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Le défi dubaïote

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  • Le défi dubaïote

    Un défi qui sera relevé.
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    Depuis quelques mois, le capitalisme d’Etat des pays émergents fait peur. Porté par des entreprises nationales ou des fonds souverains, il suscite des réactions défensives partout dans le monde occidental. Mais la peur est mauvaise conseillère. Plutôt que de fermer les écoutilles, il vaut mieux tenter d’identifier la nature du défi. Deux constats préliminaires s’imposent.

    Premièrement, nulle part on ne constate une étatisation d’économies où l’économie de marché était bien implantée. Au contraire, des pays qui étaient nationalisés ou sous-développés (ou les deux) s’intègrent dans le marché mondial. Le capitalisme privé y est de plus en plus robuste et vigoureux, même en Russie. Deuxièmement, les stratégies des Etats sont très diverses, et rarement cohérentes. Les cités-Etats ont des priorités différentes des superpuissances, et partout les stratégies d’investissement font l’objet de vives polémiques internes, notamment entre ceux qui aimeraient voir les fonds de l’Etat investis dans l’économie domestique et ceux qui préfèrent les utiliser pour des achats à l’étranger.

    Il y a quarante ans, Jean-Jacques Servan-Schreiber publiait Le défi américain et notait que ce défi « n’est pas essentiellement d’ordre industriel ou financier. Il met en cause, avant tout, notre fécondité intellectuelle, notre aptitude à transformer les idées en réalités ». De même, si le capitalisme d’Etat déstabilise la scène mondiale, ce n’est pas d’abord par sa puissance financière. Après tout, beaucoup de banques occidentales gèrent plus d’actifs que le plus gros des fonds souverains répertoriés, celui d’Abou Dhabi. Ce qui gêne, c’est le sentiment que ces nouveaux acteurs ont une capacité de manœuvre plus étendue que la nôtre, parce qu’ils sont moins soumis à des contraintes de gouvernance, financière ou démocratique. Pour reprendre la vieille métaphore des années 70 : pas de souci s’ils ont le pétrole tant que nous avons les idées… mais tout change si ceux qui ont le pétrole (ou les excédents macroéconomiques) ont aussi les idées. Là était le cœur du « défi américain » en 1967 ; là est le cœur du nouveau défi auquel l’Occident tout entier, Etats-Unis inclus, se retrouve confronté. Par son dynamisme et la soudaineté de son émergence sur la scène internationale, l’émirat de Dubaï est l’emblème de ce nouveau défi. L’opération complexe qu’il a engagée le mois dernier, en devenant simultanément le premier actionnaire de l’entreprise de marché scandinave OMX, du London Stock Exchange et du Nasdaq, résume l’ambition du Cheik Mohammed al-Maktoum, dont la principale préoccupation selon l’un de ses proches est « que cette ville fasse rapidement concurrence à New York ». Dubaï est bien placé. Plus proche de Karachi que de Bagdad ou La Mecque, et de Bombay que de Damas ou du Caire, l’ancien port de pêcheurs de perles se veut le centre névralgique de tout l’espace qui s’étend entre l’Europe et l’Asie. Il l’est déjà pour le transport aérien et maritime. Il pourrait le devenir en matière de finance. En devenant d’un seul coup incontournable dans le milieu boursier, Dubaï construit une infrastructure appuyée sur des marques, des technologies, et des équipes au meilleur niveau mondial : une politique industrielle si on veut, mais entièrement axée sur les actifs incorporels. En restant minoritaire, il atténue le choc culturel. La bourse n’est du reste qu’un élément du jeu.

    Dubaï a déjà convaincu la plupart des banques d’investissement occidentales de le choisir comme plateforme pour la région, et cherche aussi à attirer des quartiers généraux mondiaux, comme celui d’Halliburton auquel était consacrée notre chronique en avril. Le succès est loin d’être garanti. Il n’est pas sûr qu’une place financière puisse ainsi se construire hors sol. Les étapes antérieures ont connu des ratés. En 2004, une réforme de la régulation financière locale a échoué à la suite de transactions immobilières douteuses. Le risque politique est élevé. L’an dernier, Dubai Ports World s’était heurté à l’opposition du Congrès à la suite du rachat de ports américains. Mais l’audace même de la tentative force l’attention. Comment réagir ? Certainement pas en se refermant. En 1967 Servan-Schreiber notait que « rien ne serait plus absurde que de traiter l’investissement américain en coupable et de concevoir notre riposte sous une forme répressive ». Ce n’est pas en cherchant à sortir du jeu qu’on peut gagner la compétition.

    Source betapolitique
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Dubai ville futuriste,allez faire un tour sur la toile concernat les projets a Dubai,moi j'etais sideré.des projets pharaoniques.hallucinant

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