Par Brahim TAKHEROUBT et Saïd BOUCETTA
Le directeur de la rédaction Brahim Takheroubt et le directeur-adjoint de la rédaction Saïd Boucetta interviewant le ministre de l'Energie
En 2025, l'Algérie accomplira sa révolution énergétique L'homme qui nous a reçus dans son bureau, au département de l'énergie sis au Val d'Hydra à Alger, pour cet entretien exclusif, avait le visage apaisé, mais qui laissait transparaître les stigmates d'une grande fatigue après un long périple à travers le monde... pétrolier. Lui, c'est Noureddine Boutarfa, le ministre de l'Energie qui sourit par les yeux. Mais ce n'est pas son seul atout. Il sait écouter ses interlocuteurs, synthétiser leurs idées pour en extraire le jus qui agrée les Palais des rois et étanche la soif des Républiques. Négociateur coriace, M. Boutarfa a déployé des trésors de diplomatie pour réussir un challenge presque impossible, même pour les initiés. Ramener Moscou, Riyadh et Téhéran pour s'asseoir à la même table et les convaincre par la suite de réduire leur production de pétrole, cela s'apparente à tenter l'escalade de l'Himalaya sans crampons. Il l'a fait. Dans cet entretien, pour la première fois, il dévoile les secrets de ses succès à l'Opep.
L'Expression: Vous avez effectué votre baptême du feu en tant que ministre de l'Energie, le 28 septembre dernier, lors de la réunion extraordinaire de l'Opep à Alger. Quels enseignements en tirez-vous?
Noureddine Boutarfa: De ces événements historiques, on tire de grands enseignements surtout que les enjeux étaient importants. A vrai dire, j'étais devant un véritable challenge, celui de réussir deux événements importants qui se tenaient en Algérie: le Forum international de l'Energie (IEF15) et la réunion informelle de l'Opep. La tenue de cette dernière a été d'ailleurs possible parce que tous les ministres de l'Energie des pays membres de l'Opep avaient confirmé leur participation à l'IEF. On a réuni les bonnes conditions pour que tout le monde soit présent à Alger. Je dirais de but en blanc qu'il fallait savoir prendre des initiatives et être source de propositions consensuelles. Je crois que ce sont là les maîtres-mots qui ont guidé ma démarche. Je dois dire que je ne connaissais aucun des ministres de l'Opep au tout début, mais j'ai eu la chance d'avoir été secondé par des collaborateurs qui m'ont aidé dans la connaissance des mécanismes de l'Opep. Il y a eu un véritable travail d'équipe au ministère, une dynamique qui a animé mes collaborateurs pour la réussite du forum et de la réunion de l'Opep. L'enseignement premier, c'est d'abord de fédérer une bonne équipe en vue d'un objectif. En fait, j'ai compris que l'essentiel de ma mission était de parvenir à convaincre les uns et les autres de l'impératif d'être présents à Alger. Par la suite, un autre challenge consistait à faire converger des positions diamétralement opposées. Il s'agissait d'écouter, de comprendre d'abord, ce que l'autre partie demandait, et partant de là, prendre en compte les préoccupations des uns et des autres pour enfin aboutir à une proposition équilibrée, équitable et acceptable par tous. Les tournées que j'ai effectuées dans les capitales des pays Opep et non-Opep m'ont permis d'affiner la démarche et la proposition algériennes qui ont été payantes au final. Il était très important de rester crédible, de gagner la confiance de tous en privilégiant la concertation, le dialogue et le respect des positions des uns et des autres. Ce sont là les principes et les valeurs que notre pays a toujours respectés et qui font de l'Algérie un pays fiable. En ce sens, l'enseignement que je tire de cette expérience tient de l'art de convaincre grâce aux valeurs que je viens d'évoquer et donc de la confiance que votre interlocuteur place en vous. De plus, il faut être tenace et ne jamais renoncer. Même dans les moments de doute, il faut toujours croire en la justesse de ce que nous entreprenons.
