Tweet
Les arbres en Amazonie font leur propre pluie
Par Ilima Loomis4 août 2017, 14h45
La forêt amazonienne abrite des temps étranges. Une particularité est que les pluies commencent 2 à 3 mois avant que les vents saisonniers commencent à apporter de l'air humide de l'océan. Maintenant, les chercheurs disent qu'ils ont finalement découvert d'où provient cette humidité précoce: les arbres eux-mêmes.
L'étude fournit des données concrètes pour quelque chose que les scientifiques ont théorisé depuis longtemps, explique Michael Keller, un écologiste forestier et chercheur scientifique pour le Service forestier des États-Unis basé à Pasadena, en Californie, qui n'a pas participé au travail. La preuve que l'équipe fournit, dit-il, est «l'arme à feu».
Des recherches antérieures ont montré une accumulation précoce d'humidité dans l'atmosphère sur l'Amazonie, mais les scientifiques ne savaient pas pourquoi. "Tout ce que vous pouvez voir, c'est la vapeur d'eau, mais vous ne savez pas d'où cela vient", explique Rong Fu, un scientifique du climat à l'Université de Californie à Los Angeles. Les données satellitaires ont montré que l'augmentation a coïncidé avec un «verdissement» de la forêt tropicale, ou une augmentation des feuilles fraîches, ce qui a amené les chercheurs à soupçonner que l'humidité pourrait être la vapeur d'eau libérée lors de la photosynthèse. Dans un processus appelé transpiration, les plantes libèrent de la vapeur d'eau des petits pores sur la face inférieure de leurs feuilles.
Fu pensait qu'il était possible que les plantes libéraient suffisamment d'humidité pour construire des nuages de bas niveau sur l'Amazonie. Mais elle devait relier explicitement l'humidité à la forêt tropicale.
Ainsi, Fu et ses collègues ont observé la vapeur d'eau sur l'Amazonie avec le satellite Aura de la NASA, un engin spatial dédié à l'étude de la chimie de l'atmosphère terrestre. L'humidité qui s'évapore de l'océan tend à être plus légère que la vapeur d'eau rejetée dans l'atmosphère par les plantes. C'est parce que pendant l'évaporation, les molécules d'eau contenant du deutérium, un isotope lourd d'hydrogène composé d'un proton et d'un neutron, se laissent derrière dans l'océan. En revanche, en transpiration, les plantes aspirent simplement l'eau du sol et la poussent dans l'air sans modifier sa composition isotopique.
Aura a constaté que l'humidité précoce accumulée sur la forêt tropicale était élevée dans le deutérium - «trop élevé pour s'expliquer par la vapeur d'eau de l'océan», dit Fu. De plus, la teneur en deutérium était la plus élevée à la fin de la saison sèche de l'Amazonie, pendant la période de «verdissement» lorsque la photosynthèse était la plus forte.
Les nuages de pluie induits par les arbres pourraient avoir d'autres effets dominants sur la météo. Lorsque ces nuages libèrent de la pluie, ils chauffent l'atmosphère, provoquant l'augmentation de l'air et provoquant la circulation. Fu et ses collègues croient que cette circulation est assez grande pour déclencher le changement de modèles de vent qui produira plus d'humidité de l'océan , ils font rapport dans les Actes de l'Académie nationale des sciences .
Les scientifiques ont étudié la connexion entre les arbres et la pluie dans l'Amazonie avant. Une étude de 2012 a révélé que les plantes aident à "semer" l'atmosphère pour la pluie en libérant de minuscules particules de sel. Mais la nouvelle étude appuie fermement l'idée que les plantes jouent un rôle important dans le déclenchement de la saison des pluies, explique Scott Saleska, un écologiste de l'Université de l'Arizona à Tucson, qui n'était pas impliqué dans le travail. Le deutérium fournit une «empreinte digitale» claire pour ce que les plantes contribuent au processus, dit-il.
Les résultats portent également sur un débat de longue date sur le rôle joué par les usines dans les conditions météorologiques, explique Saleska, suggérant qu'ils ne sont que des «destinataires passifs» et qu'ils peuvent plutôt jouer un rôle actif dans la régulation des précipitations. Si cela est vrai dans l'Amazonie, selon Saleska, les scientifiques du climat devront tenir compte de pratiques comme la déforestation lors de la prévision des changements régionaux dans les conditions météorologiques. Et le freinage de la déforestation constituera une étape importante pour que les gens puissent prévenir la sécheresse.
Ensuite, Fu étudiera les forêts tropicales au Congo, pour voir si le même processus se produit.
