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Réforme de la politique monétaire en Algérie

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  • Réforme de la politique monétaire en Algérie

    Pour l’Algérie, le moment est propice d’engager des réformes de la politique monétaire pour exploiter un potentiel économique considérable avec une mise en valeur des compétences et des ressources humaines, et recueillir les bénéfices d’une mondialisation et d’une intégration accrues.

    La nécessité de l’intégration de l’économie algérienne dans le cadre de la globalisation, l’attraction de l’investissement scientifique et productif, l’amélioration de la productivité, la lutte contre la fuite des cerveaux nationaux ou l’attirance des compétences étrangères offrent à l’Algérie autant de réflexions à saisir. Toutefois, les bénéfices escomptés ne se concrétiseront que si ce pays se montre capable d’améliorer les réformes macro-économiques et structurelles qui doivent être ambitieuses. Autrement dit, la véritable action gouvernementale algérienne devait toucher, entre autres, avec beaucoup plus de concrétisation, l’activité productive et le niveau de vie de la ressource humaine compétente.

    Sur le plan des défis à relever, les priorités sont claires sur le plan intérieur. Comme le reconnaissent en général les experts en politique, les réformes doivent privilégier des mesures structurelles visant à améliorer la faculté d’adaptation des appareils productifs afin d’assurer une croissance durable, la création d’emplois, la valorisation du pouvoir d’achat et le développement... Mais l’efficacité de telles dispositions suppose qu’elles soient étayées par un ensemble cohérent de mesures de stabilisation macro-économique, et notamment par une politique monétaire et budgétaire appropriée.

    Dans une économie de plus en plus mondialisée, les instruments directs et indirects de politique monétaire font preuve en effet d’une plus grande efficacité. Généralement, il y a deux moyens de mettre en oeuvre une politique monétaire : directement, en usant de ses pouvoirs de réglementation, ou indirectement, par l’influence qu’elle exerce sur le marché en sa qualité d’émetteur de monnaie centrale (monnaie en circulation et soldes des comptes auprès de la banque centrale). Le terme direct fait référence ici à la correspondance univoque entre un instrument (plafond de crédit, par exemple) et un objectif (dans ce cas, le crédit intérieur). Les instruments directs fixent ou limitent les prix (taux d’intérêts) ou les quantités (crédit) par voie réglementaire, alors que les instruments indirects agissent par l’intermédiaire du marché en influant sur l’offre et la demande de monnaie centrale. On peut constater dans le recours accru aux instruments directs et indirects de politique monétaire la contrepartie, dans le domaine monétaire, du large mouvement visant à renforcer le rôle des signaux de prix dans l’économie en général et à orienter la valeur de la monnaie.

    Ces évolutions ont pour objectif d’assurer un fonctionnement plus efficace du marché. En outre, l’adoption surtout des instruments indirects se fait dans le cadre d’économies toujours plus ouvertes, ainsi qu’en témoignent le passage d’un nombre grandissant de pays à la convertibilité aux fins des transactions courantes et le progrès vers la convertibilité totale des monnaies. A ce propos, il est nécessaire de dire que les conditions pour une convertibilité totale de la monnaie en Algérie ne sont pas encore réunies et qu’il faut essayer toutes les stratégies nécessaires pour les atteindre. En effet, l’enjeu est de créer les conditions législatives et économiques à une convertibilité programmée du dinar avec une possible revue à la hausse de la valeur du dinar. La mise en oeuvre de ces deux derniers points permettra, sans aucun doute, de rendre le système monétaire et financier stable et d’attirer la ressource humaine compétente nationale ou étrangère.

    En général, la politique monétaire orthodoxe, appliquée dans le cadre des réformes structurelles, s’appuie sur une planification financière rigoureuse consistant à fixer un plafond à l’expansion de la masse monétaire et visant directement la limitation de l’expansion du crédit intérieur. En effet, l’objectif recherché est de faire hausser les réserves de changes aux fins de soutien à la valeur externe de la monnaie et de viabilité de la balance des paiements. A ce titre, des analystes et théoriciens n’hésitent pas à qualifier les politiques monétaire et budgétaire orthodoxes comme de simples mesures d’accompagnement de la dévaluation pour souligner son importance sur le double plan doctrinal et stratégique. Sur le plan doctrinal, le taux de change apparaît de plus en plus comme le prix des prix (il constitue pour la vision orthodoxe un indice d’allocation planétaire des ressources). Sur le plan stratégique, il joue le rôle d’un prix directeur dans une économie dépendante de l’extérieur (sa réussite est entourée de conditions restrictives qu’il devient douteux de croire qu’un pays en développement puisse réagir favorablement aux incitations que crée la dévaluation). On peut mentionner ici qu’on confère à la monnaie un pouvoir structurant de l’économie mondiale. Mais derrière ce pouvoir se cache celui des grandes puissances qui imposent leurs propres contraintes de régulation au reste du monde. Dans ce cadre, il sera, sans doute, de plus en plus difficile pour un pays en voie de développement comme l’Algérie d’améliorer les conditions de vie de son élite et de ses cerveaux ou tout simplement de les garder de la fuite à l’étranger ou à d’autres entreprises, et de concilier son espoir à s’industrialiser davantage tout en appliquant à la lettre les politiques de change figurant dans les programmes structurels orthodoxes et indiquant une dévalorisation totale de la monnaie nationale. A ce titre, l’on peut dire que la monnaie puissante est devenue aujourd’hui, dans le cadre de la mondialisation, l’élément d’orientation de la ressource humaine compétente.

