Pourtant quelques volatiles migrateurs continuent d’orner le ciel d’Algérie de quelques paraboles pour prolonger le printemps, des averses parfois mortelles créent des surprises inattendues pour mars. Nous oublions vite victimes et étourneaux de passage dans le spectacle de ces barrages “qui ont besoin d’eau”, et nous nous perdons dans le décryptage des communiqués sur les coupures d’eau, leur durée et leur motif, pour enfin nous égarer dans la quête des alternatives parce que n’étant jamais sûrs de la fiabilité de ces annonces. Pourtant, nous sommes habitués à cette récurrence, même si elle nous paraît, cette fois, inédite.
L’eau vient déjà à manquer, même si certains ne veulent pas croire les arguments des services des eaux, la profusion de mensonges durant des années a mis la parole officielle sous le sceau des suspicions. Surtout que le phénomène des coupures d’eau s’est “nationalisé” avec des motifs similaires, maintenance et nettoyage, qui interviennent partout au même moment, qui prêtent cependant à des doutes.
La liste des régions touchées par les coupures s’allonge même si le ciel a daigné arroser le pays avec de quoi rassurer et assurer quelques semaines d’approvisionnement. Cette perturbation ne devrait logiquement pas nous éloigner davantage de la problématique de la gestion de l’eau en Algérie, mais surtout de garder à l’esprit qu’il s’agit d’un problème mondial ; la bataille actuelle entre l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie autour du Nil Bleu donne un aperçu de ce que peuvent être les prochaines guerres.
En définitive, nous sommes en plein dans un stress hydrique dont les prémices pointaient depuis des années sans qu’on ait pris de dispositions pour éviter de subir comme ces jours-ci des coupures d’eau intempestives qui s’ajoutent aux autres motifs de colère des citoyens. Ce qui aurait pu être évité par la simple décision d’imposer les règles de gestion rigoureuse de la ressource en attendant de se préparer contre la rareté de l’eau qui finira tôt ou tard par nous rattraper. Nos regards ne seront plus à scruter les paraboles que dessineront des volatiles de passage dans notre ciel.
liberte-algerie
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