L'événement se déroulant en Algérie, j'ai fait valoir l'aura et le poids dont jouit notre pays au niveau mondial. Il faut dire aussi que l'aura personnelle du président de la République auprès des pays arabes et africains a été déterminante dans la réussite de la réunion de l'Opep du 28 septembre. Les ministres ont été très réceptifs et la force de conviction du président de la République a fortement joué dans la prise de décision d'Alger. Notre pays et notre Président jouissent d'un grand prestige. C'est un facteur essentiel qui nous a grandement facilité la tâche lors des négociations. Nous étions écoutés avec le plus grand sérieux. Pour finir avec les enseignements, affirmer que le président de la République est respecté au plus haut niveau dans l'ensemble des Etats, c'est faire état d'une réalité et c'est loin d'être un vain mot. Je l'ai très fortement ressenti.
J'AI FAIT VALOIR L'AURA ET LE POIDS DE L'ALGERIE
D'Alger à Vienne, il y a eu beaucoup de rebondissements. Pour rapprocher les avis et faire converger les positions, l'Algérie a proposé un modèle unique. Quel est le secret de la proposition algérienne?
Je dirai que ce sont l'équilibre et la pertinence de la proposition algérienne qui ont réussi à répondre aux préoccupations de deux grands pays: l'Iran et l'Arabie saoudite en l'occurrence. Sans rentrer dans les détails techniques, le mécanisme proposé par l'Algérie est basé sur ce qu'on a nommé «niveau de production de référence» qui n'est pas nécessairement le niveau de production du mois d'octobre. Ce principe a été retenu par l'ensemble des pays producteurs. Après en avoir convenu il a été appliqué à tout le monde. Ce principe a été perçu comme étant juste et équitable, car il tenait compte de certaines contraintes difficiles à ignorer. Le reste du travail relevait des aspects techniques pour parvenir à des baisses de production de chaque pays membre de l'Opep.
Après d'intenses concertations avec mes homologues iranien et saoudien et des échanges avec le président et le secrétaire général de l'Opep, je suis allé en Russie avec le ministre vénézuélien plaider pour une contribution des pays non-Opep à l'effort de réduction des pays Opep. Ayant demandé si la Russie était prête à geler sa production à 11 millions de barils par jour, le ministre russe nous avait annoncé la disponibilité de la Russie à réduire à ce niveau et d'aller même au-delà. Une disponibilité de la Russie que nous n'avions rendue publique qu'après conclusion de l'accord de l'Opep de Vienne. Je vous épargne les détails, car même à Vienne, on a dû être tenace et faire preuve de pugnacité pour arracher un bon accord; les consultations ont continué.
Les observateurs ont relevé que le président de la République a suivi de très près le dossier. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le sujet?
Le président de la République était dès le début imprégné du dossier. En 2014 déjà, il avait dépêché des envoyés spéciaux au niveau de tous les pays qui comptent dans l'équation pétrolière internationale. Il a été très présent dans la gestion diplomatique et a pesé de tout son poids dans le rapprochement des positions des uns et des autres. Sur le plan politique, son empreinte est incontestable. Lors des visites des ministres du Pétrole des pays de l'Opep, comme des ministres des Affaires étrangères ou même avec le prince héritier d'Arabie saoudite qui a fait plusieurs séjours à Alger, la grande expertise du président de la République, sa longue expérience diplomatique et le respect dont il jouit auprès des Iraniens, des Saoudiens et des Russes ont apporté la couverture politique dont avaient besoin les réunions d'Alger et de Vienne. La solution technique, aussi consensuelle qu'elle fut, n'aurait pas été déterminante, s'il n'y avait pas eu l'empreinte politico-diplomatique du président de la République.
Dans le cadre du respect de l'accord Opep-non-Opep, un haut comité de monitoring, dont vous faites partie, a été mis en place. De quoi s'agit-il?