    Parmi les effets négatifs de la dévaluation, l’on peut noter celui se rapportant aux pertes de change. Ces dernières ont accentué la dégradation du pouvoir d’achat des salaires aussi bien au niveau national qu’à l’étranger. Il faut noter que la dévaluation du dinar qui a pour conséquence la baisse du revenu réel, a pour objectif d’offrir des conditions avantageuses à l’investissement étranger; c’est pour cela que les négociations avec le FMI prévoient toujours la question du contrôle des salaires, notamment dans l’administration et le secteur public.

    En effet, si l’on veut que les compétences nationales de haut niveau, que ce soit celles de la Sonatrach ou celles de la santé ou de l’enseignement supérieur, n’aillent pas ailleurs, c’est-à-dire que l’on mette fin à leur exode massif, ou bien tout simplement, si l’on veut améliorer leurs revenus réels et par conséquent leurs conditions de vie, il faudrait bien mettre en oeuvre une politique qui viserait, en plus des augmentations des salaires, la valorisation du dinar au moins à un niveau proche que celui des pays voisins (car même s’il y aurait augmentation conséquente des salaires, ces derniers resteront toujours loin des normes existantes ailleurs et inciteront à la fuite de l’élite). Il s’agit de dire aussi que malgré l’importance de la valeur de leurs monnaies en parité avec les devises internationales (en comparaison avec la monnaie algérienne), on constate même que ce sont des pays attractifs sur le plan d’investissement. Donc valoriser un peu sa monnaie, ce n’est pas un handicap sur ce plan-là !

    Enfin, force est de constater que lorsqu’on est dans une situation de hausse des prix ou de faibles salaires et qu’il n’y a pas de pouvoir d’achat, la monnaie n’assure plus sa fonction qui est celle de réserve de valeurs. De ce fait, l’Algérie doit procéder avec tous les moyens pour que la ressource humaine ne perde pas sa liberté « de gérer l’achat » et ne perde pas confiance en sa monnaie nationale, et par conséquent ne perde pas goût à participer dans l’édification de l’économie nationale.

    Par Riadh Bouriche , politologue

  • #2
    Pas tout à fait d'accord Mr le politologue!

    La problématique de la politique monétaire en Algérie est à envisagée dans le cadre d’une problématique plus générale : celle de la transition de l’économie algérienne d’une économie planifiée du centre vers une économie orientée par le marché.

    Un des aspects les plus importants du processus de transition (libéralisation, privatisation, restructuration,…) est indiscutablement la mise en place d’institutions compatibles avec les mécanismes et les exigences d’une économie de marché. Parmi ces dernières, les institutions monétaires et financières se positionnent au premier rang ; tandis que la politique monétaire en constitue un instrument privilégié de commandement.
    Dans cette optique, la politique monétaire, étant elle-même une catégorie institutionnelle de l’économie de marché, doit être progressivement mise en place en même temps que les autres institutions.
    C’est ce processus qui est entamé, de manière systématique, avec la promulgation de la loi 90-10, du 14/04/1990, relative à la monnaie et au crédit.
    Dans le même temps, elle constitue un instrument de politique économique, en matière de régulation macroéconomique conjoncturelle.
    La double caractéristique que revêt la politique monétaire, durant cette phase de transition, implique qu’elle doit être à la fois une politique conjoncturelle et une politique structurelle (agissant par modifications et / ou mise en place de structures).

    C’est à l’aune de cette double exigence qu’il est pertinent, à mon avis, d’analyser et évaluer la politique monétaire, en Algérie, telle qu’elle est conçue et conduite depuis 1990.

