Confronté au ralentissement de son partenaire européen et à la crise mondiale, le Maroc recherche depuis quelques années des relais de croissance en Afrique de l’Ouest et subsaharienne, et a opté pour le positionnement stratégique de plateforme d’entrée vers l’Afrique. Mais le royaume alaouite dispose-t-il pour autant d’un écosystème suffisamment opérationnel et puissant pour lui permettre d’assumer cette ambition ? Tour d’horizon de ses atouts… et points faibles.
Il y a quinze ans à peine, personne, à l'exception de la Chine, ne s'intéressait à l'Afrique. Mais, en quelques années, tout a changé. Aujourd'hui (lire notre dossier « 2020/2050 - Trente glorieuses pour l'Afrique ? » dans La Tribune n° 129 du 24 avril 2015), l'afro-optimisme tient le haut du pavé, le continent africain paraissant à beaucoup d'opérateurs économiques le seul capable de porter la relève de la croissance mondiale. Un potentiel que la Chine a perçu la première, depuis une quinzaine d'années, avant que bien d'autres pays, comme la France avec la création de la Fondation AfricaFrance en 2013 (cf. La Tribune n° 129), ne le (re)découvrent à leur tour.
Le Maroc participe de ce mouvement géoéconomique mondial. Après avoir pendant trente ans regardé essentiellement du côté européen, il développe depuis quelques années une stratégie et une diplomatie économiques offensives (lire page 5), visant à se positionner en plateforme d'entrée vers l'Afrique, particulièrement de l'Ouest et centrale. Mais le royaume alaouite a-t-il les moyens de son ambition, alors même que ses échanges avec le continent noir, il est vrai en forte hausse (+13 % en 2014), ne représentent tout de même que 6,4 % du total de son commerce international ? De nombreux indicateurs tendent à faire penser qu'il pourrait réussir son pari...
Une double révolution industrielle en marche
La montée en puissance économique du royaume alaouite est en effet attestée par ses performances économiques, ses grands projets structurants achevés ou en cours, ainsi que par l'amélioration de ses classements internationaux et la bonne tendance d'ensemble des indicateurs conjoncturels.
Certains secteurs - l'automobile, l'aéronautique, les transports, l'offshoring, les télécoms, la bancassurance... - enregistrent des performances remarquables, alors que certaines activités étaient naguère encore inexistantes. C'est le cas de l'industrie automobile. Amorcée début 2012 avec l'implantation sur la zone franche de Tanger-Med de l'usine Renault - la plus importante d'Afrique, sur 350 hectares, avec 1,1 milliard d'euros investis et 7 000 employés à ce jour -, l'industrie automobile est devenue en trois ans le premier poste d'exportation du Maroc, détrônant les traditionnels phosphates. « Avec des exportations qui ont atteint 1,81 milliard d'euros en 2014, soit une augmentation de 52,7 % par rapport à 2013, le Maroc s'est hissé au 1er rang des pays exportateurs de produits automobiles dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient », relevait récemment Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l'Industrie (27,3 % du PIB). C'est aussi un secteur pour lequel le ministre nourrit de grandes ambitions : porter le taux d'intégration locale de 45 % actuellement à 65 % et créer 90 000 emplois nets d'ici à 2020, essentiellement par le déploiement des « écosystèmes productifs » (câblage, habitacles, batteries, emboutissage...), ainsi qu'il l'a annoncé en avril 2014, avec son plan d'accélération industrielle.
L'industrie aéronautique, installée surtout autour de Casablanca, n'est pas en reste. Avec une centaine d'opérateurs, dont les plus grands du secteur - Airbus, Bombardier, Safran, Thales, Boeing, Nexans, EADS, Creuzet, Snecma, Daher, Matis, Zodiac Aerospace, LPS Aero... -, elle génère aujourd'hui quelque 10 000 emplois et 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires. L'acte fondateur de cette jeune industrie se situe en l'an 2000, avec la création d'une première coentreprise entre Safran et Royal Air Maroc. Quinze années auront donc suffi pour en faire un secteur d'activités dont la performance, pour l'entretien et la sous-traitance, est reconnue par les professionnels meilleure que celle de l'Europe de l'Est. Pour ce secteur, également en pleine croissance, Moulay Hafid Elalamy nourrit aussi une ambition forte : attirer 100 nouveaux opérateurs d'ici à 2020, porter le taux d'intégration à 35 % au lieu de 18 % actuellement, créer quelque 23 000 nouveaux emplois et augmenter les exportations à 1,5 milliard d'euros. Le tout grâce au déploiement des « écosystèmes productifs », clé de voûte de sa stratégie d'accélération industrielle.
