L’été s’annonce chaud cette année au Maroc, surtout avec la décompensation de la caisse de compensation qui jusque là, arrivait à maintenir le cap en prenant partiellement en charge la hausse des produits de première nécessité.
En effet, que l’on attribue cette hausse à la flambée des prix des aliments sur le marché mondial, due aux biocarburants que l’occident commence à produire pour pallier l’approvisionnement en pétrole, ou que l’on pointe du doigt la mondialisation, les spéculations, les bouleversement climatiques voire l’appétit vorace des pays émergents -Inde et Chine en premier- pour les céréales, le résultat est le même : le blé est à prix d’or, et ce n’est pas la faute des « islamistes »- une fois n’est pas coutume-.
Or, que faire ? Surtout si l’on est loin de l’autosuffisance alimentaire grâce (ou à cause) aux magnifiques politiques agricoles qui ont prévalu depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, et qui ont permis l’éclosion d’une agriculture de type féodal sans la moindre préoccupation pour les intérêts suprêmes du peuple.
Pour les incrédules, prière de voire la manière dont l’état a « privatisé » ces dernières années les terres de la SOGETA et de la SODEA, les terres les plus fertiles du Maroc, ou d’entendre les experts de la FAO qui pensent que les pays pauvres « sont victimes de leurs propres gouvernements qui n’ont pas dédié une part de leur budget à la paysannerie » (1).
On pourrait attendre que les citoyens s’entretuent aux portes des boulangeries comme en Egypte, ou faire dans le préventif en renforçant le dispositif sécuritaire pour mater les émeutes de la faim (comme en Haïti) suite au Tsunami annoncé. Nous voudrions bien savoir ce que nos présumés responsables ont prévu pour la situation pré catastrophique que nous vivons. Nous voudrions bien voir la moitié pleine du verre mais nous n’y arrivons pas – peut-être qu’il n’y a pas de moitié pleine- au risque de se voir accusé de semer le pessimisme et l’affliction.
C’est une hécatombe que personne ne peut souhaiter, aussi grands que soient ses griefs à l’encontre du régime, car bien entendu ce seront toujours les plus pauvres qui seront les plus atteints et qui vont casquer.
Mais, nos amis occidentaux ont tout prévu, la France et la grande Bretagne annoncent une augmentation des leurs aides alimentaires, des millions d’euros sont annoncés et le PAM (2) veille « au grain ».
Ceci nous amène à faire un petit flash-back sur la fameuse INDH (initiative nationale pour le développement) qui était censée sortir les marocains du cercle vicieux IPSD (ignorance, pauvreté, sous-développement).
En effet plusieurs contributeurs avaient mis la main à la poche (dont une majorité de citoyens et d’entreprises marocaines) pour monter cette formidable opération de sauvetage. Nous n’avons pas besoin des rapports des organisations internationales et des différents bailleurs de fonds pour constater que c’est un échec. En effet, il suffit d’avoir des yeux pour constater que la pauvreté est toujours là, que la marginalisation a progressé et que le sous-développement a de beaux jours devant lui.
Les deniers distribués aux différentes associations ont surtout servi à acheter des 4×4 et des téléphones portables dernière génération pour les épouses des responsables qui se sont toutes retrouvées à la tête d’associations caritatives créées à la va vite et sans aucune implication sociale. En fait, le souci était alors surtout d’éviter de financer des associations que l’on soupçonnait de sympathie pour les islamistes mais qui (manque de chance) étaient réellement actives sur le terrain. Ce qui fait qu’on s’est retrouvé à dilapider des fonds qu’on ne voulait surtout pas qu’ils tombent aux mains des méchants fondamentalistes, anti-modernistes, contre démocrates et franchement rétrogrades que sont les islamistes et leurs sympathisants, et qui représentent à peu près les 80 % des marocains ne sont pas allés voter lors des dernières élections.
Retournons à la case départ : Que faire ?
Nous ne pouvons cesser de penser que la clé de voûte de cette crise alimentaire et de toutes les crises à venir est dans une vraie transition démocratique, une vraie transparence, une vraie participation de toutes les forces vives de la nation, sans préjugés, sans à priori, sans conditions préalables pour pouvoir accéder au champ politique autorisé. Ce faisant, toutes les bonnes volontés pourront participer à redresser ce pays car elles parviendront à restaurer la confiance perdue par la population. Cette confiance permettra d’engager de vraies réformes aussi bien sur le plan politique, qu’économique, social et agricole. Elle pourra sans aucun doute sortir le pays (grâce à Dieu –exalté soit-il) du gouffre, et permettra de ne pas faire le choix de cet homme politique marocain, fidèle de l’ancienne ère, qui disait avec beaucoup d’assurance :
« Hier, nous étions au bord du gouffre. Aujourd’hui, nous avons fait un pas en avant… »
(1) in Libération (édition française bien sûr) du 4 avril 2008 : « La crise alimentaire ne fait que commencer ».