    La politique monétaire mise en œuvre par la Banque d’Algérie au cours des années 2000 / 2004 a été élaborée et conduite de manière suffisamment autonome et consistante.
    Ceci n’a pas été le cas au cours des années 90 : soit parce qu’elle ne pouvait pas être réellement mise en œuvre en raison de la crise qui sévissait (1990 – 93), soit parce qu’elle est intégrée dans le package d’ensemble des programmes de stabilisation et d’ajustement structurel (1994 – 97). Pour ce qui est de la période tampon (1998 – 99), on peut dire qu’elle a été consacrée surtout, à la consolidation des résultats de la stabilisation.
    Je fais juste un rapide rappel de l’article 55 de la Loi 90-10 que l’on peut dériver les objectifs de la politique monétaire. Ce texte stipule ce qui suit :

    « La banque centrale a pour mission de créer et de maintenir dans le domaine de la monnaie, du crédit et des changes les conditions les plus favorables à un développement ordonné de l’économie nationale, en promouvant la mise en œuvre de toutes les ressources productives du pays, tout en veillant à la stabilité interne et externe de la monnaie ».

    Il y a lieu de souligner, à titre de rappel historique, que ce texte a été repris in extenso des statuts de la Banque Centrale d’Algérie de 1962.

    De cette mission très large, on peut extraire les objectifs suivants :
    · le développement ordonné de l’économie nationale ;
    · la mise en œuvre de toutes les ressources productives du pays ;
    · la stabilité interne et externe de la monnaie.


    Ces objectifs, outre leur caractère large et, pour certains, imprécis, souffrent surtout, d’une hiérarchisation claire. Il convient de proposer une interprétation et une hiérarchisation.
    Les trois objectifs précédents peuvent être interprétés et hiérarchisés comme suit :

    · le développement ordonné de l’économie nationale constitue une sorte de fonction de préférence (ou de finalité) du décideur politique formulée par le législateur. Il s’agit d’un objectif stratégique de long terme pour la réalisation duquel, la Banque Centrale doit contribuer par la création et le maintien, dans son domaine (la monnaie, le crédit et les changes) et à l’aide de son outil (la politique monétaire), les conditions les plus favorables. Ces conditions sont contenues dans les deux objectifs finals suivants :

    · la mise en œuvre de toutes les ressources productives qui correspondrait à l’objectif de plein emploi ; et
    la stabilité de la valeur interne et externe de la monnaie qui correspondrait à la stabilité des prix et du taux de change.

    Ces deux derniers objectifs finals, qui sont concurrentiels, peuvent être hiérarchisés dans le temps en fonction de la conjoncture et des objectifs de la politique économique globale. C’est ainsi que durant la période de stabilisation et d’ajustement structurel, la lutte contre l’inflation a eu la primauté sur le plein emploi et plus précisément, sur le chômage.

    On doit rappeler que c’est en définissant les missions de la Banque Centrale que la loi (aussi bien la loi 90-10 que l'ordonnance 03-11) a tracé ses objectifs finals à la politique monétaire et qu’on pourrait résumer comme suit :
    • la stabilité des prix et du taux de change en compatibilité avec le plein emploi des ressources, pour la loi 90-10 ;
    • la stabilité des prix et du taux de change en compatibilité avec une croissance rapide de l’économie
    Je pense que la politique monétaire actuelle est bien acheminée. L'objectif primaire de toute politique monétaire est la stabilité des prix (préserver la valeur interne de la monnaie domestique) et je pense que ça a donné de bons résultats en termes de maitrise de l'inflation. Aux dernières nouvelles, l'inflation est à 2,1% pour 2006. Certes, reste le chômage a maitriser et qui est assez elevé. Mais en théorie économique, tout les économistes vous diront que ces deux phénomènes, c'est à dire : l'inflation et le chômage sont très difficiles à maîtriser en même temps, d'où la politique du Stop end Go. Par cette dernière, on fixe les priorités des objectifs. Ces 5 dernières années, la banque centrale s'est fixé comme objectif essentiel: la maitrise de la valeur interne de la monnaie: processus réussi mais au détriment d'un taux chômage élevé! Il est temps de refixer comme objectif essentiel: la lutte contre le chômage, et même la réussite de ce processus sera au détriment de du taux d'inflation (qui va automatiquement augmenter).

    Je continuerai mon analyse, une prochaine fois Inch'Allah.

    ان سألت عن جنة الدنيا
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    • #3
      >>>En effet, si l’on veut que les compétences nationales de haut niveau, que ce soit celles de la Sonatrach ou celles de la santé ou de l’enseignement supérieur, n’aillent pas ailleurs, c’est-à-dire que l’on mette fin à leur exode massif, ou bien tout simplement, si l’on veut améliorer leurs revenus réels et par conséquent leurs conditions de vie, il faudrait bien mettre en oeuvre une politique qui viserait, en plus des augmentations des salaires,

      Pour commencer, il faudra que ce politologue m'explique les augmentations et les avantages accordés aux députés. Selon certains leur salaires caressent les 340 000 Da par mois.

