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Les differentes formes de tourisme

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  • Les differentes formes de tourisme

    De nombreuses expressions sont utilisées pour définir les activités touristiques. Malheureusement, elles sont souvent utilisées de façon impropre ou progressivement détournées à des fins publicitaires, et ne correspondent plus aux concepts ou aux expériences qui ont été à l’origine de leur utilisation. Nous rendons ici à ces mots leur signification exacte.

    Le Tourisme intégré concernait à l’origine les formes de tourisme expérimentées en Casamance (Sénégal, Afrique) dans les années 70 (voir Le tourisme rural intégré). Les activités touristiques sont « intégrées » à la vie locale et mises au service du développement, contrairement aux pratiques courantes où les communautés locales sont mises au service du tourisme. Précurseur du tourisme durable, il s’oppose au Tourisme enclavé, lequel est plaqué sur un environnement préexistant qu’il détruit parfois complètement, et dont le tourisme balnéaire et les stations de ski sont les exemples courants.
    Le Tourisme individuel peut être organisé par une agence de voyage ou élaboré au jour le jour à la fantaisie du voyageur. Il n’est porteur que des valeurs de celui qui le pratique. Il utilise fréquemment les mêmes structures que le tourisme de masse. On dit que « 25 touristes individuels font plus de dégâts qu’un groupe de 25 touristes ».
    Tourisme de masse : cette expression ne concerne pas une pratique du tourisme, mais l’utilisation d’infrastructures lourdes (aéroports, réseaux routiers, parcs hôteliers, complexes de loisirs) dont l’impact est irréversible sur la région concernée. Il entraîne des effets en chaîne : urbanisation, afflux de populations pauvres, désocialisation, délinquance, prostitution. Les intérêts commerciaux des uns et les plaisirs des autres priment sur la protection de l’environnement et sur l’intérêt à long terme des populations locales. Le touriste le mieux intentionné peut rarement éviter de faire appel aux structures du tourisme de masse pour une partie au moins de son voyage.
    Le Tourisme social s’est surtout développé au lendemain de la seconde guerre mondiale, pour permettre au plus grand nombre de prendre des vacances, puis de voyager. Colonies, centres de vacances, il s’est à son tour intégré au tourisme de masse. Porteur à l’origine de valeurs respectueuses des lieux d’accueil, son concept, antérieur au développement massif du tourisme à l’étranger, ne manifeste qu’occasionnellement le souci de former les voyageurs en citoyens du monde.
    Le Tourisme d’aventure utilise des circuits peu fréquentés et se pratique en groupes restreints dans des conditions rudimentaires, mais protégées. C’est un tourisme onéreux.
    Le Tourisme culturel se limite trop souvent à privilégier les images ou les récits du passé par rapport à la dynamique du présent, en isolant les faits et les lieux de l’actualité vécue par les populations, réduites alors souvent à des objets de consommation. De même, le Tourisme de nature (ou écotourisme) privilégie trop souvent l’observation de la nature dans des complexes touristiques qui ne respectent pas toujours l’environnement, et met trop souvent aussi les populations locales à son service.
    Le Tourisme durable (expression née à la suite du Sommet de Rio en 1992) prône un tourisme qui contribue à un développement respectueux de l’équilibre environnemental et humain, pour assurer dans le temps la "durabilité" du milieu et de ses ressources, en étroite collaboration avec les populations locales, et dans l’intérêt des générations à venir. Ce terme tend à être récupéré à des fins publicitaires.
    Le Tourisme équitable est un concept plus récent, qui se réfère à celui du "commerce équitable" où une relation s’établit entre le producteur et le consommateur, de telle sorte que les intermédiaires restent sous la vigilance de réseaux. Il permet ainsi une rémunération équitable du « producteur » (l’hôte du pays d’accueil), et réduit les aléas du commerce entre régions consommatrices riches et « productrices » pauvres et dépendantes. L’adaptation de la notion d’équitabilité au tourisme reste délicate à cause de la complexité du marché touristique, qui n’est pas réductible à une simple transaction entre producteurs et consommateurs. Le "produit touristique" (qui n’est parfois qu’un paysage gratuit ou un loisir importé) est lui-même complexe

    A Suivre ...

