Media 24
Avec Peugeot, le Maroc rêve déjà d’un troisième constructeur
Par Jamal Amiar
Vendredi 22 mai 2015 à 12h44
Pourquoi pas un second constructeur à Tanger et un troisième à Kénitra? C’est désormais le rêve marocain après l’annonce d’une usine de Peugeot dans le Royaume.
PSA Peugeot Citroën s’apprête à annoncer la création d’une usine automobile au Maroc selon Bloomberg qui cite «deux personnes proches du sujet». L’info a été confirmée par Les Echos, le journal économique de référence en France.
Peugeot Citroën est le deuxième constructeur européen après l’Allemand Volkswagen. L’agence Reuters, en novembre dernier, se faisait déjà l’écho de l’ouverture d’une prochaine usine au Maroc.
Peugeot Citroën a en revanche depuis début 2015, transféré et confié une partie de sa recherche et développement à Casablanca à Altran, spécialiste du conseil en ingénierie avancée.
La nouvelle sur l’arrivée de Peugeot au Maroc publiée jeudi par l’agence d’information économique Bloomberg s’est répandue comme une traînée de poudre dans les milieux automobiles marocains.
Selon Bloomberg , l’usine aura une capacité de 100.000 véhicules. Peugeot qui a désormais dans son tout de table, un investisseur chinois, Dongfeng Motor Corporation, envisagerait un investissement au Maroc et un autre au Vietnam.
Selon Le Monde, des études sont également menées sur l’Algérie et la relance de la production en Iran. Depuis l’arrivée de Carlos Tavares, ex-numéro 2 de Carlos Ghosn chez Renault, à la tête du directoire de PSA Peugeot Citroën en 2014, un «monsieur Afrique-Moyen-Orient» a été nommé en la personne de Jean-Christophe Quémard.
Peugeot a posé un premier pied en Afrique en 2014, au Nigéria, pour confier le montage du modèle 301 à un industriel local.
Contrairement à Renault et à Ford, Peugeot est confronté à une baisse de ses ventes, -25% en 2014 par rapport à 2013, 169.400 voitures vendues au total sur le marché africain soit tout de même 5,8% de ses ventes.
Renault dispose d’une usine à Tanger et d’une autre à Oran. Les capacités installées sont respectivement de 360.000 et 75.000 voitures. Ford doit annoncer mardi 26 mai un renforcement de sa présence au Maroc.
Selon Jean-Baptiste Jacquin du quotidien Le Monde, «pour PSA, c’est bien la conquête de nouveaux marchés qui est à l’ordre du jour, pas une réorganisation planétaire de son outil de production. Quant aux modèles destinés aux clients du Vieux Continent, Peugeot et Citroën préfèrent compter sur leurs usines européennes qui ne sont pas vraiment utilisées à pleine capacité. M. Tavares est bien obligé de mettre en place une stratégie économe, mais la prudence n’est pas un vilain défaut pour un industriel». Cependant, l’éventuelle arrivée de Ford au Maroc changerait la donne pour Peugeot.
«Lors des réunions sur les investissements automobiles indique un industriel à Médias 24, on parle du futur constructeur avec un nom de code. Le ministère de l’industrie demande à l’ONCF le coût pour installer une liaison ferroviaire entre la Tanger Automotive City et le port Tanger-Med, si la capacité électrique existe ou encore si les compétences professionnelles sont disponibles».
Néanmoins, interrogé par Médias 24 ce vendredi, un professionnel de l’automobile qui a requis l’anonymat préfère s’en tenir au «wait and see». «Tout est possible» ajoute-t-il.
Pour un important sous-traitant installé à la Tanger Free Zone, «les informations sur la venue de Ford et de Peugeot ne sont que des rumeurs. L’objectif en Europe est de faire tourner des usines qui gardent des capacités disponibles». C’est ce que Peugeot indiquait au Monde en novembre dernier.
Fin avril, trois dirigeants de Peugeot Citroën étaient à Tanger où ils ont visité le salon de la sous-traitance, rencontré le ministre My Hafid Elalamy et déjeuné avec quelques-uns de leurs plus importants fournisseurs marocains.
A la suite de ses rencontres, Médias 24 avait pu apprendre que «Peugeot Citroën n’a pour le moment de projets d’usine ou de bureau d’achat». Mais rien n’est figé.
Recherches foncières
Ces informations sur la venue de Ford et/ou de Peugeot au Maroc ne sont pas contradictoires. L’idée de voir un deuxième constructeur s’installer à Tanger et un troisième à Kénitra ne l’est pas non plus.
Pour Peugeot au Maroc, on parle même d’une reprise de l’unité de la Somaca de Casablanca dans un premier temps. Somaca appartient à Renault mais celui-ci dispose de capacités de production disponibles à Tanger-Melloussa.
Entre le ministère à Rabat, Atlantic Zone, Tanger-Med et les professionnels à Casablanca ou Tanger, des scénarios industriels sont à l’étude depuis plusieurs mois.
«La confidentialité dans ce genre d’affaires est capitale», souligne notre interlocuteur. «Ces sociétés sont cotées en bourse et sont actives dans un secteur concurrentiel».
Médias 24 a pu apprendre que des demandes de localisation de lots de fonciers de 250 à 300 hectares sur les régions de Tanger et de Kénitra notamment ont été émises par le ministère de l’Industrie.
Mardi 26, Ford doit officiellement donner plus d’informations sur ses projets au Maroc. Peut-être le constructeur Peugeot Citroën le fera-t-il également bientôt. En tous les cas, comme pour Renault il y a quelques années, Ford et Peugeot- Citroën savent qu’ils ont la garantie que leurs projets industriels seront bien accueillis au Maroc.