      A-t-on peur que nos députés se cassent ?

      Ceci étant dit, il dresse des règles dans tout les sens, à tel point qu'un non averti comme moi n'arrive pas à relier les éléments entre eux.

      Je ne vois aucune priorisation des actions ni une mission claire pour la banque centrale.

      Dire aujourd'hui qu'elle a une mission relève de l'utopie, c'est le décideur qui décide et la banque centrale n'est qu'un exécutant qui a pour seule mission d'exécuter. Quant au législateur il a une seule mission dépenser son fric et ne rien dire.


      >>>La politique monétaire mise en œuvre par la Banque d’Algérie au cours des années 2000 / 2004 a été élaborée et conduite de manière suffisamment autonome et consistante.

      Résultat un très gros scandale et il est diffcile de croire que la banque centrale ne pouvait pas entendre les signaux d'alarme. Sauf si on revient à dire que son autonomie est de l'utopie.

      Enfin bref, çà ne marche pas bien peut être que je raconte n'importe quoi mais il faudra m'expliquer ces quelques petits exemples...

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      • #4
        En effet, si l’on veut que les compétences nationales de haut niveau, que ce soit celles de la Sonatrach ou celles de la santé ou de l’enseignement supérieur, n’aillent pas ailleurs, c’est-à-dire que l’on mette fin à leur exode massif, ou bien tout simplement, si l’on veut améliorer leurs revenus réels et par conséquent leurs conditions de vie, il faudrait bien mettre en oeuvre une politique qui viserait, en plus des augmentations des salaires
        Sur ce point, aucun doute. A mon sens la plus grande perte est celle des chercheurs. En Algérie, ils sont, désormais, les moins payés avec seulement 250 euros, face 700 euros en Mauritanie et 1200 euros au Maroc.
        Cet article nous donne plus de détails.
        Les chercheurs revendiquent des droits qui sont tout à fait ligitimes, et je pense que le gouvernement a tout intérêt de les prendre en considération, car il n'a nullement le choix.

        Je ne vois aucune priorisation des actions ni une mission claire pour la banque centrale.

        Dire aujourd'hui qu'elle a une mission relève de l'utopie, c'est le décideur qui décide et la banque centrale n'est qu'un exécutant qui a pour seule mission d'exécuter. Quant au législateur il a une seule mission dépenser son fric et ne rien dire.
        Tu veux surement parler de la question de l'indépendance de la banque centrale. Je lui consacrerai une partie, car en effet, il s'agit d'une question importante. Pour dire que sa misson relève de l'utopie et que la BA n'a aucun statut, je ne suis pas d'accord.
        Dernière modification par Hinde, 01 décembre 2006, 10h07.
        ان سألت عن جنة الدنيا
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        • #5
          Comment je vois la réforme...

          Concerant la politique monétaire, les résultats obtenus en matière de contrôle de l'inflation sont largement satisfaisants, sans que l'on puisse les attribuer, pour autant, à la seule politique monétaire.

          La situation favorable des finances publiques, due essentiellement à la bonne tenue des prix des hydrocarbures, et la relative prudence de la politique budgétaire y ont certainement contribué. La relance de la demande globale dans le cadre du PSRE et du PNDA ne semble avoir exercé de pressions inflationnistes remarquables, probablement du fait du report d'une bonne partie de cette demande sur l'importation.

          Par ailleurs, une importante épargne des ménages s'est constituée et qui, couplée avec le ralentissement de la vitesse de circulation de la monnaie, indique que ces derniers sont relativement confiants et ne fuient pas devant la monnaie, ce qui facilite d'autant la conduite de la politique monétaire. De plus, cette situation a permis de lancer avec succès le marché obligataire.

          Dans ces conditions, la reprise de la croissance économique, portée essentiellement par les services et les hydrocarbures et secondairement par l'agriculture et le BTPH, n'a pas été inflationniste ; mais elle n’a pas été créatrice d’emplois non plus puisque le taux de chômage demeure très élevé, même si l’on tient compte des derniers ajustements statistiques (soit plus de 17 %).

          Le caractère restrictif de la politique monétaire est significativement favorisé par le "rationnement" du crédit qui caractérise le comportement des banques face au phénomène de l'"asymétrie d'informations".

          Or, le rationnement du crédit bancaire touche tout particulièrement les PME / PMI : c’est-à-dire le principal vecteur créateur à la fois d’emplois est de valeur ajoutée permettant d’assurer une croissance économique durable.