  • #2
    Suite I : Cancer touristique

    Piscines et arrosages des pelouses constituent un véritable pillage des réserves aquatiques. Sous les tropiques, un touriste use en moyenne 7 à 10 fois plus d’eau qu’un paysan pour arroser ses champs et nourrir sa famille. C’est 16 fois plus lorsqu’il s’agit d’un client d’hôtel de luxe avec terrain de golf. Ce type d’implantation artificielle a notamment des conséquences désastreuses pour les populations locales (pénurie d’eau, expropriation des petits paysans, déforestation...).
    Enfin, l’invasion chaotique des constructions hôtelières a souvent modifié l’équilibre naturel et l’érosion du littoral a atteint un stade critique dans de nombreux pays (Tunisie, Inde...). Source : Le magazine de l’OIT, juin 2001 En générant plus de 3 300 milliards de francs de recettes, le tourisme est l’une des premières activités économiques mondiales, avec l’automobile et le pétrole. Malgré les fluctuations actuelles, l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) prévoit une forte croissance sur le long terme. C’est pour les pays du Sud que l’augmentation du nombre de touristes sera la plus importante. Une chance pour le développement ?
    Lorsqu’un paquebot de croisière laisse comme seul souvenir 70 000 tonnes de déchets par an, on peut en douter. Car c’est l’industrie touristique des pays du Nord qui dessine le visage du tourisme. Et ce sont surtout les multinationales qui en récoltent les fruits. Au Sud, les devises ne font que transiter... tout en entraînant de multiples effets pervers. Le développement touristique implique en effet des choix (construction de grosses infrastructures, surexploitation des ressources, etc.) qui se font au détriment des besoins des populations et du respect de leurs droits. Par le décalage économique et culturel qu’il induit, le tourisme contribue également à la disparition des savoir-faire locaux et à l’émergence de nouveaux comportements socio-économiques : mendicité, prostitution, "folklorisation" des rites et des cultures...
    Des initiatives ont été lancées pour faire du tourisme un vecteur de développement durable et le rendre profitable aux populations d’accueil. Des chartes et des labels ont été adoptés au niveau international ; des voyagistes établissent des codes de conduite à l’attention des voyageurs et se fixent des règles de déontologie... Mais ces déclarations d’intention, sans force contraignante, ne sont pas suivies d’effets. Alors c’est à vous, citoyen et touriste potentiel, de jouer un rôle clef dans la responsabilisation des acteurs de la filière touristique. Le début de l’hiver est une période propice pour les interpeller. Informez-vous sur la réalité sociale derrière les paysages de cartes postales, demandez des comptes aux voyagistes sur leurs pratiques, et privilégiez les plus responsables ! Il ne tient qu’à vous de concrétiser le rêve d’échange et de découverte que porte en lui le voyage, en faisant le plein d’éthique dans vos valises !
    Le tourisme est une forme de mobilité spatiale, du lieu de résidence, le touriste effectue une boucle et revient au lieu d’origine. Ce déplacement est temporaire, variant de quelques jours à quelques semaines. Les territoires et les acteurs mis en jeu sont variés (voyagistes, agents économiques locaux, institutions étatiques en charge de la promotion, de l’accueil, ...). Le tourisme se caractérise par une concentration spatio - temporelle. Spatiale, car 80 % des arrivées sont concentrées dans les pays industrialisés, il est avant tout un jeu entre riches, concentration locale, il ne concerne que certains endroits. Temporelle, puisque lié au rythme scolaire des pays émetteurs.
    Le tourisme est activité économique de premier plan marquée par une forte croissance, le secteur représente environ 10 % du PNB mondial et concerne environ 15 % de la population active mondiale. Même s’ils ne sont pas aisés à mesurer, environ quatre milliards de déplacements sont enregistrés annuellement. Le tourisme suscite la controverse : certains lui attribuent beaucoup de vertus, alors que d’autres voient en lui une source de maux et de pêchés à dénoncer. Le reproche majeur, la victime désignée étant le processus de massification : depuis les années 1950 - 1960 le taux de départ des belges pour au moins 4 jours de vacances est passé de 10 % à 65 %. Durant la même période, le nombre d’arrivées touristiques internationales a été multiplié par 25. Le processus de massification du tourisme est une conquête sociale majeure du siècle dernier. Et ce malgré les efforts des privilégiés qui, à l’époque, tentaient d’empêcher son développement, ainsi la clientèle huppée de Brighton obtint-elle des jours de fermeture très contraignants pour le chemin de fer lorsque l’arrivée de celui-ci menaçait de déverser une frange populaire londonienne. Une telle augmentation du nombre d’estivants est aussi liée à l’accroissement du pouvoir d’achat, la valorisation et l’apprentissage du tourisme.
    Les visions d’un tourisme miracle ou d’un tourisme maudit s’opposent. Jean Michel Decroly les analyse sous les angles socio - culturel, socio - économique et territorial. Selon les adeptes du tourisme maudit, celui-ci est un facteur de destruction, alors que pour les détracteurs de cette vision, le tourisme représente un vecteur, un instrument de développement.

