Ces performances remarquables de l’économie marocaine en 2006 ont clairement confirmé l’impression qui s’est installée ces derniers mois, celle d’un démarrage conséquent de la croissance et l’espoir que ce trend se poursuive et, surtout, se pérennise. En effet, malgré une pluviométrie plus chiche durant l’automne 2006 et les premiers mois de l’année en cours, les prévisions de croissance des pouvoirs publics sont néanmoins optimistes et tablent sur un taux autour de 5 % du PIB. Cette appréciation anticipative se base sur la poursuite des grands efforts d’investissements, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’habitat et des grands travaux d’infrastructure. Elle comptera également sur la continuation du succès dont bénéficie le Royaume de la part des marchés européens émetteurs de touristes, mais aussi les performances exportatrices de l’économie nationale, notamment grâce aux nouvelles niches, (Zone Franche de Tanger, offshoring, industrie aéronautique) et la mise en route des premières installations de Tanger Med.
De même, les grands projets, (Centrale de Cap Ghir, SAMIR, Programme ONEP, ONCF, aménagement du Bou Regreg, etc), dont les financements peuvent atteindre plusieurs milliards de dollars chacun, continueront d’avoir un effet positif sur le tissu de la PME-PMI nationale. Dans cette évaluation prospective, un point noir cependant, celui de la ressource humaine alors que les premières tensions commencent à s’exprimer sur le marché de l’emploi où les lacunes de la formation sont de plus en plus perçues, notamment dans le secteur touristique, l’offshoring ou les NTIC.
Quoi qu’il en soit, la nouvelle économie marocaine existe bel et bien. Les articles, analyses et entretiens réalisés dans le cadre de » ce numéro spécial en attestent éloquemment.
En cette année d’élections législatives, alors que le Royaume commence à percevoir les premiers fruits de la nouvelle ère, il paraît donc indispensable que le mouvement initié depuis 1999 sous l’égide de SM Mohammed VI soit poursuivi. Les citoyens électeurs sauront, sans nul doute, le prouver le 7 septembre 2007…
Fahd Yata
Le risque Maroc amélioré
La COFACE, l’assureur crédit français qui garantit notamment un certain nombre d’opérations entre les entreprises françaises et leurs homologues marocaines, a publié le 27 janvier dernier le panorama mondial 2007 des risques à l’exportation. Et, malgré un certain ralentissement de la croissance économique mondiale attendu cette année, la COFACE ne reconsidère pas de façon drastique ses évaluations de 2006. 154 pays ont ainsi été passés au crible par les experts français et seuls dix-huit ont bénéficié d’une nouvelle notation, positive ou négative. Parmi ceux dont le rating a été amélioré figure le Maroc, aux côtés de huit autres, dont la Slovénie, la Bulgarie, le Mexique, le Brésil, la Colombie, le Cap-Vert et la République dominicaine.
Le nouveau mode de calcul du PIB et ses incidences
Le Haut Commissariat au Plan a mis en place une nouvelle base qui a corrigé le calcul du PIB pour la série de 1998 à 2003 et, plus récemment, jusqu’à 2005. Celle-ci montre, entre autres, que le chiffre de la croissance économique entre 2001 et 2006, base 1998, a été en moyenne de 5,3 %.
Dans l’ancien mode, la croissance de 2005 était de 1,7 %. Or, dans le nouveau mode, elle est de 2,4 %. Ce qui est important de relever, c’est que la croissance du PIB non agricole, qui était de 2,4% l’an auparavant, est en réalité de plus de 4% l’an depuis trois ans. Qu’il pleuve ou non, le PIB non agricole a acquis son autonomie. Pour 2007, les prévisions tablent sur une croissance du PIB à un taux de 5% au moins, même en cas de déficit hydrique! Certes, la pluie a une incidence sur la demande, sur le monde rural, mais la dynamique économique est là, ainsi que la diversification des sources de la croissance. Par ailleurs, la correction du PIB a eu deux incidences. Le Budget s’est enrichi de 60 milliards de dirhams qui ne ressortaient pas avec l’ancien mode de calcul, mais surtout, un certain nombre de secteurs ont été valorisés de façon beaucoup plus substantielle qu’auparavant. De plus, le pays dispose de nouvelles sources de croissance et de revenus comme la Zone Franche de Tanger avec 5 milliards de dirhams d’exportations, l’offshoring, les industries aéronautiques, etc. Ces nouvelles niches de productivité et de création de richesses permettent d’être optimiste quant au maintien d’un rythme de croissance relativement élevé du PIB non agricole, à la pérennisation d’un environnement macroéconomique positif, qui correspond également à la fin de la dépendance envers les recettes de privatisation et traduit également l’autonomisation de la croissance par rapport à la pluviométrie.
Inflation, un taux de 3,3 % en 2006
À première vue, le taux d’inflation enregistré en 2006, 3,3 %, pourrait traduire une situation alarmante, mais dans un contexte de forte croissance de l'économie marocaine (+8,1 %, selon les dernières estimations), le niveau enregistré par l'inflation n'a rien d'inquiétant. Au contraire, la corrélation entre les deux statistiques est signe de bonne santé pour l'économie. Cette inflation de "croissance" trouve son origine dans quatre facteurs:
- le réaménagement de la TVA de plusieurs denrées alimentaires,
- l'augmentation des prix de certains services (en particulier ceux de l'eau et des transports),
- le retour partiel au système d'indexation des prix des produits pétroliers sur les cours internationaux,
- l'importation des biens d'équipement (40 milliards de Dh à fin novembre 2006).