Ce comité a pour mission de s'assurer que tous les pays devant réduire leur production respectent leurs engagements. Cette instance se mettra au travail dès le premier janvier prochain. La surveillance n'est pas une chose aisée. Pour l'heure, il faut savoir que l'Opep, pour évaluer la production réelle des Etats membres, s'appuie sur six sources internationales d'information. L'Opep établit pour chaque pays la moyenne des chiffres communiqués par ces sources dites secondaires. Le haut comité de monitoring intervient à la publication de ces chiffres et les compare alors aux annonces des gouvernements respectifs. Il faut savoir que certaines baisses de production pourraient ne pas refléter une application effective de l'accord, mais être seulement la conséquence d'opérations de maintenance et d'entretien ou d'incidents dans le processus de production. Donc, le rôle du comité est de s'assurer que globalement tous les Etats membres respectent les quotas qui leur sont assignés. On peut par exemple autoriser un surplus de production sur un mois pour compenser une trop forte baisse prouvée et due à des raisons techniques, le mois précédent. En d'autres termes, le comité de monitoring est censé suivre l'évolution de la production et éventuellement rappeler à l'ordre les pays contrevenants. Le cas échéant, si le besoin se fait sentir, le haut comité peut convoquer une réunion extraordinaire des ministres de l'Opep. Le rôle de ce comité est d'autant plus important qu'il associe, pour la première fois, les pays Opep et non-opep.
CES REDUCTIONS DOIVENT ETRE TRANSPARENTES ET EQUITABLEMENT REPARTIES
Concernant l'Algérie, Alnaft dont la mission consiste à répercuter cette baisse de production, en a-t-elle les moyens, sachant que beaucoup d'entreprises étrangères privées activent dans la production de pétrole en Algérie?
Nous n'avons pas de problème dans ce sens en Algérie. La loi prévoit ce cas de figure. Alnaft a la prérogative légale de contraindre toutes les entreprises activant dans le pays à réduire leur production. Cependant, il faut que ces réductions soient transparentes et équitablement réparties; ce qui revient à évoquer les aspects techniques. Sonatrach est présente dans l'ensemble des gisements, mais beaucoup sont réalisés en partenariat avec des compagnies étrangères. L'opération sera gérable puisqu'il s'agira de décisions prises d'un commun accord entre la compagnie nationale et ses partenaires. Il n'y a donc aucun problème à ce niveau. Au demeurant, la réduction est assez faible. 50.000 barils répartis entre tous les producteurs sur le terrain est une équation très facile à résoudre.
Le directeur de la rédaction Brahim Takheroubt et le directeur-adjoint de la rédaction Saïd Boucetta interviewant le ministre de l'Energie
En 2025, l'Algérie accomplira sa révolution énergétique L'homme qui nous a reçus dans son bureau, au département de l'énergie sis au Val d'Hydra à Alger, pour cet entretien exclusif, avait le visage apaisé, mais qui laissait transparaître les stigmates d'une grande fatigue après un long périple à travers le monde... pétrolier. Lui, c'est Noureddine Boutarfa, le ministre de l'Energie qui sourit par les yeux. Mais ce n'est pas son seul atout. Il sait écouter ses interlocuteurs, synthétiser leurs idées pour en extraire le jus qui agrée les Palais des rois et étanche la soif des Républiques. Négociateur coriace, M. Boutarfa a déployé des trésors de diplomatie pour réussir un challenge presque impossible, même pour les initiés. Ramener Moscou, Riyadh et Téhéran pour s'asseoir à la même table et les convaincre par la suite de réduire leur production de pétrole, cela s'apparente à tenter l'escalade de l'Himalaya sans crampons. Il l'a fait. Dans cet entretien, pour la première fois, il dévoile les secrets de ses succès à l'Opep.
L'Expression: Vous avez effectué votre baptême du feu en tant que ministre de l'Energie, le 28 septembre dernier, lors de la réunion extraordinaire de l'Opep à Alger. Quels enseignements en tirez-vous?
