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Qatar, le rêve fou du roi de la perle

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  • Qatar, le rêve fou du roi de la perle

    Hussein Al Fardan, PDG du groupe qui porte son nom, ne possède pas seulement 10 millions de perles de nacre : il fait bâtir une île artificielle de 400 hectares dans le golfe Persique. En forme de collier de perles, bien sûr.

    Belles, rondes, elles ont un teint rosé exceptionnel. Dans l'immense pièce où nous sommes, elles passent de main en main, réveillant un instant quelques sentiments inavouables. Elles ont quitté la Suisse, la France ou l'Asie sous escorte pour rejoindre l'homme qui les a fait venir au Qatar. Il n'a pas regardé à la dépense : 300 000 euros pour l'une, 500 000 pour l'autre, et 1,2 million d'euros pour la dernière arrivée. « L'unique n'a pas de prix », soupire Hussein Al Fardan, PDG du groupe Al Fardan et plus grand collectionneur de perles au monde. Il en possède plus de 10 millions et prétend reconnaître chacune à son reflet. Il les achète dans les salles des ventes du monde entier ou par téléphone lorsqu'il ne peut se déplacer. Elles sont enfermées dans de gros sacs de feutre rouge sur lesquels veille, du levant au couchant, son bras droit indien, Abdallah Al Khatri. Lorsqu'il arrive à cet influent homme d'affaires qatarien d'avoir du vague à l'âme, il décroche son téléphone et dit à Abdallah Al Khatri : « Come. » S'ensuit un rituel vieux de deux décennies : Abdallah Al Khatri voile de rouge la grande table en loupe de la salle de réunion et sort des coffres des dizaines de sacs. Une fois ouverts, les perles reviennent à la vie, régénérant par leur éclat l'âme momentanément lasse de Hussein Al Fardan. « Je peux passer des heures à les admirer, explique-t-il, car il n'y a rien de plus beau au monde. Je refais les gestes de mon grand-père et de mon père, qui m'ont transmis leur passion pour les perles, et cela m'apaise. »

    Seul face à sa table, au septième étage de son immeuble, le collectionneur retrouve les gestes des commerçants d'antan au retour des boutres. Il plonge une fine cuillère en bronze dans un des sacs, en verse le contenu dans un mounkhal (tamis). Se saisit ensuite des perles calibrées, les pèse sur une minuscule balance avec des poids en cornaline et regarde enfin sur un carnet centenaire combien de chaw représente chaque perle (10 carats équivalent à 65,18 chaw).

    « Je vais vous montrer maintenant ce que je n'ai jamais montré à personne », dit-il avant d'appeler deux hommes de confiance en renfort.

    Surgissent alors d'un vieux coffre en bois, de grands écrins noirs, de sacs en velours ou de boîtes métalliques des montagnes de perles que le PDG du groupe Al Fardan fait couler en torrents sur la table. A sa droite, il installe des boucles d'oreilles et des colliers de trois ou quatre rangs, inestimables. A sa gauche, il dispose des perles microscopiques autour d'une poignée de perles baroques que lui tend un de ses employés.

    « Qu'y a-t-il de plus séduisant que leur irrégularité naturelle ? » murmure-t-il en les libérant. L'homme, pressé de tout montrer, ordonne : « Sortez les bracelets, la tiare, les perles noires. » Nous sommes désormais au bord d'un lac de perles.

    « Vous ne verrez jamais chez moi de perles de culture, car je ne les aime pas, poursuit Hussein Al Fardan. Elles vivent dix ans, puis s'éteignent. Enfermez des perles fines cent ans, elles revivent immédiatement à la lumière comme si vous veniez de les sortir de l'eau. »

    Léonard Rosenthal, le célèbre bijoutier, auteur du Royaume de la perle en 1919, ne s'y était pas trompé. Chaque année, en septembre, à la fin de la saison de la pêche, malgré la canicule, il venait choisir lui-même les plus belles perles du Golfe pour leurs reflets rosés. « Et comme les Parisiennes en étaient folles, on a vite parlé de "rosée parisienne" », ajoute Hussein Al Fardan, qui dévoile ensuite deux perles quasiment identiques (fait rarissime) montées en collier, ainsi que quelques perles noires du Golfe, dont l'éclat naturel, assure-t-il, soutient celui de toutes les perles noires de Tahiti. « Cléopâtre les broyait pour pailleter de lumière sa peau. Dans les Emirats, on les consomme pour soigner certains maux », assure le businessman.

    Il a fallu assécher 410 hectares en pleine mer

    Trois Indiens pétrifiés de respect, un homme d'affaires envoûté par des millions de perles répandues sur une table : le spectacle est peu banal. Mais il ne s'arrête pas là. Hussein Al Fardan nous emmène ensuite découvrir la plus incroyable de ses perles : une île artificielle de 4,1 millions de mètres carrés en forme de perles à 350 mètres de la côte. Il a fallu assécher 410 hectares en pleine mer, les remplir de 16 millions de mètres cubes de terre dragués dans l'eau et arrachés à la côte. Les travaux ont commencé le 20 juillet 2004 et Pearl Island a été stabilisée deux ans plus tard. Trente mille ouvriers de 30 nationalités y travaillent douze heures par jour cinq jours par semaine pour que l'île soit achevée en 2011 !

