Les loyers impayés des bénéficiaires de logements sociaux s’élèvent à 31 milliards de dinars, selon une annonce du ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune. Cette somme vient s’ajouter aux subventions consenties, notamment pour la construction des logements en question.
En réalité, ces 31 milliards de dinars viennent s’ajouter aux centaines d’autres milliards, dépensés dans divers secteurs pour maintenir la paix sociale et l’illusion que l’économie fonctionne et crée des emplois.
En effet, les transferts sociaux évalués à 23,7% du PIB par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, sont en réalité bien plus importants, en comptabilisant ces dépenses « invisibles ». Explications.
Soutien supplémentaire du logement
Une grande majorité (70%) des locataires des logements sociaux ne paie pas de loyers. Sans accabler ces ménages, parfois dans des situations précaires, ce chiffre est révélateur du coût élevé que représente la politique sociale, notamment dans le domaine de l’habitat.
Les 31 milliards d’impayés viennent s’ajouter au prix de construction de ces logements, intégralement supporté par le Trésor public et donc le contribuable.
Par ailleurs, ces logements de l’OPGI sont souvent situés au cœur des villes, en plein centre dans le cas d’Alger, créant de fortes tensions sur les loyers. En parallèle, les travaux d’entretien des immeubles sont également aux frais de l’administration.
De plus, l’État se prive ainsi de revenus importants. L’OPGI a mainte fois proposé de vendre ces biens aux occupants ou de les reloger. Sans succès.
Les transferts sociaux « économiques »
Les dépenses sociales sont, paradoxalement, aussi « économiques ». De nombreuses entreprises publiques sont sous perfusion depuis des années, à l’image de la SNVI ou du complexe sidérurgique d’El Hadjar.
L’État a injecté des milliards de dollars afin de tenter de relancer l’activité et assurer le paiement des salaires des employés. Mais aucun plan n’a été mis en œuvre pour restructurer sérieusement ces gouffres financiers sans fond. À travers ces entreprises, l’État assure donc une autre forme de transferts sociaux, afin de garantir des emplois et maintenir un outil de production… improductif.
Autre exemple : les banques publiques octroient à tour de bras des crédits à des projets parfois douteux. À fonds perdus, l’Algérie injecte des dizaines de milliards de dinars dans des entreprises qui apportent très peu de valeur ajoutée et de création de richesse.
Au bout du compte, ces diverses dépenses équivalent à des transferts sociaux « invisibles », tant leur objectif premier est d’assurer la paix sociale, à travers la protection d’emplois, aussi « fictifs » soient-ils, d’entreprises obsolètes, et d’importations visant à assurer la disponibilité de produits.
Finalement, le Premier ministre a bien raison en affirmant que les Algériens se sont « habitués à la rente ». Sauf qu’il oublie de préciser que c’est l’État et le modèle de fonctionnement de la société qui en est à l’origine.
Tewfik Abdelbari
TSA
En réalité, ces 31 milliards de dinars viennent s’ajouter aux centaines d’autres milliards, dépensés dans divers secteurs pour maintenir la paix sociale et l’illusion que l’économie fonctionne et crée des emplois.
En effet, les transferts sociaux évalués à 23,7% du PIB par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, sont en réalité bien plus importants, en comptabilisant ces dépenses « invisibles ». Explications.
Soutien supplémentaire du logement
Une grande majorité (70%) des locataires des logements sociaux ne paie pas de loyers. Sans accabler ces ménages, parfois dans des situations précaires, ce chiffre est révélateur du coût élevé que représente la politique sociale, notamment dans le domaine de l’habitat.
Les 31 milliards d’impayés viennent s’ajouter au prix de construction de ces logements, intégralement supporté par le Trésor public et donc le contribuable.
Par ailleurs, ces logements de l’OPGI sont souvent situés au cœur des villes, en plein centre dans le cas d’Alger, créant de fortes tensions sur les loyers. En parallèle, les travaux d’entretien des immeubles sont également aux frais de l’administration.
De plus, l’État se prive ainsi de revenus importants. L’OPGI a mainte fois proposé de vendre ces biens aux occupants ou de les reloger. Sans succès.
Les transferts sociaux « économiques »
Les dépenses sociales sont, paradoxalement, aussi « économiques ». De nombreuses entreprises publiques sont sous perfusion depuis des années, à l’image de la SNVI ou du complexe sidérurgique d’El Hadjar.
L’État a injecté des milliards de dollars afin de tenter de relancer l’activité et assurer le paiement des salaires des employés. Mais aucun plan n’a été mis en œuvre pour restructurer sérieusement ces gouffres financiers sans fond. À travers ces entreprises, l’État assure donc une autre forme de transferts sociaux, afin de garantir des emplois et maintenir un outil de production… improductif.
Autre exemple : les banques publiques octroient à tour de bras des crédits à des projets parfois douteux. À fonds perdus, l’Algérie injecte des dizaines de milliards de dinars dans des entreprises qui apportent très peu de valeur ajoutée et de création de richesse.
Au bout du compte, ces diverses dépenses équivalent à des transferts sociaux « invisibles », tant leur objectif premier est d’assurer la paix sociale, à travers la protection d’emplois, aussi « fictifs » soient-ils, d’entreprises obsolètes, et d’importations visant à assurer la disponibilité de produits.
Finalement, le Premier ministre a bien raison en affirmant que les Algériens se sont « habitués à la rente ». Sauf qu’il oublie de préciser que c’est l’État et le modèle de fonctionnement de la société qui en est à l’origine.
Tewfik Abdelbari
TSA
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