, signée par Mohamed Boussaid, ministre des Finances, et son homologue, Mohamed Diaré. Le développement du secteur agricole est également au menu de la coopération bilatérale. Un accord a été signé entre les deux ministres de l’Agriculture et le PDG de l’OCP. L’expertise marocaine en matière de fertilisation des terres agricoles, grâce aux engrais de l’OCP, est sollicitée par les autorités guinéennes. Aziz Akhannouch a également signé d’autres conventions, en matière de coopération dans le secteur de la pêche, mais aussi pour l’accompagnement du département de tutelle guinéen dans le renforcement des capacités de ses ressources humaines.
D’ailleurs, le Maroc a largement participé à la formation des cadres guinéens, dont notamment de hauts fonctionnaires de l’Etat. Parallèlement, un autre accord permettra de mettre en place un programme d’application de la coopération en matière de formation professionnelle, signé par Larbi Bencheikh, directeur général de l’OFPPT. A cela s’ajoute le projet de réalisation de deux points de débarquement aménagés, dont la convention a été signée par les ministres marocains de l’Agriculture et des Finances, ainsi que par Mustapha Terrab, au nom de la Fondation Mohammed VI pour le développement durable, et Mohamed Benchaaboun, PDG de la BCP.
Parallèlement, d’autres conventions ont été signées, notamment dans les domaines du transport maritime et de la coopération industrielle et commerciale.
D’ailleurs, Med Z, filiale de la CDG, vient de signer un mémorandum d’entente sur la coopération en matière de zones industrielles, avec l’autorité de tutelle en Guinée. Comme nous l’avons souligné dans notre édition d’hier, Conakry, riche en ressources naturelles, a sollicité l’appui du Maroc pour valoriser ses richesses. Ainsi, un protocole de coopération a été signé entre l’Onhym, dirigé par Amina Benkhadra, et la société guinéenne du patrimoine minier. Une autre convention dans le même domaine a été signée avec le groupe Managem, leader régional du secteur. Surtout que le Maroc dispose d’une longue expérience dans ce domaine, valorisée avec la nouvelle génération de P2I. Le tourisme est également au menu, avec la mise en place d’un programme d’application, pour la période 2014-2017, de l’accord de coopération touristique liant les deux pays.
Les opérateurs privés marocains ont été également impliqués dans cet effort de mise à niveau économique et sociale de la Guinée. A l’instar d’autres pays africains, le groupe Addoha va réaliser des logements économiques pour les citoyens guinéens.
Comme l’a indiqué Salaheddine Mezouar, «le volet du financement» n’est pas en reste. Car, il est «important pour le développement et l’accompagnement des projets», a-t-il noté. Ainsi, le PDG de la BCP a signé une convention de partenariat avec la Banque centrale de Guinée. Cette dernière a également noué une autre relation de coopération avec le groupe Attijariwafa bank.
Opportunités d’affaires
Outre ces conventions, les dirigeants guinéens n’ont pas caché leur ambition de bénéficier du soutien du Maroc dans d’autres domaines. Il s’agit notamment de la gestion portuaire, l’énergie… Parallèlement, le forum des investisseurs, qui se tiendra à Conakry, permettra d’identifier les opportunités d’affaires pour les opérateurs marocains. Surtout que la plupart d’entre eux sont très actifs et capitalisent sur une grande expertise dans les domaines ayant fait l’objet d’accords entre les deux pays.
leconomiste.com
Commentaire