Un secteur tertiaire en expansion
Le secteur tertiaire (58 % du PIB), tant par le tourisme que par l'offshoring, apporte aussi une contribution capitale à l'économie marocaine, ainsi que les transferts financiers des Marocains résidant à l'étranger (MRE), dont la contribution en 2014 a crû de 5 % à 29,1 milliards de dirhams (2,71 Mds d'euros).
CasaNearShore est le pôle majeur de l'offshoring marocain (55 000 emplois) et de l'Afrique du Nord, ce qui a valu au Maroc d'être élu en 2012 « meilleure destination » par les donneurs d'ordres de l'Association européenne de l'offshoring (EOA). Le tourisme, malgré un contexte sécuritaire régional parfois altéré, a réussi à progresser encore en 2014 : 10,3 millions de voyageurs ont visité le royaume, soit + 2,4 % par rapport à 2013, tandis que les recettes se sont élevées à 5,45 milliards d'euros (+ 2,9 %), indique l'Office national marocain du tourisme (ONMT). Et la marge de progression est encore importante, au regard des grands projets en cours - notamment le terminal de croisière du futur Wessal Casablanca Port, dont les travaux ont commencé en mars, et qui pourra accueillir jusqu'à 450 000 croisiéristes par an - et du fait que le Maroc dispose d'un riche patrimoine culturel à valoriser, étant le pays africain qui abrite le plus de sites classés par l'Unesco.
La Royal Air Maroc (la RAM, qui est d'ailleurs la marque la plus connue du continent africain par les journalistes de la presse économique mondiale, selon un récent sondage de l'agence parisienne Rumeur publique) a contribué à l'envol du tourisme : elle ouvre régulièrement de nouvelles lignes, et a encore battu cet été son record de trafic durant le week-end du 1er août, avec un peu plus de 55 000 passagers transportés sur 418 vols. Avec ses dessertes en hausse de 16 % sur 2013, la compagnie est devenue l'un des leaders des liaisons euroafricaines.
La montée en gamme des infrastructures
Le Maroc est 1er en Afrique du Nord et 3e à l'échelle du continent pour l'équipement en infrastructures, selon un récent classement FMI. Concernant les transports, et en attendant le premier TGV d'Afrique qui reliera Casablanca-Rabat à Tanger en 2018 (près de 700 millions d'euros, dont 364 M€ pour le TGV sont investis en 2015 pour les chemins de fer marocains, classés premier réseau d'Afrique), tous les regards se tournent vers l'exceptionnel succès du nouveau port Tanger Med. Jouxtant la zone franche industrielle (650 entreprises, 50 000 empois) où s'épanouit l'industrie automobile, il ne cesse de dépasser ses objectifs depuis son inauguration en 2007, enregistrant encore à fin juin 2015 un trafic en croissance de 4 % par rapport au premier semestre 2014, selon l'autorité portuaire (TMPA). Tanger Med vient d'être classé cinquième port de Méditerranée (et 49e mondial), renforçant ainsi concrètement le positionnement du Maroc comme un carrefour dans le commerce maritime.
Et ce n'est pas fini : alors que l'extension Tanger Med II est financée et déjà en chantier, c'est maintenant sur la côte atlantique, à Kénitra (47 km au nord de la capitale Rabat) qu'une deuxième zone franche portuaire est projetée. Kénitra Atlantique, qui sera reliée à la LGV Casablanca-Rabat-Tanger, est le site choisi par PSA-Peugeot Citroën pour y implanter une usine (un investissement de quelque 557 millions d'euros, à Ameur Seflia) d'une capacité de 200 000 véhicules par an, à partir de 2020.
