ANNE FEITZ
Le ministre de l'Energie algérien a multiplié les rencontres avec les acteurs clefs de l'accord, Opep et non-Opep.
Noureddine Boutarfa, ministre algérien de l'Energie, n'aura pas ménagé ses efforts pour parvenir à un accord ce 30 novembre à Vienne. En début de semaine, il était encore à Moscou, avec son homologue vénézuelien, Eulogia del Pino, pour tenter de convaincre la Russie de réduire sa production. Il s'était précédemment rendu à Téhéran, après Istanbul, Doha, Paris... ayant multiplié les rencontres avec tous les acteurs influents. « L'Algérie a énormément travaillé sur cet accord, et le ministre y a consacré une partie substantielle de son temps, depuis des mois, avec un certain succès. Un accord à Vienne sera aussi un succès pour l'Algérie », indiquait aux « Echos » Francis Perrin, président de Stratégies et Politiques Energétiques, à la veille de l'accord. Noureddine Boutarfa avait déjà joué un rôle important dans l'accord surprise obtenu à Alger, le 28 septembre. « Après l'échec cuisant de Doha en avril dernier, après quatre réunions de l'Opep sans aucune décision, ce n'est pas rien que d'avoir réussi à réconcilier les positions de pays antagonistes comme l'Arabie saoudite et l'Iran », poursuit l'expert.
Nommé ministre de l'Energie en juin 2016 à l'occasion du dernier remaniement ministériel, ce fin diplomate était jusque-là PDG du groupe algérien Sonelgaz, opérateur historique de l'électricité dans le pays. S'il avait jusqu'à présent peu d'expérience dans les questions pétrolières, il avait présidé de nombreuses instances internationales dans l'énergie (le comité algérien du Conseil mondial de l'énergie, le Comité de liaison des électriciens de la Méditerranée, l'Association des gestionnaires méditerranéens des réseaux de transport d'électricité, etc.). « A l'Opep, il a su prêcher inlassablement sur l'importance d'un accord pour l'intérêt commun, mais aussi pour chacun des pays membres, faisant preuve d'indéniables qualités de négociateur », souligne Francis Perrin. Et c'est tout naturellement que la présidence du Comité technique de haut niveau, mis en place après l'accord d'Alger pour définir les mécanismes de réduction des productions, lui a été confiée.
La position de l'Algérie, qui entretient des relations politiques apaisées avec les autres membres du cartel, a aussi rendu possible ce rôle de médiation. L'enjeu pour le pays est immense. Une remontée des cours du baril est vitale. Alors que le pétrole et le gaz génèrent 95 % des entrées de devise et les deux tiers de ses recettes fiscales, son déficit commercial s'est encore creusé à 15,8 milliards de dollars en octobre. Et l'austérité qui s'annonce commence à menacer la paix sociale.
A. F., Les Echos
Le ministre de l'Energie algérien a multiplié les rencontres avec les acteurs clefs de l'accord, Opep et non-Opep.
Noureddine Boutarfa, ministre algérien de l'Energie, n'aura pas ménagé ses efforts pour parvenir à un accord ce 30 novembre à Vienne. En début de semaine, il était encore à Moscou, avec son homologue vénézuelien, Eulogia del Pino, pour tenter de convaincre la Russie de réduire sa production. Il s'était précédemment rendu à Téhéran, après Istanbul, Doha, Paris... ayant multiplié les rencontres avec tous les acteurs influents. « L'Algérie a énormément travaillé sur cet accord, et le ministre y a consacré une partie substantielle de son temps, depuis des mois, avec un certain succès. Un accord à Vienne sera aussi un succès pour l'Algérie », indiquait aux « Echos » Francis Perrin, président de Stratégies et Politiques Energétiques, à la veille de l'accord. Noureddine Boutarfa avait déjà joué un rôle important dans l'accord surprise obtenu à Alger, le 28 septembre. « Après l'échec cuisant de Doha en avril dernier, après quatre réunions de l'Opep sans aucune décision, ce n'est pas rien que d'avoir réussi à réconcilier les positions de pays antagonistes comme l'Arabie saoudite et l'Iran », poursuit l'expert.
Nommé ministre de l'Energie en juin 2016 à l'occasion du dernier remaniement ministériel, ce fin diplomate était jusque-là PDG du groupe algérien Sonelgaz, opérateur historique de l'électricité dans le pays. S'il avait jusqu'à présent peu d'expérience dans les questions pétrolières, il avait présidé de nombreuses instances internationales dans l'énergie (le comité algérien du Conseil mondial de l'énergie, le Comité de liaison des électriciens de la Méditerranée, l'Association des gestionnaires méditerranéens des réseaux de transport d'électricité, etc.). « A l'Opep, il a su prêcher inlassablement sur l'importance d'un accord pour l'intérêt commun, mais aussi pour chacun des pays membres, faisant preuve d'indéniables qualités de négociateur », souligne Francis Perrin. Et c'est tout naturellement que la présidence du Comité technique de haut niveau, mis en place après l'accord d'Alger pour définir les mécanismes de réduction des productions, lui a été confiée.
La position de l'Algérie, qui entretient des relations politiques apaisées avec les autres membres du cartel, a aussi rendu possible ce rôle de médiation. L'enjeu pour le pays est immense. Une remontée des cours du baril est vitale. Alors que le pétrole et le gaz génèrent 95 % des entrées de devise et les deux tiers de ses recettes fiscales, son déficit commercial s'est encore creusé à 15,8 milliards de dollars en octobre. Et l'austérité qui s'annonce commence à menacer la paix sociale.
A. F., Les Echos
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