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L'Opep pourrait laisser sa production inchangée

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  • L'Opep pourrait laisser sa production inchangée

    Avec un baril à plus de 60 dollars, l'Opep pourrait renoncer à réduire sa production lors de sa réunion de jeudi au Nigeria, mais l'importance des stocks américains de brut, à un plus haut de 13 ans, va dans le sens d'une nouvelle réduction de l'approvisionnement au début 2007.

    Une faible majorité de ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ont déclaré pencher en faveur d'une nouvelle diminution, d'au moins 500.000 barils par jour, après celle qui est entrée en vigueur le 1er novembre.

    Mardi encore, le ministre iranien, Kazem Vaziri-Hamaneh, a souligné que son pays, "comme la plupart des membres de l'Opep ne considère pas qu'un prix du pétrole inférieur à 60 dollars le baril soit approprié". Mais son homologue koweïtien a souligné ne pas être favorable à une nouvelle réduction de la production si les cours demeuraient à leur niveau actuel.

    Certains, dont le premier producteur du cartel, l'Arabie saoudite, ont jugé que le niveau des cours comptait moins que la nécessité d'ajuster l'offre à la demande.

    Mais l'Opep, qui assure plus d'un tiers de la production mondiale de pétrole, doit éviter toute action qui ferait monter les prix et accélérerait le ralentissement économique aux Etats-Unis, avec des effets négatifs potentiels sur le reste du monde.

    Ces derniers jours, les pays consommateurs ont enjoint l'Opep de ne pas réduire sa production pour la deuxième fois en deux mois. Le secrétaire américain à l'Energie, Sam Bodman, a ainsi déclaré que l'Organisation devait assurer le maintien d'un bon approvisionnement du marché.

    "Il y a des doutes croissants concernant une baisse de production de l'Opep parce que la montée des cours pétroliers accroît la pression", a déclaré un délégué du cartel. "Mais ces niveaux ne reflètent pas les réalités du marché - les stocks importants ne sont pas pris en compte".

    L'Opep a décidé en octobre dernier à Doha d'abaisser de 1,2 million de barils par jour sa production à compter du 1er novembre - sa première réduction en deux ans - en réponse à la chute de 25% des cours, depuis le record atteint en juillet par le brut léger américain à 78,40 dollars.

    APPLICATION PLUS STRICTE DES QUOTAS

    Le cartel a réalisé les deux tiers de la réduction annoncée, ce qui a permis au brut léger américain de progresser d'environ cinq dollars depuis la réunion de l'Opep du mois d'octobre. L'Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis se sont montrés les plus disciplinés en la matière.

    Pour certains représentants de l'Opep, une application plus stricte des quotas actuels devrait suffire à débarrasser le marché de ses excédents, sans nécessiter une réduction supplémentaire des quotas. L'organisation se réunirait ensuite à nouveau en janvier ou début février pour aviser.

    "Je préférerais que nous attendions janvier pour juger de l'effet de nos réductions décidées à Doha (...) les prix ont un peu augmenté", a déclaré Hasan Qabazard, directeur de la recherche de l'Opep.

    Les réductions de production à l'oeuvre ont contribué à limiter les stocks de brut et de produits pétroliers des pays industrialisés qui avaient atteint en septembre 2,76 milliards de barils, soit 55 jours de demande, contre 2,64 milliards de barils (53 jours) un an auparavant.

    Mais certains ministres de l'Opep ont jugé que pour empêcher les stocks de trop progresser au deuxième trimestre, avec une demande en général à son plus bas à cette période, une nouvelle diminution de production pourrait être à l'ordre du jour.

    Ces dernières années, les modèles de demande saisonnière ont été mis à mal en partie en raison du boom de la demande de pétrole de la Chine, qui est devenue le deuxième consommateur mondial en 2004 derrière les Etats-Unis et a alimenté une hausse rapide des prix.

    "Nous avions été démentis en 2004 en estimant qu'au deuxième trimestre la demande baisserait", a déclaré un responsable de l'Opep. "Nous devons être maintenant plus prudents pour ne pas créer à nouveau la même situation".

    LA CANDIDATURE DE L'ANGOLA AU MENU

    L'Opep veille à ne pas mettre à mal la première économie mondiale, les Etats-Unis, et à éviter un ralentissement de la hausse de la demande de pétrole. Des ministres du cartel ont déclaré que les consommateurs comme les producteurs pouvaient vivre confortablement avec baril de brut léger américain avoisinant les 60 dollars, objectif officieux de l'Opep en matière de cours.

    Les craintes de ralentissement brutal de l'économie américaine ont contribuer à faire reculer le dollar à un plus bas de deux ans face à l'euro. Cette baisse va être pris en compte par l'Opep dont le pouvoir d'achat s'en est trouvé érodé.

    Dans le passé, l'Organisation a utilisé une telle situation pour justifier des cours plus élevés mais le pétrole était alors moins cher et l'économie américaine plus robuste.

    "L'Opep ferait peut-être mieux de s'en tenir à une solution douce temporaire", a déclaré Harry Tchilinguirian, de BNP Paribas.

    La demande pour le pétrole de l'Opep pourrait aussi pâtir d'une hausse attendue des livraisons de producteurs concurrents comme ceux de la mer caspienne ou de l'Afrique de l'Ouest, qui ont néanmoins déçu à plusieurs reprises les attentes.

    Une grosse partie de l'approvisionnement hors-Opep devrait venir de l'Angola qui entend, avec l'Equateur et le Soudan, rejoindre le cartel. Sa candidature sera examinée jeudi.

    "L'intégration d'un nouveau membre important pourrait être une bonne nouvelle pour l'Opep mais revoir les quotas de production est une affaire plus compliquée", a estimé Tchilinguirian. En octobre dernier, l'Organisation a écarté la question d'une redistribution des quotas et elle ne devrait pas relever ce défi à Abuja.

    Par Reuters
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