Outre le portuaire avec Tanger Med, Tanger Med II et Kénitra Atlantique, et le ferroviaire avec le TGV, le royaume renforce aussi ses infrastructures aéroportuaires. Ainsi, l'Office national des aéroports (ONDA) a-t-il projeté 360 millions d'euros d'investissements en 2015. La sûreté et la sécurité des aérodromes se sont vues allouer la plus grande part des ressources, tandis que près de la moitié est affectée à la modernisation de l'aéroport de Casablanca, qui cumule la moitié du trafic marocain.
Côté services financiers, il faut noter la montée en puissance de Casablanca Finance City (CFC), qui participe au « Cluster Finance » AfricaFrance-Paris Europlace, et affirme la vocation de la capitale économique du Maroc à devenir la porte d'entrée financière privilégiée de toute l'Afrique de l'Ouest et subsaharienne (lire page 7).
Un pays qui inspire confiance
Côté conjoncture, de nombreux indicateurs sont au vert : la banque centrale marocaine Bank al-Maghrib (BAM) prévoit une croissance de l'économie de 5 % en 2015, le double de l'an dernier, et le FMI en prévoit autant pour 2016. Au cours du premier semestre 2015, les flux d'IDE ont bondi de 19,6 % à 1,212 milliard d'euros, le déficit commercial s'est allégé, le chômage enregistre une baisse au second trimestre 2015, passant à 8,7 % contre de 9,3 % au T2 2014 (étant certes entendu que ce chiffre ne renvoie qu'à la partie formelle de l'économie), et le taux d'investissement est très élevé, à 32 % du PIB (estimation de la Banque africaine de développement).
De même, les réserves du Maroc en devises s'élevaient à 18,24 Mds euros au 24 juillet, en hausse de 15 % sur un an, tandis que le déficit budgétaire a été ramené à 4,9 points de PIB en 2014 (contre 5,4 % en 2013), en ligne avec l'objectif gouvernemental de le ramener à 3,5 % du PIB d'ici à 2016. Par ailleurs, la dette publique marocaine s'est stabilisée fin 2014 à 66,4 %, la dette extérieure représentant quant à elle 30,4 % du PIB. Malgré des difficultés réelles (voir l'encadré ci-dessous), tous ces éléments contribuent à positiver l'image du Maroc, qui ne cesse d'ailleurs d'engranger les satisfecit de la part des institutions financières internationales, comme le FMI, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale (BM) et la Banque européenne d'investissement (BEI).
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Il y a quinze ans à peine, personne, à l'exception de la Chine, ne s'intéressait à l'Afrique. Mais, en quelques années, tout a changé. Aujourd'hui (lire notre dossier « 2020/2050 - Trente glorieuses pour l'Afrique ? » dans La Tribune n° 129 du 24 avril 2015), l'afro-optimisme tient le haut du pavé, le continent africain paraissant à beaucoup d'opérateurs économiques le seul capable de porter la relève de la croissance mondiale. Un potentiel que la Chine a perçu la première, depuis une quinzaine d'années, avant que bien d'autres pays, comme la France avec la création de la Fondation AfricaFrance en 2013 (cf. La Tribune n° 129), ne le (re)découvrent à leur tour.
Le Maroc participe de ce mouvement géoéconomique mondial. Après avoir pendant trente ans regardé essentiellement du côté européen, il développe depuis quelques années une stratégie et une diplomatie économiques offensives (lire page 5), visant à se positionner en plateforme d'entrée vers l'Afrique, particulièrement de l'Ouest et centrale. Mais le royaume alaouite a-t-il les moyens de son ambition, alors même que ses échanges avec le continent noir, il est vrai en forte hausse (+13 % en 2014), ne représentent tout de même que 6,4 % du total de son commerce international ? De nombreux indicateurs tendent à faire penser qu'il pourrait réussir son pari...
Une double révolution industrielle en marche
La montée en puissance économique du royaume alaouite est en effet attestée par ses performances économiques, ses grands projets structurants achevés ou en cours, ainsi que par l'amélioration de ses classements internationaux et la bonne tendance d'ensemble des indicateurs conjoncturels.
