LE MONDE | 24.05.08 |
En 2005, près de 13 % des Allemands vivaient dans la pauvreté, en disposant d'un revenu net mensuel inférieur à 781 euros. Le taux grimpe même à 26 % si l'on ne prend pas en compte les aides sociales versées par l'Etat. La publication, lundi 19 mai, par le ministère du travail, des grandes lignes d'un rapport sur la pauvreté a réactivé le débat sur le pouvoir d'achat outre-Rhin.
Le rapport ne contient pas d'éléments nouveaux, mais permet aux deux partis au pouvoir, les unions chrétiennes CDU-CSU et le Parti social-démocrate allemand (SPD), de faire entendre leurs revendications préélectorales avant les élections législatives de 2009. Selon le document, les chômeurs, les personnes sans diplôme et les mères célibataires sont touchés au premier plan par la précarité. De plus, les revenus bruts des salariés ont baissé de 4,7 % entre 2002 et 2005.
L'étude souligne un phénomène déjà connu depuis plusieurs mois : le fossé entre les riches et les pauvres tend à se creuser, et la classe moyenne diminue. Près d'un tiers des salariés travaillaient dans un secteur à bas salaire, en 2005, contre un quart au début des années 1990.
Pour les représentants de la CDU-CSU et du SPD, peu importe que les statistiques datent de 2004 et de 2005, et qu'elles ne prennent pas en compte les deux années de retour à la croissance, en 2006 et 2007. Les sociaux démocrates plaident pour l'introduction d'un salaire minimum généralisé et le rétablissement d'un impôt sur la fortune, supprimé en 1997 par le gouvernement du chancelier chrétiendémocrate Helmut Kohl. Plusieurs députés SPD se sont à nouveau prononcés en faveur d'une plus grande taxation des riches. "Nous avons besoin d'une nouvelle solidarité. Sans l'aide de ceux qui ont un salaire et une grosse fortune, cela n'ira pas", a déclaré Karl Lauterbach, député SPD.
A droite, les partisans de la baisse des impôts se sentent confortés. "Je suis pour soulager la classe moyenne", a déclaré Michael Fuchs, député CDU. Le concept fiscal présenté début mai par la CSU, qui prévoit d'importantes réductions d'impôts, trouve de plus en plus d'écho au sein de la CDU. Les bons chiffres de la croissance au premier trimestre 2008 - hausse du PIB de 1,5 % - leur ont donné des arguments supplémentaires. Néanmoins, la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel et la direction de la CDU refusent d'entendre parler de toute baisse des impôts et maintiennent l'objectif d'un retour à l'équilibre du budget fédéral en 2011. Quant aux représentants des Verts et de Die Linke, deux partis de l'opposition, ils considèrent ce rapport comme une preuve supplémentaire de l'incapacité de la grande coalition à résoudre les problèmes.
Le gouvernement a annoncé qu'il étudierait le rapport sur la pauvreté le 25 juin, avant d'en tirer des conséquences. Les deux partis au pouvoir se sont mis d'accord sur un seul point : soutenir financièrement une personne qui souhaite obtenir le Hauptschulabschluss, un diplôme de fin de scolarité qui ouvre la voie à l'apprentissage.
Cécile Calla
En 2005, près de 13 % des Allemands vivaient dans la pauvreté, en disposant d'un revenu net mensuel inférieur à 781 euros. Le taux grimpe même à 26 % si l'on ne prend pas en compte les aides sociales versées par l'Etat. La publication, lundi 19 mai, par le ministère du travail, des grandes lignes d'un rapport sur la pauvreté a réactivé le débat sur le pouvoir d'achat outre-Rhin.
Le rapport ne contient pas d'éléments nouveaux, mais permet aux deux partis au pouvoir, les unions chrétiennes CDU-CSU et le Parti social-démocrate allemand (SPD), de faire entendre leurs revendications préélectorales avant les élections législatives de 2009. Selon le document, les chômeurs, les personnes sans diplôme et les mères célibataires sont touchés au premier plan par la précarité. De plus, les revenus bruts des salariés ont baissé de 4,7 % entre 2002 et 2005.
L'étude souligne un phénomène déjà connu depuis plusieurs mois : le fossé entre les riches et les pauvres tend à se creuser, et la classe moyenne diminue. Près d'un tiers des salariés travaillaient dans un secteur à bas salaire, en 2005, contre un quart au début des années 1990.
Pour les représentants de la CDU-CSU et du SPD, peu importe que les statistiques datent de 2004 et de 2005, et qu'elles ne prennent pas en compte les deux années de retour à la croissance, en 2006 et 2007. Les sociaux démocrates plaident pour l'introduction d'un salaire minimum généralisé et le rétablissement d'un impôt sur la fortune, supprimé en 1997 par le gouvernement du chancelier chrétiendémocrate Helmut Kohl. Plusieurs députés SPD se sont à nouveau prononcés en faveur d'une plus grande taxation des riches. "Nous avons besoin d'une nouvelle solidarité. Sans l'aide de ceux qui ont un salaire et une grosse fortune, cela n'ira pas", a déclaré Karl Lauterbach, député SPD.
A droite, les partisans de la baisse des impôts se sentent confortés. "Je suis pour soulager la classe moyenne", a déclaré Michael Fuchs, député CDU. Le concept fiscal présenté début mai par la CSU, qui prévoit d'importantes réductions d'impôts, trouve de plus en plus d'écho au sein de la CDU. Les bons chiffres de la croissance au premier trimestre 2008 - hausse du PIB de 1,5 % - leur ont donné des arguments supplémentaires. Néanmoins, la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel et la direction de la CDU refusent d'entendre parler de toute baisse des impôts et maintiennent l'objectif d'un retour à l'équilibre du budget fédéral en 2011. Quant aux représentants des Verts et de Die Linke, deux partis de l'opposition, ils considèrent ce rapport comme une preuve supplémentaire de l'incapacité de la grande coalition à résoudre les problèmes.
Le gouvernement a annoncé qu'il étudierait le rapport sur la pauvreté le 25 juin, avant d'en tirer des conséquences. Les deux partis au pouvoir se sont mis d'accord sur un seul point : soutenir financièrement une personne qui souhaite obtenir le Hauptschulabschluss, un diplôme de fin de scolarité qui ouvre la voie à l'apprentissage.
Cécile Calla
