160 MILLIARDS DE CRÉANCES
La lente agonie de Simpral
05 février 2007 - Page : 8
Seuls douze quotidiens et trois hebdomadaires sont encore imprimés à la Simpral.
Cent soixante milliards de centimes de créances non recouvertes risquent de mettre en péril l’existence de l’une des plus anciennes imprimeries algériennes postindépendance, la Société d’impression d’Alger, Simpral. C’est un véritable cri de détresse que lance son directeur général, M.Mohamed Aïssiouène.
«Nous demandons l’intervention des pouvoirs publics afin de nous aider à recouvrer nos créances.»
La moyenne d’âge des créances contractées auprès de la Simpral par certains titres de journaux est de 30 ans, lorsqu’elle ne s’étale pas sur plusieurs années.
Certains d’entre eux sont morts de leur belle mort, n’ayant pu résister à la rude concurrence du marché. Les deux derniers quotidiens à avoir cessé d’imprimer sur les rotatives de la Simpral sont El Moudjahid et Horizons (depuis le 1er février). L’authentique, quant à lui, s’est séparé de l’imprimerie il y a une quinzaine de jours après avoir acquis sa propre imprimerie sans avoir honoré ses dettes.
«Tous les titres ayant cessé de solliciter les services de la Simpral ont laissé derrière eux de grosses ardoises se chiffrant à des dizaines de milliards de centimes», avoue M.Aïssiouène.
La plupart des titres en activité, tels que La Tribune, El Bilad, le Jeune Indépendant,...et Compétition, à la recherche d’une prestation de qualité, ont émigré sous d’autres cieux.
Ces liquidités qui font défaut à la trésorerie de l’entreprise se répercutent de manière négative sur les rapports commerciaux qu’elle entretient avec ses fournisseurs en matières stratégiques, constituées à 80% de papier mais aussi de plaques Offset, d’encre et de films, et dont les services ne s’exécutent qu’en monnaie sonnante et trébuchante, chèque certifié à l’appui.
Les règles de commercialité n’ont pas permis à l’imprimerie dans de telles conditions d’offrir une quadriformie performante et de grande qualité. Et comment cela pourrait l’être, lorsque les moyens financiers viennent à manquer?
Le directeur général de Simpral et son assistant, M.Idjer, le reconnaissent et dénoncent la situation compromise, financièrement parlant, de l’entreprise, due, essentiellement, aux dettes non honorées par certains titres de journaux. «Les clients ne conjuguent pas les exigences technologiques avec les règles de la commecialité», déclarent-ils à l’unisson. Le projet, qui consistait à moderniser l’entreprise tout en lui impulsant le dynamisme adéquat, semble bien compromis. L’étude de la faisabilité effectuée par le bureau d’études Bereg sur le terrain acquis à Oued Smar, sera-t-elle vouée à l’échec faute d’incitations financières?La Simpral est soumise, de toute évidence, à une concurrence inégale.
Son matériel obsolète entraîne un coût de maintenance élevé et ne continue à fonctionner que grâce à la volonté de ses techniciens hors du commun et qui peut être qualifiée de miraculeuse.
Est-ce alors la mort programmée d’une imprimerie qui a vu défiler plus d’une centaine de titres et qui paie, sans aucun doute, le poids du pluralisme, au nom de la liberté d’expression? Le revers de la médaille.
Mohamed TOUATI
La lente agonie de Simpral
05 février 2007 - Page : 8
Seuls douze quotidiens et trois hebdomadaires sont encore imprimés à la Simpral.
Cent soixante milliards de centimes de créances non recouvertes risquent de mettre en péril l’existence de l’une des plus anciennes imprimeries algériennes postindépendance, la Société d’impression d’Alger, Simpral. C’est un véritable cri de détresse que lance son directeur général, M.Mohamed Aïssiouène.
«Nous demandons l’intervention des pouvoirs publics afin de nous aider à recouvrer nos créances.»
La moyenne d’âge des créances contractées auprès de la Simpral par certains titres de journaux est de 30 ans, lorsqu’elle ne s’étale pas sur plusieurs années.
Certains d’entre eux sont morts de leur belle mort, n’ayant pu résister à la rude concurrence du marché. Les deux derniers quotidiens à avoir cessé d’imprimer sur les rotatives de la Simpral sont El Moudjahid et Horizons (depuis le 1er février). L’authentique, quant à lui, s’est séparé de l’imprimerie il y a une quinzaine de jours après avoir acquis sa propre imprimerie sans avoir honoré ses dettes.
«Tous les titres ayant cessé de solliciter les services de la Simpral ont laissé derrière eux de grosses ardoises se chiffrant à des dizaines de milliards de centimes», avoue M.Aïssiouène.
La plupart des titres en activité, tels que La Tribune, El Bilad, le Jeune Indépendant,...et Compétition, à la recherche d’une prestation de qualité, ont émigré sous d’autres cieux.
Ces liquidités qui font défaut à la trésorerie de l’entreprise se répercutent de manière négative sur les rapports commerciaux qu’elle entretient avec ses fournisseurs en matières stratégiques, constituées à 80% de papier mais aussi de plaques Offset, d’encre et de films, et dont les services ne s’exécutent qu’en monnaie sonnante et trébuchante, chèque certifié à l’appui.
Les règles de commercialité n’ont pas permis à l’imprimerie dans de telles conditions d’offrir une quadriformie performante et de grande qualité. Et comment cela pourrait l’être, lorsque les moyens financiers viennent à manquer?
Le directeur général de Simpral et son assistant, M.Idjer, le reconnaissent et dénoncent la situation compromise, financièrement parlant, de l’entreprise, due, essentiellement, aux dettes non honorées par certains titres de journaux. «Les clients ne conjuguent pas les exigences technologiques avec les règles de la commecialité», déclarent-ils à l’unisson. Le projet, qui consistait à moderniser l’entreprise tout en lui impulsant le dynamisme adéquat, semble bien compromis. L’étude de la faisabilité effectuée par le bureau d’études Bereg sur le terrain acquis à Oued Smar, sera-t-elle vouée à l’échec faute d’incitations financières?La Simpral est soumise, de toute évidence, à une concurrence inégale.
Son matériel obsolète entraîne un coût de maintenance élevé et ne continue à fonctionner que grâce à la volonté de ses techniciens hors du commun et qui peut être qualifiée de miraculeuse.
Est-ce alors la mort programmée d’une imprimerie qui a vu défiler plus d’une centaine de titres et qui paie, sans aucun doute, le poids du pluralisme, au nom de la liberté d’expression? Le revers de la médaille.
Mohamed TOUATI