Certains secteurs - l'automobile, l'aéronautique, les transports, l'offshoring, les télécoms, la bancassurance... - enregistrent des performances remarquables, alors que certaines activités étaient naguère encore inexistantes. C'est le cas de l'industrie automobile. Amorcée début 2012 avec l'implantation sur la zone franche de Tanger-Med de l'usine Renault - la plus importante d'Afrique, sur 350 hectares, avec 1,1 milliard d'euros investis et 7 000 employés à ce jour -, l'industrie automobile est devenue en trois ans le premier poste d'exportation du Maroc, détrônant les traditionnels phosphates. « Avec des exportations qui ont atteint 1,81 milliard d'euros en 2014, soit une augmentation de 52,7 % par rapport à 2013, le Maroc s'est hissé au 1er rang des pays exportateurs de produits automobiles dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient », relevait récemment Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l'Industrie (27,3 % du PIB). C'est aussi un secteur pour lequel le ministre nourrit de grandes ambitions : porter le taux d'intégration locale de 45 % actuellement à 65 % et créer 90 000 emplois nets d'ici à 2020, essentiellement par le déploiement des « écosystèmes productifs » (câblage, habitacles, batteries, emboutissage...), ainsi qu'il l'a annoncé en avril 2014, avec son plan d'accélération industrielle.
L'industrie aéronautique, installée surtout autour de Casablanca, n'est pas en reste. Avec une centaine d'opérateurs, dont les plus grands du secteur - Airbus, Bombardier, Safran, Thales, Boeing, Nexans, EADS, Creuzet, Snecma, Daher, Matis, Zodiac Aerospace, LPS Aero... -, elle génère aujourd'hui quelque 10 000 emplois et 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires. L'acte fondateur de cette jeune industrie se situe en l'an 2000, avec la création d'une première coentreprise entre Safran et Royal Air Maroc. Quinze années auront donc suffi pour en faire un secteur d'activités dont la performance, pour l'entretien et la sous-traitance, est reconnue par les professionnels meilleure que celle de l'Europe de l'Est. Pour ce secteur, également en pleine croissance, Moulay Hafid Elalamy nourrit aussi une ambition forte : attirer 100 nouveaux opérateurs d'ici à 2020, porter le taux d'intégration à 35 % au lieu de 18 % actuellement, créer quelque 23 000 nouveaux emplois et augmenter les exportations à 1,5 milliard d'euros. Le tout grâce au déploiement des « écosystèmes productifs », clé de voûte de sa stratégie d'accélération industrielle.
Un secteur tertiaire en expansion
Le secteur tertiaire (58 % du PIB), tant par le tourisme que par l'offshoring, apporte aussi une contribution capitale à l'économie marocaine, ainsi que les transferts financiers des Marocains résidant à l'étranger (MRE), dont la contribution en 2014 a crû de 5 % à 29,1 milliards de dirhams (2,71 Mds d'euros).
CasaNearShore est le pôle majeur de l'offshoring marocain (55 000 emplois) et de l'Afrique du Nord, ce qui a valu au Maroc d'être élu en 2012 « meilleure destination » par les donneurs d'ordres de l'Association européenne de l'offshoring (EOA). Le tourisme, malgré un contexte sécuritaire régional parfois altéré, a réussi à progresser encore en 2014 : 10,3 millions de voyageurs ont visité le royaume, soit + 2,4 % par rapport à 2013, tandis que les recettes se sont élevées à 5,45 milliards d'euros (+ 2,9 %), indique l'Office national marocain du tourisme (ONMT). Et la marge de progression est encore importante, au regard des grands projets en cours - notamment le terminal de croisière du futur Wessal Casablanca Port, dont les travaux ont commencé en mars, et qui pourra accueillir jusqu'à 450 000 croisiéristes par an - et du fait que le Maroc dispose d'un riche patrimoine culturel à valoriser, étant le pays africain qui abrite le plus de sites classés par l'Unesco.
La Royal Air Maroc (la RAM, qui est d'ailleurs la marque la plus connue du continent africain par les journalistes de la presse économique mondiale, selon un récent sondage de l'agence parisienne Rumeur publique) a contribué à l'envol du tourisme : elle ouvre régulièrement de nouvelles lignes, et a encore battu cet été son record de trafic durant le week-end du 1er août, avec un peu plus de 55 000 passagers transportés sur 418 vols. Avec ses dessertes en hausse de 16 % sur 2013, la compagnie est devenue l'un des leaders des liaisons euroafricaines.