Par Ilima Loomis4 août 2017, 14h45
La forêt amazonienne abrite des temps étranges. Une particularité est que les pluies commencent 2 à 3 mois avant que les vents saisonniers commencent à apporter de l'air humide de l'océan. Maintenant, les chercheurs disent qu'ils ont finalement découvert d'où provient cette humidité précoce: les arbres eux-mêmes.
L'étude fournit des données concrètes pour quelque chose que les scientifiques ont théorisé depuis longtemps, explique Michael Keller, un écologiste forestier et chercheur scientifique pour le Service forestier des États-Unis basé à Pasadena, en Californie, qui n'a pas participé au travail. La preuve que l'équipe fournit, dit-il, est «l'arme à feu».
Des recherches antérieures ont montré une accumulation précoce d'humidité dans l'atmosphère sur l'Amazonie, mais les scientifiques ne savaient pas pourquoi. "Tout ce que vous pouvez voir, c'est la vapeur d'eau, mais vous ne savez pas d'où cela vient", explique Rong Fu, un scientifique du climat à l'Université de Californie à Los Angeles. Les données satellitaires ont montré que l'augmentation a coïncidé avec un «verdissement» de la forêt tropicale, ou une augmentation des feuilles fraîches, ce qui a amené les chercheurs à soupçonner que l'humidité pourrait être la vapeur d'eau libérée lors de la photosynthèse. Dans un processus appelé transpiration, les plantes libèrent de la vapeur d'eau des petits pores sur la face inférieure de leurs feuilles.
Fu pensait qu'il était possible que les plantes libéraient suffisamment d'humidité pour construire des nuages de bas niveau sur l'Amazonie. Mais elle devait relier explicitement l'humidité à la forêt tropicale.
Ainsi, Fu et ses collègues ont observé la vapeur d'eau sur l'Amazonie avec le satellite Aura de la NASA, un engin spatial dédié à l'étude de la chimie de l'atmosphère terrestre. L'humidité qui s'évapore de l'océan tend à être plus légère que la vapeur d'eau rejetée dans l'atmosphère par les plantes. C'est parce que pendant l'évaporation, les molécules d'eau contenant du deutérium, un isotope lourd d'hydrogène composé d'un proton et d'un neutron, se laissent derrière dans l'océan. En revanche, en transpiration, les plantes aspirent simplement l'eau du sol et la poussent dans l'air sans modifier sa composition isotopique.
Aura a constaté que l'humidité précoce accumulée sur la forêt tropicale était élevée dans le deutérium - «trop élevé pour s'expliquer par la vapeur d'eau de l'océan», dit Fu. De plus, la teneur en deutérium était la plus élevée à la fin de la saison sèche de l'Amazonie, pendant la période de «verdissement» lorsque la photosynthèse était la plus forte.
Les nuages de pluie induits par les arbres pourraient avoir d'autres effets dominants sur la météo. Lorsque ces nuages libèrent de la pluie, ils chauffent l'atmosphère, provoquant l'augmentation de l'air et provoquant la circulation. Fu et ses collègues croient que cette circulation est assez grande pour déclencher le changement de modèles de vent qui produira plus d'humidité de l'océan , ils font rapport dans les Actes de l'Académie nationale des sciences .
Les scientifiques ont étudié la connexion entre les arbres et la pluie dans l'Amazonie avant. Une étude de 2012 a révélé que les plantes aident à "semer" l'atmosphère pour la pluie en libérant de minuscules particules de sel. Mais la nouvelle étude appuie fermement l'idée que les plantes jouent un rôle important dans le déclenchement de la saison des pluies, explique Scott Saleska, un écologiste de l'Université de l'Arizona à Tucson, qui n'était pas impliqué dans le travail. Le deutérium fournit une «empreinte digitale» claire pour ce que les plantes contribuent au processus, dit-il.
Les résultats portent également sur un débat de longue date sur le rôle joué par les usines dans les conditions météorologiques, explique Saleska, suggérant qu'ils ne sont que des «destinataires passifs» et qu'ils peuvent plutôt jouer un rôle actif dans la régulation des précipitations. Si cela est vrai dans l'Amazonie, selon Saleska, les scientifiques du climat devront tenir compte de pratiques comme la déforestation lors de la prévision des changements régionaux dans les conditions météorologiques. Et le freinage de la déforestation constituera une étape importante pour que les gens puissent prévenir la sécheresse.
Ensuite, Fu étudiera les forêts tropicales au Congo, pour voir si le même processus se produit.
Commentaire