    « Longtemps, j'en ai rêvé, explique Al Fardan. C'est la United Development Company, dont je suis le PDG, qui a veillé à sa construction. »

    Fondée en 1999, l'UDC est l'un des principaux investisseurs publics du Qatar. Sa mission consiste à investir dans des projets à long terme dans le but d'enrichir l'Emirat et les actionnaires.

    Comment Pearl Island est-elle agencée ? « L'île est en fait un village universel », répond Khalil Jawhari, directeur général de l'ingénierie et de la construction. Il y aura deux immenses marinas principales, rondes comme des perles, Porto Arabia et Viva Bahriya, et une quinzaine de quartiers aux noms évoquant eux aussi la Méditerranée. Qanat Quartier, sillonné par des canaux, rappellera Venise. Giardino Quartier sera plongé dans la verdure et Isola Dana, un chapelet de neuf îles privées reliées par une route centrale, sera le must du must. Abraj Quartier, avec sa dizaine de tours de luxe, proposera des appartements exceptionnels.

    16 000 appartements et villas, 1 100 boutiques de luxe

    Plus précisément, Pearl Island sera à 80 % résidentielle, et commerçante pour les 20 % restants. Seize mille appartements, villas de luxe, studios se répartiront dans les différents quartiers de l'île. Onze cents boutiques couvriront 250 000 mètres carrés afin de vendre tout ce que les habitants pourraient vouloir acheter ; Bentley, aspirine, sac Hermès, valises Vuitton, Rolex, etc. Une Pearl card permettra de régler des soins médicaux au Pearl Hospital ou l'inscription des enfants à l'école, et de payer ses charges (20 dollars par mètre carré et par an). Mais aussi de rentrer chez soi ou de sortir de son parking. Trente-cinq kilomètres de plages de sable, exporté d'Arabie saoudite pour sa finesse, accueilleront les adeptes de la fête dans une zone trendy ou, plus loin, les sportifs amateurs de voile ou de ski nautique. Cent kilomètres de routes permettront aux 45 000 habitants et aux 45 000 personnes travaillant sur l'île de se déplacer. La plus grosse usine d'air conditionné au monde délivrera 120 000 tonnes d'unités réfrigérantes, tandis que 50 kilomètres de tuyaux souterrains évacueront discrètement les déchets vers un centre de prétraitement. Une usine de désalinisation a été conçue pour les besoins de l'arrosage des jardins et fournira en cas de problème 35 000 mètres cubes d'eau par jour si le gouvernement qatarien en était empêché. Il y aura trois grands hôtels internationaux et trois boutiques-hôtels. Deux cents restaurants, du bistrot au 4 étoiles, fonctionneront sans relâche et cinq ou six beach-clubs veulent concurrencer La Voile Rouge de Saint-Tropez.

    En prévision d'un éventuel réchauffement de la planète, Pearl Island a été construite à 2,5 mètres au-dessus du niveau de la mer, et peut résister à de violentes tempêtes, aux vents supérieurs à 150 km/h. Elle a été conçue pour arrêter toute marée noire en provenance de la région des puits de pétrole, au nord. Au moment de sa construction, tout a été prévu pour protéger la faune et permettre à l'eau de circuler.

    « D'autres îles de ce type dans la région n'ont pas tenu compte de l'importance vitale des courants et ont créé sans y prendre garde des zones d'eau stagnante. Dans une région où il fait 50 degrés l'été, cela ne pardonne pas », avoue un ingénieur.

    La sécurité est une des priorités de la United Development Company. Des caméras opéreront dans toutes les zones publiques, des bateaux patrouilleront 24 heures sur 24 le long des plages. Car il s'agit d'offrir aux privilégiés de Pearl Island un confort maximal, qu'ils soient propriétaires d'un studio, d'une île privée ou d'un 700 mètres carrés, assure-t-on sur place.

    Depuis des mois, les ventes s'envolent. On parle d'une tour qui a été vendue 500 millions de dollars en soixante minutes. Toutes les îles ont trouvé propriétaire. Des membres des familles princières ou royales de la région. A 25 millions de dollars l'unité... Cent Français se sont déjà portés acquéreurs. Ont-ils acheté des studios à 400 000 dollars ou des villas de bord de mer à 5 millions de dollars ? Les prix varient tous les jours.

    « Des people du monde entier se sont mis sur les rangs, explique Walid Maalouf, general manager pour tout ce qui touche à l'hôtellerie et à l'ambiance sur Pearl. Nous voulons à court terme concurrencer Marbella, Saint-Tropez, Ibiza. »

    Plus qu'une île, Pearl Island est un véritable défi. Défi à l'austérité de certains gouvernements si proches géographiquement, défi aux fondamentalistes qui ne supportent pas la modernité.

