Sonatrach sera t-elle relevé les défis et devenir un Géant pétrolier à l'image de Shell ou d'Exxon ?
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Depuis la nationalisation des hydrocarbures en 1971, jamais la Sonatrach n'a été au devant de la scène comme aujourd'hui! Progressivement, la compagnie publique algérienne est devenue moins « timide ». Débarrassée de ses complexes, elle se dévoile, communique sur ses projets et affiche des ambitions au-delà de l'Algérie.
Mieux : depuis quelques mois, Sonatrach n'hésite plus à imiter le géant gazier russe Gazprom en réclamant par exemple fermement une hausse de 20% sur les prix du gaz qu'elle livre à la compagnie espagnole Gas Naturel.
Sans aller jusqu'à brandir la menace de fermer le robinet du gaz comme l'ont fait à plusieurs reprises les Russes avec leurs voisins, Sonatrach montre ses griffes et use de tout de son poids de géant gazier pour se faire respecter en Méditerranée.
Courtisée par les compagnies occidentales, le groupe algérien refuse les alliances exclusives et opte pour des partenariats commerciaux. Les compagnies françaises Suez, Total et Gaz de France affichent publiquement leur disponibilité à conclure des partenariats avec le géant algérien. L'Allemagne également courtise l'Algérie pour assurer sa sécurité énergétique et diversifier ses sources d'approvisionnement en gaz. Mais la réponse de Sonatrach a toujours été la même : elle veut travailler avec tout le monde, sans rapports exclusifs.
Alger, via Sonatrach, cherche ainsi à faire passer des messages à ses voisins méditerranéens sur son retour sur la scène internationale après près de 15 ans de guerre civile. Comme la Russie, l'Algérie entend utiliser l'arme du gaz pour s'affirmer comme l'unique puissance économique et militaire du Maghreb.
Mais au delà des intérêts politiques, Sonatrach profite pleinement des retombées de sa nouvelle stratégie, largement inspirée par deux hommes : le ministre de l'énergie et des mines, Chakib Khelil et le PDG du groupe, Mohamed Meziane. Discret, mais efficace, cet ingénieur en génie chimique, pur produit de l'école algérienne, dirige la compagnie étatique depuis 2003. « Mohamed Meziane a modifié l'image de Sonatrach. Il communique bien. Il a réussi à obtenir les soutiens du ministre et du président», confie un proche collaborateur du PDG.
Certes, la nomination en 2003 de Mohamed Meziane à la tête de la plus grande entreprise africaine et la 12 ème compagnie mondiale coïncidait avec l'envolée des prix du pétrole. En 2006, Sonatrach a réalisé un bénéfice record de 8 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires de 52 milliards de dollars. Mais la stratégie du nouveau président a fortement contribué à la réussite de la transformation du géant pétrolier algérien.
Longtemps mis en veilleuse, faute de moyens et d’ambition, le plan de développement de Sonatrach à l'international a été relancé dès le milieu des années 2000. Avec un objectif de taille : en 2015, le géant algérien compte réaliser 35% de chiffre d'affaires hors d'Algérie. Pour y parvenir, il multiplie les implantations à l'étranger et lorgne sur plusieurs compagnies européennes. Désormais, Sonatrach veut se hisser au niveau du groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell. « Nous avons les moyens humains et financiers d'être au niveau de Shell », affirme le vice-président aval de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli.
Pour grossir, Sonatrach investit massivement dans la pétrochimie, le raffinage et le transport des hydrocarbures. Elle multiplie également les créations de filiales (Angleterre, Italie, France, Espagne) pour distribuer directement son gaz sur les marchés européens. Elle vient d’être sollicitée par les Pays Bas pour acquérir des capacités de stockage dans un terminal gazier à Rotterdam.
La compagnie algérienne n'entend pas se contenter du rôle de simple fournisseur de pétrole (1,2 millions de barils par jour) et de gaz (65 milliards de m3 d'exportations), une stratégie qui l'expose et travers elle toute l'Algérie aux fluctuations des prix du pétrole. Elle veut désormais produire en Algérie des produits de deuxième et troisième générations issus de la transformation du pétrole et du gaz pour les exporter avec des taux de marges élevés.
L'objectif est double : asseoir une véritable industrie pétrochimique dans le pays et valoriser sur son territoire les hydrocarbures, en prévision de l'entrée en vigueur en 2017 des accords de libre échange entre l'Algérie et l'UE. Ces derniers vont en effet lui permettre d'exporter plus facilement ses produits vers l'Europe.
