Professeur à l'ULB et à l'UCL, membre de l'Académie royale de Belgique.
BRUNO COLMANT
La dette publique est une hypothèque sur la prospérité les générations futures puisqu'elle reste garantie par la capacité de l'État à lever des impôts portant, entre autres, sur les revenus professionnels futurs.
En s'endettant, l'État demande donc à des créanciers de lui faire crédit au motif qu'il sera capable d'exiger un prélèvement sur la création de richesse de ses futurs contribuables. Dès lors, une dette publique excessive est l'écueil principal à une fluidité du capital et à l'allègement du coût du travail.
En effet, si la dette publique est refinancée par l'impôt, c'est immanquablement le travail qui est frappé. C’est d’ailleurs le message des autorités politiques allemandes qui soulignent, à juste titre, l’antagonisme entre une dette publique colossale et la stabilité de son moyen de remboursement, c’est-à-dire la monnaie. Une dette publique insoutenable mine la confiance dans l’État et dans sa monnaie.
Le temps est, en effet, nécessaire à calculer l'intérêt. Pourtant, l'intérêt est indispensable, ne fut-ce que pour compenser un prêteur contre l'érosion monétaire et la dépossession de son capital.
Dans la scolastique moyenâgeuse, l'intérêt était interdit au motif qu'il consistait en un vol du temps, donné gratuitement par Dieu. Le temps est, en effet, nécessaire à calculer l'intérêt. Pourtant, l'intérêt est indispensable, ne fut-ce que pour compenser un prêteur contre l'érosion monétaire et la dépossession de son capital. Dans le cas d'une dette publique, l'intérêt est essentiel pour attirer des créanciers, mais il est principalement prélevé, au travers de l'impôt, sur les revenus professionnels des travailleurs futurs.
Le financement de la dette publique n'est-il pas alors un "vol" de leur temps? La réponse est négative si la dette publique est contractée pour financer des projets ou des dépenses de consommations dont le rendement, en termes de croissance économique, est supérieur au taux d'intérêt de la dette. Dans le cas contraire, l'intérêt sur la dette est, pour partie, une captation de prospérité future.
Dans le cas d'une dette publique, l'intérêt est essentiel pour attirer des créanciers, mais il est principalement prélevé, au travers de l'impôt, sur les revenus professionnels des travailleurs futurs.
Dans les dernières pages de son texte fondateur sur la "Richesse des nations", Adam Smith (1723-1790) avait prévenu: "Le progrès des dettes énormes qui écrasent toutes les grandes nations de l'Europe les ruineront toutes à la longue" et "Quand les dettes nationales se sont accumulées jusqu'à un certain degré, il n'y a guère, à ma connaissance, un seul cas où elles ont été remboursées équitablement et complètement." Donnant théoriquement raison… à Karl Marx
BRUNO COLMANT
La dette publique est une hypothèque sur la prospérité les générations futures puisqu'elle reste garantie par la capacité de l'État à lever des impôts portant, entre autres, sur les revenus professionnels futurs.
En s'endettant, l'État demande donc à des créanciers de lui faire crédit au motif qu'il sera capable d'exiger un prélèvement sur la création de richesse de ses futurs contribuables. Dès lors, une dette publique excessive est l'écueil principal à une fluidité du capital et à l'allègement du coût du travail.
En effet, si la dette publique est refinancée par l'impôt, c'est immanquablement le travail qui est frappé. C’est d’ailleurs le message des autorités politiques allemandes qui soulignent, à juste titre, l’antagonisme entre une dette publique colossale et la stabilité de son moyen de remboursement, c’est-à-dire la monnaie. Une dette publique insoutenable mine la confiance dans l’État et dans sa monnaie.
Le temps est, en effet, nécessaire à calculer l'intérêt. Pourtant, l'intérêt est indispensable, ne fut-ce que pour compenser un prêteur contre l'érosion monétaire et la dépossession de son capital.
Dans la scolastique moyenâgeuse, l'intérêt était interdit au motif qu'il consistait en un vol du temps, donné gratuitement par Dieu. Le temps est, en effet, nécessaire à calculer l'intérêt. Pourtant, l'intérêt est indispensable, ne fut-ce que pour compenser un prêteur contre l'érosion monétaire et la dépossession de son capital. Dans le cas d'une dette publique, l'intérêt est essentiel pour attirer des créanciers, mais il est principalement prélevé, au travers de l'impôt, sur les revenus professionnels des travailleurs futurs.
Le financement de la dette publique n'est-il pas alors un "vol" de leur temps? La réponse est négative si la dette publique est contractée pour financer des projets ou des dépenses de consommations dont le rendement, en termes de croissance économique, est supérieur au taux d'intérêt de la dette. Dans le cas contraire, l'intérêt sur la dette est, pour partie, une captation de prospérité future.
Dans le cas d'une dette publique, l'intérêt est essentiel pour attirer des créanciers, mais il est principalement prélevé, au travers de l'impôt, sur les revenus professionnels des travailleurs futurs.
Dans les dernières pages de son texte fondateur sur la "Richesse des nations", Adam Smith (1723-1790) avait prévenu: "Le progrès des dettes énormes qui écrasent toutes les grandes nations de l'Europe les ruineront toutes à la longue" et "Quand les dettes nationales se sont accumulées jusqu'à un certain degré, il n'y a guère, à ma connaissance, un seul cas où elles ont été remboursées équitablement et complètement." Donnant théoriquement raison… à Karl Marx
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