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    • #3
      Suite et Fin : Le point de vue socio - culturel

      Maudit, le tourisme engendrerait la domination culturelle, la soumission imposée aux populations, (création d’un sentiment d’infériorité). La culture est dévalorisée, l’artisanat commercialisé, industrialisé. Selon les défenseurs du tourisme miracle, le tourisme permet la modernisation des mentalités, le développement de nouvelles aptitudes. Il permet, au contraire, la valorisation culturelle, le maintien de la culture.
      Le point de vue socio - économique
      Economiquement, le tourisme est source d’emplois, d’afflux de capitaux, de devises étrangères et publiques. Les détracteurs du tourisme miracle mettent en évidence les effets destructeurs : la médiocrité des emplois, sous qualifiés, offrant peu de perspectives, ... Le tourisme apparaît comme concurrent à d’autres secteurs d’activités plus traditionnel : abandon de l’agriculture. Les pays destinations dépendent de plus en plus des capitaux étrangers. De plus, une grande partie des devises échappent à la population qui achète à prix fort des denrées importées in situ (coca, cochon, ...). Cet apport de devises engendre aussi une inflation (le coût de plus en plus cher de la vie) et creuse des écarts régionaux . Ces effets ne sont pas propres aux pays du tiers-monde : le tourisme provoque à Venise un effet d’éviction. la ville a perdu 40 % de sa population centrale en 30 ans. La pression immobilière, le petit commerce mis en péril et la disparition des écoles constituent un véritable cercle vicieux. Si le tourisme rapporte à l’état, celui-ci doit aussi investir les deniers publics pour les infrastructures routières, immobilières, ... Ces dernières ne profitent pas souvent aux autochtones.
      Le point de vue territorial
      La modernisation des territoires permet de désenclavement (Andalousie). Dans bien des régions touristiques, l’eau, le gaz, l’électricité ne seraient arrivés que bien plus tard. De par la conservation de l’esthétique, la préservation, la qualité des sites s’accroît. D’un autre côté, le tourisme polarise le développement, favorise les inégalités, les injustices spatiales. Lorsque les ressources sont limitées, la concurrence pour l’obtention de celles-ci n’en est que plus vive. Les manques de protection de la faune, de la flore, du milieu sont des facteurs de destruction, d’enlaidissement (côte belge). La destruction des conditions de tourisme pourrait engendrer une autodestruction du tourisme.
      Jean Michel Decroly insiste, il faut relativiser ces deux visions antinomiques, l’impact dépend aussi de la capacité de la population, du territoire à utiliser le tourisme, il faut tenir compte des spécificités locales. Un intervenant d’ajouter que ceci doit tenir compte aussi de notre échelle de valeur lors de l’analyse des deux tourismes miracle ou maudit. De plus, depuis les années 1980, le tourisme se diversifie de par les destinations et les pratiques. Et d’épingler l’écotourisme qui est avant tout une manière de se distinguer de se démarquer. Je pars en vacances, mais je ne fais pas du tourisme. Propos, quelque peu provocateurs qui suscitèrent nombres de réactions durant le débat. Reposant sur des infrastructures plus légères, l’écotourisme aurait moins d’effets négatifs.
