En 2020, l’Algérie a exporté vers l’étranger uniquement 26 Milliards m3 de gaz naturel via ses gazoducs
ALGERIEPART PLUS
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18 NOVEMBRE 2021
C’est un chiffre qui témoigne de la baisse drastique, pour ne pas dire la chute phénoménale, des exportations algériennes du gaz naturel vers l’étranger. Les gazoducs qui lient l’Algérie au continent européen ont permis d’exporter uniquement 26 Milliards m3 de gaz naturel tout au long de l’année 2020. Une quantité insignifiante très en deçà des capacités réelles de transport des 3 gazoducs dont dispose l’Algérie pour vendre à ses clients européens le précieux gaz naturel, une énergie indispensable au fonctionnement de l’économie européenne.
Il faut savoir que l’Algérie dispose officiellement de trois gazoducs qui lui permettent d’exporter son gaz naturel vers l’Europe notamment l’Italie et l’Espagne, ses deux principaux clients à l’étranger. Il s’agit du gazoduc Trans-Mediterranean Pipeline (Italie via la Tunisie), le Gazoduc Maghreb-Europe (GME, Espagne et Portugal via le Maroc) et le tout dernier Medgaz (connexion marine directe Béni Saf-Almeria au sud de l’Espagne). Pour rappel, depuis le 31 octobre 2021, l’Algérie a officiellement mis fin à l’utilisation du gazoduc Maghreb-Europe. Aujourd’hui, notre pays ne dispose que de deux gazoducs pour expédier son gaz naturel vers l’Europe.
Les chiffres obtenus par Algérie part au cours de ses investigations démontrent une nouvelle fois que la fermeture du côté algérien du gazoduc Maghreb-Europe n’a strictement aucune relation avec les motivations politiques avancées par les autorités algériennes au nom des tensions qui opposent le pays au voisin marocain. En vérité, les quantités du gaz naturel exportées depuis l’Algérie via ses gazoducs vers l’Europe sont de moins en moins importantes et la rentabilité de ces gazoducs n’est donc plus assurée. En clair, l’Algérie n’a plus besoin de recourir à trois gazoducs pour exporter de grosses quantités du gaz naturel qu’elle ne peut pas produire ou mettre à la disposition de ses clients étrangers.
Preuve en est, en 2020, seulement 26 Milliards m3 de gaz naturel ont été livrés aux clients étrangers via les gazoducs à l’export. Le reste du gaz nature produit en Algérie a été dédié à d’autres besoins spécifiques.
Ainsi, 18 Milliards m3 de gaz naturel ont été fournis aux complexes GNL d’Arzew et de Skikda pour produire du gaz naturel liquéfié (GNL), à savoir le gaz qui est transporté et vendu à l’étranger via des navires méthaniers. En revanche, la production nationale de l’électricité a consommé la plus grosse part du gaz naturel extrait et produit en Algérie. En effet, en 2020, pas moins de 35 Milliards m3 ont été fournis par la Sonatrach à Sonelgaz pour les besoins de génération électrique, de distribution publique et pour les clients industriels alimentés par Sonelgaz.
Cela signifie que la consommation nationale du gaz naturel pour la production de l’électricité nécessite des volumes nettement plus élevés que les exportations vers l’étranger. Ce constat prouve que la consommation intérieure en Algérie s’approprie de la plus grosse partie du gaz naturel par Sonatrach et ses partenaires étrangers.
De ce fait, l’Algérie ne peut pas plus se permettre le luxe de recourir à trois gazoducs pour continuer à exporter du gaz nature vers l’Europe alors que ses besoins internes s’intensifient d’une année à une autre. Notons enfin que la Sonatrach a fourni aussi 4 Milliards m3 aux clients industriels nationaux alimentés directement par la compagnie nationale des hydrocarbures.
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