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L'économie solidaire est-elle la solution au problème mondial de répartition des richesses ? L'éminent Pr Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix en 2006, répond aux questions de Médias 24.
Médias24: Qu’est-ce qui caractérise votre approche?
Pr Muhammad Yunus: Notre méthodologie est graduelle, avec une prise en compte progressive des piliers du développement durable. Nous sommes conscients de ne pas pouvoir tout réaliser en une seule fois, c’est pourquoi nous y allons par étape avec pour objectif de concrétiser les 7 principes de l’économie solidaire tels qu’énoncés par les Nations-Unies, avec des thématiques liées à l’énergie, à l’approche genre,…
Le projet marocain est très encourageant, et bénéficie de surcroît de l’expérience que nous avons accumulée lors de nos précédentes réalisations avec Mc Cain.
- Le Roi du Maroc a appelé à l'élaboration d’un nouveau modèle de développement plus équitable… Selon vous comment peut-on atteindre cet objectif?
-Je suis heureux d’apprendre que Sa Majesté prend à cœur les questions de développement social et de redistribution des richesses. La pauvreté ne peut être traitée comme un problème isolé, car elle est due à la conjonction de plusieurs facteurs.
La première nécessité est de mettre en place des mécanismes permettant une redistribution plus équitable des richesses. Les économistes se focalisent le plus souvent sur la croissance, mais la question à se poser est "quelle croissance veut-on?’’. Personnellement, celle qui m’intéresse le plus est le développement des individus, car on peut atteindre une croissance économique sans pour autant que cela soit bénéfique au plus grand nombre.
C’est là qu’interviennent l’économie solidaire et l’innovation sociale, car la richesse est redistribuée au lieu d’être capitalisée et concentrée entre les mains d’une poignée d'élus. Beaucoup de personnes peuvent devenir entrepreneurs, améliorer leur quotidien et en faire profiter leur entourage. C’est l’une des raisons du succès du micro-crédit.
- On parle aussi beaucoup de RSE, mais les résultats sont encore timides…
C’est un problème d’approche. Signer un chèque pour une association ou une ONG ressemble davantage à de la charité qu’à une réelle implication. Pour résorber la pauvreté, l’une des méthodes que je préconise est que chaque entreprise soit tenue de développer un projet d’économie solidaire, en marge de son activité principale.
Une autre solution simple consiste à dédier un fonds aux projets d’économie solidaire, particulièrement ceux développés par les plus jeunes. Les dernières générations disposent d’un grand pouvoir grâce aux avancées technologiques. Il faut les soutenir et les encadrer.
L’éducation est fondamentale à ce titre, mais encore faut-il qu'elle revête la bonne forme. Celle qui vous enseigne à travailler à l’étranger pour mettre de l'argent de côté n’est pas à mes yeux une bonne forme d’éducation. Il vaut mieux aider les jeunes générations à s’éveiller en prenant pleine conscience de leur potentiel.
Média 24
Médias24: Qu’est-ce qui caractérise votre approche?
Pr Muhammad Yunus: Notre méthodologie est graduelle, avec une prise en compte progressive des piliers du développement durable. Nous sommes conscients de ne pas pouvoir tout réaliser en une seule fois, c’est pourquoi nous y allons par étape avec pour objectif de concrétiser les 7 principes de l’économie solidaire tels qu’énoncés par les Nations-Unies, avec des thématiques liées à l’énergie, à l’approche genre,…
Le projet marocain est très encourageant, et bénéficie de surcroît de l’expérience que nous avons accumulée lors de nos précédentes réalisations avec Mc Cain.
- Le Roi du Maroc a appelé à l'élaboration d’un nouveau modèle de développement plus équitable… Selon vous comment peut-on atteindre cet objectif?
-Je suis heureux d’apprendre que Sa Majesté prend à cœur les questions de développement social et de redistribution des richesses. La pauvreté ne peut être traitée comme un problème isolé, car elle est due à la conjonction de plusieurs facteurs.
La première nécessité est de mettre en place des mécanismes permettant une redistribution plus équitable des richesses. Les économistes se focalisent le plus souvent sur la croissance, mais la question à se poser est "quelle croissance veut-on?’’. Personnellement, celle qui m’intéresse le plus est le développement des individus, car on peut atteindre une croissance économique sans pour autant que cela soit bénéfique au plus grand nombre.
C’est là qu’interviennent l’économie solidaire et l’innovation sociale, car la richesse est redistribuée au lieu d’être capitalisée et concentrée entre les mains d’une poignée d'élus. Beaucoup de personnes peuvent devenir entrepreneurs, améliorer leur quotidien et en faire profiter leur entourage. C’est l’une des raisons du succès du micro-crédit.
- On parle aussi beaucoup de RSE, mais les résultats sont encore timides…
C’est un problème d’approche. Signer un chèque pour une association ou une ONG ressemble davantage à de la charité qu’à une réelle implication. Pour résorber la pauvreté, l’une des méthodes que je préconise est que chaque entreprise soit tenue de développer un projet d’économie solidaire, en marge de son activité principale.
Une autre solution simple consiste à dédier un fonds aux projets d’économie solidaire, particulièrement ceux développés par les plus jeunes. Les dernières générations disposent d’un grand pouvoir grâce aux avancées technologiques. Il faut les soutenir et les encadrer.
L’éducation est fondamentale à ce titre, mais encore faut-il qu'elle revête la bonne forme. Celle qui vous enseigne à travailler à l’étranger pour mettre de l'argent de côté n’est pas à mes yeux une bonne forme d’éducation. Il vaut mieux aider les jeunes générations à s’éveiller en prenant pleine conscience de leur potentiel.
Média 24