L’Algérie subit une inquiétante déchéance économique et les chiffres traduisant ses mauvaises performances économiques illustrent parfaitement cette déchéance. Un seul constat suffit pour mesurer l’ampleur inquiétante de cette déchéance : l’Algérie depuis 2016 exporte moins de produits…. que vingt ans plus tôt ! Enquête.
L’économie algérienne reste dominée par le secteur des hydrocarbures qui représente le tiers de la valeur ajoutée. Sur la période 2000-2009, cette part était proche de la moitié du PIB (47 %). Avec la chute des cours du pétrole, amorcée à l’été 2014, la réduction de la part du secteur hydrocarbures dans le PIB a profité davantage aux services qu’à l’agriculture et l’Industrie manufacturière, moteurs traditionnels de la transformation structurelle.
Pourtant, ces deux secteurs sont ceux qui ont le plus profité des programmes de mise à niveau et de subventions publiques sur les dix dernières années. Le secteur agricole a bénéficié d’un programme quinquennal d’appui surla période 2010-2014, visant plusieurs objectifs, entre autres : un accroissement de la production en produits de large consommation (blé dur et lait notamment), la généralisation et l’extension des systèmes
d’irrigation agricole en visant 1,6 millions d’hectares à l’horizon 2014, la modernisation des
exploitations agricoles et la mise en place du système de régulation des produits agricoles de large consommation (SYRPALAC) pour certains produits (céréales, lait, viandes, légumes, etc.).
L’espoir portait sur une croissance de plus de 8 % du secteur agricole sur la période 2010-
2014. Celle-ci n’a finalement atteint que 7 %. Ce taux de croissance a baissé de presque
de moitié (4 %) les trois dernières années. Il faudrait néanmoins relever une réduction de
la volatilité de la croissance, grâce notamment à l’introduction de techniques modernes
d’irrigation et de gestion plus rationnelle des parcours des cultures.
Les grandes cultures sont toujours tributaires de la pluviométrie et des conditions climatiques. L’Algérie est le troisième importateur mondial de blé et de poudre de lait, après respectivement l’Égypte et l’Indonésie pour le blé, la Chine et le Vietnam pour la poudre de lait. Sur ce point, l’objectif de réduire les importations n’a pu être atteint. Pour le Blé, les importations (en volume) ont augmenté de plus de 8 % après la mise en place de ce programme.
Pour la poudre de lait, les importations ont presque doublé. En conséquence, un plan d’action dénommé « Fellaha 2019 » a été mis en place en 2016 pour un horizon d’exécution allant jusqu’à 2019. Les premiers résultats montrent que c’est le troisième pilier (aquaculture) du plan d’action qui affiché les meilleures performances. L’objectif de réduction des importations (plus de 2 000 000 000 de dollars des États-Unis) et d’augmentation des exportations agricoles (1 100 000 000 de dollars des États-Unis) n’a pas encore été atteint.
Du fait de la prédominance des hydrocarbures dans la structure du PIB, et dans les
exportations, l’industrie manufacturière a pâti du syndrome du syndrome hollandais (Dutch
disease). La part des industries manufacturières dans la valeur ajoutée brute était de 13 %
avant 1999. Entre 2010 et 2016, cette part est remontée à 14 %, après être descendue à
10 % entre 2000 et 2009. Le secteur privé reste largement majoritaire dans quatre des sept branches de l’industrie. Pour l’ensemble des branches, la part du secteur privé est de 65 %.
Cette augmentation de la part du secteur privé est davantage le fait d’un désengagement
de l’État que d’un dynamisme propre au secteur privé, malgré les différents programmes
mis en place pour soutenir le développement du secteur privé et assurer sa mise à niveau
(Union européenne, Banque africaine de développement, Banque mondiale, Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel, etc.).
Le taux de croissance de l’industrie manufacturière sur la période récente (2010-2017) s’élève à seulement + 4 %. Le secteur du secteur des bâtiment et travaux publics (BTP) a vu sa croissance fléchir à 6 % du fait d’un ralentissement de l’investissement public.
Au cours des vingt dernières années, le secteur des « services marchands », à savoir Transport, communication, hôtels, cafés, restaurants, commerces, services fournis aux ménages et aux entreprises, est celui qui a enregistré la plus forte croissance, après celui des « bâtiment et travaux publics ».
Les « services non marchands »4 évoluent pratiquement au même rythme que celui de l’industrie manufacturière. Ces services non marchands restent dominés par le secteur public que ce soit celui de l’immobilier en raison des programmes massifs de construction de logements mis en œuvre par le Gouvernement que celui des services bancaires qui restent dominés par les six banques publiques.
Le développement du marché boursier reste faible et lent. En août 2018, la capitalisation boursière ne dépassait pas les 45 000 000 000 dinars (environ 378 millions de dollars des États-Unis) pour un PIB de 21 000 000 000 000 de dinars.
