La déclaration du Premier ministre intervient dans le sillage d'une dégringolade des cours de l'or noir et d'une baisse de l'excédent commercial de plus de 23% pour les dix premiers mois de 2014 comparativement à la même période en 2013.
La dépendance à la rente pétrolière, c'est fini? Abdelmalek Sellal l'appelle, en tous les cas, de tous ses voeux. Le Premier ministre a souligné, dimanche dernier à Doha l'impératif de s'en libérer définitivement. «L'Algérie prépare actuellement son passage à l'après-pétrole par l'encouragement des investissements dans différents domaines» a-t-il annoncé à des membres de la communauté algérienne établie au Qatar. L'Algérie a décidé de «miser, pour les prochaines années, sur des secteurs clés tels que l'agriculture, le tourisme et l'energie», leur a précisé M.Sellal.
Ce n'est pas la première fois que le patron de l'Exécutif annonce qu'il est temps de s'émanciper de la rente pétrolière. «L'Algérie veut donner une impulsion déterminante à son économie pour (...) la rendre plus performante, moins fragile et moins sensible aux chocs externes» avait-il déclaré le 10 octobre 2013 à l'occasion de la tenue de la 15ème tripartite. Le moment est propice. Une option que renforcent les dernières statistiques: l'excédent commercial de l'Algérie s'est établi à 5,86 milliards de dollars durant les dix premiers mois de l'année 2014, contre 7,63 milliards de dollars à la même période de 2013. Soit une baisse de plus de 23%, soulignent les chiffres rendus publics dimanche dernier par le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis). La récente sortie médiatique du Premier ministre intervient dans le sillage d'une dégringolade des cours de l'or noir, d'un effritement des réserves de change mais aussi d'une facture des importations qui va certainement exploser cette année. Les importations, ont augmenté de 5,1% pour atteindre les 48,6 milliards de dollars de janvier à octobre 2014 contre 46,25 milliards de dollars pour les dix premiers mois de l'année dernière indique le rapport des services des douanes publié le 23 novembre dernier. L'Algérie importe désormais autant qu'elle vend à l'étranger. Ce qui démontre la vulnérabilité de son économie qui étouffe sous le poids de son addiction à un secteur des hydrocarbures qui, lorsqu'il affiche des signes d'essoufflement, provoque des fissures dans la «maison Algérie».
Le Premier ministre a donc décidé de construire sur du solide. Sur des terrains laissés en friche, pour ne pas dire à l'abandon. Le tourisme et l'agriculture notamment. Des secteurs qui restent les parents pauvres de l'économie algérienne contrairement à nos voisins tunisiens et marocains qui ont en fait des secteurs clés de leurs économies pour à la fois assurer leur autosuffisance alimentaire et engranger des milliards de dollars. Pourquoi l'Algérie n'en ferait pas autant, sinon mieux?
Il est temps de passer d'une économie qui repose sur la rente pétrolière à une économie diversifiée. Comme il est temps d'arrêter de subir des remarques désobligeantes de la part d'institutions financières (FMI, Banque mondiale...) qui n'ont cessé, à travers des rapports sans concessions, de recommander à l'Algérie de profiter des niveaux de prix du baril de brut élevés pour sortir de son addiction au pétrole (voir L'Expression du 12 octobre 2013). Le défi doit être relevé. L'échéance ne peut plus être repoussée. La conjoncture actuelle du marché l'impose. Les prix du baril de brut ont perdu plus de 30% de leur valeur depuis le mois de juin dernier. Les conséquences à long terme pour l'économie nationale pourraient s'avérer désastreuses. 97% des revenus en devises sont assurés grâce aux exportations d'hydrocarbures alors que l'économie nationale a besoin d'un prix du baril de plus de 100 dollars pour assurer l'équilibre de ses budgets. L'heure de se retrousser les manches est arrivée. L'Algérie ne peut compter éternellement que sur son pétrole pour faire vivre 36 millions d'individus. L'entreprise qui ne représente pas une simple promenade de santé sera de longue haleine. Elle est par ricochet annonciatrice de têtes nouvelles au sein du gouvernement.