          L’importance du chômage, l’atonie de crédits et la relative fragilité de la croissance économique ne semblent pas émouvoir, outre mesure, la politique monétaire dont le rôle s’est réduit, depuis 2001, à contenir l’expansion de la masse monétaire par la stérilisation des surliquidités bancaires au moyen, principalement, des « reprises des liquidités » et secondairement des « réserves obligatoires ».

          Il s’agit finalement d’une politique monétaire strictement quantitative et totalement passive et exagérément conservatrice.

          La concentration de la politique monétaire sur l'aspect quantitatif pourrait se justifier dans le cas d'une éconmie ayant atteint son plein régime et où tou les mécanismes de marché fonctionnent de manière satisfaisante.

          Or, l’économie algérienne est dans une phase cruciale de transition : la transition institutionnelle. Mais si la phase de stabilisation est remarquablement réussie, hormis le pénible problème du chômage, les réformes structurelles accusent un retard considérable dans tous les domaines y compris celui de la politique monétaire.

          En effet et outre la mise en place de l'instrumentation quantitative, la politique monétaire doit orienter son action davantage vers les aspects institutionnels.

          En fait, l'essentiel des institution, permettant à la Banque Centrale à la fois de mener une politique monétaire plus active et d’améliorer de manière sensible quantitativement et qualitativement l’intermédiation bancaire, sont mises en placce mais très partiellement fonctionnelles. Il s’agit notamment :

          · de la centrale des risques ;

          · de la centrale des impayés ;

          · du marché des changes.

          D’autres institutions doivent être rapidement mises en place, en particulier :
          • la télécompensation ;
          • la centrale des bilans ;
          Certaines institutions demandent à être enrichies, en l’occurrence le marché monétaire où il convient :

          · d’introduire de nouveaux instruments tels que les certificats de dépôt ;

          · d’activer l’open market ;

          · de libérer le segment interbancaire de la présence « physique » de la Banque Central ;

          · de créer un mécanisme de communication avec le marché financier : en l’occurrence le marché obligataire naissant, ce qui permettrait de rendre actif le taux d’intérêt.

          Il s’agit également d’inciter la création d’instruments et mécanisme (fonds d’investissement, sociétés de capital risque,…) permettant, avec les institutions de garantie de crédit, une meilleure transformation des ressources et surtout, de réduire les difficultés d’accès des PMI /PME aux financements externes.



          La politique monétaire doit être particulièrement active pour permettre un meilleur usage des ressources monétaires dont la majeure partie provient de la monétisation des recettes d’exportation d’hydrocarbures.

          Le chalenge pour la Banque d’Algérie est de tout faire pour préserver du gaspillage définitif ce potentiel financier provenant d’une ressource non renouvelable en permettant de le transformer, à l’aide d’une politique monétaire idoine, en financement de l’investissement productif.

          Il s'agit plus précisément d'œuvrer, en liaison étroite avec les pouvoir publics, pour stopper le phénomène qualifié de « syndrome hollandais » ou dutch disease (j'en avais parlé dans un autre topic) qui est très actif dans notre économie à en juger par le développement continu du secteur des hydrocarbures et le recul tout aussi continu des autres secteurs en particulier, l’industrie.

          Avec le processus de mondialisation encours, le salut ne saurait venir que par le développement du plus grand nombre possible de PME / PMI. Or ce sont justement ces dernières qui souffrent de l’attitude excessivement prudente des banques, pendant que la Banque Centrale stérilise leurs surliquidités ! et cela dure depuis plus de quatre ans. N’est-il pas temps de mettre fin à ce jeu pour le moins stérile ?

          Par ailleurs, les entreprises algériennes surtout, les PME / PMI aussi bien publiques que privées souffrent d’un autre problème : l’instabilité relative du taux de change du dinar notamment, vis-à-vis de l’euro et ce, en l’absence totale de toute possibilité de couverture du risque de change. Faut-il attendre, pour ouvrir le guichet du change à terme, jusqu’à ce que l’économie nationale soit suffisamment diversifiée pour permettre aux banques de détenir une trésorerie devise suffisante ? N’est-ce pas là justement où réside le problème dans toute la mesure où cette diversification ne pourrait avoir lieu en présence active du syndrome hollandais ? Il faut absolument briser ce cercle vicieux et arrêter de fuir ses responsabilités en se cachant derrière l’apparente technicité et l’ésotérisme de la politique monétaire.



          Le conservatisme étriqué avec lequel la Banque Centrale s’est contentée de conduire la politique monétaire, depuis 2000 / 2001, doit céder un peu de place à une vision plus progressiste et plus large qui prenne en considération les plus importants problèmes économiques et sociaux.