En ce qui concerne les contributions à la croissance, sur l’ensemble de la période (1990-
2016), la demande interne en a été un moteur important, grâce notamment à une dépense
publique soutenue. Pour les périodes 1990-1999 et 2010-2016, la demande des ménages
et l’investissement ont tiré la croissance. Durant la période 2000-2009, la demande externe, avec une croissance importante des exportations d’hydrocarbures, en a été le premier moteur.
En cette période, les exportations faisaient la part belle aux hydrocarbures.
L’Algérie présente l’indice de concentration des exportations5 le plus élevé de la sous-région et sur toute la période. En effet, en 1995 cet indice valait 0,52, alors que celui du Maroc était de 0,16 et celui de la Tunisie de 0,21. Vingt ans plus tard (2016), celui de l’Algérie est demeuré stable (0,50), ainsi que celui du Maroc (0,17), alors que celui de la Tunisie s’est considérablement amélioré (0,13). L’évolution de cet indice est confortée par celle du nombre de produits exportés. Au moment où l’Algérie peine à placer plus de 100 produits sur le marché international, le Maroc et la Tunisie exportent entre 200 et 230 produits. Qui plus est, l’analyse de la nature et du contenu des exportations montre que les produits algériens sont essentiellement des hydrocarbures et dérivés d’hydrocarbures. Pour le Maroc et la Tunisie, la quasi-totalité de ces produits viennent de l’industrie manufacturière et de l’agriculture.
Aussi, l’Algérie exportait-elle en 2016 moins de produits (93) que vingt ans plus tôt (99 en 1995). La marge de progression est ainsi importante. Dans ce sens, le Ministère du commerce a initié en octobre 2017 une consultation nationale sur l’élaboration de la stratégie nationale d’exportation (SNE) hors hydrocarbures.
Par ailleurs, les échanges commerciaux se sont focalisés sur quelques pays. En termes de
fournisseurs, cinq pays se partagent le marché des importations algériennes. Ces cinq pays
alimentaient 58 % des importations en 2000. En 2016, cette part est passée à 52 %. La
France qui occupait la première place en 2000 (16,5 %) a été détrôné par la Chine en 2013. Cette dernière absorbait 18 % du total des importations de l’Algérie en 2016. En termes de clients, les exportations sont plus concentrées. En réalité, les cinq premiers clients de l’Algérie ont constitué la destination de 67 % des exportations en 2000. Cette part est par la suite passée à 60 % en 2016. L’Italie reste cependant le premier client de l’Algérie avec 17,5 % des exportations en 2016.
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L’économie algérienne reste dominée par le secteur des hydrocarbures qui représente le tiers de la valeur ajoutée. Sur la période 2000-2009, cette part était proche de la moitié du PIB (47 %). Avec la chute des cours du pétrole, amorcée à l’été 2014, la réduction de la part du secteur hydrocarbures dans le PIB a profité davantage aux services qu’à l’agriculture et l’Industrie manufacturière, moteurs traditionnels de la transformation structurelle.
Pourtant, ces deux secteurs sont ceux qui ont le plus profité des programmes de mise à niveau et de subventions publiques sur les dix dernières années. Le secteur agricole a bénéficié d’un programme quinquennal d’appui surla période 2010-2014, visant plusieurs objectifs, entre autres : un accroissement de la production en produits de large consommation (blé dur et lait notamment), la généralisation et l’extension des systèmes
d’irrigation agricole en visant 1,6 millions d’hectares à l’horizon 2014, la modernisation des
exploitations agricoles et la mise en place du système de régulation des produits agricoles de large consommation (SYRPALAC) pour certains produits (céréales, lait, viandes, légumes, etc.).
L’espoir portait sur une croissance de plus de 8 % du secteur agricole sur la période 2010-
2014. Celle-ci n’a finalement atteint que 7 %. Ce taux de croissance a baissé de presque
de moitié (4 %) les trois dernières années. Il faudrait néanmoins relever une réduction de
la volatilité de la croissance, grâce notamment à l’introduction de techniques modernes
d’irrigation et de gestion plus rationnelle des parcours des cultures.
Les grandes cultures sont toujours tributaires de la pluviométrie et des conditions climatiques. L’Algérie est le troisième importateur mondial de blé et de poudre de lait, après respectivement l’Égypte et l’Indonésie pour le blé, la Chine et le Vietnam pour la poudre de lait. Sur ce point, l’objectif de réduire les importations n’a pu être atteint. Pour le Blé, les importations (en volume) ont augmenté de plus de 8 % après la mise en place de ce programme.
