Levisys
Avec son volant d'inertie, développé en partenariat avec Airbus Industries, la start-up champenoise permet de stocker l'électricité produite par l'énergie solaire et éolienne. Et de répondre à un enjeu crucial pour la transition énergétique.
Pour pallier l'intermittence des énergies solaire et éolienne, le stockage de l'électricité apparaît comme l'enjeu technologique majeur de la transition énergétique. Dans l'Aube, une start-up de Champagne-Ardenne, Levisys, développe une solution pour lisser la production des énergies renouvelables. Le principe de son volant d'inertie est vieux comme l'invention de la roue. Un objet massif en rotation, comme un tour de potier, va accumuler de l'énergie cinétique que l'on peut convertir en une force. Moins il y aura de frottements plus la force à disposition sera importante et durable.
Créée en 2004 par deux physiciens, Michel Saint-Mleux et Pierre Fessler, la jeune pousse installée depuis 2013 dans la technopole de l'Aube, près de Troyes, a mis au point son volant d'inertie en carbone maintenu en lévitation magnétique, dans un conteneur à vide, limitant au maximum la déperdition d'énergie. Le volant en forme de cylindre, développé en partenariat avec Airbus Industries, est mis en mouvement par un moteur électrique pour atteindre en quelques minutes 14 000 tours/minute pour une puissance de dix kilowatts avec un rendement optimal de 98%, selon ses concepteurs. L'énergie cinétique accumulée va pouvoir être restituée à volonté en électricité en freinant le volant qui alimentera alors un générateur électrique.
"En cas de diminution du vent ou de la lumière solaire due à un nuage par exemple, le volant va prendre presque instantanément le relais des éoliennes ou des panneaux solaires pour lisser la production et maintenir la bonne tension", explique Pierre Fessler, ancien chercheur au CNRS et au CERN.
Depuis début novembre, Cofely Ineo (filiale d'Engie) pilote un réseau électrique intelligent ("smart grid") dans une zone d'activité économique à Toulouse, entièrement alimentée par des énergies renouvelables. Une centrale photovoltaïque et un parc éolien vont être régulés par dix volants d'inertie Levisys (100 kw/h) et des batteries lithium-ion qui stockent le surplus de production.
Diminuer les contraintes environnementales
"La transition énergétique passe par la mise en place de systèmes de production et de stockage multiples et complémentaires. La batterie est un moyen efficace mais le volant d'inertie est plus écologique et plus durable", affirme le physicien qui promet pour son système 500.000 cycles sans maintenance, soit 20 ans d'utilisation. "Pour la production d'électricité de nuit, d'autres moyens comme l'hydraulique sont mieux adaptés, le volant d'inertie est avant tout un régulateur", précise-t-il.
Soutenue par le Conseil général de l'Aube et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise d'énergie (Ademe), la société Levisys, qui a mobilisé 14,6 millions d'euros, construit une usine de 4.000 m2 à Rosières-près-Troyes pour son projet "Flyprod", avec une trentaine d'emplois à la clé. Une centaine de volants d'inertie par an devrait sortir des ateliers de production à partir de l'été 2016 . "Aujourd'hui la régulation du réseau électrique est assurée par des moyens de production. Nous parions à court terme sur la généralisation du stockage, ce qui permettrait de libérer de la production et de diminuer les contraintes environnementales", estime Pierre Fessler.
Toujours dans le département de l'Aube, Électricité Réseaux Distribution France (ERDF) expérimente depuis juin dernier, dans une ferme éolienne au sud de Troyes, le plus gros centre de stockage par batteries de France. Baptisé "Venteea" pour "Voir l'énergie naturelle transformer l'exploitation de l'électricité dans l'Aube", le démonstrateur est composé de deux conteneurs de batteries lithium-ion de 2 mégawatts pilotés par ordinateur, capables de dispenser 1,3 mégawatt par heure auprès de 3.000 clients répartis autour du site. Selon les objectifs du projet de loi sur la transition énergétique, la part des énergies renouvelables dans la consommation française devrait atteindre 32% à l'horizon 2050
lexpress.fr
Avec son volant d'inertie, développé en partenariat avec Airbus Industries, la start-up champenoise permet de stocker l'électricité produite par l'énergie solaire et éolienne. Et de répondre à un enjeu crucial pour la transition énergétique.
