e nouveau directeur général de Renault Maroc, Marc Nassif expose pour L'Usine Nouvelle les projets du constructeur après la signature d'un contrat avec l'Etat marocain pour la création d'un écosystème avec ses fournisseurs dans le royaume et une cible de 65% de sourcing local contre environ 40% aujourd'hui. Soit 50 000 emplois. Un projet qui doit nécessite 900 millions d'euros d'investissement d'ici à 2023. Il fait le point sur la chaîne d'approvisionnement, les projets d'embauches à Tanger, la Kwid ou encore le maintien de l'usine Somaca de Casablanca. Le 8 avril, Marc Nassif, directeur général de Renault Maroc et Bernard Cambier, directeur de la zone EMAE ont signé avec l'Etat marocain, et devant le roi, la création d'un "écosystème Renault" au Maroc. Le groupe doit y développer fortement sa présence en terme de sourcing local notamment, quatre ans après l'implantation de son usine géante à Tanger pour 1.1 milliard d'euros. A savoir atteindre 65% de taux d'intégration. Un projet qui nécessitera 900 millions d'investissement pour Renault et ses fournisseurs et doit créer 50 000 emplois.
L'Usine Nouvelle a rencontré Marc Nassif à l'occasion du salon de la sous-traitance automobile qui s'est déroulé à Tanger du 20 au 22 avril. Cet ancien patron de Renault Inde arrivé au Maroc depuis deux mois, dévoile tout ou presque des projets du constructeur, de la montée en puissance de sa chaîne d'approvisionnement au maintien du site Somaca de Casablanca en passant par l'accroissement attendue de la production à Tanger. En 2015, Renault a produit 288 053 voitures (soit +26%) au Maroc dont 229 025 véhicules à Tanger et le reste à la Somaca.
L'Usine Nouvelle : A Tanger, qu’est-ce qui change avec l’accord du 8 avril et cet "Ecosystème Renault"?
Marc Nassif. Sur le site de Tanger, nous n'avions pas d'engagement de taux d'intégration locale. Le deal conclu par Carlos Ghosn était fait comme ça. Déjà, il fallait alors de l'audace pour Renault de créer en 2012 un site dans le nord du Maroc, pour faire confiance à l'Etat marocain qui devait mettre en place les infrastructures de TangerMed, développer ses parcs industriels et aussi le dispositif de formation et d'accompagnement. Mais nous avions cette vision commune. Nous y sommes allés, le groupe a bien fait.
Et maintenant donc ?
Nous reprenons un bail, en disant: allons au-delà. L'engagement est mutuel. Il est simple. Il tient en deux chiffres : en 2023, 65% d'intégration locale à Renault Tanger et à minima, 1,5 milliard d'euros sourcés au Maroc, pour les sites du Maroc ou hors du Maroc. L'accord prévoit 20 milliards de dirhams (1,8 milliard d’euros) mais la cible pour nous est à deux milliards d'euros.
Qu'entendez exactement par taux d'intégration, car selon nos informations la motorisation est déduite du calcul ?
Renault a, il est vrai, décidé d’exclure la motorisation de sa réflexion au Maroc et pour une raison simple, nous avons une base industrielle forte en Espagne en ce domaine. Nous n’allons donc pas intégrer le "powertrain" ici. Nous avons une grosse usine de boites de vitesse à Séville. Quel sens cela aurait-il de réinvestir de façon cosmétique au Maroc. Quant aux moteurs, il y a Valladolid, une énorme base industrielle sans parler de Cléon.
Renault n'a pas besoin de ça pour être performant. Nous préférons mettre notre énergie et notre argent sur ce qui peut être développé en profondeur dans des technologies qui n'existent pas ici.
Exemple ?
Nous voulons sourcer ici des disques de frein. Non seulement pour le Maroc mais pour nos usines espagnoles, roumaines ou autres.
L'Usine Nouvelle a rencontré Marc Nassif à l'occasion du salon de la sous-traitance automobile qui s'est déroulé à Tanger du 20 au 22 avril. Cet ancien patron de Renault Inde arrivé au Maroc depuis deux mois, dévoile tout ou presque des projets du constructeur, de la montée en puissance de sa chaîne d'approvisionnement au maintien du site Somaca de Casablanca en passant par l'accroissement attendue de la production à Tanger. En 2015, Renault a produit 288 053 voitures (soit +26%) au Maroc dont 229 025 véhicules à Tanger et le reste à la Somaca.
L'Usine Nouvelle : A Tanger, qu’est-ce qui change avec l’accord du 8 avril et cet "Ecosystème Renault"?
Marc Nassif. Sur le site de Tanger, nous n'avions pas d'engagement de taux d'intégration locale. Le deal conclu par Carlos Ghosn était fait comme ça. Déjà, il fallait alors de l'audace pour Renault de créer en 2012 un site dans le nord du Maroc, pour faire confiance à l'Etat marocain qui devait mettre en place les infrastructures de TangerMed, développer ses parcs industriels et aussi le dispositif de formation et d'accompagnement. Mais nous avions cette vision commune. Nous y sommes allés, le groupe a bien fait.
Et maintenant donc ?
Nous reprenons un bail, en disant: allons au-delà. L'engagement est mutuel. Il est simple. Il tient en deux chiffres : en 2023, 65% d'intégration locale à Renault Tanger et à minima, 1,5 milliard d'euros sourcés au Maroc, pour les sites du Maroc ou hors du Maroc. L'accord prévoit 20 milliards de dirhams (1,8 milliard d’euros) mais la cible pour nous est à deux milliards d'euros.
Qu'entendez exactement par taux d'intégration, car selon nos informations la motorisation est déduite du calcul ?
Renault a, il est vrai, décidé d’exclure la motorisation de sa réflexion au Maroc et pour une raison simple, nous avons une base industrielle forte en Espagne en ce domaine. Nous n’allons donc pas intégrer le "powertrain" ici. Nous avons une grosse usine de boites de vitesse à Séville. Quel sens cela aurait-il de réinvestir de façon cosmétique au Maroc. Quant aux moteurs, il y a Valladolid, une énorme base industrielle sans parler de Cléon.
Renault n'a pas besoin de ça pour être performant. Nous préférons mettre notre énergie et notre argent sur ce qui peut être développé en profondeur dans des technologies qui n'existent pas ici.
Exemple ?
Nous voulons sourcer ici des disques de frein. Non seulement pour le Maroc mais pour nos usines espagnoles, roumaines ou autres.
Commentaire