Pour la poudre de lait, les importations ont presque doublé. En conséquence, un plan d’action dénommé « Fellaha 2019 » a été mis en place en 2016 pour un horizon d’exécution allant jusqu’à 2019. Les premiers résultats montrent que c’est le troisième pilier (aquaculture) du plan d’action qui affiché les meilleures performances. L’objectif de réduction des importations (plus de 2 000 000 000 de dollars des États-Unis) et d’augmentation des exportations agricoles (1 100 000 000 de dollars des États-Unis) n’a pas encore été atteint.
Du fait de la prédominance des hydrocarbures dans la structure du PIB, et dans les
exportations, l’industrie manufacturière a pâti du syndrome du syndrome hollandais (Dutch
disease). La part des industries manufacturières dans la valeur ajoutée brute était de 13 %
avant 1999. Entre 2010 et 2016, cette part est remontée à 14 %, après être descendue à
10 % entre 2000 et 2009. Le secteur privé reste largement majoritaire dans quatre des sept branches de l’industrie. Pour l’ensemble des branches, la part du secteur privé est de 65 %.
Cette augmentation de la part du secteur privé est davantage le fait d’un désengagement
de l’État que d’un dynamisme propre au secteur privé, malgré les différents programmes
mis en place pour soutenir le développement du secteur privé et assurer sa mise à niveau
(Union européenne, Banque africaine de développement, Banque mondiale, Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel, etc.).
Le taux de croissance de l’industrie manufacturière sur la période récente (2010-2017) s’élève à seulement + 4 %. Le secteur du secteur des bâtiment et travaux publics (BTP) a vu sa croissance fléchir à 6 % du fait d’un ralentissement de l’investissement public.
Au cours des vingt dernières années, le secteur des « services marchands », à savoir Transport, communication, hôtels, cafés, restaurants, commerces, services fournis aux ménages et aux entreprises, est celui qui a enregistré la plus forte croissance, après celui des « bâtiment et travaux publics ».
Les « services non marchands »4 évoluent pratiquement au même rythme que celui de l’industrie manufacturière. Ces services non marchands restent dominés par le secteur public que ce soit celui de l’immobilier en raison des programmes massifs de construction de logements mis en œuvre par le Gouvernement que celui des services bancaires qui restent dominés par les six banques publiques.
Le développement du marché boursier reste faible et lent. En août 2018, la capitalisation boursière ne dépassait pas les 45 000 000 000 dinars (environ 378 millions de dollars des États-Unis) pour un PIB de 21 000 000 000 000 de dinars.
En ce qui concerne les contributions à la croissance, sur l’ensemble de la période (1990-
2016), la demande interne en a été un moteur important, grâce notamment à une dépense
publique soutenue. Pour les périodes 1990-1999 et 2010-2016, la demande des ménages
et l’investissement ont tiré la croissance. Durant la période 2000-2009, la demande externe, avec une croissance importante des exportations d’hydrocarbures, en a été le premier moteur.
En cette période, les exportations faisaient la part belle aux hydrocarbures.
L’Algérie présente l’indice de concentration des exportations5 le plus élevé de la sous-région et sur toute la période. En effet, en 1995 cet indice valait 0,52, alors que celui du Maroc était de 0,16 et celui de la Tunisie de 0,21. Vingt ans plus tard (2016), celui de l’Algérie est demeuré stable (0,50), ainsi que celui du Maroc (0,17), alors que celui de la Tunisie s’est considérablement amélioré (0,13). L’évolution de cet indice est confortée par celle du nombre de produits exportés. Au moment où l’Algérie peine à placer plus de 100 produits sur le marché international, le Maroc et la Tunisie exportent entre 200 et 230 produits. Qui plus est, l’analyse de la nature et du contenu des exportations montre que les produits algériens sont essentiellement des hydrocarbures et dérivés d’hydrocarbures. Pour le Maroc et la Tunisie, la quasi-totalité de ces produits viennent de l’industrie manufacturière et de l’agriculture.
Aussi, l’Algérie exportait-elle en 2016 moins de produits (93) que vingt ans plus tôt (99 en 1995). La marge de progression est ainsi importante. Dans ce sens, le Ministère du commerce a initié en octobre 2017 une consultation nationale sur l’élaboration de la stratégie nationale d’exportation (SNE) hors hydrocarbures.
Par ailleurs, les échanges commerciaux se sont focalisés sur quelques pays. En termes de
fournisseurs, cinq pays se partagent le marché des importations algériennes. Ces cinq pays
alimentaient 58 % des importations en 2000. En 2016, cette part est passée à 52 %. La
France qui occupait la première place en 2000 (16,5 %) a été détrôné par la Chine en 2013. Cette dernière absorbait 18 % du total des importations de l’Algérie en 2016. En termes de clients, les exportations sont plus concentrées. En réalité, les cinq premiers clients de l’Algérie ont constitué la destination de 67 % des exportations en 2000. Cette part est par la suite passée à 60 % en 2016. L’Italie reste cependant le premier client de l’Algérie avec 17,5 % des exportations en 2016.
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