Huile de table, propagande, justice aux ordres, paranoïa du régime : On nage en plein délire en Algérie !
Hallucinant. C’est le seul terme que l’on peut utiliser pour qualifier ou décrire ce qui est en train de se passer depuis plusieurs semaines en Algérie. Les récents évènements politiques, sociaux ou économiques ont plongé l’Algérie de nombreux problèmes structurels qui ont pris une dimension surréaliste.
Oui surréaliste à l’image des récentes évolutions de la pénurie de l’huile de table qui touche de plein fouet plusieurs régions en Algérie. L’huile de table est devenue une denrée si rare si précieuse qu’à El-Oued, une wilaya du sud-est algérien distante de plus de 635 KM de la capitale Alger, les services des oeuvres sociales de la Direction des Impôts de Wilaya (DIW) ont organisé un circuit de distribution officielle des bidons de 5 litres au profit des travailleurs qui peinent à se procurer de l’huile de table à un prix de 600 Da au niveau des marchés de proximité.
Des listes de travailleurs « nécessiteux » ayant cruellement besoin de cette huile de table ont été établies pour pouvoir bénéficier d’un seul bidon de 5 litres de la marque Elio de Cévital. Oui, vous ne rêvez pas, la Direction des Impôts de Wilaya (DIW) d’El-Oued a organisé des inscriptions sur des listes et lancé tout un processus de sélection pour pouvoir offrir « un bidon de 5 litres d’huile de table » ! Et dire que nous sommes en 2021.
Cette absurdité risque de se reproduire dans plusieurs autres wilayas du pays. Même dans le centre du pays, réputé pour être le plus prospère et le mieux équipé de toutes les régions en Algérie, des citoyens ont été contraints de faire des déplacements de plusieurs dizaines de KM dans le but d’obtenir… le précieux sésame : un bidon d’huile de table !
Incroyable scénario pour un pays pétrolier, gazier qui fut naguère parmi les plus riches de tout le continent africain. Du grand délire. Mais ce n’est pas le dernier et le seul des délires.
Oui, l’Algérie collectionne en ce moment les évènements surréalistes. Oui, surréaliste et absurde comme cette sortie médiatique du Procureur général près la Cour d’Alger, Mourad Sid Ahmed, à propos de la fameuse affaire de l’enfant mineur Chetouane Said qui a scandalisé l’opinion publique algérienne. Au cours d’une très sérieuse conférence de presse tenue ce jeudi en fin de journée par le Procureur Mourad Sid Ahmed, les Algériennes et Algériens ont assisté en direct à une flopée d’injures et d’invectives. A en croire le représentant de la justice algérienne, l’enfant mineur Chetouane Said est un enfant drogué et toxicomane exploité par 6 activistes pédophiles, homosexuels, amateurs d’images pornographiques et consommateurs invétérés de stupéfiants.
Pis encore, le Procureur général près la Cour d’Alger est allé jusqu’à imputer à ces activistes ayant diffusé les images de l’enfant mineur Chetouane Said en larmes après sa sortie d’un lugubre commissariat à Alger, des intentions politiques d’une extrême gravité. Complot contre la sécurité de l’Etat, financements étrangers et occultes, affiliation à des réseaux de rebelles soutenus par des puissances étrangères, bref, la totale ! Les accusations d’attouchements sexuels de Chetouane Said ont par magie disparu pour céder la place… à un scandale politique inédit. D’après le régime algérien, les 5 activistes du Hirak placés en détention ce jeudi par le tribunal de Sidi M’hamed, et le 6e qui serait toujours en état de fuite, sont des « terroristes » qui voulaient saper la stabilité du pays.
Plus délirant, ça n’existe pas. Et naturellement, les télés-poubelles algériennes ont usé de la propagande la plus infâme pour appuyer les accusations de l’appareil judiciaire. Les 5 activistes sont dépeints comme des narcotrafiquants, des pédophiles, des sataniques pervers associés aux islamistes radicaux qui veulent transformer le Hirak en une rébellion armée ! Les reportages diffusés par les télévisions algériennes sont tout simplement uniques dans leur genre. Le monde de la manipulation et de la propagande outrancière s’incline face au génie algérien.
Tous ces évènements, et bien d’autres encore, reflètent fidèlement ce que l’Algérie de 2021 est réellement devenue : un pays qui nage en plein délire ! Et ce n’est, malheureusement, que le début…
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