En plus de son activité de base, Sonatrach se diversifie dans les télécoms, le dessalement de l'eau de mer, les mines, le transport aérien. Fierté des Algériens, Sonatrach continue néanmoins de souffrir de la gestion passée et n'arrive pas à accélérer sa modernisation comme le souhaite ses nouveaux dirigeants.
source Tout sur l'Algérie
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Depuis la nationalisation des hydrocarbures en 1971, jamais la Sonatrach n'a été au devant de la scène comme aujourd'hui! Progressivement, la compagnie publique algérienne est devenue moins « timide ». Débarrassée de ses complexes, elle se dévoile, communique sur ses projets et affiche des ambitions au-delà de l'Algérie.
Mieux : depuis quelques mois, Sonatrach n'hésite plus à imiter le géant gazier russe Gazprom en réclamant par exemple fermement une hausse de 20% sur les prix du gaz qu'elle livre à la compagnie espagnole Gas Naturel.
Sans aller jusqu'à brandir la menace de fermer le robinet du gaz comme l'ont fait à plusieurs reprises les Russes avec leurs voisins, Sonatrach montre ses griffes et use de tout de son poids de géant gazier pour se faire respecter en Méditerranée.
Courtisée par les compagnies occidentales, le groupe algérien refuse les alliances exclusives et opte pour des partenariats commerciaux. Les compagnies françaises Suez, Total et Gaz de France affichent publiquement leur disponibilité à conclure des partenariats avec le géant algérien. L'Allemagne également courtise l'Algérie pour assurer sa sécurité énergétique et diversifier ses sources d'approvisionnement en gaz. Mais la réponse de Sonatrach a toujours été la même : elle veut travailler avec tout le monde, sans rapports exclusifs.
Alger, via Sonatrach, cherche ainsi à faire passer des messages à ses voisins méditerranéens sur son retour sur la scène internationale après près de 15 ans de guerre civile. Comme la Russie, l'Algérie entend utiliser l'arme du gaz pour s'affirmer comme l'unique puissance économique et militaire du Maghreb.
Mais au delà des intérêts politiques, Sonatrach profite pleinement des retombées de sa nouvelle stratégie, largement inspirée par deux hommes : le ministre de l'énergie et des mines, Chakib Khelil et le PDG du groupe, Mohamed Meziane. Discret, mais efficace, cet ingénieur en génie chimique, pur produit de l'école algérienne, dirige la compagnie étatique depuis 2003. « Mohamed Meziane a modifié l'image de Sonatrach. Il communique bien. Il a réussi à obtenir les soutiens du ministre et du président», confie un proche collaborateur du PDG.
Certes, la nomination en 2003 de Mohamed Meziane à la tête de la plus grande entreprise africaine et la 12 ème compagnie mondiale coïncidait avec l'envolée des prix du pétrole. En 2006, Sonatrach a réalisé un bénéfice record de 8 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires de 52 milliards de dollars. Mais la stratégie du nouveau président a fortement contribué à la réussite de la transformation du géant pétrolier algérien.
Longtemps mis en veilleuse, faute de moyens et d’ambition, le plan de développement de Sonatrach à l'international a été relancé dès le milieu des années 2000. Avec un objectif de taille : en 2015, le géant algérien compte réaliser 35% de chiffre d'affaires hors d'Algérie. Pour y parvenir, il multiplie les implantations à l'étranger et lorgne sur plusieurs compagnies européennes. Désormais, Sonatrach veut se hisser au niveau du groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell. « Nous avons les moyens humains et financiers d'être au niveau de Shell », affirme le vice-président aval de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli.
Pour grossir, Sonatrach investit massivement dans la pétrochimie, le raffinage et le transport des hydrocarbures. Elle multiplie également les créations de filiales (Angleterre, Italie, France, Espagne) pour distribuer directement son gaz sur les marchés européens. Elle vient d’être sollicitée par les Pays Bas pour acquérir des capacités de stockage dans un terminal gazier à Rotterdam.
La compagnie algérienne n'entend pas se contenter du rôle de simple fournisseur de pétrole (1,2 millions de barils par jour) et de gaz (65 milliards de m3 d'exportations), une stratégie qui l'expose et travers elle toute l'Algérie aux fluctuations des prix du pétrole. Elle veut désormais produire en Algérie des produits de deuxième et troisième générations issus de la transformation du pétrole et du gaz pour les exporter avec des taux de marges élevés.
L'objectif est double : asseoir une véritable industrie pétrochimique dans le pays et valoriser sur son territoire les hydrocarbures, en prévision de l'entrée en vigueur en 2017 des accords de libre échange entre l'Algérie et l'UE. Ces derniers vont en effet lui permettre d'exporter plus facilement ses produits vers l'Europe.
En plus de son activité de base, Sonatrach se diversifie dans les télécoms, le dessalement de l'eau de mer, les mines, le transport aérien. Fierté des Algériens, Sonatrach continue néanmoins de souffrir de la gestion passée et n'arrive pas à accélérer sa modernisation comme le souhaite ses nouveaux dirigeants.
source Tout sur l'Algérie
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