Selon Bank Al-Maghrib, la tendance inflationniste devrait connaître une légère baisse en 2007. Les dernières estimations du Centre Marocain de Conjoncture tablent sur un taux de 2,1%. Ce dernier compte sur la réduction des coûts salariaux, suite aux départs volontaires des administrations et sur les orientations prudentes de la politique monétaire afin d'atténuer le réchauffement des prix. Cependant, certains facteurs pourraient contrecarrer ces prévisions, notamment les rentrées de devises assurées par les MRE, les recettes du secteur du tourisme de plus en plus abondantes, les exportations à tendance haussière.
De même, les grands projets, (Centrale de Cap Ghir, SAMIR, Programme ONEP, ONCF, aménagement du Bou Regreg, etc), dont les financements peuvent atteindre plusieurs milliards de dollars chacun, continueront d’avoir un effet positif sur le tissu de la PME-PMI nationale. Dans cette évaluation prospective, un point noir cependant, celui de la ressource humaine alors que les premières tensions commencent à s’exprimer sur le marché de l’emploi où les lacunes de la formation sont de plus en plus perçues, notamment dans le secteur touristique, l’offshoring ou les NTIC.
Quoi qu’il en soit, la nouvelle économie marocaine existe bel et bien. Les articles, analyses et entretiens réalisés dans le cadre de » ce numéro spécial en attestent éloquemment.
En cette année d’élections législatives, alors que le Royaume commence à percevoir les premiers fruits de la nouvelle ère, il paraît donc indispensable que le mouvement initié depuis 1999 sous l’égide de SM Mohammed VI soit poursuivi. Les citoyens électeurs sauront, sans nul doute, le prouver le 7 septembre 2007…
Fahd Yata
Le risque Maroc amélioré
La COFACE, l’assureur crédit français qui garantit notamment un certain nombre d’opérations entre les entreprises françaises et leurs homologues marocaines, a publié le 27 janvier dernier le panorama mondial 2007 des risques à l’exportation. Et, malgré un certain ralentissement de la croissance économique mondiale attendu cette année, la COFACE ne reconsidère pas de façon drastique ses évaluations de 2006. 154 pays ont ainsi été passés au crible par les experts français et seuls dix-huit ont bénéficié d’une nouvelle notation, positive ou négative. Parmi ceux dont le rating a été amélioré figure le Maroc, aux côtés de huit autres, dont la Slovénie, la Bulgarie, le Mexique, le Brésil, la Colombie, le Cap-Vert et la République dominicaine.
Le nouveau mode de calcul du PIB et ses incidences
Le Haut Commissariat au Plan a mis en place une nouvelle base qui a corrigé le calcul du PIB pour la série de 1998 à 2003 et, plus récemment, jusqu’à 2005. Celle-ci montre, entre autres, que le chiffre de la croissance économique entre 2001 et 2006, base 1998, a été en moyenne de 5,3 %.
Dans l’ancien mode, la croissance de 2005 était de 1,7 %. Or, dans le nouveau mode, elle est de 2,4 %. Ce qui est important de relever, c’est que la croissance du PIB non agricole, qui était de 2,4% l’an auparavant, est en réalité de plus de 4% l’an depuis trois ans. Qu’il pleuve ou non, le PIB non agricole a acquis son autonomie. Pour 2007, les prévisions tablent sur une croissance du PIB à un taux de 5% au moins, même en cas de déficit hydrique! Certes, la pluie a une incidence sur la demande, sur le monde rural, mais la dynamique économique est là, ainsi que la diversification des sources de la croissance. Par ailleurs, la correction du PIB a eu deux incidences. Le Budget s’est enrichi de 60 milliards de dirhams qui ne ressortaient pas avec l’ancien mode de calcul, mais surtout, un certain nombre de secteurs ont été valorisés de façon beaucoup plus substantielle qu’auparavant. De plus, le pays dispose de nouvelles sources de croissance et de revenus comme la Zone Franche de Tanger avec 5 milliards de dirhams d’exportations, l’offshoring, les industries aéronautiques, etc. Ces nouvelles niches de productivité et de création de richesses permettent d’être optimiste quant au maintien d’un rythme de croissance relativement élevé du PIB non agricole, à la pérennisation d’un environnement macroéconomique positif, qui correspond également à la fin de la dépendance envers les recettes de privatisation et traduit également l’autonomisation de la croissance par rapport à la pluviométrie.
Inflation, un taux de 3,3 % en 2006
À première vue, le taux d’inflation enregistré en 2006, 3,3 %, pourrait traduire une situation alarmante, mais dans un contexte de forte croissance de l'économie marocaine (+8,1 %, selon les dernières estimations), le niveau enregistré par l'inflation n'a rien d'inquiétant. Au contraire, la corrélation entre les deux statistiques est signe de bonne santé pour l'économie. Cette inflation de "croissance" trouve son origine dans quatre facteurs:
- le réaménagement de la TVA de plusieurs denrées alimentaires,
- l'augmentation des prix de certains services (en particulier ceux de l'eau et des transports),
- le retour partiel au système d'indexation des prix des produits pétroliers sur les cours internationaux,
- l'importation des biens d'équipement (40 milliards de Dh à fin novembre 2006).
Selon Bank Al-Maghrib, la tendance inflationniste devrait connaître une légère baisse en 2007. Les dernières estimations du Centre Marocain de Conjoncture tablent sur un taux de 2,1%. Ce dernier compte sur la réduction des coûts salariaux, suite aux départs volontaires des administrations et sur les orientations prudentes de la politique monétaire afin d'atténuer le réchauffement des prix. Cependant, certains facteurs pourraient contrecarrer ces prévisions, notamment les rentrées de devises assurées par les MRE, les recettes du secteur du tourisme de plus en plus abondantes, les exportations à tendance haussière.
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