Intéressante analyse à propos de l'économie marocaine dont- réellement- excepté le haschich dont le Maroc en est le premier producteur mondial et exportateur et ses 23 milliards annuels de rapport- le Maroc manque cruellement d'entreprise d'envergure internationale.
- L'avis de Saïd Saadi :
Pour l’économiste et ancien ministre, Saïd Saadi,le Maroc ne peut prétendre construire un nouveau modèle de développement sans avoir au préalable acquis sa souveraineté économique.
Quand on cherche à analyser le modèle de développement du Maroc sur ces dernières décennies, nous nous rendons compte qu’il n’y a pas eu d’inflexion majeure. Le modèle de développement fondé sur le secteur privé et l’exportation n’a pas été remis en cause. Toutes les analyses faites résument les difficultés du Maroc dans des problèmes de croissance non créatrice d’emplois, de gouvernance et de capital humain.
En finir avec le paradigme néolibéral
À supposer que le Maroc ait pu prendre en main son destin économique, pour ma part j’ai un point de vue radical. Il faut remettre en cause le paradigme néolibéral. L’alternative serait un État démocratique développeur. C’est un État qui joue un rôle fondamental dans l’orientation de l’économie et aussi dans l’investissement dans des secteurs délaissés par le secteur privé.
C’est aussi un État qui mobilise les ressources internes. Maintenant, vous allez me dire comment et avec quels moyens l’Etat va-t-il jouer ce rôle d’investisseur-développeur ? D’où l’importance des politiques macroéconomiques, notamment de la politique budgétaire. Avoir une marge
au niveau du budget de l’État.
Fiscalité et préférence nationale
Ensuite, nous pouvons agir au moyen de la politique fiscale. Tout l’enjeu est d’en faire un instrument d’incitation à l’investissement productif et un outil de création de la demande locale. La TVA est un bon exemple en la matière. À mon avis, la TVA joue aujourd’hui un rôle régressif.
Elle touche surtout les couches moyennes et pauvres parce qu’elles ont une propension à la consommation beaucoup plus forte que les couches aisées. Il faut avoir une imposition différenciée de la consommation de sorte à surtaxer les biens et services de luxe et alléger la TVA sur les biens de première nécessité afin de susciter une demande locale et des débouchés pour les entreprises locales.
Une banque sociale
Une autre idée à développer dans le sens de l’amélioration du tissu productif local destiné au marché interne : une banque nationale de développement économique et social qui serait un instrument fondamental pour l’intervention dans la politique économique. Certes, nous avons des outils comme le Fonds Hassan II ou la CDG, mais nous avons aussi des PME qui vivotent et n’arrivent pas à accéder au financement et des régions déconnectées par rapport au Maroc atlantique.
Cette banque nationale devrait servir de levier à la fois pour promouvoir et accompagner les PME, mais aussi désenclaver les régions. Il y a aussi un problème majeur au Maroc qu’il faut garder en vue : c’est la forte interpénétration entre le politique et l’économique. Cette interpénétration fait que beaucoup d’avantages et de privilèges sont accordés aux gens qui sont proches du pouvoir politique.
Tel Quel.ma
- L'avis de Saïd Saadi :
Pour l’économiste et ancien ministre, Saïd Saadi,le Maroc ne peut prétendre construire un nouveau modèle de développement sans avoir au préalable acquis sa souveraineté économique.
Quand on cherche à analyser le modèle de développement du Maroc sur ces dernières décennies, nous nous rendons compte qu’il n’y a pas eu d’inflexion majeure. Le modèle de développement fondé sur le secteur privé et l’exportation n’a pas été remis en cause. Toutes les analyses faites résument les difficultés du Maroc dans des problèmes de croissance non créatrice d’emplois, de gouvernance et de capital humain.
En finir avec le paradigme néolibéral
À supposer que le Maroc ait pu prendre en main son destin économique, pour ma part j’ai un point de vue radical. Il faut remettre en cause le paradigme néolibéral. L’alternative serait un État démocratique développeur. C’est un État qui joue un rôle fondamental dans l’orientation de l’économie et aussi dans l’investissement dans des secteurs délaissés par le secteur privé.
C’est aussi un État qui mobilise les ressources internes. Maintenant, vous allez me dire comment et avec quels moyens l’Etat va-t-il jouer ce rôle d’investisseur-développeur ? D’où l’importance des politiques macroéconomiques, notamment de la politique budgétaire. Avoir une marge
au niveau du budget de l’État.
Fiscalité et préférence nationale
Ensuite, nous pouvons agir au moyen de la politique fiscale. Tout l’enjeu est d’en faire un instrument d’incitation à l’investissement productif et un outil de création de la demande locale. La TVA est un bon exemple en la matière. À mon avis, la TVA joue aujourd’hui un rôle régressif.
Elle touche surtout les couches moyennes et pauvres parce qu’elles ont une propension à la consommation beaucoup plus forte que les couches aisées. Il faut avoir une imposition différenciée de la consommation de sorte à surtaxer les biens et services de luxe et alléger la TVA sur les biens de première nécessité afin de susciter une demande locale et des débouchés pour les entreprises locales.
Une banque sociale
Une autre idée à développer dans le sens de l’amélioration du tissu productif local destiné au marché interne : une banque nationale de développement économique et social qui serait un instrument fondamental pour l’intervention dans la politique économique. Certes, nous avons des outils comme le Fonds Hassan II ou la CDG, mais nous avons aussi des PME qui vivotent et n’arrivent pas à accéder au financement et des régions déconnectées par rapport au Maroc atlantique.
Cette banque nationale devrait servir de levier à la fois pour promouvoir et accompagner les PME, mais aussi désenclaver les régions. Il y a aussi un problème majeur au Maroc qu’il faut garder en vue : c’est la forte interpénétration entre le politique et l’économique. Cette interpénétration fait que beaucoup d’avantages et de privilèges sont accordés aux gens qui sont proches du pouvoir politique.
Tel Quel.ma
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