      L’impact de ce genre nouveau est très difficile à évaluer et Jean Michel Decroly de le comparer au tourisme thermal et alpestre de la fin du XIX ème siècle. Cette comparaison fut contestée, nuancée par plusieurs intervenants. Mais, selon Jean Michel Decroly, l’impact d’un tel type de tourisme n’est pas négligeable, de plus tout le monde ne peut pas faire le choix d’un tel tourisme, choix économique, choix politique, choix socialement contraint. L’éco-tourisme ne serait-il pas l’avant garde du tourisme de masse de demain ? Pour étayer cette thèse, Jean Michel Decroly souligne le fait que ce tourisme est de plus en plus pris en charge par la commercialisation, indice révélateur.
      Pour contrebalancer cet argument économique, une intervenante fait la promotion des moyens de transports alternatifs comme le vélo, un autre intervenant évoquant le tourisme " routard " comme moyen de valoriser les contacts, les rencontres avec les populations.
      Sur un lien éventuel entre tourisme et migrations internationales, Jean Michel Decroly évoque les flux de personnes âgées vers les destinations méridionales en soulignant l’impact politique lors du vote de ces nouveaux résidents étrangers. Il n’existe pas à la connaissance de Jan Michel Decroly d’étude décrivant l’impact d’une hausse du prix du pétrole sur le tourisme.
      Concernant le protectionnisme culturel et la sauvegarde de certaines zones, certains états interdisent le tourisme (Arabie Saoudite sauf pèlerinages et affaires, Cuba jusqu’en 1985) ou le cantonnent, le concentrent sur des espaces limités et définis (Tanzanie, Algérie) afin de limiter les contacts et l’impact du tourisme. L’absence de touristes peut aussi s’expliquer par raison politique extérieure (embargo sur la Libye). Le tourisme répond à une motivation de déplacement pour le loisir, l’agrément, pas d’affaires. Une rupture avec son environnement proche est nécessaire. Ce qui apparaît comme récent, c’est aussi le besoin de réflexion sur le sujet, sur le sens du tourisme.
      Après avoir évoqué le tourisme dans l’espace (d’actualité), Jean Michel Decroly souligne le caractère complexe du tourisme, du manque de matériel pour évaluer les formes les plus modernes. On ne peut réduire le tourisme à une approche binaire " miracle ou maudit ". Les touristes qui vont sur la côte bétonnée espagnole ne sont pas forcément malheureux ...
      Pour conclure
      Le paradis des uns n’est pas toujours celui des autres : le tourisme nous rend responsable de ravages auprès des populations locales. Un site vierge nécessite en effet de lourds investissements avant même l’arrivée du premier charter : aéroport international, routes et autoroutes, constructions hôtelières, arrivées d’eau... au détriment de besoins plus urgents et du développement durable des populations autochtones. le tourisme profite essentiellement aux multinationales et se fait au détriment des besoins des populations et du respect de leurs droits. Derrière les paysages de rêves des cartes postales, la réalité sociale est toute autre : déplacements de populations, disparition des savoir-faire locaux, émergence de la mendicité, de la prostitution, d’une certaine "folklorisation" des rites et des cultures... Certes, des initiatives ont été lancées pour faire du tourisme un vecteur de développement durable et le rendre profitable aux populations d’accueil. Chartes et labels existent mais, sans force contraignante, ils ne sont pas suivis d’effets.

      Source : AOOAY.ORG

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