Avec Peugeot, le Maroc rêve déjà d’un troisième constructeur
Par Jamal Amiar
Vendredi 22 mai 2015 à 12h44
Pourquoi pas un second constructeur à Tanger et un troisième à Kénitra? C’est désormais le rêve marocain après l’annonce d’une usine de Peugeot dans le Royaume.
PSA Peugeot Citroën s’apprête à annoncer la création d’une usine automobile au Maroc selon Bloomberg qui cite «deux personnes proches du sujet». L’info a été confirmée par Les Echos, le journal économique de référence en France.
Peugeot Citroën est le deuxième constructeur européen après l’Allemand Volkswagen. L’agence Reuters, en novembre dernier, se faisait déjà l’écho de l’ouverture d’une prochaine usine au Maroc.
Peugeot Citroën a en revanche depuis début 2015, transféré et confié une partie de sa recherche et développement à Casablanca à Altran, spécialiste du conseil en ingénierie avancée.
La nouvelle sur l’arrivée de Peugeot au Maroc publiée jeudi par l’agence d’information économique Bloomberg s’est répandue comme une traînée de poudre dans les milieux automobiles marocains.
Selon Bloomberg , l’usine aura une capacité de 100.000 véhicules. Peugeot qui a désormais dans son tout de table, un investisseur chinois, Dongfeng Motor Corporation, envisagerait un investissement au Maroc et un autre au Vietnam.
Selon Le Monde, des études sont également menées sur l’Algérie et la relance de la production en Iran. Depuis l’arrivée de Carlos Tavares, ex-numéro 2 de Carlos Ghosn chez Renault, à la tête du directoire de PSA Peugeot Citroën en 2014, un «monsieur Afrique-Moyen-Orient» a été nommé en la personne de Jean-Christophe Quémard.
Peugeot a posé un premier pied en Afrique en 2014, au Nigéria, pour confier le montage du modèle 301 à un industriel local.
Contrairement à Renault et à Ford, Peugeot est confronté à une baisse de ses ventes, -25% en 2014 par rapport à 2013, 169.400 voitures vendues au total sur le marché africain soit tout de même 5,8% de ses ventes.
Renault dispose d’une usine à Tanger et d’une autre à Oran. Les capacités installées sont respectivement de 360.000 et 75.000 voitures. Ford doit annoncer mardi 26 mai un renforcement de sa présence au Maroc.
Selon Jean-Baptiste Jacquin du quotidien Le Monde, «pour PSA, c’est bien la conquête de nouveaux marchés qui est à l’ordre du jour, pas une réorganisation planétaire de son outil de production. Quant aux modèles destinés aux clients du Vieux Continent, Peugeot et Citroën préfèrent compter sur leurs usines européennes qui ne sont pas vraiment utilisées à pleine capacité. M. Tavares est bien obligé de mettre en place une stratégie économe, mais la prudence n’est pas un vilain défaut pour un industriel». Cependant, l’éventuelle arrivée de Ford au Maroc changerait la donne pour Peugeot.
«Lors des réunions sur les investissements automobiles indique un industriel à Médias 24, on parle du futur constructeur avec un nom de code. Le ministère de l’industrie demande à l’ONCF le coût pour installer une liaison ferroviaire entre la Tanger Automotive City et le port Tanger-Med, si la capacité électrique existe ou encore si les compétences professionnelles sont disponibles».
Néanmoins, interrogé par Médias 24 ce vendredi, un professionnel de l’automobile qui a requis l’anonymat préfère s’en tenir au «wait and see». «Tout est possible» ajoute-t-il.
Pour un important sous-traitant installé à la Tanger Free Zone, «les informations sur la venue de Ford et de Peugeot ne sont que des rumeurs. L’objectif en Europe est de faire tourner des usines qui gardent des capacités disponibles». C’est ce que Peugeot indiquait au Monde en novembre dernier.
Fin avril, trois dirigeants de Peugeot Citroën étaient à Tanger où ils ont visité le salon de la sous-traitance, rencontré le ministre My Hafid Elalamy et déjeuné avec quelques-uns de leurs plus importants fournisseurs marocains.
A la suite de ses rencontres, Médias 24 avait pu apprendre que «Peugeot Citroën n’a pour le moment de projets d’usine ou de bureau d’achat». Mais rien n’est figé.
Recherches foncières
Ces informations sur la venue de Ford et/ou de Peugeot au Maroc ne sont pas contradictoires. L’idée de voir un deuxième constructeur s’installer à Tanger et un troisième à Kénitra ne l’est pas non plus.
Pour Peugeot au Maroc, on parle même d’une reprise de l’unité de la Somaca de Casablanca dans un premier temps. Somaca appartient à Renault mais celui-ci dispose de capacités de production disponibles à Tanger-Melloussa.
Entre le ministère à Rabat, Atlantic Zone, Tanger-Med et les professionnels à Casablanca ou Tanger, des scénarios industriels sont à l’étude depuis plusieurs mois.
«La confidentialité dans ce genre d’affaires est capitale», souligne notre interlocuteur. «Ces sociétés sont cotées en bourse et sont actives dans un secteur concurrentiel».
Médias 24 a pu apprendre que des demandes de localisation de lots de fonciers de 250 à 300 hectares sur les régions de Tanger et de Kénitra notamment ont été émises par le ministère de l’Industrie.
Mardi 26, Ford doit officiellement donner plus d’informations sur ses projets au Maroc. Peut-être le constructeur Peugeot Citroën le fera-t-il également bientôt. En tous les cas, comme pour Renault il y a quelques années, Ford et Peugeot- Citroën savent qu’ils ont la garantie que leurs projets industriels seront bien accueillis au Maroc.
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