    Des années après la création de la chaîne d'information al-Jezira, qui avait fait grand bruit, le « vilain petit Qatar » fait une fois de plus parler de lui.

    L'Emirat a visiblement choisi de briller de l'éclat profond de ses perles.

    Source: Le Figaro
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Zek, excuse moi de te demander? On doit apprendre quoi au juste de ce genre d'articles. Il n'y aucune analyse, aucun esprit critique, pas un ligne sur la la rentabilite de ces projects, sur les veritables enjeux.

    La seule valeur de cette article, ce serait de nous faire comprendre que le FIGARO est un journal francais et Dassault est son actionnaire.
    Ne croyez pas avoir etouffe la Casbah, Ne croyez pas batir sur nos depouilles votre nouveau monde.(Kateb Yacine)

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    • #3
      Effectivement, quand "Le Figaro" dit du bien des Arabes ... c'est très louche ...
      "Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo

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      • #4
        Envoyé par Alforza
        La seule valeur de cette article, ce serait de nous faire comprendre que le FIGARO est un journal francais et Dassault est son actionnaire
        Quel est le rapport avec le sujet de l'article? Aucun!
        L'article parle des perles et de la "Pearl Island", et non d'avions de chasse!

        Je pense que le journaliste a fait ce qu'il avait à faire : un reportage très bien écrit sur la "Pearl Island". Quant aux "analyses" et aux "critiques", je pense que c'est aux lecteurs de faire leur propre jugement.

        Perso, je pense que le projet est un bon investissement. Vu la hausse continue du nombre de millionnaires/milliardaires en Chine, Inde, Russie, proche-orient...etc, la clientèle potentielle de la "Pearl Island" va s'élargir au delà du club traditionnel des riches (Etats-Unis, Europe de l'ouest et Japon), ce qui devrait garantir la rentabilité de l'investissement.

        Moralement, je n'aime pas ce genre de projets tant c'est une insulte à la partie de l'humanité qui a faim et qui a soif. Mais on est dans le "Forum Economie" et non le "Forum Islam".

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        • #5
          Je crois que ce journaliste voulait un nuit offerte au bon soin des qataris.
          L'Emirat a visiblement choisi de briller de l'éclat profond de ses perles
          Le Figaro appartient au groupe Dassault media qui l'a achete a The Carlyle Group.

          Dassault systems a vendu par le passe des Mirage 2000 au Qatar, aux EAU et compagnies, et compte bien continuer a vendre ses armes a ses gens.
          Mais ces gens la, on construit des dictatures arabes et des machines a vaporiser les richesses a l'image de Dubai.

          J'invite les Algeriens a tirer profit du commerce avec le moyen orient,mais ne soyons pas naifs, meditions sur leurs erreurs et construisons une veritable economie.

          En prévision d'un éventuel réchauffement de la planète, Pearl Island a été construite à 2,5 mètres au-dessus du niveau de la mer, et peut résister à de violentes tempêtes, aux vents supérieurs à 150 km/h. Elle a été conçue pour arrêter toute marée noire en provenance de la région des puits de pétrole, au nord. Au moment de sa construction, tout a été prévu pour protéger la faune et permettre à l'eau de circuler.
          Ces gens sont incapables de resoudre les veritables problemes qui les attendent, en l'occurence la pollution du golf persique, et le rapide epuisement de leur ressource naturelles, alors ils semblerait que la solution soit de faire travailler les etrangers et de reconstruire Ibiza, ou Saint-tropez...
          Ne croyez pas avoir etouffe la Casbah, Ne croyez pas batir sur nos depouilles votre nouveau monde.(Kateb Yacine)

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          • #6
            @Alforza

            Ce projet est pour une certaine clientèle, il est respectueux de l'environnement, certes il en faut pour tous les goûts, mais après tout, ceux qui ont les moyens passeront leurs vacances dans ce paradis touristique, pourquoi voulez vous que les gens fortunés du Moyen Orient ou du Maghreb aillent toujours dépensé leurs argents à Marbella ou en Floride, dans le tourisme aussi, il y a des pays qui deviennent de redoutable concurrents émergents.
            Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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            • #7
              Envoyé par Alforza
              ils semblerait que la solution soit de faire travailler les etrangers et de reconstruire Ibiza, ou Saint-tropez
              Pourquoi serait-ce une "erreur"? Tous les pays du monde veulent leur part du tourisme mondial. Le Qatar investit dans le tourisme de luxe ce qui n'étonne pas dès lors que les qataris nagent dans le luxe et sont parmi les plus riches au monde!

              A mon avis, le Qatar est loin d'être un pays "à plaindre". Ce petit bled plus petit que la wilaya de Batna a le PIB/habitant parmi les plus élevés au monde (75000 $). Le chômage chez eux est quasi nul (moins de 1%).

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