Le PMI manufacturier vient de tomber sous la barre des 50, en dépit du programme « Make in India ». Plutôt bien perçu à l’étranger, Narendra Modi est toujours bloqué dans sa politique réformatrice.
Narendra Modi a beau avoir fait de la réindustrialisation de l’Inde l’un des axes de son mandat de Premier ministre pour soutenir la croissance, le mouvement n’est pas encore solidement enclenché. Selon l’indice PMI de Markit, l’activité manufacturière, en décembre, a ralenti à 49,1 après 50,3 en novembre. C’est la première fois en 26 mois que l’indice repasse sous la barre des 50, signe qu’à ce niveau, l’activité se contracte. Le mois de décembre a été marqué par la baisse de la production de composants (46,8 en décembre après 50,5 en novembre), une tendance qui a été accentuée, durant cette période par les inondations qui ont entraîné la fermeture de nombre d’usines autour de la très industrielle Chennai, dans le Tamil Nadu. Mais ces intempéries ne peuvent occulter, à elles seules, une tendance de fond, plus préoccupante. Sur un an, la production industrielle s’est contractée de 0,5 %.
Infrastructures
Au pouvoir depuis 2014, le Premier ministre a d’abord cherché à orienter les investissements vers les infrastructures (ports, routes) tout en assouplissant les règles de fonctionnement de l’Etat. La légendaire bureaucratie indienne demeure un des points de paralysie du pays même si, depuis l’arrivée de Modi, des efforts ont été faits : des formulaires administratifs ont été mis en ligne, certains secteurs de l’économie ont été ouverts aux investisseurs étrangers. Mais le pays est encore loin du compte.
A son crédit, Narendra Modi est plutôt bien perçu par les milieux d’affaires étrangers qui saluent sa réelle volonté de faire évoluer le pays. Pourtant, les non-résidents hésitent encore à venir y investir malgré la campagne « Make in India » lancée fin 2014, qui n’a pas encore porté ses fruits.
« Fabriquez en Inde »
A partir d’un slogan simple «Venez faire fabriquer vos produits en Inde, vendez-les où vous voulez mais fabriquez en Inde », le Premier ministre veut séduire les investisseurs et faire remonter la part de l’industrie manufacturière dans le PIB, de 16 % actuellement à 25 % en 2022, tout en créant 100 millions d’emplois. Le programme est ambitieux.
A condition que la situation politique n’en freine pas sa réalisation comme c’est le cas aujourd’hui. Narendra Modi, et c’est là en revanche son point négatif, est bloqué dans sa démarche réformatrice. Son parti a subi deux lourdes défaites, aux élections de Delhi et dans l’Etat du Bihar, qui le laissent minoritaire au Parlement. Lequel a toute latitude pour bloquer les réformes en préparation.
Les investisseurs étrangers attendent ainsi des précisions sur l’acquisition de terrains et sur des mesures de simplification fiscale. La TVA que Modi veut instituer au niveau national est également en panne. Or, faute de recettes fiscales nouvelles, le budget en préparation ne peut définir de priorités de développement. Le précédent budget avait mis l’accent sur l’investissement industriel et notamment sur la création d’usines.
Michel De Grandi
Narendra Modi a beau avoir fait de la réindustrialisation de l’Inde l’un des axes de son mandat de Premier ministre pour soutenir la croissance, le mouvement n’est pas encore solidement enclenché. Selon l’indice PMI de Markit, l’activité manufacturière, en décembre, a ralenti à 49,1 après 50,3 en novembre. C’est la première fois en 26 mois que l’indice repasse sous la barre des 50, signe qu’à ce niveau, l’activité se contracte. Le mois de décembre a été marqué par la baisse de la production de composants (46,8 en décembre après 50,5 en novembre), une tendance qui a été accentuée, durant cette période par les inondations qui ont entraîné la fermeture de nombre d’usines autour de la très industrielle Chennai, dans le Tamil Nadu. Mais ces intempéries ne peuvent occulter, à elles seules, une tendance de fond, plus préoccupante. Sur un an, la production industrielle s’est contractée de 0,5 %.
Infrastructures
Au pouvoir depuis 2014, le Premier ministre a d’abord cherché à orienter les investissements vers les infrastructures (ports, routes) tout en assouplissant les règles de fonctionnement de l’Etat. La légendaire bureaucratie indienne demeure un des points de paralysie du pays même si, depuis l’arrivée de Modi, des efforts ont été faits : des formulaires administratifs ont été mis en ligne, certains secteurs de l’économie ont été ouverts aux investisseurs étrangers. Mais le pays est encore loin du compte.
A son crédit, Narendra Modi est plutôt bien perçu par les milieux d’affaires étrangers qui saluent sa réelle volonté de faire évoluer le pays. Pourtant, les non-résidents hésitent encore à venir y investir malgré la campagne « Make in India » lancée fin 2014, qui n’a pas encore porté ses fruits.
« Fabriquez en Inde »
A partir d’un slogan simple «Venez faire fabriquer vos produits en Inde, vendez-les où vous voulez mais fabriquez en Inde », le Premier ministre veut séduire les investisseurs et faire remonter la part de l’industrie manufacturière dans le PIB, de 16 % actuellement à 25 % en 2022, tout en créant 100 millions d’emplois. Le programme est ambitieux.
A condition que la situation politique n’en freine pas sa réalisation comme c’est le cas aujourd’hui. Narendra Modi, et c’est là en revanche son point négatif, est bloqué dans sa démarche réformatrice. Son parti a subi deux lourdes défaites, aux élections de Delhi et dans l’Etat du Bihar, qui le laissent minoritaire au Parlement. Lequel a toute latitude pour bloquer les réformes en préparation.
Les investisseurs étrangers attendent ainsi des précisions sur l’acquisition de terrains et sur des mesures de simplification fiscale. La TVA que Modi veut instituer au niveau national est également en panne. Or, faute de recettes fiscales nouvelles, le budget en préparation ne peut définir de priorités de développement. Le précédent budget avait mis l’accent sur l’investissement industriel et notamment sur la création d’usines.
Michel De Grandi