Noureddine Boutarfa: De ces événements historiques, on tire de grands enseignements surtout que les enjeux étaient importants. A vrai dire, j'étais devant un véritable challenge, celui de réussir deux événements importants qui se tenaient en Algérie: le Forum international de l'Energie (IEF15) et la réunion informelle de l'Opep. La tenue de cette dernière a été d'ailleurs possible parce que tous les ministres de l'Energie des pays membres de l'Opep avaient confirmé leur participation à l'IEF. On a réuni les bonnes conditions pour que tout le monde soit présent à Alger. Je dirais de but en blanc qu'il fallait savoir prendre des initiatives et être source de propositions consensuelles. Je crois que ce sont là les maîtres-mots qui ont guidé ma démarche. Je dois dire que je ne connaissais aucun des ministres de l'Opep au tout début, mais j'ai eu la chance d'avoir été secondé par des collaborateurs qui m'ont aidé dans la connaissance des mécanismes de l'Opep. Il y a eu un véritable travail d'équipe au ministère, une dynamique qui a animé mes collaborateurs pour la réussite du forum et de la réunion de l'Opep. L'enseignement premier, c'est d'abord de fédérer une bonne équipe en vue d'un objectif. En fait, j'ai compris que l'essentiel de ma mission était de parvenir à convaincre les uns et les autres de l'impératif d'être présents à Alger. Par la suite, un autre challenge consistait à faire converger des positions diamétralement opposées. Il s'agissait d'écouter, de comprendre d'abord, ce que l'autre partie demandait, et partant de là, prendre en compte les préoccupations des uns et des autres pour enfin aboutir à une proposition équilibrée, équitable et acceptable par tous. Les tournées que j'ai effectuées dans les capitales des pays Opep et non-Opep m'ont permis d'affiner la démarche et la proposition algériennes qui ont été payantes au final. Il était très important de rester crédible, de gagner la confiance de tous en privilégiant la concertation, le dialogue et le respect des positions des uns et des autres. Ce sont là les principes et les valeurs que notre pays a toujours respectés et qui font de l'Algérie un pays fiable. En ce sens, l'enseignement que je tire de cette expérience tient de l'art de convaincre grâce aux valeurs que je viens d'évoquer et donc de la confiance que votre interlocuteur place en vous. De plus, il faut être tenace et ne jamais renoncer. Même dans les moments de doute, il faut toujours croire en la justesse de ce que nous entreprenons.
L'événement se déroulant en Algérie, j'ai fait valoir l'aura et le poids dont jouit notre pays au niveau mondial. Il faut dire aussi que l'aura personnelle du président de la République auprès des pays arabes et africains a été déterminante dans la réussite de la réunion de l'Opep du 28 septembre. Les ministres ont été très réceptifs et la force de conviction du président de la République a fortement joué dans la prise de décision d'Alger. Notre pays et notre Président jouissent d'un grand prestige. C'est un facteur essentiel qui nous a grandement facilité la tâche lors des négociations. Nous étions écoutés avec le plus grand sérieux. Pour finir avec les enseignements, affirmer que le président de la République est respecté au plus haut niveau dans l'ensemble des Etats, c'est faire état d'une réalité et c'est loin d'être un vain mot. Je l'ai très fortement ressenti.
J'AI FAIT VALOIR L'AURA ET LE POIDS DE L'ALGERIE
D'Alger à Vienne, il y a eu beaucoup de rebondissements. Pour rapprocher les avis et faire converger les positions, l'Algérie a proposé un modèle unique. Quel est le secret de la proposition algérienne?
Je dirai que ce sont l'équilibre et la pertinence de la proposition algérienne qui ont réussi à répondre aux préoccupations de deux grands pays: l'Iran et l'Arabie saoudite en l'occurrence. Sans rentrer dans les détails techniques, le mécanisme proposé par l'Algérie est basé sur ce qu'on a nommé «niveau de production de référence» qui n'est pas nécessairement le niveau de production du mois d'octobre. Ce principe a été retenu par l'ensemble des pays producteurs. Après en avoir convenu il a été appliqué à tout le monde. Ce principe a été perçu comme étant juste et équitable, car il tenait compte de certaines contraintes difficiles à ignorer. Le reste du travail relevait des aspects techniques pour parvenir à des baisses de production de chaque pays membre de l'Opep.