          Le problème crucial que vit dramatiquement la société algérienne et incontestablement celui du chômage. Un taux de chômage à deux chiffres depuis plus de vingt ans est insoutenable. Aucune politique économique fut-elle monétaire et outrageusement monétariste ne saurait être insensible au danger gravissime de ce fléau économique et social.

          La solution à ce problème n'est pas magique. Elle s'appelle la croissance économique stable et durable. Dans le cas de l'Algérie, elle doit être également à fort contenu d'emplois.

          Si la stabilité de prix garantit celle de la croissance économique, sa durabilité est à lier au développement de tous les secteurs notamment, productifs (industrie, agriculture,…) autres que celui des hydrocarbures.

          Axer la stratégie sur la promotion de PME / PMI assurera une plus forte création d’emplois, en même temps qu’une plus grande valeur ajoutée.



          L’objectif fondamental et ultime des programmes de stabilisation et d’ajustement structurel n’était-il pas de renouer avec une croissance économique stable, durable et à fort contenu d’emplois ?

          Or, si la stabilisation notamment, des prix est réussie et maintenue, c’est loin d’être le cas de l’ajustement structurel et donc également de la croissance économique de la qualité visée.

          Les Pouvoirs Publics, dans leur ensemble y compris la Banque Centrale, sont interpellés à l’effet d’accélérer les réformes structurelles.

          A ce propos, ce qui est demandé à la Banque Centrale ce n’est pas de mener une politique sélective ou expansionniste, loin s’en faut. Ce qui lui est demandé c’est de :

          · reprendre et d’accélérer le processus de réforme des institutions qui sont sous sa responsabilité (les marchés monétaire et de change, les centrales, le système de paiement,…) ;

          · de donner de bonnes orientations aux banques pour développer une politique de crédit plus active ;

          · d’inciter à la création d’instruments permettant d’assurer une meilleure compatibilité des ressources aux besoins de financement notamment, des PME/ PMI.

          Ce faisant, elle doit tenir d’une main forte les reines de contrôle de l’inflation.
          ان سألت عن جنة الدنيا
          فسل العيون التي فاضت مدامعها من خشية الله اشفاقا وتبجيلا
          سل النفوس التي يوقظها كتاب ربي فتحيي الليل ترتيلا

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          • #6
            Suggestion : pour rendre l'intervention plus accessible, il faudra peut-être un glossaire pour lever l'incompréhension de certains termes techniques utilisés dans le monde la finance et que nous autres ne maîtrisons guère.

            marché obligataire : ?
            vitesse de circulation de la monnaie : ?
            asymétrie d'informations : quels sont les privilégiés qui sont seul à en bénéficier ?
            reprises des liquidités : ?
            réserves obligatoires : ?
            l’intermédiation bancaire : existe-t-elle réellement en algérie quelles sont les mécanismes interbancaires identifiables aujourd'hui au niveau des transactions, recouvrement, et contentieux...
            la centrale des risques : ?
            centrale des impayés : ?
            la télécompensation : selon le représentant de l'ABEF le système est opérationel depuis le début 2006, plusieurs banques font parti du tiers sur le papier mais en ralité combien de banques font partie du réseau.
            centrale des bilans : ?
            certificats de dépôt : ?

            de créer un mécanisme de communication avec le marché financier : en l’occurrence le marché obligataire naissant, ce qui permettrait de rendre actif le taux d’intérêt. comment ?

            Merci pour les éclairages.

            Commentaire


            • #7
              Bonjour,

              Avant tout, je me dois de m'excuser car je n'ai pas pris en compte les termes techniques, comme tu le dis. Je me ferai un plaisir de te répondre et j'espère être explicite .

              marché obligataire : Marché des obligations. Ces dernières représentent un titre de créance représentatif d'un emprunt contracté par une personne morale (par exe: entreprise) pour un montant et une durée déterminée, auprès d'une d'une parsonne morale ou physique qui l'a souscrit. En d'autres terme, c'est une façon de contourner l'endettement bancaire. En Algérie, ce marché commence à prendre une place assez importante. Il y a plusieurs exemple d'onbligations émises: Air Algérie, Algérie télécom... et recemment cevital.

              vitesse de circulation de la monnaie :elle représente la vitesse par laquelle une unité de monnaie change de main. Exe: vous avez acheter une baguette à 10 da. Vous payez avec le boulanger; Ce dernier à son tour utilise ces 10 da pour se proccurer autre chose et donc ses 10 da, change aussi de propriétaire et ainsi de suite. La vitesse par laquelle ces 10da change de propriétaires, désigne la vitesse de circulation de la monnaie. En d'autres termes, elle désigne la liquidité de l'économie.

