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Paris School of Economics vise l'excellence

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  • Paris School of Economics vise l'excellence

    L'école d'économie de Paris ou Paris School of Economics (PSE) a été inauguré le 22 Février . Inspiré de la non moins très prestigieuse London School of Economics and Political Science , Paris School of Economics a pour ambition l'excellence. L'école accueille déja 250 chercheurs et 400 étudiants et se veut la« vitrine de la recherche économique française » .

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    La science économique française regorge de talents. Mais qui le sait ? Il fallait leur donner une vitrine. Jeudi 22 février, à 16 h 30, le premier ministre, Dominique de Villepin, inaugurera l'Ecole d'économie de Paris, qui comptera d'ici quelques années 250 à 300 chercheurs et 700 étudiants.

    Les amateurs de belles pierres seront déçus. Aucun architecte de talent n'a été sélectionné pour cette nouvelle institution, hébergée dans des préfabriqués de l'Ecole normale supérieure (ENS), au 48, boulevard Jourdan, dans le 14e arrondissement de Paris.


    L'innovation est ailleurs. Pour réunir en un même lieu des économistes de haut niveau, le président de cette nouvelle institution, Roger Guesnerie, professeur au Collège de France, et son directeur, Thomas Piketty, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess), ont réussi une vraie prouesse. "C'était comme vouloir créer Microsoft en Union soviétique !",, s'amuse M. Piketty. Car celle que l'on appelle déjà la PSE - pour Paris School of Economics, en référence à l'illustre London School of Economics (LSE) - a dû, pour voir le jour, affronter bien des épreuves.

    La PSE compte parmi ses membres fondateurs des grandes écoles (l'ENS, l'Ehess, l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées, l'Institut national d'agronomie), mais aussi l'université Paris-I Sorbonne et le CNRS. Et, dans le monde de l'enseignement et de la recherche français, on ne marie pas comme ça des institutions qui ont leur histoire, leur culture, leur organisation et qui sont viscéralement attachées à leur identité.

    "Nous aurions pu nous rassembler entre grandes écoles, raconte Daniel Cohen, professeur à l'ENS et vice-président de la PSE, nous avons fait un autre choix, plus complexe mais plus prometteur pour l'évolution du système universitaire."

    A Paris-I, les dents ont grincé. La structure privée de la PSE ne plaît pas à tous, même si les études y sont gratuites. Car la nouvelle école a le statut d'une fondation. Dans un premier temps, l'Etat lui donne 20 millions d'euros, auxquels s'ajoutent 4 millions apportés par des "fondateurs privés". L'assureur Axa et le courtier Exane apportent un million d'euros chacun. Nicolas Chanut, le PDG d'Exane, met de sa poche 500 000 euros.

    Enfin, une fondation de droit américain, l'American Foundation for the PSE, contribue pour un million d'euros. Son président, Georges de Ménil, directeur d'études à l'Ehess depuis 1978 a un profil atypique à l'université. Cet héritier de la famille Schlumberger fait partie de ceux qui ont quitté la France pour les Etats-Unis en 1981, au lendemain de l'élection de François Mitterrand.

    D'autres entreprises devraient rejoindre ces donateurs, dont Poweo et son PDG, Charles Beigbeder. "A terme, les fonds privés dépasseront les financements publics", ajoute M. Piketty, qui précise que la région et l'Etat verseront 40 millions pour les travaux, la région apportant aussi 1,5 million par an en frais de fonctionnement.

    Autre sujet d'inquiétude au sein de Paris-I : la création de la PSE introduit un système à double vitesse. La nouvelle école labélisera certaines formations économiques de Paris-I, mais pas toutes. Son conseil scientifique en décidera, en fonction des publications des enseignants-chercheurs dans les plus grandes revues internationales. Tout comme il sélectionnera les projets de recherche.

    La composition de ce conseil scientifique est prestigieuse. Treize de ses seize membres enseignent à l'étranger (Oxford, Cambridge, MIT, Harvard, Princeton,...). Trois ont eu le prix Nobel (Joseph Stiglitz, James Mirrlees, Amartya Sen). "Une fenêtre s'ouvre pour développer la recherche à l'université. C'est une chance pour la France", commente Antoine D'Autume, professeur à l'université Paris-I et vice-président de la PSE.