Après d'intenses concertations avec mes homologues iranien et saoudien et des échanges avec le président et le secrétaire général de l'Opep, je suis allé en Russie avec le ministre vénézuélien plaider pour une contribution des pays non-Opep à l'effort de réduction des pays Opep. Ayant demandé si la Russie était prête à geler sa production à 11 millions de barils par jour, le ministre russe nous avait annoncé la disponibilité de la Russie à réduire à ce niveau et d'aller même au-delà. Une disponibilité de la Russie que nous n'avions rendue publique qu'après conclusion de l'accord de l'Opep de Vienne. Je vous épargne les détails, car même à Vienne, on a dû être tenace et faire preuve de pugnacité pour arracher un bon accord; les consultations ont continué.
Les observateurs ont relevé que le président de la République a suivi de très près le dossier. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le sujet?
Le président de la République était dès le début imprégné du dossier. En 2014 déjà, il avait dépêché des envoyés spéciaux au niveau de tous les pays qui comptent dans l'équation pétrolière internationale. Il a été très présent dans la gestion diplomatique et a pesé de tout son poids dans le rapprochement des positions des uns et des autres. Sur le plan politique, son empreinte est incontestable. Lors des visites des ministres du Pétrole des pays de l'Opep, comme des ministres des Affaires étrangères ou même avec le prince héritier d'Arabie saoudite qui a fait plusieurs séjours à Alger, la grande expertise du président de la République, sa longue expérience diplomatique et le respect dont il jouit auprès des Iraniens, des Saoudiens et des Russes ont apporté la couverture politique dont avaient besoin les réunions d'Alger et de Vienne. La solution technique, aussi consensuelle qu'elle fut, n'aurait pas été déterminante, s'il n'y avait pas eu l'empreinte politico-diplomatique du président de la République.
Dans le cadre du respect de l'accord Opep-non-Opep, un haut comité de monitoring, dont vous faites partie, a été mis en place. De quoi s'agit-il?
Ce comité a pour mission de s'assurer que tous les pays devant réduire leur production respectent leurs engagements. Cette instance se mettra au travail dès le premier janvier prochain. La surveillance n'est pas une chose aisée. Pour l'heure, il faut savoir que l'Opep, pour évaluer la production réelle des Etats membres, s'appuie sur six sources internationales d'information. L'Opep établit pour chaque pays la moyenne des chiffres communiqués par ces sources dites secondaires. Le haut comité de monitoring intervient à la publication de ces chiffres et les compare alors aux annonces des gouvernements respectifs. Il faut savoir que certaines baisses de production pourraient ne pas refléter une application effective de l'accord, mais être seulement la conséquence d'opérations de maintenance et d'entretien ou d'incidents dans le processus de production. Donc, le rôle du comité est de s'assurer que globalement tous les Etats membres respectent les quotas qui leur sont assignés. On peut par exemple autoriser un surplus de production sur un mois pour compenser une trop forte baisse prouvée et due à des raisons techniques, le mois précédent. En d'autres termes, le comité de monitoring est censé suivre l'évolution de la production et éventuellement rappeler à l'ordre les pays contrevenants. Le cas échéant, si le besoin se fait sentir, le haut comité peut convoquer une réunion extraordinaire des ministres de l'Opep. Le rôle de ce comité est d'autant plus important qu'il associe, pour la première fois, les pays Opep et non-opep.
CES REDUCTIONS DOIVENT ETRE TRANSPARENTES ET EQUITABLEMENT REPARTIES
Concernant l'Algérie, Alnaft dont la mission consiste à répercuter cette baisse de production, en a-t-elle les moyens, sachant que beaucoup d'entreprises étrangères privées activent dans la production de pétrole en Algérie?
Nous n'avons pas de problème dans ce sens en Algérie. La loi prévoit ce cas de figure. Alnaft a la prérogative légale de contraindre toutes les entreprises activant dans le pays à réduire leur production. Cependant, il faut que ces réductions soient transparentes et équitablement réparties; ce qui revient à évoquer les aspects techniques. Sonatrach est présente dans l'ensemble des gisements, mais beaucoup sont réalisés en partenariat avec des compagnies étrangères. L'opération sera gérable puisqu'il s'agira de décisions prises d'un commun accord entre la compagnie nationale et ses partenaires. Il n'y a donc aucun problème à ce niveau. Au demeurant, la réduction est assez faible. 50.000 barils répartis entre tous les producteurs sur le terrain est une équation très facile à résoudre.
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