Dommage que notre pays qui était le grenier de l’Europe se retrouve le 1er importateur mondial de blé
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L'Algérie, premier importateur mondial de blé avec une facture de 510 millions de dollars en 2005
La Tribune
20/11/2006
Yasmine Ferroukhi
Français et Américains, la rude concurrence.
Le grand producteur de produits énergétiques qu'est l'Algérie se trouve être en, revanche, le premier importateur mondial de blé.
Avec des besoins de l'ordre de 5 millions de tonnes par an, les plus élevés au Maghreb, et une production d'une moyenne, au mieux, de 3 millions de tonnes annuellement en raison des conditions climatiques, l'Algérie représente un marché que les pays exportateurs de blé s'arrachent puisque cela représente une facture d'une moyenne de 500 millions de dollars annuellement.
Une réalité qu'on a eu à se rappeler cette semaine encore à la faveur de la tenue, mardi dernier à Alger, des «Rencontres 2006 franco-algériennes des céréales» organisées par France export céréales (FEC), une association des producteurs français de céréales. Selon cette source, la France, qui produit près de 35 millions de tonnes de blé pour satisfaire les besoins de ses multiples clients, est le premier fournisseur de l'Algérie en la matière, en raison notamment de la proximité géographique. Mais les Français ne sont pas seuls sur le marché et une rude concurrence les oppose principalement aux producteurs américains et canadiens. Concurrence qui s'exprime aussi par les chiffres puisque, pour l'association des producteurs de blé américains, Cattle Network, ce sont eux les premiers fournisseurs de l'Algérie avec 5,6 millions de tonnes de blé vendus à notre pays en 2005.
A noter que, pour l'Algérie, ce sont plutôt, et dans une large proportion, les opérateurs privés qui passent directement leurs commandes, notamment en blé tendre, pour faire tourner leurs minoteries de plus en plus nombreuses et en sortir de la farine. Pour les neuf premiers mois de l'année en cours, notre pays a importé 3,625 millions de tonnes de blé, dont 1,43 million de tonne de blé tendre chez son fournisseur français, et ce, pour une valeur de 223,523 millions de dollars, et 683 000 tonnes de blé dur pour 129,914 millions de dollars.
Cette année encore, la donne climatique n'augure visiblement pas une quelconque réduction de cette dépendance vis-à-vis du marché mondial.
Pour en revenir à la concurrence que suscite le marché algérien pour les producteurs de blé, il est à noter qui, bien que la production céréalière connaîsse une grande croissance et qu'elle doive enregistrer un bond significatif durant la saison 2006, les actions des producteurs américains sur le marché mondial du blé ne cessent de dégringoler ces dernières années en raison justement de la concurrence canadienne et française dont les prix sont plus compétitifs. A travers la rencontre de mardi dernier, les Français sont venus se battre et augmenter leur part sur ce marché potentiel et proche de surcroît. Aussi, la consommation des Algériens en céréales a enregistré une hausse ces dernières années, en dépit d'une augmentation du prix du blé sur le marché mondial.
«Avec ses 35 millions de tonnes de blé moissonnés en 2006, la France devrait maintenir sa position de premier fournisseur historique et régulier de l'Algérie en blé», estime un représentant de France export céréales. Selon lui, l'Algérie importera de France, durant la campagne 2006-2007, près de 2 millions de blé tendre et 700 000 tonnes de blé dur, ce qui représente respectivement les deux tiers de ses achats de blé tendre et le tiers de ses achats de blé dur. Avec ces importations substantielles, la France «reste le partenaire privilégié pour commercialiser le blé en Algérie vu la proximité géographique», a-t-il ajouté. Cette rencontre, faut-il le rappeler, a vu la présence de plus de 250 participants des deux pays dans le domaine de la production, l'importation, l'exportation et l'industrialisation des céréales.
Objectif, inverser la tendance et faire de la France le premier fournisseur de l'Algérie en blé à la place des Américains, ce qui tend à se confirmer déjà durant les huit premiers mois de l'année en cours, selon FEC. Celle-ci a affirmé en juin dernier avoir répondu à hauteur de 75% aux besoins de l'Algérie en ces produits.
Les ambitions des Français ne s'arrêtent pas là, puisqu'ils entendent exporter vers d'autres pays une quantité de pas moins de 6,4 millions de tonnes de blé. A titre comparatif, l'Egypte constitue le deuxième client pour la France avec 1,5 million de tonnes de blé vendu en 2005, alors que le Maroc a reçu, selon la même source, 850 000 tonnes durant la campagne 2005-2006.

