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Pourquoi le baril de pétrole vaut 100 dollars

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  • Pourquoi le baril de pétrole vaut 100 dollars

    L’or noir flambe à nouveau. Mercredi, les cours du pétrole ont dépassé les 102 dollars le baril à New York. Après une première incursion en janvier, ils paraissent désormais durablement installés au-dessus des 100 dollars. A Londres, le Brent est repassé mercredi juste sous sous cette barre symbolique après l'avoir franchie pour la première fois de son histoire la veille.

    Pourtant, le prix du brut avait fortement baissé le mois dernier. Comme l’écrit une note de Natixis, « tous les ingrédients étaient en place pour confirmer la détente des cours » : baisse de la demande américaine, stocks pétroliers proches de la moyenne historique, révisions à la baisse des prévisions de consommation de la part de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

    Seulement, il s’avère que la baisse de la demande ne sera pas aussi forte que prévu. Au lieu d’une franche récession, les Etats-Unis ne pourraient connaître qu’un ralentissement de leur économie. Ce qui porterait la demande mondiale entre 1,5 et 1,6 millions de barils par jour (mb/j).

    Dans ce contexte, l’offre apparaît tout juste suffisante. Et l’Opep, qui pèse 40% de l’offre mondiale, pourrait bien réduire sa production, lors de sa prochaine réunion le 5 mars. C’est en tout cas ce qu’anticipent les marchés. Une telle décision serait d’abord motivée par la sortie de l’hiver. « La variation de la demande entre le premier trimestre et le deuxième trimestre est généralement de l’ordre de 1,5 mb/j », rappelle Moncef Kaabi, directeur de recherche chez Natixis.

    L’Opep serait d’autant plus résolue à fermer ses vannes que le billet vert décroche face aux autres devises. Pour défendre les prix du pétrole, libellés en dollars, le cartel a en effet intérêt à le raréfier.

    Mais là n’est pas l’essentiel. Le cours de l’or noir a été attisé par un contexte géopolitique particulièrement tendu ces dernières semaines. Premier producteur africain, le Nigeria vient de connaître une nouvelle vague de violences, tandis que le Venezuela s’est lancé dans un bras de fer juridique avec le géant pétrolier Exxon Mobile. Hugo Chavez a même menacé de cesser ses approvisionnements aux Etats-Unis.

    Les tensions sont encore montées d’un cran avec les incursions de l’armée turque contre les indépendantistes kurdes réfugiés dans le nord de l’Irak. Et le contentieux avec l’Iran, au sujet du programme d’enrichissement nucléaire mené par Téhéran, continue d’inquiéter le marché.

    Ces menaces sur l’offre sont du pain béni pour les fonds d’investissement. Ces derniers ont donc redoublé leurs achats spéculatifs. Plus généralement, les marchés du pétrole, comme ceux des métaux ou du blé, aujourd’hui, voient affluer de plus en plus d’investisseurs venus se couvrir dans un contexte de crise financière. A ce titre, les chiffres publiés cette semaine faisant état d’une hausse des prix à la production aux Etats-Unis ont joué le rôle d’aiguillon.

    La hausse des prix à la production, du fait justement de la hausse des cours des denrées alimentaires et de l’énergie, a fait ressurgir le spectre de l’inflation aux Etats-Unis. Couplée au ralentissement de l’activité, elle suffit à déprimer les marchés actions. Et renforce le rôle de valeur refuge du pétrole, au même titre que l’or, dont le cours de l'once atteint également des sommets.

    « Avant 2007, la volatilité sur les marchés du pétrole était comprise entre 5 et 8 dollars. En 2007, elle se situait entre 15 et 20 dollars. Aujourd’hui, elle est comprise entre 25 et 30 dollars », estime Moncef Kaabi. Ce qui veut dire que sans la présence de spéculateurs, les cours du brut seraient donc inférieurs à 80 dollars à l’heure actuelle.

    source : l'Expansion
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