              asymétrie d'informations: dans la théorie économique classique, on trouve que tous les participants du marché disposent d'une inforamation égale, gratuite et parfaite. On fait cette hypothèse afin de faciliter l'interprétation des différents phénomène. Or, qu'on réalité les agents économiques n'ont pas accès égal aux informations disponibles lesquelle peuvent être imparfaites et onéreuses. Si on prend l'exemple du marché des voitures, le vendeur connait meiux les acheteurs potentiels ainsi que l'état d'un ou plusieurs véhicules qu'il met en vente. Cette disparité d'information entre acheteur et vendeur, c'est ce qu'on appelle asymétrie d'information. L'information est, désormais, une variable essentielle à notre époque. Prenons l'exemple des marchés financiers, ou l'information influence bcp les opération d'achat et de vente des titres fiananciers.

              reprises des liquidités : la reprise de liquidité est une des pratiques de la banque centrale pour gérer la masse monétaire. En cas de surplus de masse monétaire et pour eviter justement les effets dévastateurs de l'inflation, la banque centrale éponge les liquidités bancaires excédentaires en contre partie d'un taux d'intérêt qu'elle offre aux banques commerciale.

              réserves obligatoires : ce sont aussi des instruments de la politique monétaire. Par la réserve obligatoire, la banque centrale exerce un contrôle sur les banques commerciales. Il s'agit au fait, d'une manière par laquelle la banque centrale assure l'adaptation du volume et des formes de crédit aux besoin de l'économie. Ainsi, les banques commerciales sont tenues (d'où le carctère obligatoire) de déposer un montant constitué par les soldes créditeurs des comptes courants des banques ouverts sur les livres de la Banque d’Algérie. Ces comptes sont rémunérés à 1% (si je me souviens vien).

              Je te donnerai la suite, un peu plus tard citoyen, si tu le permets bien.
              ان سألت عن جنة الدنيا
              فسل العيون التي فاضت مدامعها من خشية الله اشفاقا وتبجيلا
              سل النفوس التي يوقظها كتاب ربي فتحيي الليل ترتيلا

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              • #8
                Merci, Hinde.

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                • #9
                  merci hinde

                  merci pour tes explications tres techniques et pertinentes.seulement dans l'intitulé du post il y a le terme politique.
                  (vos politique 'si tu es algerie) ont ils reelement la volonté de changement,? a mon humble avis non!
                  je ne crois pas que se soit par manque de techniciens dans ton style et de ton niveau ou par une non connaissance des outils ou accessoires.

                  de manier un peu triviale ceux qui se sucrent en se moment des disfonctionnements du systeme bloc et bloqueront les reformes.

                  et encore merci beaucoup compte sur toi l'ami.

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                  • #10
                    Pas de quoi...

                    (vos politique 'si tu es algerie) ont ils reelement la volonté de changement,? a mon humble avis non!
                    je ne crois pas que se soit par manque de techniciens dans ton style et de ton niveau ou par une non connaissance des outils ou accessoires.

                    de manier un peu triviale ceux qui se sucrent en se moment des disfonctionnements du systeme bloc et bloqueront les reformes.
                    Je suis dans le domaine de la recherche, et vraiment loin du politique. Si tu veux vraiment voir les résultats, il faut dissocier le politique et l'économique: les deux ne font pas bon ménage . Sérieusement, bien sur qu'il y eu et qu'il y a toujours cette volonté de réforme (je l'avais dit plus haut: nous sommes dans une phase très importante: phase de transition institutionnelle): une petite analyse aussi bien institutionnelle et chiffrée le montre, ainsi que bcp bcp d'exemple. Je peux comprendre cette dent contre le politique, mais soyons juste objectifs si on veut réellement cerner les différents phénomènes.
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                    • #11
                      l’intermédiation bancaire : l'intermédiation bancaire a pour but ultime l'allocation optimale des ressouces. Elle relève essentiellement de ce qu'on appelle la finance indirecte (contrairement à la finance directe: caractéristique des économies libérales se basant sur les marchés financiers pour satisfaire leur besoin de financement). Et donc, la banque devient le principal intermédiaire entre investisseurs et épargnants et joue le rôle de transformer l'argent de l'épargne en investissements rentables, avec evidamment les transformations de taux. Elle résume sa capacité a attirer l'argent des ménages et agents économiques au sens large, et en même temps le transformer en investisments rentables. Sur ce point toute une étude est faite par les banques: en premier lieu: mettre en oeuvre une stratégie d'attraction des épargnants en offrant par exemple des taux attractifs qui incitraient les agents économiques à déposer leur argents dans les banques, ou bien en mettant à la disposition des "gens" de nouveaux services ou produits. En Algérie, la question est délicate. Pour jouer et miser sur les taux d'intérêt afin d'attirer l'épargne: chose difficile car le taux offert aux épargnants est le même pour toutes les banques. La banque centrale ne donne pas l'autorisation de jouer sur ces taux. Ce qui traduit tout simplement l'absence de la concurrence dans ce sens là. En revanche, elles ont bien sûr une autre option, qui est de diversifier les services et les produits bancaires. On prend l'exemple de la BADR, qui a opté pour le système de la "banque assise" qui mets à la disposition des agents économiques des experts qui les conseillent en termes d'orientation de l'épargne et surtout d'investissement. On peut citer aussi : l'introduction des cartes électroniques...etc. Ajoutons aussi, la collaboration des banques avec l'Ansej. Rappelons que les banques offrent les crédits à concurrence de 75%. On peut citer aussi, que "la réussite" du marché obligataire algérien est due essentiellement aux banques, car toute les souscriptions primaires sont fait au niveau des banques.
                      J'ai lu recemment aussi de la part de Benbitour que le taux d'épargne est de 51,7 % (un taux élevé) se qui exprime une grande oportunité d'allouer cette épargne en investissement (le phénomène peut être aussi considéré d'un autre ongle: cela veut dire que les ménages épagnent plus qu'ils ne consomment!?). Enfin, on peut dire, qu'en effet que l'intermédiation bancaire est présente et une analyse chiffrée peut l'affirmer.