La montée en gamme des infrastructures
Le Maroc est 1er en Afrique du Nord et 3e à l'échelle du continent pour l'équipement en infrastructures, selon un récent classement FMI. Concernant les transports, et en attendant le premier TGV d'Afrique qui reliera Casablanca-Rabat à Tanger en 2018 (près de 700 millions d'euros, dont 364 M€ pour le TGV sont investis en 2015 pour les chemins de fer marocains, classés premier réseau d'Afrique), tous les regards se tournent vers l'exceptionnel succès du nouveau port Tanger Med. Jouxtant la zone franche industrielle (650 entreprises, 50 000 empois) où s'épanouit l'industrie automobile, il ne cesse de dépasser ses objectifs depuis son inauguration en 2007, enregistrant encore à fin juin 2015 un trafic en croissance de 4 % par rapport au premier semestre 2014, selon l'autorité portuaire (TMPA). Tanger Med vient d'être classé cinquième port de Méditerranée (et 49e mondial), renforçant ainsi concrètement le positionnement du Maroc comme un carrefour dans le commerce maritime.
Et ce n'est pas fini : alors que l'extension Tanger Med II est financée et déjà en chantier, c'est maintenant sur la côte atlantique, à Kénitra (47 km au nord de la capitale Rabat) qu'une deuxième zone franche portuaire est projetée. Kénitra Atlantique, qui sera reliée à la LGV Casablanca-Rabat-Tanger, est le site choisi par PSA-Peugeot Citroën pour y implanter une usine (un investissement de quelque 557 millions d'euros, à Ameur Seflia) d'une capacité de 200 000 véhicules par an, à partir de 2020.
Outre le portuaire avec Tanger Med, Tanger Med II et Kénitra Atlantique, et le ferroviaire avec le TGV, le royaume renforce aussi ses infrastructures aéroportuaires. Ainsi, l'Office national des aéroports (ONDA) a-t-il projeté 360 millions d'euros d'investissements en 2015. La sûreté et la sécurité des aérodromes se sont vues allouer la plus grande part des ressources, tandis que près de la moitié est affectée à la modernisation de l'aéroport de Casablanca, qui cumule la moitié du trafic marocain.
Côté services financiers, il faut noter la montée en puissance de Casablanca Finance City (CFC), qui participe au « Cluster Finance » AfricaFrance-Paris Europlace, et affirme la vocation de la capitale économique du Maroc à devenir la porte d'entrée financière privilégiée de toute l'Afrique de l'Ouest et subsaharienne (lire page 7).
Un pays qui inspire confiance
Côté conjoncture, de nombreux indicateurs sont au vert : la banque centrale marocaine Bank al-Maghrib (BAM) prévoit une croissance de l'économie de 5 % en 2015, le double de l'an dernier, et le FMI en prévoit autant pour 2016. Au cours du premier semestre 2015, les flux d'IDE ont bondi de 19,6 % à 1,212 milliard d'euros, le déficit commercial s'est allégé, le chômage enregistre une baisse au second trimestre 2015, passant à 8,7 % contre de 9,3 % au T2 2014 (étant certes entendu que ce chiffre ne renvoie qu'à la partie formelle de l'économie), et le taux d'investissement est très élevé, à 32 % du PIB (estimation de la Banque africaine de développement).
De même, les réserves du Maroc en devises s'élevaient à 18,24 Mds euros au 24 juillet, en hausse de 15 % sur un an, tandis que le déficit budgétaire a été ramené à 4,9 points de PIB en 2014 (contre 5,4 % en 2013), en ligne avec l'objectif gouvernemental de le ramener à 3,5 % du PIB d'ici à 2016. Par ailleurs, la dette publique marocaine s'est stabilisée fin 2014 à 66,4 %, la dette extérieure représentant quant à elle 30,4 % du PIB. Malgré des difficultés réelles (voir l'encadré ci-dessous), tous ces éléments contribuent à positiver l'image du Maroc, qui ne cesse d'ailleurs d'engranger les satisfecit de la part des institutions financières internationales, comme le FMI, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale (BM) et la Banque européenne d'investissement (BEI).
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