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L'Algérie, premier importateur mondial de blé avec une facture de 510 millions de dollars en 2005
La Tribune
20/11/2006
Yasmine Ferroukhi
Français et Américains, la rude concurrence.
Le grand producteur de produits énergétiques qu'est l'Algérie se trouve être en, revanche, le premier importateur mondial de blé.
Avec des besoins de l'ordre de 5 millions de tonnes par an, les plus élevés au Maghreb, et une production d'une moyenne, au mieux, de 3 millions de tonnes annuellement en raison des conditions climatiques, l'Algérie représente un marché que les pays exportateurs de blé s'arrachent puisque cela représente une facture d'une moyenne de 500 millions de dollars annuellement.
Une réalité qu'on a eu à se rappeler cette semaine encore à la faveur de la tenue, mardi dernier à Alger, des «Rencontres 2006 franco-algériennes des céréales» organisées par France export céréales (FEC), une association des producteurs français de céréales. Selon cette source, la France, qui produit près de 35 millions de tonnes de blé pour satisfaire les besoins de ses multiples clients, est le premier fournisseur de l'Algérie en la matière, en raison notamment de la proximité géographique. Mais les Français ne sont pas seuls sur le marché et une rude concurrence les oppose principalement aux producteurs américains et canadiens. Concurrence qui s'exprime aussi par les chiffres puisque, pour l'association des producteurs de blé américains, Cattle Network, ce sont eux les premiers fournisseurs de l'Algérie avec 5,6 millions de tonnes de blé vendus à notre pays en 2005.
A noter que, pour l'Algérie, ce sont plutôt, et dans une large proportion, les opérateurs privés qui passent directement leurs commandes, notamment en blé tendre, pour faire tourner leurs minoteries de plus en plus nombreuses et en sortir de la farine. Pour les neuf premiers mois de l'année en cours, notre pays a importé 3,625 millions de tonnes de blé, dont 1,43 million de tonne de blé tendre chez son fournisseur français, et ce, pour une valeur de 223,523 millions de dollars, et 683 000 tonnes de blé dur pour 129,914 millions de dollars.
Cette année encore, la donne climatique n'augure visiblement pas une quelconque réduction de cette dépendance vis-à-vis du marché mondial.
Pour en revenir à la concurrence que suscite le marché algérien pour les producteurs de blé, il est à noter qui, bien que la production céréalière connaîsse une grande croissance et qu'elle doive enregistrer un bond significatif durant la saison 2006, les actions des producteurs américains sur le marché mondial du blé ne cessent de dégringoler ces dernières années en raison justement de la concurrence canadienne et française dont les prix sont plus compétitifs. A travers la rencontre de mardi dernier, les Français sont venus se battre et augmenter leur part sur ce marché potentiel et proche de surcroît. Aussi, la consommation des Algériens en céréales a enregistré une hausse ces dernières années, en dépit d'une augmentation du prix du blé sur le marché mondial.
«Avec ses 35 millions de tonnes de blé moissonnés en 2006, la France devrait maintenir sa position de premier fournisseur historique et régulier de l'Algérie en blé», estime un représentant de France export céréales. Selon lui, l'Algérie importera de France, durant la campagne 2006-2007, près de 2 millions de blé tendre et 700 000 tonnes de blé dur, ce qui représente respectivement les deux tiers de ses achats de blé tendre et le tiers de ses achats de blé dur. Avec ces importations substantielles, la France «reste le partenaire privilégié pour commercialiser le blé en Algérie vu la proximité géographique», a-t-il ajouté. Cette rencontre, faut-il le rappeler, a vu la présence de plus de 250 participants des deux pays dans le domaine de la production, l'importation, l'exportation et l'industrialisation des céréales.
Objectif, inverser la tendance et faire de la France le premier fournisseur de l'Algérie en blé à la place des Américains, ce qui tend à se confirmer déjà durant les huit premiers mois de l'année en cours, selon FEC. Celle-ci a affirmé en juin dernier avoir répondu à hauteur de 75% aux besoins de l'Algérie en ces produits.
Les ambitions des Français ne s'arrêtent pas là, puisqu'ils entendent exporter vers d'autres pays une quantité de pas moins de 6,4 millions de tonnes de blé. A titre comparatif, l'Egypte constitue le deuxième client pour la France avec 1,5 million de tonnes de blé vendu en 2005, alors que le Maroc a reçu, selon la même source, 850 000 tonnes durant la campagne 2005-2006.
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