Source: L'Expression
La dépendance à la rente pétrolière, c'est fini? Abdelmalek Sellal l'appelle, en tous les cas, de tous ses voeux. Le Premier ministre a souligné, dimanche dernier à Doha l'impératif de s'en libérer définitivement. «L'Algérie prépare actuellement son passage à l'après-pétrole par l'encouragement des investissements dans différents domaines» a-t-il annoncé à des membres de la communauté algérienne établie au Qatar. L'Algérie a décidé de «miser, pour les prochaines années, sur des secteurs clés tels que l'agriculture, le tourisme et l'energie», leur a précisé M.Sellal.
Ce n'est pas la première fois que le patron de l'Exécutif annonce qu'il est temps de s'émanciper de la rente pétrolière. «L'Algérie veut donner une impulsion déterminante à son économie pour (...) la rendre plus performante, moins fragile et moins sensible aux chocs externes» avait-il déclaré le 10 octobre 2013 à l'occasion de la tenue de la 15ème tripartite. Le moment est propice. Une option que renforcent les dernières statistiques: l'excédent commercial de l'Algérie s'est établi à 5,86 milliards de dollars durant les dix premiers mois de l'année 2014, contre 7,63 milliards de dollars à la même période de 2013. Soit une baisse de plus de 23%, soulignent les chiffres rendus publics dimanche dernier par le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis). La récente sortie médiatique du Premier ministre intervient dans le sillage d'une dégringolade des cours de l'or noir, d'un effritement des réserves de change mais aussi d'une facture des importations qui va certainement exploser cette année. Les importations, ont augmenté de 5,1% pour atteindre les 48,6 milliards de dollars de janvier à octobre 2014 contre 46,25 milliards de dollars pour les dix premiers mois de l'année dernière indique le rapport des services des douanes publié le 23 novembre dernier. L'Algérie importe désormais autant qu'elle vend à l'étranger. Ce qui démontre la vulnérabilité de son économie qui étouffe sous le poids de son addiction à un secteur des hydrocarbures qui, lorsqu'il affiche des signes d'essoufflement, provoque des fissures dans la «maison Algérie».
Le Premier ministre a donc décidé de construire sur du solide. Sur des terrains laissés en friche, pour ne pas dire à l'abandon. Le tourisme et l'agriculture notamment. Des secteurs qui restent les parents pauvres de l'économie algérienne contrairement à nos voisins tunisiens et marocains qui ont en fait des secteurs clés de leurs économies pour à la fois assurer leur autosuffisance alimentaire et engranger des milliards de dollars. Pourquoi l'Algérie n'en ferait pas autant, sinon mieux?
Il est temps de passer d'une économie qui repose sur la rente pétrolière à une économie diversifiée. Comme il est temps d'arrêter de subir des remarques désobligeantes de la part d'institutions financières (FMI, Banque mondiale...) qui n'ont cessé, à travers des rapports sans concessions, de recommander à l'Algérie de profiter des niveaux de prix du baril de brut élevés pour sortir de son addiction au pétrole (voir L'Expression du 12 octobre 2013). Le défi doit être relevé. L'échéance ne peut plus être repoussée. La conjoncture actuelle du marché l'impose. Les prix du baril de brut ont perdu plus de 30% de leur valeur depuis le mois de juin dernier. Les conséquences à long terme pour l'économie nationale pourraient s'avérer désastreuses. 97% des revenus en devises sont assurés grâce aux exportations d'hydrocarbures alors que l'économie nationale a besoin d'un prix du baril de plus de 100 dollars pour assurer l'équilibre de ses budgets. L'heure de se retrousser les manches est arrivée. L'Algérie ne peut compter éternellement que sur son pétrole pour faire vivre 36 millions d'individus. L'entreprise qui ne représente pas une simple promenade de santé sera de longue haleine. Elle est par ricochet annonciatrice de têtes nouvelles au sein du gouvernement.
Source: L'Expression
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