Pour pallier l'intermittence des énergies solaire et éolienne, le stockage de l'électricité apparaît comme l'enjeu technologique majeur de la transition énergétique. Dans l'Aube, une start-up de Champagne-Ardenne, Levisys, développe une solution pour lisser la production des énergies renouvelables. Le principe de son volant d'inertie est vieux comme l'invention de la roue. Un objet massif en rotation, comme un tour de potier, va accumuler de l'énergie cinétique que l'on peut convertir en une force. Moins il y aura de frottements plus la force à disposition sera importante et durable.
Créée en 2004 par deux physiciens, Michel Saint-Mleux et Pierre Fessler, la jeune pousse installée depuis 2013 dans la technopole de l'Aube, près de Troyes, a mis au point son volant d'inertie en carbone maintenu en lévitation magnétique, dans un conteneur à vide, limitant au maximum la déperdition d'énergie. Le volant en forme de cylindre, développé en partenariat avec Airbus Industries, est mis en mouvement par un moteur électrique pour atteindre en quelques minutes 14 000 tours/minute pour une puissance de dix kilowatts avec un rendement optimal de 98%, selon ses concepteurs. L'énergie cinétique accumulée va pouvoir être restituée à volonté en électricité en freinant le volant qui alimentera alors un générateur électrique.
"En cas de diminution du vent ou de la lumière solaire due à un nuage par exemple, le volant va prendre presque instantanément le relais des éoliennes ou des panneaux solaires pour lisser la production et maintenir la bonne tension", explique Pierre Fessler, ancien chercheur au CNRS et au CERN.
Depuis début novembre, Cofely Ineo (filiale d'Engie) pilote un réseau électrique intelligent ("smart grid") dans une zone d'activité économique à Toulouse, entièrement alimentée par des énergies renouvelables. Une centrale photovoltaïque et un parc éolien vont être régulés par dix volants d'inertie Levisys (100 kw/h) et des batteries lithium-ion qui stockent le surplus de production.
Diminuer les contraintes environnementales
"La transition énergétique passe par la mise en place de systèmes de production et de stockage multiples et complémentaires. La batterie est un moyen efficace mais le volant d'inertie est plus écologique et plus durable", affirme le physicien qui promet pour son système 500.000 cycles sans maintenance, soit 20 ans d'utilisation. "Pour la production d'électricité de nuit, d'autres moyens comme l'hydraulique sont mieux adaptés, le volant d'inertie est avant tout un régulateur", précise-t-il.
Soutenue par le Conseil général de l'Aube et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise d'énergie (Ademe), la société Levisys, qui a mobilisé 14,6 millions d'euros, construit une usine de 4.000 m2 à Rosières-près-Troyes pour son projet "Flyprod", avec une trentaine d'emplois à la clé. Une centaine de volants d'inertie par an devrait sortir des ateliers de production à partir de l'été 2016 . "Aujourd'hui la régulation du réseau électrique est assurée par des moyens de production. Nous parions à court terme sur la généralisation du stockage, ce qui permettrait de libérer de la production et de diminuer les contraintes environnementales", estime Pierre Fessler.
Toujours dans le département de l'Aube, Électricité Réseaux Distribution France (ERDF) expérimente depuis juin dernier, dans une ferme éolienne au sud de Troyes, le plus gros centre de stockage par batteries de France. Baptisé "Venteea" pour "Voir l'énergie naturelle transformer l'exploitation de l'électricité dans l'Aube", le démonstrateur est composé de deux conteneurs de batteries lithium-ion de 2 mégawatts pilotés par ordinateur, capables de dispenser 1,3 mégawatt par heure auprès de 3.000 clients répartis autour du site. Selon les objectifs du projet de loi sur la transition énergétique, la part des énergies renouvelables dans la consommation française devrait atteindre 32% à l'horizon 2050
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