    Enfin, la nouvelle école, n'offrant que des formations à partir du master, sélectionnera les meilleurs étudiants, ce que l'université, en théorie, ne fait pas à ce niveau de formation. "Malgré tout, le conseil d'administration de Paris-I a voté les statuts de la PSE", se réjouit M. Cohen. Certes, mais le vote a été serré.

    Monique Canto-Sperber, directrice de l'ENS, très contestée au sein même de son école, n'a pas non plus caché ses réticences à la création de la PSE. "Elle n'a jamais menacé de se retirer du projet", concède Daniel Cohen. Mais le fait est qu'elle a voulu susciter d'autres projets concurrents. Désormais, elle se félicite que la PSE "soit présente sur le campus Jourdan de l'ENS", construit dans l'après-guerre pour les jeunes normaliennes.

    Pour les autres institutions fondatrices de la PSE aussi, l'aventure est risquée. Pourront-elles ne pas se dissoudre dans la nouvelle école ? "Elles se demandent quelle épingle elles vont tirer du jeu", reconnaît M. Guesnerie. Les enseignants et chercheurs restent rémunérés par leur corps d'origine, mais ils officieront désormais au nom de la PSE. Voilà pourquoi, "dans la presse française, par exemple, nous continuerons à signer avec nos fonctions d'origine", précise M. Piketty.

    Dans les revues internationales, en revanche, c'est la PSE qui sera mise en avant. Histoire de monter dans les classements internationaux en matière de recherche. Aujourd'hui, si l'on fait la somme de toutes les publications scientifiques des six institutions fondatrice, la PSE passe devant la LSE. Une performance qui permettra d'attirer plus d'étudiants étrangers "qui ne comprennent rien aujourd'hui à notre organisation", commente M. Guesnerie.

    Et aussi de faire revenir des chercheurs français partis aux Etats-Unis. Philippe Aghion, qui enseigne à Harvard, et Esther Duflo, au MIT, ont pris un congé sans solde de six mois pour tenter l'aventure de la PSE. "Rien ne nous empêcherait non plus, un jour, de faire venir un ponte américain et de le payer aux tarifs en vigueur", poursuit Daniel Cohen.

    Aux Etats-Unis, "chaque année, se tient un "job Market", un marché du travail, où les universités du monde entier recrutent leurs chercheurs en économie", explique Claudia Senik, professeur à la Sorbonne et responsable des relations extérieures à la PSE. "La France ne pouvait y participer" en raison de contraintes bureaucratiques et financières. "Nous sommes allés à Chicago en décembre 2006, avons reçu 80 candidatures pour un contrat de trois ans à la PSE. Nous en avons auditionné quatre. L'heureux élu aura un salaire compris entre 2 000 et 6 000 euros par mois", poursuit Mme Senik.

    Enfin, l'Etat, même s'il a soutenu le projet, a eu du mal à abandonner sa tutelle. "Il n'est même pas au conseil d'administration. Il a mis l'argent mais a perdu la main", analyse Thomas Piketty.

    Les équipes du ministère de la recherche et de la direction de l'enseignement supérieur auraient préféré maintenir un lien de dépendance par le canal financier. Ainsi, d'autres fondations du même type fonctionneront en dépensant les dotations de l'Etat, "ce qui veut dire que dans cinq ans, elles viendront lui redemander de l'argent", développe M. Piketty.

    Pour la PSE, il n'en était pas question. L'argent public au capital de la fondation sera donc bloqué et seuls les intérêts financeront le fonctionnement de l'école. "C'était la seule manière de garantir notre autonomie vis-à-vis des partenaires privés et vis-à-vis de l'Etat. La fondation ne peut pas être une lessiveuse à subventions publiques", insiste M. Piketty. Une petite révolution..

    Par Le Monde.

  • #2
    Et à quand des écoles de ce calibre chez nous.
    Je suis en train de rêver, excusez-moi.
    Dernière modification par naouas, 25 février 2007, 07h09.

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