(2) Programme Alimentaire Mondial.
En effet, que l’on attribue cette hausse à la flambée des prix des aliments sur le marché mondial, due aux biocarburants que l’occident commence à produire pour pallier l’approvisionnement en pétrole, ou que l’on pointe du doigt la mondialisation, les spéculations, les bouleversement climatiques voire l’appétit vorace des pays émergents -Inde et Chine en premier- pour les céréales, le résultat est le même : le blé est à prix d’or, et ce n’est pas la faute des « islamistes »- une fois n’est pas coutume-.
Or, que faire ? Surtout si l’on est loin de l’autosuffisance alimentaire grâce (ou à cause) aux magnifiques politiques agricoles qui ont prévalu depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, et qui ont permis l’éclosion d’une agriculture de type féodal sans la moindre préoccupation pour les intérêts suprêmes du peuple.
Pour les incrédules, prière de voire la manière dont l’état a « privatisé » ces dernières années les terres de la SOGETA et de la SODEA, les terres les plus fertiles du Maroc, ou d’entendre les experts de la FAO qui pensent que les pays pauvres « sont victimes de leurs propres gouvernements qui n’ont pas dédié une part de leur budget à la paysannerie » (1).
On pourrait attendre que les citoyens s’entretuent aux portes des boulangeries comme en Egypte, ou faire dans le préventif en renforçant le dispositif sécuritaire pour mater les émeutes de la faim (comme en Haïti) suite au Tsunami annoncé. Nous voudrions bien savoir ce que nos présumés responsables ont prévu pour la situation pré catastrophique que nous vivons. Nous voudrions bien voir la moitié pleine du verre mais nous n’y arrivons pas – peut-être qu’il n’y a pas de moitié pleine- au risque de se voir accusé de semer le pessimisme et l’affliction.
C’est une hécatombe que personne ne peut souhaiter, aussi grands que soient ses griefs à l’encontre du régime, car bien entendu ce seront toujours les plus pauvres qui seront les plus atteints et qui vont casquer.
Mais, nos amis occidentaux ont tout prévu, la France et la grande Bretagne annoncent une augmentation des leurs aides alimentaires, des millions d’euros sont annoncés et le PAM (2) veille « au grain ».
Ceci nous amène à faire un petit flash-back sur la fameuse INDH (initiative nationale pour le développement) qui était censée sortir les marocains du cercle vicieux IPSD (ignorance, pauvreté, sous-développement).
En effet plusieurs contributeurs avaient mis la main à la poche (dont une majorité de citoyens et d’entreprises marocaines) pour monter cette formidable opération de sauvetage. Nous n’avons pas besoin des rapports des organisations internationales et des différents bailleurs de fonds pour constater que c’est un échec. En effet, il suffit d’avoir des yeux pour constater que la pauvreté est toujours là, que la marginalisation a progressé et que le sous-développement a de beaux jours devant lui.
Les deniers distribués aux différentes associations ont surtout servi à acheter des 4×4 et des téléphones portables dernière génération pour les épouses des responsables qui se sont toutes retrouvées à la tête d’associations caritatives créées à la va vite et sans aucune implication sociale. En fait, le souci était alors surtout d’éviter de financer des associations que l’on soupçonnait de sympathie pour les islamistes mais qui (manque de chance) étaient réellement actives sur le terrain. Ce qui fait qu’on s’est retrouvé à dilapider des fonds qu’on ne voulait surtout pas qu’ils tombent aux mains des méchants fondamentalistes, anti-modernistes, contre démocrates et franchement rétrogrades que sont les islamistes et leurs sympathisants, et qui représentent à peu près les 80 % des marocains ne sont pas allés voter lors des dernières élections.
Retournons à la case départ : Que faire ?
Nous ne pouvons cesser de penser que la clé de voûte de cette crise alimentaire et de toutes les crises à venir est dans une vraie transition démocratique, une vraie transparence, une vraie participation de toutes les forces vives de la nation, sans préjugés, sans à priori, sans conditions préalables pour pouvoir accéder au champ politique autorisé. Ce faisant, toutes les bonnes volontés pourront participer à redresser ce pays car elles parviendront à restaurer la confiance perdue par la population. Cette confiance permettra d’engager de vraies réformes aussi bien sur le plan politique, qu’économique, social et agricole. Elle pourra sans aucun doute sortir le pays (grâce à Dieu –exalté soit-il) du gouffre, et permettra de ne pas faire le choix de cet homme politique marocain, fidèle de l’ancienne ère, qui disait avec beaucoup d’assurance :
« Hier, nous étions au bord du gouffre. Aujourd’hui, nous avons fait un pas en avant… »
(1) in Libération (édition française bien sûr) du 4 avril 2008 : « La crise alimentaire ne fait que commencer ».
(2) Programme Alimentaire Mondial.
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