                      la centrale des risques : chargé de recueillir de chaque banque et établissement financier le nom des bénéficiaires des crédits, la nature et le plafond des crédits accordés, le montant des utilisations ainsi que les garanties consenties pour chaque crédit. Et ces informations seront disponibles au niveau de toute les banques au niveau national (par un système SWIFT de télécomunication). De cette façon, le demandeur de crédit sera identifié à l'echelle national et éviterai justement la fraude: il peut très bien demander un autre crédit (au niveau d'une autre ou plusieurs banque) et en présentant les mêmes garanties!. C'est une façon très efficace pour contrôler les crédits octroyés. La centrale des risques a été institué dans les textes de la loi 90/10 relative à la monnaie et au crédit (article160), mais le projet n'a jamais vu jour, puisque le système swift ou de télécomunication reliant toutes les banques nationale est encore au stade embryonnaire.

                      la centrale des impayés: Il s'agit du même principe, seulement là on trouve sur le réseau informatique qui relie toutes les banques: la liste des mauvais payeurs en Algérie et tout ceux qui ont commis un délis pécuniaire (chèque sont provisions, etc)

                      A suivre...
                      ان سألت عن جنة الدنيا
                      فسل العيون التي فاضت مدامعها من خشية الله اشفاقا وتبجيلا
                      سل النفوس التي يوقظها كتاب ربي فتحيي الليل ترتيلا

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                      • #12
                        Questions :

                        L'usage des transactions éclectroniques par les porteurs de cartes ne signifie pas forcément intermediation bancaire. A ma connaissance, le goupement SATIM, désigné pour opérer les cartes interbancaires ne fait pas vraiment de l'intermédiation. L'intermédiation théoriquement reste dans la mission de la banque centrale. Le groupement SATIM me semble-t-il a une mission spécifique non ?

                        Par ailleurs, lorsque Khalifa Bank faisait miroiter aux algériens les monts et les merveilles, qu'elle était la position de BA par rapport aux taux pratiqués à l'époque ?
                        De très grandes entreprises nationales ont déposé leur avoir dans cette banque. Le procès est toujours en cours....d'autres scandales ont été concotés dans les autres banques publiques (j'entends des cadres de ces banques) et privés, qu'en est il du rôle du contrôle de la BA dans ces cas là ?

                        Le système SWIFT permet d'effectuer des virements internationaux, c'est un un tiers de confiance mondial. Actuellement en algérie, la BA détient un compte unique (rémunéré) pour les virements entre la france et l'algérie. Il est domicilié au LCL ex crédit lyonnais. Quand on fait un virement siwft on indique bien entendu le code SIWFT BIC de la banque du bénéficiaire mais comme la BA exerce un contrôle sur les flux rentrants et sortants, il est oblgatoire de passer (dépôt) par ce compte de domiciliation. Ainsi lors d'une transaction, l'argent dort en moyenne dans ce compte unique de domiciliation pendant 5 jours en générant des intérêts.
                        1-Donc un Swift national n'a pas de sens, puisque la banque centrale a tout les leviers pour faire théhoriquement de l'intermédiation sans recourir à un système tel que SWIFT qui est plus un pont entre les différents pays !
                        2-Qui empoche les intérêts des transactions SWIFT ?

                        Merci des réponses ?
                        Dernière modification par citoyen, 02 décembre 2006, 12h08.

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