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17 500 milliards de dollars. Mais où s'en vont donc les pétrodollars?

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  • 17 500 milliards de dollars. Mais où s'en vont donc les pétrodollars?

    17 500 milliards de dollars, ce serait la cagnote et les investissements des pays du Golfe
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    Les pays du Golfe ont gagné depuis 2002 1500 milliards de dollars grâce au pétrole. Leur fortune est aujourd'hui incommensurable, qu'ils ne savent même plus où placer.


    Faut-il d'emblée aligner les chiffres? Faisons-le, forcément, mais l'ampleur des zéros qui s'additionnent n'ont plus, en vérité, rien à voir avec ce que le cerveau humain peut concevoir. Première donnée: 17 500 milliards de dollars, à peu près dix fois le bugdet annuel de la Confédération, voici la fortune globale que les potentats des pays du Golfe. A peu près? Oui, car, selon le FinancialTimes et le Fonds monétaire international (FMI), «il est impossible à ce jour d'évaluer correctement les montants dont disposent les Etats producteurs de pétrole».
    Réinvestir chez soi

    Seconde donnée: suite à la hausse verticale du prix du baril de Brent, en cette seule année 2007 (+ 30%), les pays du Golfe réalisent une plus-value automatique de quelque 450 milliards de dollars sur un chiffre d'affaires annuel d'environ 1000 milliards à 1500 milliards de dollars. En clair, l'Arabie saoudite, Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar et les Emirats arabes encaissent mille et neuf zéros derrière de billets verts en un an, sans qu'ils n'aient à lever le petit doigt, l'extraction, l'exportation et le raffinage étant contrôlés par les grands groupes pétroliers occidentaux (ExxonMobil, British Petroleum, Shell ou Total en tête).

    Troisième donnée: à l'heure actuelle, 60% de cette somme acquise est réinvestie dans les pays producteurs, alors que 40% retournent dans les circuits financiers ou industriels occidentaux. Comme l'explique Moshin Khan, directeur régional du FMI pour le Moyen-Orient, «nous estimons qu'en 2007, 200 milliards de dollars en provenance des pays du Golfe vont être investis dans des instruments financiers occidentaux. Le reste, a contrario, va contribuer à financer les projets immobiliers, touristiques ou industriels du Qatar, de l'Arabie saoudite ou de Dubaï qui drainent aujourd'hui la majeure partie des fonds issus du pétrole.»

    Il s'avère en effet que, selon le FMI, l'ensemble des projets de développements des Etats du Golfe -infrastructures aéro-portuaires, routes, écoles, développement urbain- s'élève à 1000 milliards de dollars. Dubaï, par exemple, ambitionne de devenir l'une des toutes premières capitales touristiques du monde. En effet: alors que depuis des décennies, l'Arabie saoudite a pris pour habitude de placer
    ses «surplus» financiers issus de l'or noir dans les circuits financiers occidentaux -Bourse, hôtellerie, industrie, luxe, etc.- les «nouveaux» Etats pétroliers ont choisi de miser sur leur propre développement.
    Un A380 de 470 millions de dollars en cadeau

    Le pari de Dubaï repose sur l'idée simple qu'il faudra prochainement remplacer la manne «divine» de l'or noir par d'autres sources de recettes. Pour le reste, à savoir les 40% des 1500 milliards de dollars engrangés cette année, le casse-tête devient de plus en plus abyssal: «Pour ne prendre que le gouvernement saoudien, affirme ainsi Moshin Khan, il doit placer 100 milliards de dollars. Or, seul le marché américain est capable d'absorber une telle somme.»

    Dès lors, les cheiks du pétrole se font des cadeaux mirifiques, à l'instar du prince Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Al-Saud, déjà propriétaire d'un Boeing 747. Le prince saoudien vient en effet de s'offrir le premier A380 privé pour 470 millions de dollars. Au cas ou vous vous soucieriez de ses finances, l'homme affiche un revenu de 1,7 million de dollars par mois.

    ÉLISABETH ECKERT
    La Tribune de Genêve
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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